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étapes, mais c'était avec une vive sensation de fatigue

Les réflexes rotuliens étaient plutôtun peu exagérés; pas

de

clonusdupied.

Il éprouvaitparfois des douleurs

aiguës dans les cuisses elles

mollets. Ces douleurs ont toujours été plus pénibles lanuit cpie le jour. La région lombo-dorsale était douloureuse spontané¬

ment, mais peu ou pas à lapression. Il y avait parfois de la diffi¬

culté à uriner pendant quelques heures ou quelques minutes.

Le malade niait absolument la syphilis dans ses antécédents.

Safemme, présente àmon examen, faisait toutefois des réserves

surla régularité de la conduite du sujet.

Comme traitement, il n'avait pris que des bains sulfureux, et fait des frictions avecdivers liniments.

Je prescrivis un traitement consistant en frictions

mercu-rielles, alternant aveclamédication iodurée.

J'aivu ce malade depuis lors à peu près tous les trois mois.

Dans les derniersjours de janvier 1903, il vint me voirpour la dernière fois. Ilavait fait à pied douze kilomètres pour prendre

le train.

Il travaille de son métier depuis un an ; maisil lui est resté

une impuissance sexuelle absolue, dont il se plaintvivement, bien que ce soit leseul troublemorbide actuel persistant. Cette impuissance, non seulement rend toutrapprochement impossi¬

ble, mais enlève même le désir du coït.

Lediagnosticdemôningo-myélite syphilitique, chezcemalade,

11e saurait faire de doute; l'efficacité du traitement a- été très évidente.

Observation IX (Renault, in Annal, de dermat. 1890).

Chancre à caractères malins en 1877; accidents secondaires graves;accidents tertiaires en 1879 ayant amené la nécrose de la sous-cloison nasale : guérison. En 1889, début de la myélite par des fourmillements du côté des membres infé¬

rieurs; paraplégie; abolition de la sensibilité et des réflexes rotuliens, troubles dessphincters. Améliorationpar le traite¬

ment mixte.

S..., trente-huit ans, avait eu jusqu'en 1877 une santé excel¬

lente.

En 1877, le 2 mai, il remarqua une ulcération sur le gland.

Traité à l'hôpital militaire de Baronne, il

obtint

la

guérison de

son chancre syphilitiqueaubout de deux mois. Ce

chancre avait

manifesté sa malignité en s'agrandissant outre mesure et en résistantau traitement. Seule lacautérisation au fer rouge finit

par en triompher.

S..., futpris, aussitôt le chancre terminé, de fièvre

intense et

persistante, suivie d'une éruption croûteuse,

généralisée

avec

des ulcérations de dimensions variables. En dépit d'un traite¬

ment énergique, les ulcérations ne se cicatrisèrent qu'aprèsun séjourde deux mois à Barèges.

État généralplus satisfaisant.

En décembre 1878, nouvelle poussée ulcéreuse, vite guérie.

Pas d'autres accidents secondaires.

En 1879. S... entre à Saint-Louis pour accidents tertiaires (nécrose de la sous-cloison nasale et mutilation des deux

ailes

dunez) qui durèrent troisans.Ilprenaitdouzegrammes

d'iodure

depotassiumparjour. En 1881, guérison

Huitans sans accidents ni traitement(1881-89).

Le 12 août1889, S...ressentitquelques fourmillements du côté

des membresinférieurs avec de la faiblesse.

Le 15 août : douleurs très aiguësvers les extrémités ; perte

de la sensibilité autact, à la douleur, à la chaleur. Abolitiondes

réflexes rotulien etplantaire.

Son traitement consiste alors à faire des frictions avec six grammes, puis huit grammes d'onguent napolitain; et

à

prendre quatre grammes, puis six, puis huit d'iodurede potas¬

sium.

Pas de résultat favorablejusqu'à la fin d'août. Mais

apparition

de troubles trophiques, graves et étendus, aux extrémités: éruption pemphigoïde à la plante des pieds et à la paume

des

mains, terminéepar unevaste perte de substancesans tendance

à la réparation. Guérison à la fin de septembre de ce

trouble

trophique.

A partir du commencement d'octobre, les phénomènes mor¬

bides s'amendèrentprogressivement,Il persisteactuellementun

peu d'atrophie musculaire des membresinférieursavec

affaiblis¬

sement du réflexe rotulien.

Observation X (Charcot, in Thèse de Lamy).

Chancre induréenavril 1891. Début des accidents secondaires

enavril 1892parde légères douleurs dans lesmembres infé¬

rieurs et de la lenteur dans la miction. Ensuite paraplégie à développement rapide. Ultérieurement, amélioration cle la

paraplégie, mais raideur spasmodique du membre inférieur

droit. Diminutionlégère dela sensibilité dans lemembre infé¬

rieur gauche; impuissance génitale et persistance des troubles vésicaux. Pas de phénomènes cérébraux. Paralysie syphiliti¬

quedfErb.

C. A..., trente-quatre ans, graveur sur acier, se présente le 20 septembre 1892 à la Salpétrière.

Mère, un frère, une sœur morts de lapoitrine. Iln'y a dans sa famille, ninerveux, ni aliénés à la connaissancedu malade.

Lui-mêmen'a jamais eu antérieurement d'affection grave. Il n'a pas présenté d'accidents nerveux dans son enfance, mais il était sujet à de grandes colères.

Au régiment plusieurs blennorrhagies et un chancre mou.

Depuis sa sortie du régiment il exerce la profession de graveur

sur acier. Pas buveur, mais beaucoup d'excès de coït.

En avril 1891, il contracte à Londres un chancre sur la verge;

c'était un ulcère dur, non douloureux, qui a duré deux ou trois mois et n'a pas suppuré. Il a consulté à Londres un médecin qui lui a dit que c'était un chancre syphilitique et lui a donné des médicaments àprendre à l'intérieur. A la suite de ce chancre,

une éruption de papules rouges s'est produite sur toute la surface du corps. Ila eu aussi des boutons dans les cheveux et des plaquesmuqueusesdans labouche et à l'anus. Il a pris pen¬

dant près de trois mois des médicaments, puis a cesse tout traitement.

En avril 1892, il ressent desdouleurs sourdes dans les deux membres inférieurs, surtout au niveau du tendon d'Achille.

Quelque temps après, survient une grande difficulté à uriner,

une grande lenteur dans les mictions surtout au début. Puis un

jour en se promenant il sent une faiblesse croissante dans les

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jambes, et est oblige de

rentrer chez lui. Les jours suivants,

l'impotence musculaire

augmente

encore, au

point qu'il est

obligé de garderle litpendant près

d'une semaine.

Depuis cette époque, il n'a cessé

d'avoir les jambes faibles

surtout àdroite;jamaiscependantil n'a été

obligé de reprendre

le lit, et la marche a toujours été possible

depuis lors. Mais la

raideuraenvahi trèsrapidement lesmembres

inférieurs, surtout

le droit. En même temps le malade a commence à

perdre

ses

urines dans son pantalon. Depuis la même époque,

impuissance

sexuelle absolue.

Rentré enFrance,il ya quatre mois, il estallé consulter

et

on

lui a donné des frictions mercurielles et de l'ioclure de potas¬

sium,et il a faitcetraitementdepuis troismois et

demi

avec

des

intervalles de repos. Lemalade prétend n'avoirpas

été soulagé.

Étatactuel.Maladevigoureux, d'un état général

excellent:

il neprésente plus de traces extérieures

d'affection spécifique,

La marche est possible, même sans canne : mais

elle est nette¬

ment gênée par la raideur de la jambe

droite. Le

genou

ne

se fléchit pas et lapointe du pied frotte àchaque pas. La

jambe

gauche est beaucoupplus souple; et grâce à

elle, le malade peut

marcher assez bien.

Pasd'incoordination; pas de signe de Romberg.

La sensibilité est fort peu intéressée; d'abord le

malade

ne

souffre pas. Il éprouve seulement quelques

engourdissements

dans le pied et dans la jambe (surtout à

gauche).

La

"sensibilité

tactile est conservée partout.

Tous les mouvements sont possibles auxmembres

inférieurs;

ils sont cependant gênés par la raideur à droite. On

constate

une grande puissance musculaire dans les différents

segments

des membres, le malade étant assis.

Pas d'atrophie musculaire.

Les réflexes rotuliens sont exaltés surtout à droite. Il ya

de

latrépidation épileptoïde.

Les membrès supérieurs ne présentent aucun

trouble du

mouvement et de la sensibilité; les réflexes tendineux y

son'

normaux.

Pas de sensibilité de là colonne vertébrale. Aucune

anomale

dans les yeux, ni dans la sphère des nerfs crâniens. Les

trouble?

urinaires persistent.

Observation XI (Souques, in Thèse de Lamij).

Chancre induré treize■ mois auparavant. Pas de traitement.

Paraplégie apoplectiforme cwec abolition des réflexes tendi¬

neuxdes membres inférieurs. Anesthésie absolue du membre inférieur droit. Rétention d'urine. Traitement inefficace.

Eschare sacrée. Mort par septicémie un mois après le début de la maladie.

M. X..., trente-cinq ans, professeur, contracte un chancre induré enseptembre 1888. Deux moisaprès, apparaîtune roséole très accentuée, suivie de plaques muqueuses àla bouche et au

pharynx. Il ne fait aucun traitement.

Le début des accidents médullaires s'est fait brusquement,

treize mois après l'apparition du chancre. Rétention d'urine pendant deux jours; puis, un matin, X... s'affaisse lourdement

sans perte de connaissance. Son médecin constate une paraplé¬

gie motrice absolue. L'anesthésie est complète dans le membre inférieurdroit; la sensibilité est conservée du côté gauche. Pas de fièvre. Lavessie est distendue.

Le 3 octobre (le lendemain), les réflexes tendineux et la contractilité faradique sont abolis aux membres inférieurs;

l'impotence motrice est absolue. La rétention d'urine persiste jusqu'au 14 octobre, où elle faitplace à l'incontinence.

Il prend deux cuillerées de sirop de Gibert parjour et fait deuxfrictionsparjouravecdeuxgrammes d'onguent napolitain.

La maladie évolue sans amélioration. Le malade succombe le 2 novembre 1889 à desaccidents pyohémiquesdusà une eschare dusacrum, dontle début a eu lieu la première semaine de la maladie.

Aucun symptôme cérébral n'a été noté pendant cette maladie.

Les fonctions intellectuelles ont été intactesjusqu'à la fin.

Pas d'autopsie.

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Observation XII(Charcot, Iconographie de laSalpétrière,

1892).

Chancre induré de la verge en 1888; accidents secondaires.

Céphalées violentesen 1889; la même année, paraplégie spas-modique développéegraduellement,avecdestroubles vésicaux.

Diplopie transitoire.

État

du malade en 1892 : paraplégie spcismodique; dilatation pupMaireavecpertedesmouvements

réflexesde l'irispourl'œil gauche.

E. M...,vingt-sixans, ferblantier.

Décembre 1892. Bonne santé habituelle; n'a jamais eude

maladies graves clans l'enfance ni dans l'adolescence. Il a fait

trente mois de service militaire à Belfort. Étant au régiment, à l'âge de vingt-trois ans (1888), il contracta un chancre induré

de

la verge, avec une double adénite inguinale. Un mois après,

il

eutune roséole intense surtoute la partie supérieure du corps;

puis des plaques muqueuses à l'anus et à la bouche.

En même temps, il eut un iritis de l'œil droit, qui guérit en vingtjours. Il prit, à ce moment, de la liqueur de Van Swieten pendantun mois.

Pendant l'année 1889, ilperdit ses cheveux; puis il eut, pen¬

dant deux mois, de violentes céphalées vespérales. La même

année (un anaprès sonchancre), il ressentit de la faiblesse dans

les jambes et des engourdissements légers dans les pieds, Sa

marcheétait mal assurée, il titubait. Réformé en mai 1890 pour

saparaplégie, il"éprouva alors des accidents vésicaux; il

urinait

dans sonpantalon ou laissait aller ses matières fécales dans son

lit.

Depuis cetteépoque,il n'a jamais guéri complètement. Aggra¬

vation momentanée de la paraplégie en juin 1890. La

marche

devint impossible. Il fut transporté à l'hôpital, où on lui pres¬

crivit de l'iodure depotassium(six grammes) pendant deux

mois

etdemi et despointes de feusurle racliis. Améliorationnotable.

Depuis lemois d'octobre 1890, ilse soigne régulièrement,avec

de l'iodure depotassium et du mercure. L'amélioration a

conti¬

nuélentement.

État actuel (décembre 1892). Bon état général. Paraplégie spasmodique évidente, plus accentuée du côté gauche. La mar¬

che se fait bien àl'aide d'une canne; il écarte bien les jambes, fait de grands pas, mais la pointe du pied frotte le sol très sou¬

vent. Lajambe gauche surtout est raide, ne se fléchitpas dans

la marche.

La force musculaire est conservée dans les membres infé¬

rieurs. Pas d'atrophie.

Pas de troubles de la sensibilité; le contact, la température,

la douleur sont perçus.

Les réflexes rotuliens sont très exaltés; trépidation

épilep-toïde.

Les troubles vésicaux existent toujours. Il y a, de plus, de l'impuissance sexuelle absolue.

L'examen des yeux donne : inégalité pupillaire. La pupille gauche, un peudilatée, réagit à peine à la lumière et à l'accom¬

modation. La pupille droite est normale et réagit bien. Pas de lésion du fond de l'œil; acuité normale.

ObservationXIII. (Gillede la Tourette, in Thèse deSchwanhard.)

Syphilis en 1887, accidents secondaires, traité pendant trois mois. En 1888, douleurs lombaires, fourmillements et douleurs desmembres inférieurs. Troubles vésicaux; para¬

plégie. Amélioration, puis rechute.

Actuellement, en juin 1895, douleurs lombaires, troubles vési¬

caux, troubles gastriques, céphalée; paraplégie spasmodique.

Signe de Romberg. Réflexes exagérés à droite. Troubles ocu¬

laires. Troubles de lasensibilité.

L. 0..., marbrier, âgé de vingt-six ans, entrele 11 juin 1895, à

l'hôpital Cochin.

Antécédentshéréditaires. Père mort subitement à soixante ans; asthmatique. Mère morte àtrente-deux ansde tuberculose.

Un frère de vingt-trois ans bien portant: une sœur morte à

vingt-deuxans de tuberculose.

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Antécédentspersonnels. Né àterme, mais

il marcha tard. Il

urinaaulitjusqu'à l'âge de douze ans.Aucune

maladie.

En 1887, à l'âge de dix-huitans, il contracta

la syphilis. Il eut

un chancre à la partie droite du frein.

L'éruption

a

été fort

peu marquée, mais il eutdes plaques muqueuses,

des céphalalgies

violentes survenantprincipalement la nuit. Il eut

également

une laryngite. Le malade n'interrompt pas son

travail, mais

se

fait

soigner. Il prend alorsdeux

pilules de protoïodure

par

jour et

pendant un mois; iodure de

potassium, deux

grammes

pendant

trois ouquatre mois.

Pendantcetraitement le malade eut delagingivite; ses dents

sedéchaussèrentettombèrent; ilperditses cheveux.

Le traitement aété suivi très exactementpendant trois

mois,

au bout desquels le malade ne se soigne plusparce

qu'il

se

croit

guéri et qu'il ne ressent plus

rien.

Durant unan, le malade nevoitsurveniraucun accident;

seuls

les céphalées persistent.

Histoire de la maladieactuelle. En décembre 1889, deux ans aprèsle chancre,le malade commence à

ressentir des douleurs

lombaires; celles-ci débutèrentpar une sorte de courbature au

niveau des articulations vertébrales, mais bientôt elles

devin¬

rent douleurs en ceinture ; occupant d'abord toute la

région

dorsale, cette douleur selocalise ensuite à la

douzième dorsale,

et lemalade compare sadouleur enceinture à la

pression faite