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Evaluation des impacts sur l’environnement

Type Nord‐est Type Ouest Type Péri‐urbain

CONDITIONS 2  2 LAND & WATER RIGHTS 1 

5 Analyse environnementale

5.5 Evaluation des impacts sur l’environnement

L’étape de l’évaluation des impacts sur l’environnement permet de traduire les données de l’inventaire du cycle de vie en impact sur la qualité des écosystèmes, la santé humaine et sur la diminution des ressources naturelles. Cette approche a l’avantage de quantifier les impacts sur l’environnement avec des indicateurs spécifiques pour chaque catégorie d’impact.

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L’évaluation des impacts sur l’environnement peut se limiter aux impacts physiques sur l’environnement (exemple : acidification des eaux douces) (midpoint) ou peut être conduite jusqu’aux dommages ultimes sur la qualité écosystèmes, la santé humaine ou la diminution des ressources (endpoint).

Dans cette étude, la version 2016 (H) de la méthode de calcul d’impact RECIPE a été utilisée (Figure 35). Cette méthode a l’avantage de combiner aussi bien les midpoints que les endpoints et fait une certaine unanimité dans la communauté des praticiens.

Pour le cas précis de la chaîne de valeur banane au Burundi, l’analyse se limitera aux dommages ultimes sur l’environnement (endpoints) à cause de la relative facilité d’interprétation des résultats. En effet, le système de production de banane au Burundi n’utilise pas d’intrants chimiques, nécessitant une analyse poussée pour comprendre l’effet de certaines substances sur l’environnement. Les résultats dans cette étude sont directement influencés par le taux d’application du fumier par système de production et les rendements correspondant ainsi que la performance des systèmes de transformation.

FIGURE 35:MÉTHODE "RECIPE 2016" DE CALCUL DE L'IMPACT SUR L'ENVIRONNEMENT

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5.6 Résultats et Interprétations

Pour rendre aisée l’interprétation, les résultats seront présentés par type d’usage du produit fini. Ainsi, les sous chaînes de valeur des différentes zones remplissant la même fonction seront comparées entre elles et cela pour les trois types de banane. Il n’est pas pertinent d’un point de vue environnemental de comparer, entre-elles, la banane dessert, la banane à cuire et la banane à bière car elles ne fournissent pas le même service au consommateur final.

5.6.1 Banane à bière

Les résultats pour la banane à bière ont été calculés pour 7 scénarios qui sont :

 Ouest scénario 1 (moyen/villes/arti): Banane d’un moyen producteur de la zone Ouest, acheminé vers des grandes villes comme Rumonge pour y être transformée artisanalement.

 Ouest scénario 2 (moyen/arti/villes): Banane d’un moyen producteur de la zone Ouest transformée de manière artisanale sur place et acheminée vers des grandes villes comme Bujumbura. Transporter la bière au lieu de la banane diminuera la masse à transporter par plus de 50.

 Ouest scénario 3 (petit/arti/local): Banane d’un petit producteur (culture de case) de l’Ouest transformée de manière artisanale sur place et pour le marché local

 Ouest scénario 4 (moyen/semi-ind/national): Banane d’un moyen producteur de la Zone Ouest transformée de manière semi-industrielle et distribué dans le pays

 Nord-Est scénario 1 (moyen/arti/local): Transformation artisanale et locale de la production d’un moyen producteur du Nord-Est pour le marché local

 Nord-est scénario 2 (petit/arti/local): Transformation artisanale et locale de la production d’un petit producteur du Nord-Est pour le marché local

 Nord-Est scénario 3 (moyen/semi-ind/national): Transformation semi-industrielle d’un moyen producteur du Nord-Est et distribution du produit dans le pays.

5.6.2 Diminution des ressources

L’indicateur de la diminution des ressources est très sensible à l’usage des ressources fossiles. Comme le montre la Figure 36, la bière semi-industrielle produite avec de la banane des moyens producteurs du Nord- Est et de l’Ouest ont les impacts les plus élevés. L’usage des ressources fossiles dans la production et le transport des bouteilles PET12, l’usage du diesel pour le convoyage de la banane et la distribution des produits finis sur toute l’étendue du territoire, et l’usage de l’énergie et de certains produits chimiques (gaz de murissage, acide, enzymes…), en sont les principales causes.

L’impact élevé du scénario « Ouest/moyen/ville/arti» en comparaison au scénario « Ouest/moyen /arti/ville» est dû essentiellement au transport de la banane à bière vers les grandes villes au lieu de leur transformation sur place.

La phase de production de la banane, n’utilisant pratiquement aucune ressource fossile (pas d’intrants chimiques, pas de machinerie agricole, pas d’engin d’irrigation….), a un impact négligeable dans tous les scénarios.

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FIGURE 36:IMPACT DE LA CV BANANE À BIÈRE SUR LA DIMINUTION DES RESSOURCES

5.6.3 Qualité des écosystèmes

L’indicateur « qualité des écosystèmes’» est très sensible à la transformation et à l’occupation du sol. A cause des plus faibles rendements à l’hectare chez les petits producteurs de banane à bière aussi bien à l’Ouest qu’au Nord-Est, il leur faudrait beaucoup plus de surface de sol pour produire la même quantité de banane. A cela s’ajoute le faible taux d’extraction du jus de banane en brasserie artisanale (3 fois moins qu’en extraction enzymatique) qui aboutit à l’usage de plus de banane pour avoir de la bière.

Les meilleurs scores chez les moyens producteurs du Nord-Est, en comparaison à ceux de l’Ouest, sont dus essentiellement aux meilleurs rendements à l’hectare obtenus dans cette zone. Cela s’explique par une meilleure maitrise de la culture des variétés améliorées au Nord-Est et aussi des taux d’application de fumier plus élevés qu’à l’Ouest.

Le très faible impact sur l’environnement des deux scénarios avec transformation semi-industrielle de la banane (Ouest/moyen/semi-ind/national et Nord-Est/moyen/semi-ind/national) s’explique par les meilleurs rendements à l’hectare des moyens producteurs combinés aux meilleurs rendements du procédé d’extraction enzymatique des jus. Malgré les impacts additionnels de la transformation, de la production et du transport des bouteilles, de la distribution, de la réfrigération et de la consommation d’eau, l’impact de la bière semi-industrielle sur la qualité des écosystèmes est nettement inférieur à celle de la bière artisanale. 0.00E+00 5.00E‐03 1.00E‐02 1.50E‐02 2.00E‐02 2.50E‐02

Ressources

US2013

33 cl bière

130 Pour tous les scénarios, la phase de la production de la banane est l’étape qui impacte le plus la qualité des écosystèmes. Cependant, l’impact de la production de la banane pourrait être plus élevé si des intrants chimiques étaient utilisés (Figure 37).

FIGURE 37:IMPACT DE LA SCV BANANE À BIÈRE SUR LA QUALITÉ DES ÉCOSYSTÈMES 5.6.4 Santé humaine

L’indicateur « santé humaine » est de manière générale influencé par l’usage des produits chimiques, des énergies fossiles et de certaines émissions comme les polluants respiratoires. Même si on n’utilise pas d’intrants chimiques en phase de production, l’azote provenant de la transformation du fumier a une certaine influence sur les maladies respiratoires et donc sur la santé humaine. Ainsi, La contribution de la phase de production pour tous les scénarios est liée aux émissions azotées (NOx, NO3, NH3, N2O) provenant de la transformation d’une partie de l’azote organique du fumier (Figure 38).

Contrairement aux impacts sur la qualité des écosystèmes, pour la santé humaine, c’est le «scénario Ouest/petit/arti/local et Nord-Est/petit/arti/local» qui ont le plus faible impact sur l’environnement. En effet, les petits producteurs, aussi bien à l’Ouest qu’au Nord-Est, utilisent peu de fumier d’élevage qui devient de plus en plus cher à acquérir et à transporter. Et comme la bière artisanale est produite et vendue sur place (au niveau de la colline ou du marché local), dans les deux scénarios cités ci-dessus, il n’y a donc pas de transport en camion et aucun emballage n’est utilisé.

Les deux scénarios de transformation semi-industrielle (Ouest/moyen/semi-ind/national et Nord- Est/moyen/semi-ind/national) ont les impacts les plus élevés malgré la faible contribution de leur phase de production de la banane. Cela est dû essentiellement à la fabrication des bouteilles en PET faite avec une ressource fossile, la consommation d’énergie lors de la transformation semi-industrielle ; et les phases de transport et distribution qui utilisent du diesel.

0 2E‐09 4E‐09 6E‐09 8E‐09 1E‐08 1.2E‐08 1.4E‐08 1.6E‐08

Qualité des écosystèmes

species.yr

33 cl bière

131

La contribution relativement élevée de la phase d’approvisionnement de « Ouest/moyen/villes/arti» est due au fait qu’on transporte la banane à bière vers les grandes villes au lieu de la bière ou jus de banane, ce qui augmente significativement la masse de la marchandise à transporter. Cela est aussi le cas pour la phase d’approvisionnement du « Nord-Est/moyen/semi-ind/national » à cause du grand rayon d’approvisionnement (Ouest + Nord-Est) de l’unité semi industrielle du Nord Est alors que la future unité semi-industrielle de l’Ouest sera essentiellement approvisionnée par les communes et collines proches.

FIGURE 38:IMPACT DE LA SCV BANANE À BIÈRE SUR LA SANTÉ HUMAINE