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Cette croissance économique est-elle inclusive ?

Type Nord‐est Type Ouest Type Péri‐urbain

QS 2. Cette croissance économique est-elle inclusive ?

QC2.1 Comment les revenus sont-ils répartis entre les acteurs de la CV ?

Outre les éléments présentés dans l’analyse économique, une attention particulière a été portée au secteur formel lié à la transformation. En ce qui concerne les employés des unités de transformation semi industrielles, des avantages sociaux sont mis à disposition de tous les employés à contrats fixes : des allocations familiales au même taux qu’à la fonction publique ; des congés prénatal et post natal ; la sécurité sociale ; la couverture de l’assurance maladie ; des crédits bancaires et des repas à la cantine.

Selon nos investigations de terrain, pour les ménages et ouvriers agricoles, plus de la moitié des revenus sont consacrés aux dépenses alimentaires. Les recettes de la CV financent les assurances maladie de la majorité des acteurs de la CV ; pour la plupart des « parents », les retombées financières de la banane contribuent au financement de la scolarisation et formation de leurs enfants.

QC2.2 Quel est l’impact des systèmes de gouvernance sur la répartition des revenus ?

Le système de gouvernance étant très peu développé, il exerce une très faible influence sur la répartition des revenus.

QC2.3 Comment l’emploi est-il réparti au long de la CV

Outre les éléments présentés dans l’analyse économique, une attention particulière a été portée au secteur formel lié à la transformation.

L’unité semi-industrielle de transformation de banane IMENA emploie à plein temps et au fixe 60% de femmes pour : le nettoyage des bouteilles à bière ; la préparation du sorgho ; les travaux dans les champs de bananiers ; en cas de panne d’électricité elles sont sollicitées pour l’étiquetage des bouteilles. On constate la présence de 30% de femmes dans le Comité de Direction de l’entreprise. QS 3. La CV est-elle durable du point de vue social ?

QC3.1 Les conditions de travail dans la CV sont-elles socialement acceptables et durables ?

Le Burundi a ratifié les différentes normes internationales relatives aux conditions de travail. L’application de ces dispositions n’est pas effective sur certains points (travail des enfants,

représentation des femmes dans postes de direction…) mais une avancée notable est remarquée dans la chaine de valeur banane, notamment au niveau d’IMENA où les travailleurs sous contrat bénéficient de divers avantages sociaux :

- Les allocations familiales comme à la fonction publique

- Un congé prénatal et postnatal de 3 mois conformément au code du travail - La sécurité sociale et l’assurance maladie (couverture)

- Le droit aux crédits bancaires solidaires - Les repas de midi à la cantine de l’entreprise.

En ce qui concerne les ménages et ouvriers agricoles sans contrat, le problème d’assurance accident se pose avec acuité.

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QC3.2 Les droits relatifs à l’eau et au foncier sont-ils socialement acceptables et durables ?

L’accès au foncier est une question très sensible au Burundi. L’insécurité foncière observée au Burundi a conduit le gouvernement à mettre en place une politique de formalisation des droits par la mise en place de services fonciers communaux (SFC). Les communes manquent de moyens pour mettre en place les SFC. Une quinzaine de SFC est fonctionnelle sur toute l’étendue du territoire à titre pilote avec l’appui des bailleurs. Plusieurs procédures d’arbitrage sont mises en place mais elles sont souvent longues voire coûteuses. Les femmes rencontrent plus de difficultés parce qu’elles n’ont pas automatiquement droit à la terre au même titre que les hommes. Leur droit à la terre familiale dépend généralement de la volonté de leur père ou de leur frère. Le droit foncier serait difficilement acceptable sur le plan social.

La gestion de l’eau est l’un des thèmes importants qui devraient être pris en compte pour l’augmentation de la productivité de la bananeraie, même si elle n’est pas irriguée au Burundi. La pratique de la maîtrise de l’eau est un facteur déterminant dans la production de la bananeraie, un palliatif aux aléas pluviométriques, mais aussi et surtout, elle permet une bonne planification culturale tenant compte de la demande du marché.

QC3.3 L’égalité genres dans l’ensemble de la CV est-elle reconnue, acceptée et encouragée ?

Une grande avancée de l’égalité des genres est observée sur certains points dans l’ensemble de la CV. Près de 60% de contrats fixes à IMENA sont attribuées aux femmes. La scolarisation concerne aussi bien les filles que les garçons. Les activités agricoles sont de plus en plus prises en charge par les femmes, la banane ne semble plus constituer la chasse gardée du chef de ménage tant au niveau de l’entretien que de la commercialisation

QC3.4 Les conditions alimentaires et nutritionnelles sont-elles acceptables et sûres ? « Le Burundais consomme 0,5 à 1 kg de bananes par jour » (Rishirumuhirwa, 2010, p21). La banane constitue la principale culture vivrière au Burundi. Elle est disponible toute l’année et accessible sur toute l’étendue du territoire burundais. Elle fournit des revenus réguliers aux ménages ruraux. En période de disette la banane à bière peut être utilisée comme banane à cuire. Selon les nutritionnistes, une portion de 100 g de banane à cuire 32 g de glucides (principalement de l'amidon), 1,2 g de protéines, 0,3 g de lipides et 135 kcal. La banane a également un contenu hydrique élevé. Elle contient généralement environ 20 mg de vitamine C et 120 mg de vitamine A (en équivalent bêtacarotène) par 100 g. La banane est socialement et nutritionnellement appropriée. Cependant force est de constater que les conditions alimentaires et nutritionnelles ne sont pas acceptables et sûres. Une augmentation sensible de la production de banane à cuire et des unités de transformation serait l’une des solutions viables.

QC3.5 Le capital social est-il encouragé et distribué équitablement dans l’ensemble de la CV ?

On notera aussi que, comme souligné dans l’analyse fonctionnelle, la CV banane est au cœur des relations sociales en milieu rural burundais et que les organisations de producteurs sont en pleines structuration avec l’appui de différentes institutions internationales et ONG. Sur le terrain, on assiste à des regroupements de coopératives telles les Coopératives de producteurs de banane de Ngozi, Muyinga, Kayenza, Cibitoké, Bujumbura rural. Elles reçoivent des appuis à travers des initiatives de structuration et de développement de capacités. Une facilitation de l’accès au crédit auprès des institutions de microfinances est également proposée aux coopératives. Le capital social est encouragé et presque équitable dans l’ensemble de la CV banane.