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V Le problème opérationnel

2 LES TYPES DE PROSPECTIVES

Ils peuvent être classés en correspondance avec les commandes:

47Les références des ouvrages cités ne constituent pas une bibliographie, et les notes correspondantes une analyse. On s'en est tenu à la caractéristique jugée significative dans cette typologie.

Rapport 1"inaC "La Méthodologie de (a Prospective Régionale» Il 25

e Le type "Pop Futurism".

L'appellation n'a rien de péjoratif. La diffusion de prospective "grand public" a son utilité. Elle peut créer des chocs et stimuler l'imagination. Il en a été ainsi, par exemple, d'une célèbre émission de la télévision française présentée par l'artiste Yves Montand "Vive la crise!". Evidemment le contenu de ces émissions et publications n'est pas garanti. Il est vrai que les autres types de prospective ne le sont pas davantage.

Les livres d'Alain Toffler48 entrent dans cette catégorie par leur large diffusion, comparable à l'audimat d'émissions populaires de la TV, mais ils en différent par leur contenu beaucoup plus élaboré et par le caractère novateur de leurs thèses.

· Le type "Irrationnel". '

La prospective-distraction sous la forme du "créative leadership" semble avoir trouvé un marché auprès du business américain. Elle a un contenu rationnel réduit. Le scénario est bien souvent "devenu équivalent "d'entertainment" avec des séminaires sans contenu, ni structure, animés par des consultants attirés par un marché où la barrière à l'entrée semble, a priori, faible et dont la rentabilité est élevée"49. En descendant d'un cran dans ce type de prestations, on trouve les prédictions ou prophéties qui n'hésitent pas à anticiper les mille ans à venir à partir, le plus souvent de préalables religieux ou éthiques5O. Ce genre connaît le succès outre-atlantique. Nous n'avons qu'une certitude: nous ne serons pas là pour en contester les résultats.

e le type "Visionnaire techniciste"

Toute autre est la prospective qui s'appuie sur des anticipations de nature scientifique. Jules Verne illustre ce genre littéraire. Le livre de Thierry Gaudin 51 continue, de ce point 48Alvin Toffler "le choc du futur" , "la 3ème vague" en particulier. Le tirage des livres de Toffler atteint 17 millions d'exemplaires dans de nombreuses langues. A ce niveau il ne s'agit plus d'une prospective à doses homéopathiques mais de masse...Les thèses de Toffler ont influencé nombre de futuristes. Dans "le choc du futur", l'auteur essayait de cerner le mécanisme du changement et non sa direction. Dans"la 3ème vague", au contraire, il s'intéresse à la destination de ce changement. Le premier livre privilégiait les processus, le second les structures. Ainsi qu'il l'écrit "la troisième vague n'est pas une prophétie objective et ne prétend pas être une .. démonstration scientifique. Cela ne veut cependant pas dire que les idées contenues dans les pages qui suivent

soient fantaisistes ou empiriques. En fait..cette étude repose sur une masse de pièces à conviction et sur ce qu'on pourrait appeler un modèle semi-systématique de la civilisation et de nos rapports avec elle". Toffler a des schémas intellectuels et une méthodologie empirique qui reste implicite. Il a senti que pour aborder la complexité du monde actuel il faut forger de nouveaux concepts et de nouveaux outils.

49Michel Godet et Fabrice Roubelat "La prospective aux Etats-Unis, méthodes et pratiques, Mission d'étude, Ten years later" 15-23 mai 1993.

50exemple l'article de Herbert Gerjuoy "The most signifiant events of the next thousand years" Futures Research Quarterly, fall 1992, volume 8, N°1.

1@pport Final "La 9vfétfioiofogie de (a Prospective flbégionalé Il 26 de vue, cette tradition. Le temps long, ici le siècle, autorise toutes les audaces et permet d'imaginer des modifications structurelles au-delà des vues des prospectives décennales. La société n'en est pas absente, mais elle est interprétée à travers "l'éthologie et la technologie qui constituent les deux piliers du raisonnement prospectif de l'ouvrage". La dérive dans nombre d'études qui appartiennent a ce genre et qui n'en ont pas la qualité du livre précédent, est que la société concrète cette fois ci disparaît purement et simplement, le primat, la force motrice exclusive est la technologie. Ceci conduit au comportement H.O.T. (hyper-optimisme technologique)52 qui caractérise de nombreux travaux d'anticipation53, ainsi que des megaprojets technologiques comme la captation de l'énergie solaire à partir de stations spatiales. Il est exceptionnel de trouver dans les anticipations, même scientifiques, une méthode rationnelle d'organisation des connaissances, un système hiérarchisé des savoirs, un cadre de référence applicable à de nombreuses disciplines, bref une approche systémique 54. Les anticipations technologiques sont certes utiles, indispensables même, mais elles reposent généralement sur une conception d'un système technique autonomisé et non sur celle d'un construit social. Il s'ensuit des erreurs gigantesques dans la prévision technologiques5

L'anticipation sociologique est, elle aussi, "visionnaire", mais elle part de théories et de thèses qui débouchent sur l'identification de points critiques dans la structure sociale, de "clés" qui constituent des hypothèses et des schémas conceptuels pour l'anticipation . C'est ainsi qu'a procédé Daniel Bell56.

52Pierre F. Gonod "Problématique de la maîtrise sociale de la technologie" Analyse de Systèmes,volume xvi, N°3, septembre 1990.

53par exemple le livre d'Albert Ducrocq "1985-2000, le futur aujourd'hui", Plon, 1984.

54 il L'avenir en direct" (Fayard, 1989) de Joël de Rosnay, reprenant ses chroniques sur Europe 1, est une application vivante de l'approche systémique.

55po? une évaluation rétrospective voir le livre de Steven P. Schaars " Megamistakes, forecasting and the myth of rapid technological change " The Free Press, 1989., ainsi que l'article de Geneviève Schemeder "Prévision technologique, rétrospective critique ", Futuribles N° 124, septembre 1988.

La rétro-prospective est un exercice sans pitié. L'évaluation des prévisions 10 ans, 20, 30 ou 40 ans après leur formulation est affligeante pour la Futurologie. L'examen d'études majeures réalisées à différentes époques démontre qu'environ 15% seulement des prévisions peuvent être considérées correctes ou susceptibles de se réaliser à la fin du siècle, 10% partiellement correctes avec beaucoup d'indulgence, 25% sont inévaluables et plus

de 50% sont des erreurs manifestes qui ne portent pas seulement sur des différences constatées dans les degrés de réalisation mais sur le manque total de la visée. Les meilleures Futurologies ne comptent pas plus de 25% de réussite. Elles ne sont pas meilleures pour les Instituts spécialisés, les experts ou les Corporations, il semble même qu'elles sont plus mauvaises pour ces dernières. Circonstance aggravante, les résultats ne se sont pas améliorés au fil du temps malgré l'emploi de centaines de méthodes plus ou moins sophistiquées (par exemple les courbes enveloppes, courbes en S et modèles analogiques, méthodes statistiques, "state of the art", Delphi, matrices d'interdépendance, matrices de passage "mission-technologie-science", analyse morphologique etc... ) La liste des anticipations ratées est longue mais instructive..

56Daniel Bell "Vers la société industrielle " Laffond, 1973. Rappelons que la thèse de Bell a eu un énorme retentissement, et qu'on peut considérer celle de la "société de l'information" comme son développement. Il était par ailleurs président de la Commission de l'An 2000 de l'Académie des Lettres et des Sciences des USA.

1@pport Final "La Méthodologie de [a Prospective Pé gionale » 27 Bien que le rapprochement puisse étonner, les chercheurs soviétiques, quand l'URSS existait, ne procédaient pas autrement. Mais ils n'avaient pas les mêmes clés d'interprétation, la même théorie du développement social. Cette clé était "la révolution scientifique et technique". S'appliquant à l'ensemble des économies socialistes elle devait assurer la victoire du socialisme dans le monde57. On sait ce qu'il en est advenu.

e Le type "Prospective cognitive et épistémologique".

En fait toute prospective véritable est cognitive et le prospectiviste est un cognicien qui s'ignore. Les exigences de la connaissance sont d'identifier les éléments du système, leurs relations et l'intensité de celles-ci, d'en détecter les noeuds, ce qui fait entrer, ainsi qu'on l'a vu précédemment, dans la pratique de l'interdisciplinarité58. La découverte de ces noeuds, le balayage systématiq'ue des relations sont déjà une heuristique. Malheureusement la prospective actuelle s'arrête là.

Elle ne considère ni le sens des relations, et en conséquence les conflits-coopération inhérents à l'état du système, ni les relations causales, ni le positionnement des relations causales, leur hiérarchisation éventuelle. Elle s'en tient "à un magma factoriel"59. Il y a donc une rupture épistémologique non apparente dans la prospective.

L'identification des types de causalité est un approfondissement qualitatif de la reconnaissance des relations entre les composants du système. Les types de causalités sont les suivants: relations intrants-extrants, de cause à effet, relations circulaires, rétroactions (feedbacks "vrais") et récursivité, relations téléologiques. Ces dernières se manifestent dans certains systèmes, tel celui de l'éducation. Il est clair que l'analyse de ces relations qui ne sont pas de pratique courante en prospective apporterait à celle-ci une autre densité conceptuelle pour comprendre le fonctionnement du système, la stabilité/instabilité de sa structure, son organisation.

On entre alors dans la dimension épistémologique de la prospective, car il va de soi que la recherche des relations causales oblige à "mettre à plat" les connaissances acquises dans les différentes disciplines. Et à dresser l'inventaire de ce qu'on ne connaît pas. Le sous-produit

57En 1966 paraissait à Prague un livre majeur "La civilisation au carrefour" fruit d'un travail interdisciplinaire de chercheurs de l'académie Tchécoslovaque des Sciences dirigé par Radovan Ritcha (édition française en 1969, Anthropos). Ce livre était la première exploration systématique des avenirs possibles du socialisme utilisant la méthode marxiste. Il provoqua une vive polémique au sein du "camp socialiste", et,

notamment des réactions hostiles des soviétiques. Relu avec le recul du temps il révèle une analyse confirmée des caractéristiques de la science et de la technologie de notre époque, à l'exception du développement de l'information, imprévisible alors. Mais, se trompant sur la capacité de la société socialiste à "traverser l'épreuve historique de la révolution scientifique et technique" succédant à la première révolution industrielle, le collectif s'est trompé sur son devenir. L'erreur n'est pas technologique, elle est sociologique et politique.

58Une remarque additionnelle sur l'interdisciplinarité: Max Pagès dans un livre récent "Psychothérapie et complexité" Hommes et perspectives, Epi 1993, propose une démarche qui pourrait inspirer les prospectivistes. Partant d'une "analyse dialectique", il élabore les articulations entre les différentes logiques qui commandent les systèmes: "les noeuds interprocessuels".

flùapport Final "La Méthodologie de [a Prospective Pégionalz » 28 de l'exercice pourrait, en conséquence, être un programme de recherches systématique et interdisciplinaire.

La prospective amorcerait ainsi le processus de constitution "en une des branches nouvelles de la sociologie" selon la problématique d'une discipline transversale dégagée par le groupe de réflexion 1970 (voir pages 4 et 5)60. Cette conception de la prospective place la barre très haut, sans doute cette hauteur n'est pas celle requise pour les exercices prospectifs courants, mais elle l'est pour que l'enseignement de la prospective pénètre l'Université.

e Le type "Straiégique".. ,

La stratégie, concept galvaudé, peut avec plus de rigueur être définie comme "l'ensemble des décisions conditionnelles définissant les actes à accomplir en fonction de toutes les circonstances susceptibles de se présenter dans le futur...ce qui implique d'accepter de compléter les projets établis à l'avance par de nouveaux projets inspirés par les circonstances"61. Cette citation, très dense d'idées, signifie pour la prospective:

dresser la table de toutes les situations futures envisageables, l'inventaire des moyens d'action de l'opérateur, les libertés conditionnées pour leur utilisation, l'explicitation de projets initiaux souvent implicites, l'élaboration de projets réactifs, préventifs ou pro-actifs en fonction des circonstances anticipées.

Bien que ce type de prospective soit le niveau généralement visé par les instances régionales, il faut reconnaître qu'il est rarement atteint.

L'élaboration de scénarios ne suffit pas à cela. Les scénarios sont des images fixes contenant le récit d'une situation hypothétique plausible, favorable ou défavorable, souhaitée ou redoutée. Ils comportent généralement chacun des hypothèses d'environnement différenciées et croisées avec des doses variées de volontarisme des acteurs internes concernés. Le scénario contient ainsi, à la fois, les éléments objectifs d'une situation, les contraintes externes, notamment, et les éléments subjectifs incorporés par les comportements des acteurs. Mais la question n'est pas posée de passer en revue "l'ensemble des décisions conditionnelles en fonction des circonstances susceptibles de se

6ODans un article provocateur James Ogilvy (voir réf.33), part du questionnement suivant: "si les études sur le futur sont en réalité légitimement un domaine d'investigation systématique, pourquoi y a-t-il si peu de cours ou de départements d'étude du futur dans nos universités tnajeures? pourquoi les recherches sur le futur ne sont pas reconnues par les académies comme une parmi d'autres disciplines?". il met en cause la position Me M/tt p<M r?con/tHcj par /M acadcym? Mne par?M il met en cause la position défensive des prospectivistes, leur complexe de vouloir mimer les sciences dites dures. Il retourne la situation et prend l'offensive en montrant l'infirmité des fondations de certaines disciplines et développe la thèse que les sciences humaines sont en mouvement vers une large reconnaissance du besoin de scénarios normatifs comme une caractéristique essentielle de leurs propres épistémologies.

Rapport Final "La 34iétho£olbgie de ta Prospective Régionale" " 35 tous ses éléments n'ont pas le même poids selon les individus et les groupes. Elle va se développer en représentations successives au fur et à mesure de la constitution de l'information prospective. Elle dépend de la "culture" d'origine des maîtres d'ouvrage et des maîtres d'oeuvre des travaux prospectifs. Ainsi un CES aura tendance à partir de ses propres études, qui constituent la base de descriptions d'état et de processus. Des universitaires commenceront par un découpage dimensionnel du système. Un conseil régional, plus "activiste", pourra privilégier sa perception du monde voulu. Un Sgar d'une préfecture régionale qui a déjà des esquisses de programme ou de contrat de plan, raisonnera implicitement par rapport aux décisions envisagées.

Les uns et les autres seront motivés par les enjeux, positifs avec les chances estimées, négatifs avec les risques, ou/et par les problèmes apparus. Le problème étant défini comme un état de tension entre le monde perçu et le monde voulu. En réalité les phases sont plus organisationnelles qu'intellectuelles, le mécanisme intellectuel n'est pas séquentiel et opère en simultané, mais il y a des éléments qui prédominent. Après tout qu'importe.

Une règle de la prospective est de partir de la représentation des intéressés. Et on est tenté de dire "par n'importe quel bout, vers la logique globale"66.

Il faut donc tracer une marche d'approche vers la logique globale, à partir des différents "bouts". Ce qui conduit, d'une part, à des itinéraires souples et précis, d'autre part, à une organisation plus modulaire de l'analyse systémique, afin que quels que soient les points de départ, chacun puisse en fonction du type de prospective commanditée, rejoindre "la logique globale".

Cette démarche "vers la logique globale" rejoint ainsi dans la pratique la thèse développée au sujet des acteurs des deux modes de raisonnement: systémique, du système vers les acteurs, stratégique, des acteurs vers le système.

Une seconde règle, dérivée de la première, est de ne pas commencer un exercice prospectif par un exposé académique de la méthode utilisée.

Le prospectiviste professionnel doit "avancer masqué", ce n'est pas déshonorant, Descartes l'a fait, il ne s'agit pas de dissimuler mais d'amener les pratiquants à la découvrir au cours de l'exercice qui doit emprunter non pas une voie traçée d'avance mais adaptée au type de prospective et aux conditions de réalisation. Cette flexibilité dans l'éxécution a pour contrepartie nécessaire des schémas intellectuels et méthodologiques clairs et rigoureux pour l'orientateur. Ce sont ces schémas qui font l'objet du chapitre II.

cela figure 2 "hors texte" "Représentation et conduite de l'étude prospective" résume quelques chemins alternatifs entre différents points de départ et l'élaboration de scénari?,)s.

On observera que nous sommes loin de cette logique globale dans la majorité des

P,apport Final "La 94létho£olôgie de la Prospective Pégionafe Il

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prospectives régionales67. Il est rare que l'on puisse déceler une méthodologie explicite. Il n'en est pas de même, par exemple, pour les prospectives Midi-Pyrénées 2010, Lorraine 2003, Catalogne à l'horizon 2010. Dans le premier cas la démarche systémique a orienté la prospective, sans pour tant avoir recours aux outils de l'analyse structurelle. Dans le second cas, les outils de la méthodologie de référence ont été systématiquement utilisés dans la phase initiale des travaux. Leur utilisation s'est avérée difficile, on reviendra plus loin sur les constats de cette expérience68. Dans le troisième cas69 la méthode de l'analyse a été pratiquée sur la base d'un découpage en sous-systèmes qui ont donné lieu, et c'est une innovation, pour chacun d'entre eux à des "microscénarios". Mais leur synthèse dans des scénarios globaux ne repose pas sur une modélisation relatant les relations entre les sous- systèmes et le tout. Dans une autre étude prospective7o, une esquisse de modélisation d'une "matrice des changements en méditerranée" a été faite, mais elle ne semble pas opérer directement la constitution des scénarios finaux. Enfin le découpage en sous- systèmes révèle la prédominance de l'instance économique, la faible prise en compte de la politique et de la culture.

- Cependant, malgré ces faiblesses évidentes, tous ces travaux, y compris les prospectives thématiques, apportent des éclairages intéressants sur des facettes des futurs. Il ne faut donc pas en la matière être maximaliste et dogmatique. Mais il faut être conscient de la grande marche de progression possible, et nécessaire, de la prospective territoriale.

CONCLUSION.

Nous devons faire face à une sérieuse contradiction: d'une part il faut davantage de rationalité dans l'analyse et dans la conduite prospectives, d'autre part, il faut disposer d'outils flexibles et adaptés aux commandes et types de prospectives. Ceci conduit à proposer une conception modulaire, intellectuelle et opérationnelle pour s'adapter aux limitations opératoires. Cette conception est exposée dans le chapitre II "Esquisse d'une Nouvelle Méthodologie Prospective".

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670n rappelera l'opinion de Jacques Baudrier, responsable des études de prospective du Grand Bassin Saône-Rhône dans l'entretien reproduit dans le chapitre III "Application et adaptation de la nouvelle méthodologie prospective": "les outils techniques de la prospective, développés par un spécialiste reconnu comme Michel Godet, sont assurément riches et intéressants. Mais nous les percevons comme hors de portée. .. Trop complexes, trop lourds par rapport aux moyens dont nous disposons, en temps, en ressources humaines et financières. C'est regrettable, mais c'est ainsi. Le résultat, c'est que nous philosophons, nous ne faisons pas une

véritable prospective."

68 Q4ichel Godet a présenté dans "De l'anticipation à l'action" réf.. 18, une version lourde de la méthodologie qui incorpore de nouveaux outils. Le paradoxe apparent est que, d'une part, la méthodologie tend vers plus de rationalité, ce qui se paye par une lourdeur accrue, et, d'autre part, il reconnait que la méthode des scénarios n'est plus utilisée de A à Z.

69Hugues de Jouvenel et Maria-Àngels Roque "Catalunya a l'horitzo 2010, prospectiva mediterrània, Enciclopèdia Catalana, 1993.

Annexe cartographique au Chapitre 1

Figure 1 Lire page 18