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CHOISIR DE REGARDER SOUS UN NOUVEL ANGLE LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE MA PRATIQUE RELATIONNELLE

4.2 M ETHODOLOGIE PRIVILEGIEE

4.2.4 Les différents types de journau

Journal de bord ou journal d’itinérance – Pour ma part, je préfère l’appellation journal d’itinérance, sans doute parce que le terme correspond mieux à comment je l’ai utilisé. Ce journal trainait en permanence sur la table ou tout à côté de mon agenda dans la cuisine, me faisant ainsi un clin d’œil quotidien. Ce n’est pas pour autant que j’y couchais des lignes tous les jours, mais le fait de poser les yeux dessus me permettait de développer le réflexe de me demander : as-tu quelque chose à consigner au journal aujourd’hui ? Parfois, je n’aurais pu dire avant de commencer l’écriture pourquoi je ressentais le besoin de prendre la plume. Je me laissais tout simplement aller à écrire ce qui montait sans avoir un but précis d’éléments à consigner. Ce n’est parfois que plusieurs semaines ou plusieurs mois plus tard que ces écrits apparemment anodins me révélaient d’importantes informations alors que je posais sur eux un regard avec un nouvel angle d’approche.

[On] note systématiquement depuis longtemps, et ce, pour diverses raisons que je condense sous trois aspects :

 Découvrir, comprendre, expliquer ;  Rapporter, faire savoir ;

 Témoigner, ne pas oublier, partager (aspect plus intime, singulier). (Baribeau, 2005 : 101)

Mon journal est devenu un outil essentiel à la chercheuse que je suis devenue au fil des mois. J’y ai consigné toutes sortes de données personnelles : expériences, émotions, réactions, rêves. Mon journal m’a permis d’explorer mon univers intérieur. Je me suis parfois retrouvée à des lieues d’où je me croyais ! Plusieurs croyances, valeurs et interdits y sont clairement énoncés. Ainsi, mon journal d’itinérance correspond à la description d’un journal de pratique réflexive, en ce sens qu’on y retrouve de l’analyse réflexive, initiée par

de l’introspection. La valeur de ce journal repose justement sur les liens que je fais entre ce que j’y raconte et l’analyse qui en résulte.

Il existe, au cœur d'un processus de recherche, des activités méthodiques de consignation de traces écrites, laissées par un chercheur, dont le contenu concerne la narration d'événements (au sens très large; les événements peuvent concerner des idées, des émotions, des pensées, des décisions, des faits, des citations ou des extraits de lecture, des descriptions de choses vues ou de paroles entendues) contextualisés (le temps, les personnes, les lieux, l'argumentation) dont le but est de se souvenir des événements, d'établir un dialogue entre les données et le chercheur à la fois comme observateur et comme analyste et qui permettent au chercheur de se regarder soi- même comme un autre. Cette instrumentation est essentielle pour assurer à la fois la validité interne et la validité externe du processus de recherche. (Baribeau, 2005 : 112)

Journal de réflexions alimentaires – C’est à la suite de la découverte du système Maigrir avec sa tête de Mike Fink que j’ai commencé à écrire ce journal. Fink détient un Master en psychologie de l’Université de Yale. Formé par les plus grands noms de la PNL, il est aussi hypnothérapeute spécialisé dans l’arrêt du tabagisme. Très sollicité pour venir en aide aux personnes en surpoids, il crée le système Maigrir avec sa tête en 2014.

Mon journal alimentaire contient deux volets. Le premier volet contient les questions issues de l’approche Maigrir avec sa tête et mes réponses. Le second volet contient des notes sur les états ressentis qui me poussent à manger, ce que j’ai envie de manger, ce que je mange précisément dans ces moments-là et à quel rythme je mange. Il a été éclairant par exemple d’associer que lorsque je dépasse mes limites physiques, je recherche des aliments sucrés, lesquels je peux consommer en quantité sans me sentir pour autant contentée. Tout comme pour le journal d’itinérance, ce journal était utilisé lorsque je sentais avoir quelque chose à y consigner.

4.2.5 Blason

L’atelier sur le blason a été offert en une demi-journée, ce qui est peu, considérant tout ce qui peut ressortir d’un tel support d’autoformation. Dans ce contexte, l’exercice portait sur la ou les représentations symboliques de mon autoformation depuis mon entrée au programme en Étude des pratiques psychosociales.

Inspiré de la démarche des histoires de vie, l’atelier de blasons se centre davantage sur l’exploration des résonances symboliques de quelques expériences importantes pour le sujet que sur le récit de longues périodes de sa vie. (Galvani, 2004 : 9)

La veille de l’atelier, il nous avait été recommandé de soigneusement choisir et d’apporter quelques effets personnels en plus du matériel personnel pouvant être utilisé pour la création de notre blason.

Je me souviens, entre autres, avoir choisi ma tunique de méditation et mon Mala (collier à 108 perles ou billes servant à la méditation), ce qui n’est pas anodin. Le choix de ces effets reflète mon désir d’être inspirée par le Divin pour la création de mon blason. Du point de vue de la symbolique des chiffres, le nombre de perles ou billes que contient un Mala en dit long :

Le 1 représente Dieu ou l’Unité ;

Le 0 représente le vide ou l’accomplissement de la pratique spirituelle ; Et le 8 représente l’infini ou l’éternité.

Considérant ceci, je trouvais le Mala tout à fait approprié pour accompagner la réalisation du blason qui « est particulièrement indiqué lorsqu’on souhaite explorer les dimensions existentielles où se jouent le sens et les valeurs que les personnes donnent à leurs pratiques et à leurs expériences » (Galvani, 2004 : 105).

Pour l’atelier, la seule consigne dont je me souvienne est la suivante : trente à quarante minutes pour dessiner ce qui monte en vous lorsque vous pensez à votre

autoformation depuis votre entrée au programme. J’ai peine à croire que ça se résume à cette phrase, mais sans doute que j’étais trop pressée de laisser aller ma créativité et prendre mes crayons pour me remémorer davantage ! Qu’importe, les données sont là, malgré le niveau assez peu artistique de mes dessins.

Trente à quarante minutes, c’est bien court pour choisir un format de papier, les couleurs et dessiner les représentations symboliques de mon autoformation, lesquelles montent en moi tandis que je repasse mentalement mon parcours à la maîtrise.

Une courte période d’écriture s’ensuit. Il s’agit d’écrire ce que les symboles que j’ai dessinés représentent pour moi. Ensuite, comme tous mes autres collègues de classe, je suis allée coller mon blason au mur. La prochaine étape visait l’observation de l’ensemble des blasons. J’ai pris des notes sur ce que je voyais dans le blason des autres. J’ai aussi vu sous un nouvel angle un symbole de mon propre blason. Le nez collé dessus à le dessiner, je n’avais pas la perspective nécessaire pour en saisir toute la richesse.

L’exercice s’est poursuivi en un tour de table où chacun a pu exprimer ce qu’il voyait dans son propre blason. J’étais stupéfiée de voir à quel point il y avait parfois divergence entre ce que l’autre voyait dans son propre blason et ce que moi j’y avais vu.

Si le temps l’avait permis, nous aurions pu tour à tour nommer ce que nous voyions dans le blason de nos collègues. Cela n’aurait sans doute qu’enrichi nos interprétations. Il avait dès le départ été exprimé qu’une demi-journée était insuffisante pour se rendre là.