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3. Partager son regard sur le monde : l’exemple de Marion Gambin

3.1. Une approche communicationnelle et commerciale

Marion Gambin a construit son site Internet - mariongambin.com - à l’aide d’un CMS191, sans doute à la fin de ses études, en 2010 ou 2011192 (figures 1 à 6). En complément, elle a ouvert, à la même période, un blog sous Tumblr - mariongambin.tumblr.com193 (figure 8). En parcourant ces deux médias, on remarque, assez rapidement, que la photographe a souhaité leur donner des finalités différentes : le premier sert de portfolio professionnel,

Figure 2 : série « J'allais rencontrer la terre », Kythira Island, Greece © Marion Gambin

Figure 3 : série « Je ne verrai pas les Appalaches », Arizona, USA © Marion Gambin

Figure 4 : Diane, série « Nos vieux jours heureux » © Marion Gamin

Figure 5 : série « Entre deux lieux » © Marion Gambin

Source : http://www.mariongambin.com/index.php?/a-propos/infos/ ; http://www.galeriechateaudeau.org/wp/wp-content/

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uploads/FeuilleSalle-M.Gambin.pdf

Ce site a été construit à l'aide du programme Indexhibit. Source : http://www.mariongambin.com/index.php?/contact/credits/

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Cf. Analyse du site Internet de Marion Gambin, Annexe 2.4.

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Son premier post sur Tumblr date du 27/02/2010. Source : http://mariongambin.tumblr.com

tandis que le second présente ses actualités. Sur sa page Linkedin, elle identifie d’ailleurs son site internet sous l’appellation « Portfolio professionnel », et son blog sous « Mes actus ».

Le site Internet de Marion Gambin est un site vitrine, dont le design et l’ergonomie sont aujourd’hui un peu dépassés. Il présente les travaux de la photographe en trois rubriques comme on pourrait le faire dans un portfolio : « Works » pour les séries « documentaires », « Portraits » pour les portraits, et « Cartes blanches » pour les travaux « artistiques » réalisés dans le cadre d’une commande. Les deux premières rubriques rassemblent indistinctement les travaux personnels et de commande, ce qui laisse paraître la cohérence de l’univers de la photographe et son style. Présentées par série sous la forme d’un galerie d’images horizontale, les photographies sont, en grande majorité, légendées, en français et parfois en anglais. Les séries, lorsqu’elles ont fait l’objet d’une exposition, ou qu’elles ont été associées à un travail éditorial, sont accompagnées d’un texte de présentation, souvent placé en fin de galerie. La présence de ces éléments de langage - mêmes si ils sont, pour certains, difficilement accessibles - témoignent de la volonté de Marion Gambin de proposer un discours sur sa production.

Ce site se démarque notamment par deux rubriques - « Fine Art Prints » et « Crédits » - que l’on trouve plus rarement sur les sites de jeunes photographes. La rubrique « Fine Art Prints » délivre des informations concernant la commercialisation de tirages (conditions d’achat, numérotation, certificat…). La rubrique « Crédits » informe l’internaute des règles de copyright qui s’appliquent aux photographies publiées sur le site. Ces deux rubriques rappellent la dimension artistique et marchande de l’activité de photographe, qui outre le fait de réaliser des travaux de commande pour la presse ou l’entreprise, est un auteur qui peut commercialiser sa production et dont l’oeuvre est protégée.

Une autre spécificité de ce site doit également être soulignée : le lien vers le site « Marion, Nous » (figure 7). Si elle se présente principalement comme une photographe documentaire, Marion Gambin promeut également, via ce site, une autre activité, celle de photographe de mariage. Elle a d’ailleurs choisi d’y consacrer un site spécifique - marionnous.fr - dont le design graphique, et le contenu sont totalement différents du site mariongambin.com. Il s’agit ici d’un site à vocation commerciale, destiné à un public de futurs mariés ou pacsés. Une sélection de photographies, les engagements et les tarifs de la photographe y sont présentés. Sur cette activité, la photographe s’exprime ainsi : « Les mariages, pacs ou peu m'importe, j'en fais quelques-uns chaque année. C'est mes petites bouffées de joie. J'adore ça ! J'aime la complicité qui nait avec les heureux élus, j'aime être le témoin de ce jour si particulier et j'aime être garante de sa postérité grâce à mes images. ».

Enfin, dernière brique de l’écosystème de sites, le blog - - mariongambin.tumblr.com - joue le rôle d’un journal de bord, complémentaire du site mariongambin.com. Marion Gambin y publie son actualité : de courts articles pour promouvoir ses expositions ou ses publications, des images pour annoncer une nouvelle série… Le ton y est plus direct et spontané que sur le site Internet, sans pour autant q’une interactivité avec l’internaute soit envisagée puisque celui-ci ne peut laisser aucun commentaire.

Ces trois médias dont les fonctions sont différentes - vitrine, site commercial, journal de bord - ont un point commun qu’il nous faut souligner : aucun de ces sites n’a intégré de fonctionnalité de partage ou d’interaction avec les publics.

Copies d’écran des principales pages du site Internet de Marion Gambin, de son site « Marion, Nous » et de son blog Tumblr

Figure 1 : page d'accueil du site. Figure 2 : page de présentation d'une série.

Figure 3 : page « Contact » Figure 4 : page « Fine Art Prints »

Si nous la comparons avec Micky Clément ou Laura Bonnefous, Marion Gambin est peu présente sur les réseaux sociaux. Elle dispose tout de même d’un compte Facebook (2013) sur lequel elle est active (figure 9) et d’un compte Linkedin se résumant à un CV en ligne (figure 10).

Son compte Facebook propose des contenus majoritairement professionnels. La photographe y partage des posts annonçant ses expositions, ses publications, sa sélection dans des prix, des concours, ou de nouveaux contenus sur son site, mais également ses impressions de voyage lorsqu’elle est en reportage, ou parfois des articles révélant des positions plus personnelles. En revanche, son activité de photographe de mariage n’y est pas abordé. Facebook est aujourd’hui le seul média qui permet aux publics de Marion Gambin, et notamment à ses 1375 amis194, d’avoir une interaction avec elle, au travers de « like » ou de commentaires.

Figure 7 :page d’accueil du site « Marion, Nous ! » Figure 8 : Blog sur Tumblr

Figure 9 : compte Facebook Figure 10 : Linkedin

Donnée recueillie le 23/10/2016.

3.2. La place du collectif dans la construction dans la médiation et la