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ne se tient pas sur un seul pied. Quand il marche, il éprouve

très rapidement dela fatigue. Depuis un an,

le malade constate

après son réveildes troubles de lavue.

Les réflexes pupillaires

sont mauvais à la lumière et même à l'accommodation. Pas

de

diplopie. Pupilles inégales et

dilatées.

Les fonctions génésiques baissent depuis quelque temps.

29 avril 1894. Le malade a souffert, le 27 et le 28

courant,

au membre inférieur droit; puis la douleur a disparu et

n'est

revenue qu'aujourd'hui, à onze heures, au niveau

de la cuisse'

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en dehors et au bas des fesses, toujours à droite. Les douleurs

sont moins violentes qu'avant le traitement.

Les piqûres ne sont souvent pas senties aux membres infé¬

rieurs., oubien ily a du retard, oubien persistance deladouleur longtemps après lapiqûre. Anesthésie des testicules a la pres¬

sion énergique. Parfois le malade se présente pour uriner et ne lepeut; un moment après, il urine abondamment.

Les réflexes patellaires sont normaux, mais n'obéissent pas toujours àla percussion, tandis que d'autres fois ils sont amples

et faciles à produire.

Le malade se tient mal sur un pied, mais seulement quand il

ferme les yeux.

12 mai 1894. Le malade dit aller'très bien. Il éprouve à peine quelques douleursinsignifiantes.

Lavue setrouble parfois depuis un an.

Le malade prend de l'iodure de potassium et des bains sulfu¬

reux assez espacés.

2juin 1894. Après quinzejours d'accalmie complète, le ma¬

lade aeu, la nuit dernière, une nouvelle crise assez forte. État général bon.

30juin 1894. —Vingt-cinqjours d'accalmie. Crise aujourd'hui.

Dans unpoint grand comme la paume de la main, en avant du tiers moyende la jambe droite, le malade a des lancées doulou¬

reuses instantanées rappelant celles que nous avons vues au

début, mais un peu moins intenses. Cette dernière crise dure

depuis ce matin.

Sensibilité à la piqûre et au contact normale; pas d'erreurde lieux ni de retard de lasensibilité; réflexes bons.

Depuisplusieurs mois, céphalée ordinaire paraissantaugmen¬

terplutôt que diminuer.

7juillet 1894. Le malade éprouve ses douleurs en avant de la région médiane de la cuisse gauche. Semaine mauvaise.

J. Iv... est un malade assez indocile, se soignant huit à dix jours etsuspendantle traitement dès qu'il se trouve mieux.

Le traitement consistait en frictions mercurielles de quatre grammes parjour pendant cinq jours (onguent napolitain). Puis le malade prenait deux àtrois grammes d'iodure de potassium pendantcinqjours.

10 août 1894. Ala fin dejuillet et au commencement d'août

(pendant près d'un mois), le malade a fait un traitement très régulier. Aussi, aujourd'hui, se considère-t-il comme guéri depuisprès d'un mois.

1eroctobre 1894. Letraitement a ététrès irrégulier pendant

unmois et demi, maisnoncomplètement suspendu. Lesdouleurs

ne sont pas revenues, saufàintervallestrès éloignés etavec une intensité très atténuée. Elles ne duraient que quelques minutes chaque fois, et le malade, quiestassez insouciant, n'en parlerait

pas si l'on n'insistait à ce sujet.

La sensibilité est à peu près normale. Les pupilles sont nor¬

males, mais lentes dans les réactions.

Iln'y ajamais eu d'amyotrophieappréciable.

Vers la fin de l'année 1894, une lettre du malade annonce

qu'après un traitement persévérant mais avec des suspensions régulières, il se considère comme guéri, n'ayant pas eu la

moindre douleur.

•T. K... continuait saprofession de mécanicien envoyageantde

ville enville.

Observation IV (Dr Mesnard).

Paralysie des membres intérieurs avec atrophie complète des

•muscles; abolition de la sensibilité, incontinence d'urines et

de matières fécales. Myélite aiguë

syphïïfâtique.

Résultats

inconnus.

Y..., quarante-cinqans. A contracté la syphilis il y atroisou quatre ans ; letraitement semble avoir été nul ou à peu près.Il

a bienpris quelques pilules deprotoïodure demercure detemps

en temps, mais comme par hasard et sans régularité aucune;

parcontre, malheureusement, il buvaitbeaucoup, sans s'enivrer

toutefois. Pendant deux ans, les syphilides secondaires des

muqueuses etdu cuir chevelun'ontjamais guéri complètement.

C'est alors que rapidement, enquelques semaines, le malade

fut

atteint de myélite transverse diffuse de la région dorsale supé¬

rieure. Sans douleur, le malade vit ses membres inférieurs se paralyserprogressivement etcomplètement; il y eut d'abord

de

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la rétention des urines, ainsi que de la constipation; puis, au contraire, de l'incontinence. Malheureusement il ne renseigna

pas le médecin traitant sur ses antécédents syphilitiques, et

aucun traitementspécifique nefut administré. Cependant, grâce

à l'antisepsie rigoureuse et au matelas d'eau, il n'y eut pas d'eschares sérieuses et de cystite, et après dix mois de cette

triste situation le malade fut apporté à l'hôpital Saint-André dans le service de M. leprofesseur Picot. Lorsque son observa¬

tion fut prise, les membres inférieurs étaient en contracture dans l'extension; un contact et surtout une percussion ame¬

naient une exagération de celle-ci. Les deux membres étaient amaigris dans leur totalité et présentaient une rougeur livide à leurs extrémités. Aucun mouvement volontaire; sensibilité presque abolie complètement sous toutes ses formes; inconti¬

nence des urines et des matières fécales. En outre, depuis quel¬

ques semaines, étaient survenues de la diplopie et de la céphalée nocturne. Un traitement intensif, constitué par des

frictions mercurielles et de l'iodure depotassium à hautes doses à l'intérieur,fitdisparaîtreles troubles céphaliquesplus récents, mais fut sans résultat contre la myélite très ancienne alors. Le malade fut repris par un membre de sa famille après deux mois de séjour àl'hôpital, et depuis on n'a pas entendu parler de lui.

Lanature syphilitique de cette myélite neparaîtpas douteuse.

Elle semble bien démontrée par son apparition pendant une

période de virulence très prolongée et surtout parles compli¬

cations céphaliques consécutives, quiont rapidement cédé à un traitement administré en temps opportun.

Quant à la désorganisation médullaire, lorsque nous avons vu lemalade, elle étaittrop complète ettropancienne,pour espérer

un résultatfavorable.

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Observation V (Dr Mesnard, Girault).

Douleurs lancinantes dans les mains, surtoutàgauche,à eœacer-bation nocturne; avec atrophie de l'êminence thênar; exagé¬

ration des réflexes tendineux du membre supérieur gauche, Méningo-Myélite. Amélioration.

Mme P. B..., cinquante-six ans, ménagère.

2juillet 1902. La malade vient consulter pour des

dou¬

leurs.

Il s'agit de douleurs lancinantes, très vives, dans les

mains,

surtout la gauche. Pas de douleurs dansles bras.

Elles prennent par crises, durant une demi-heure, et surve¬

nant surtout la nuit. La malade est obligée de se lever et de

refroidir ses mains en les agitant ou les mouillant.

Le matin, les mains sont engourdies, et la maladenepeut s'en

servir pourles besoins de son ménage. *

La malade aperdu ses forces dans les mains.

L'êminence thénar gauche est atrophiée; unpeu moinsd'atro¬

phieà droite; mais il n'y a pas de troubles de la

sensibilité. Les

réflexes tendineux des membres supérieurs sont très nets.

La maladie a débuté il ya quatre ans pardes douleurs dans

le

poignet gauche, ayant guéripar la révulsion.

La mère de la malade estmorte à soixante-dix-huit ans; elle

était complètement paralyséedepuis douze ans.

La malade a eu quatre grossesses : la première, en 1864, a

terme, enfantbien portant; la seconde, en 1868, àterme,

enfant

mort à trois mois d'une affection de poitrine; la troisième,

en 1870, à terme, enfant mort en quinze jours d'une hémor¬

ragie; la quatrième, en 1872, à terme, enfant bienportant.

Pas de stigmatesde syphilis.

On lui donne alors deux grammes d'iodure de potassiumpar

jourpendant huitjours.

14 décembre 1902. Depuis le 10 juillet, la malade

reçoit

chaque jour, pendant dix jours, deux injections deun

centimètre

cube d'huile biiodurée, à un centigramme par centimètre

cube;

puis, pendant dix joues, elle prend deux grammes d'iodure de potassium parjour.

La malade souffre moins des mains; les nuits sont meilleures

et ellepeut se servir de ses mains.

Elle souffre d'un rhumatisme au genou droit.

L'interruption du traitement ramène les douleurs.

L'éminence thénar est encore atrophiée, mais moins qu'au

début du traitement.

Lesréflexes tendineux des membressupérieurs sonttrès nets.

La sensibilité est normale sous tous les modes.

Diagnostic. L'exacerbation nocturne des douleurs devait faire songer àla syphilis, bien que la malade ne présentât pas de stigmates de syphilis. L'efficacité du traitement a, du reste, complètement confirmé le diagnostic.

La malade guérira très probablement; l'atrophie musculaire disparaîtra, mais il faudrabeaucoup detemps pourcela et beau¬

coupde persévérance dans le traitement. Du reste, la malade se considère comme à peu près guérie dès aujourd'hui; elle tra¬

vaille.

i

Observation VI (l)1'Mesnard).

Paralysie clesmembres inférieurs avec exagérationdes réflexes rotuliens; trépidation êpileptoïde; diminution de lasensibilité;

atrophiedes muscles des membres inférieurs; légers troubles dusphinctervésical. Amélioration. Môningo-mijélite.

Mme M..., quarante-six ans, mercière, rue deBègles.

Enjuillet 1902, au débutdu traitement,la malade se plaignait

de douleurs dans les membres inférieurs, durant depuis six ans.

Depuis un an, la malade nemarchait pour ainsi dire plus. Elle

se traînait d'un siège à l'autre; elle pouvait encore monter et descendre son escalier en s'aidant surtout des mains; pour aller chez sa mère, qui demeuraità vingt-cinq ou trente mètresplus loin, il fallait un ou deux aides, la portant pour ainsi dire sous les aisselles.L'étatgénéralestmauvais,l'appétitnul. Lestriceps fémoraux, atrophiés en grande partie, laissaient palper les fémurs à travers une couche adipeuse molle; toutes les autres

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masses musculaires étaient fortement amaigries mais moins atrophiées, sauf les péroniers, dont la tonicité presque nulle

laissait les piedsse renverser presque complètement en dedans,

surtoutà gauche.

La malade se plaignait d'une sensation de ceinture doulou¬

reuseau-dessous des seins, qui était surtout pénible la nuit, au

point d'empêcher bien souvent le sommeil.

La sensibilité sous toutes ses formes était très diminuée aux deux membres inférieurs, surtout àgauche.

Les réflexes rotuliens étaientaugmentés des deux côtés, mais

surtout à gauche; trépidation épileptoïde au pied gauche etun peu au pied droit.

La résistance de la malade aux mouvements communiqués était très minime.

Les membres supérieurs ont toujoursété trouvés normaux au point de vue de la motilité, de la sensibilité et des réflexes.

Le traitement a consisté, depuis cinq mois et demi, eninjec¬

tions intra-fessières de biiodure de mercure (solution huileuse gaïacolée) pendant quinze jours, à la dose de un centigramme

parjour; une suspension de quinze jours; qmis une nouvelle

série de quinzejours d'injections; ainsi de suite.

Les tuméfactions indurées et douloureuses des fesses neper¬

mettaient pas un traitement plus intensif. Depuis deux outrois

mois, l'estomac étant bien amélioré, la malade a consentit prendre des doses faibles mais progressivement croissantes

cl'iodure de potassium pendant les périodes de suspension des injections. Tout récemment, elle est arrivée à prendre près

de

deux grammes d'iodure depotassiumparjourpendantdixjours.

La malade a eu trois grossesses : la première, il y avingt

et

unans, àterme; enfantvivant ayant eu des accidents de syphilis

héréditaire; la seconde, ily avingt ans, avortement à six

mois

sans causes connues; la troisième, il y a dix-sept ans, àterme,

enfant vivant etse portant bien.

Son mari, mort il y a sept ans, étaitun syphilitique avéré.

Janvier 1903. Actuellement, l'état général estbienamélioré,

il est presque normal; la malade marche mieux et sans

aide,

bien qu'assez difficilement encore; la résistance aux mouve¬

ments communiqués est notable maistoujours insuffisante.

Les masses musculaires sont plus volumineuses, cependant

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l'atrophie des triceps et des péroniers persistesans grande amé¬

lioration. Les réflexes, la trépidation épileptoïde et 1 état de la sensibilité n'ont pas été notablement modifiés.

Les sphincters onttoujours été à peuprès normaux; mais au début du traitementla malade retenait difficilement ses urines et mouillait souventson linge.

Le sommeil est redevenunormal; les douleurs nocturnes ont complètement disparu, mais la ceinture douloureuse et les engourdissements douloureux persistent toujours pendant le jour, bien que fort atténués. C'est surtout l'état général qui est amélioré. La malade revient à l'espérance en voyant une aussi avantageuse modification de sa santé, pour la première fois depuis le début de sa maladie.

Le diagnosticne nousparaît pas douteux; il s'agit bien d'une méningo-myélite syphilitique. Mais les graves désordres consé¬

cutifs, déjà bien anciens, tels que dégénérescence descendante des faisceaux pyramidaux, destruction de plusieurs groupes cellulaires des cornes antérieures, ou destruction de plusieurs racinesantérieures, ayant amené de graves troubles trophiques musculaires, pourront-ils rétrocéder complètement? Nous n'oserions l'affirmer malgré l'aphorisme bien connu : « qu'on peut toujours espérer des miracles dans le traitement de la syphilis ».

9 février 1903. L'hiver actuel se passe mieux qu'aucun depuissept ans; lamaladen'éprouveplus ces crises de sensation de froid glacial qu'elle éprouvait dans les membres inférieurs surtout à gauche et dans l'hypocondre gauche.

Sensibilité à lapiqûre à peu près normale.

La malade résiste mieux aux mouvements communiqués ; elleun se sentplus forte et marche sans canne, saufpour untrajet

peu long.

On sent pendant les efforts de la malade les muscles se

contracter sous la main. Il y a quelques mois cette sensation était très vague à cause de l'atrophie musculaire et de l'adipose.

Latrépidation épileptoïdepersistedes deux côtés.

Lepied gauche a toujours de la tendance à se renverser en

dedans par insuffisance des muscles péroniers. La malade est bien réglée et l'état général est excellent.

Le traitement consiste en trois injections d'un centimètre

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