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La transformation de la banane à cuire

2.2 Caractérisation de la chaîne de valeur banane au Burundi 1 Le cycle de production de la banane et le calendrier cultural

2.2.4.3 La transformation de la banane à cuire

Il est possible de transformer la banane à cuire en différents produits dont les chips, et la farine de banane qui elle-même peut être utilisée dans la fabrication de biscuits, de pain, de pâte traditionnelle (foufou) et d’aliments pour bébé. Cette sous-filière est très peu développée au Burundi où l’usage de la farine de banane dans la cuisine et la restauration n’est pas courant, les ménages burundais préférant consommer la banane entière et non transformée. Des potentialités semblent cependant possibles pour les secteurs des aliments pour bébé et celui de la boulangerie. Par exemple, le Centre d’Innovation et de Transformation Alimentaire (CITA) utilise depuis 2014 de la farine de banane dans la fabrication d’une bouillie de céréales pour enfant. Cette unité de transformation est passée, de 20 kg de farine de banane en 2014 à 650 kg en 2016 pour la production de la dite bouillie appelée CITA Porridge4. Caritas Belgique a aussi évoqué plusieurs tests concluants de l’utilisation de la farine de banane pour la production de farine sans gluten pour les personnes allergiques, la fabrication de beignets, de pain blanc (avec la farine de banane blanche) et de pain composé (farine contenant la peau de banane). La farine de banane peut aussi être un produit d’export vers le Congo RDC voisin où l’usage de la farine de banane est courant. L’unité semi-industrielle Imena prévoit aussi la production de farine de banane dans un avenir proche. C’est aussi le cas de la future unité semi-industrielle de la province de Cibitoke.

Le séchage de la banane se fait par un procédé simple de séchage par transfert de matière et de chaleur. Avant le séchage proprement dit, la banane passe par une série d’opérations de lavage, d’épluchage et de découpage (figure 7). Les peaux de banane aussi peuvent être valorisées en eau de vie, en aliment pour bétail ou en compost.

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FIGURE 7:DIAGRAMME DE FABRICATION DE BANANE SÉCHÉE ER DE FARINE DE BANANE

SOURCE :PASCAL K. ET AL,2018

2.2.5 Les systèmes de commercialisation et de distribution de la banane à cuire et à bière

Les circuits de commercialisation de la banane au Burundi rentrent dans la catégorie de chaînes de commercialisation traditionnelles. Ils sont divisés en deux types de circuits : des circuits de commercialisation ruraux-ruraux et des circuits de commercialisation ruraux-urbains.

Les circuits de commercialisation ruraux-ruraux intéressent davantage les commerçants collecteurs et portent sur des échanges locaux pour. Ce sont des marchés de regroupement de l’offre pour l’approvisionnement, in fine, des centres urbains. Ils sont largement dominés par les marchés primaires « amasoko » où les producteurs peuvent écouler directement leurs productions de bière et de régimes. Les chaînes de commercialisation rurales-urbaines attirent plus les grossistes et les détaillants. Dans les chaînes de commercialisation rurales-urbaines, la mise en vente de la banane porte sur les régimes de banane, sur les bidons et les fûts au niveau du marché de production et de gros.

Il y a deux catégories de chaînes de commercialisation rurales-rurales de la banane. On a d’abord le circuit commercial où l’exploitant vend directement sa banane à cuire ou sa bière de banane au consommateur. Ensuite, on a le circuit commercial qui va de l’exploitant au consommateur final en passant par le commerçant-collecteur. Ces deux circuits sont circonscrits dans l’environnement de chaque marché rural. Il existe trois catégories de circuits de commercialisation ruraux-urbains de la banane. Le premier circuit

34 est celui où l’agriculteur vend directement sa banane à cuire ou sa bière au consommateur. Ce circuit commercial est utilisé par les agriculteurs qui habitent dans l’environnement des marchés urbains et qui transportent leur banane à cuire ou ses bidons jusqu’aux marchés urbains. Le deuxième circuit de commercialisation est celui qui va de l’exploitant agricole au consommateur en passant par le commerçant détaillant. Les commerçants détaillants intervenant dans ce circuit sont ceux qui se rendent dans les villages et les marchés ruraux pour s’approvisionner en banane ou en jus. Le troisième circuit est celui qui va de l’agriculteur au consommateur final en passant par le commerçant-grossiste et le commerçant-détaillant. Ce sont ces deux derniers circuits de commercialisation de la banane qui connectent les zones de production /les marchés de production de la banane à cuire et à bière aux centres urbains/marchés de consommation.

La situation du marché n’est pas uniforme pour toutes les provinces d’un bassin de production. La description des circuits de commercialisation synthétisée au Tableau 2-2 permet de donner un aperçu des grandes tendances régionales sans pour autant être totalement exhaustif.

Par ailleurs, il faut noter que l’approvisionnement des centres urbains en banane dessert ne fait pas intervenir les mêmes circuits et acteurs que ceux impliqués dans la banane à cuire et à bière. Les femmes sont particulièrement actives dans la distribution de la banane dessert, et parfois organisées en groupement pour assurer leur approvisionnement en direct avec les producteurs de Cibitoke ou des zones périurbaines. On observe alors une forte intégration verticale des producteurs par les commerçantes- détaillantes des marchés spécialisés de Bujumbura (voir aussi § 2.2.5.3 et 2.2.7).

Les principales caractéristiques des circuits de commercialisations des zones Nord-Est, Ouest et de la zone péri-urbaine sont commentées ci-après et sont synthétisées au Tableau 2-2