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bilinguisme et Contact des langues

10. Typologie du bilinguisme :

10.1. Le bilinguisme étatique :

Appelé aussi institutionnel, qui se définit comme étant le bilinguisme officiel assumé et déclaré par un Etat. Ce type de bilinguisme concerne le plus souvent les pays anciennement colonisés.

Mais il faut souligner que pour qu‟on puisse parler de bilinguisme étatique, les deux langues en question doivent-être toutes les deux vivantes.

10.2. Le bilinguisme sociétal :

Devenir bilingue n‟est pas le fait du hasard, on devient bilingue dans le but de communiquer avec autrui dans la langue qu‟ils parlent. Autrement dit, lorsqu‟on désire apprendre une langue il faut qu‟elle soit utile ou en d‟autres termes parlée par la communauté avec laquelle on est en contact.

Rappelons nous que devenir bilingue n‟est pas toujours perçu comme un phénomène strictement instrumental .Parfois il est considéré comme un acte d‟intégration sociale, c‟est pourquoi ilest difficile de parler de bilinguisme individuel sans se référer au rôle social des langues.

Certains sociolinguistes ont distingué dans cette catégorie trois typesque nous citons ci-dessous :

a. le bilinguisme horizontal : qui se caractérise par la coexistence de deux langues officielles ayant le même statut dans la vie culturelle et quotidienne comme le cas du français et de l'anglais au Québec.

b. le bilinguisme vertical : qui se caractérise par la concurrence entre une langue officielle et une variété proche, cas du suisse germanique et l‟allemand en Suisse.

c. le bilinguisme diagonal : que l‟on le rencontre chez certains locuteurs utilisant un dialecte en même temps qu'une langue officielle génétiquement sans rapport avec ce dialecte cas du basque et l‟espagnol en Espagne, par exemple.

10.3. Le bilinguisme individuel :

Qui est le résultat d‟un processus historique et social et qui se définitcommelasituation dans laquelle un individu est capable de manier deux langues avec une égale aisance (au sens restreint bien sûr) maisà des degrés divers. Certains linguistes définissent une personne bilingue comme celle qui peut être capable de s‟exprimer et de communiquer parfaitement dans deux langues, soit d‟une manière active (la parole et l‟écriture), soit passive (par l‟écoute et la lecture).

Mais il faut souligner que le niveau du bilinguisme individuel demeure très varié car les sujets bilingues ne maitrisent pas tous leurs codes du même degré sur tous les plans grammatical, phonologique, graphique ou sémantique. De plus, leur degré de compétencedépendedes fonctions, c'est-à-dire de l'usage qu‟ils font de la langue et des conditions dans lesquelles ilsl‟emploient (au sein de la famille, à l‟école, au travail, … etc.). Enfin, il convient de considérer cettefacilité avec laquelle les individus bilingues passentd'une langue à l'autre ou autrement dit, l'alternance en fonction du sujet parlé, du partenaire de l‟interaction auquel ons‟adresse. Caractéristiques qui peuvent êtrerésumées selonMACKEY, comme suit :

* le degré : La connaissance que l'individu possède des deux langues qu'il emploie.

* La fonction : Le rôle que ces langues jouent dans la structure globale de son comportement ou les buts visés par l'usage de ces langues.

* L’alternance: Les conditions et la manière permettant le passage d'une langue à l'autre. *L’interférence : La condition dans laquelle l'individu bilingue arrive à maintenir les deux langues séparées.

Selon Jean A. LAPONCE, un bilinguisme parfait peut avoir lieu lorsque «les deux langues

parfaitement bilingue, les deux langues doivent, en principe, être utilisées indifféremment dans n'importe quelle situation, avec la même aisance, la même qualité d'expression et le même pouvoir créateur. Bref, le bilingue parfait utilise les deux codes de façon tout à fait distincte, sansles mêler.

Toujours et sur le plan individuel, différentes formes de bilinguisme peuvent être distinguées, en fonction du niveau de compétence dans chacune des deux langues, l‟âge d‟acquisition, la pratique sociale de la seconde langue, le statut attribué à chacune d‟elles ainsi quel‟identité et l‟appartenance culturelle, dont les plus importantes font les suivantes :

a. Bilinguisme équilibré et bilinguisme dominant

Sous la dimension de la compétence linguistique de deux langues, il faut faire la distinction entre le bilinguisme équilibré et le bilinguisme dominant. Le premier par lequel, on entend une compétence du sujet bilingue dans les deux langues. Quand au second, il veut dire quela compétence dans la langue maternelle est supérieure à celle dans l'autre langue.

b. Bilinguisme composé et bilinguisme coordonné

Selon HAMERS (1983 :55) : « Le bilingue composé est celui qui possède deux étiquettes

Linguistiques pour une seule représentation cognitive, alors que chez le bilingue coordonné des équivalents de traduction correspondent à des unités cognitives légèrement différentes. ». Un enfant serait un bilingue composé s'il a appris les deux langues très jeune et

dans le même contexte ; alors qu'il serait de type coordonné s'il a appris la deuxième langue dans un contexte différent de celui de l'apprentissage de la première langue.

c. Le bilinguisme passif : cas oùl‟individu comprend et parle une langue et comprend une deuxième langue sans la parler.

d. Bilinguisme précoce

Il s'agit d'une expérience bilingue où l'enfant n'a pas atteint l'âge de maturité.

Cette expérience bilingue se manifeste au même moment que le développement général de l'enfant. Ce bilinguisme peut se subdiviser lui-même en deux catégories :

* Le bilinguisme précoce simultané :

Se caractérise par le développement chez l'enfant de deux langues maternelles

L1 et L2 (le cas d'un enfant de mariage mixte où les parents utilisent chacun sa langue avec l'enfant). Ce bilinguisme est le produit d'un apprentissage informel, comme dans le cas d'un

enfant issu d'une famille immigrée, mais il peut être aussi le résultat d'un programme d'éducation bilingue.

* Le bilinguisme précoce consécutif :

La langue seconde est acquise chez l'enfant en bas âge, mais après la langue maternelle) voire aussi dans le cas des enfants issus de l‟immigration ou des personnes qui déménagent dans un autre pays.

e. Bilinguisme additif et bilinguisme soustractif

On peut parler de bilinguisme additif si les deux langues sont suffisamment valorisées. Dans ce cas, l'enfant est capable de développer une plus grande flexibilité cognitive par rapport à l'enfant monolingue qui n'a pas cette expérience. Au contraire, lorsque la langue maternelle est dévalorisée dans le milieu socioculturel de l'enfant, le développement cognitif de ce dernier risque d'être ralenti. Le bilinguisme dans ce sens est de type soustractif.

Pour ce qui est du bilinguisme en Algérie, nous pouvons dire qu‟il s‟agit d‟un bilinguisme précoce et tardif à la fois vu que beaucoup de sujets bilingues algériens apprennent les langues dans leur petite enfance mais aussi à l‟école. Ce bilinguisme est aussi équilibré, il est plutôt coordonné que composé.