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neux du genou exaltés avec ou sans trépidation épileptoide

du pied. En tous cas, les

phénomènes de

contracture ne manquent pasde se produire et

cela

à

brève échéance. On

en trouvera des exemples dans les observations que nous citons plus loin (observations vi et

viii).

Les troubles des sphincters et l'impuissance

génitale

(observationviii) sontdes symptômes constants.

Parfois il

y

a incontinence d'urine vraie, c'est-à-dire que le malade sans

s'enapercevoir urine sous lui;

parfois

le

malade

sent

le besoin

d'uriner, mais il est obligé d'y satisfaire desuite

(observa¬

tion vi); parfois enfin le malade

n'urine

que par

regorgement.

Pourles troubles du sphincter anal, le type le plus commun

est la constipation; la paralysie complète de ce

sphincter

n'appartenant guère

qu'aux variétés

graves

de la

méningo-myélite.

(1) Brissaud. Le double syndrome de Brown-Séquard (Progrès

médi¬

cal 1897).

Les masses musculaires paraissentconservergénéralement

leur volume et leurs réactions électriques. Cependant

Lance-reaux a signalé l'atrophie et l'inexcitabilité des muscles.

Marie, dans de nombreux casde cette affection, a remarqué

que alors même que les membres supérieurs sont respectés,

il est fréquent d'observer l'exagération des réflexes tendineux

du coude et du poignet. L'observation VI est un exemple d'atrophie musculaire extrême.

Tel est l'aspect le plus ordinaire de la méningo-myélite syphilitique. Mais ses variétés d'intensité sont nombreuses et la paraplégie présente souvent dans sa marche des change¬

ments remarquables.

On peut voir la force musculaire varier d'un jour à l'autre

dans un membre paralysé. Après une phase d'amélioration,

la rachialgie peut se montrer de nouveau avec la faiblesse musculaire.

Siémerling

a observé des oscillations remarqua¬

bles dans l'état des réflexes rotuliens, qui exagérés un jour, disparaissent le lendemain pour se montrer de nouveau ensuite. Dans nos observations, on trouvera des cas les réflexes tendineux présentent ces oscillations (Observ. ni).

Quoiqu'il en soit, la méningo-myélite syphilitique aboutit

dans les cas les plus communs à une infirmité incurable, compatible avec l'existence; mais parfois elle se termine par la mort. Les eschares de décubitus qui s'observent dans les formes graves et l'infection des voies urinaires sont généra¬

lement les complications ultimes auxquelles les malades succombent au bout d'un temps relativement long (trois mois dans un cas de

Lancereaux).

S- La myélite dorsale. La clinique nous présente

souvent la paraplégie

développée

chez un syphilitique sous une forme qui s'écarte de la précédente par deux caractères

principaux. En premier lieu, les manifestationsprémonitoires

que nous avons considérées commeliéesàlaméningite spinale

font défaut; il semble que la moelle soit touchée primitive¬

ment. D'autre part, le

développement

de la maladie est lent

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et progressif, et s'accuse plutôt comme un

état spasmodique

des membres inférieurs que comme une véritable

paralysie.

Le Professeur Erb (1) a appelé l'attention sur ces

formes

communes de paraplégie syphilitique auxquelles

il

propose de donner le nom de paralysie spinale syphilitique.

Le développement de la maladie a lieu

d'une façon

pro¬

gressive. Les symptômes se constituent dans le cours

de

semaines, de mois, parfois même d'années.

Ce sont d'abord des paresthésies, des douleurs dans

les

membres inférieurs, dans lerachis; de la faiblesse et de la

raideur des jambes; des troubles vésicaux. Parfois

ceux-ci

précédent tous les autres et même parfois ils existent

seuls

pendant longtemps. Puis plus tard la maladie

évolue jusqu'à

la parésie spasmodique, rarement jusqu'à la

paraplégie

com¬

plète. La démarche spasmodique est alors typique.

Mais,

règle générale, la paralysie à proprement parler reste peu

accentuée : on peut constater que le malade conserve une grande force musculaire dans les différents segments

des

membres inférieurs. (Obs. x et xn.)

Pour Marie (2) la démarche des malades ne tient pas seu¬

lement à la spasmodicité, mais aussi à la paralysie des flé¬

chisseurs des membres inférieurs. En outre, l'adduction des

cuisses est troublée et le malade ne peut empêcher de les

écarter de quelques centimètres lorsqu'elles sont en contact.

Ce qu'il y a de remarquable, c'est que la tonicité perma¬

nente des muscles, la contracture est rarement portée à un

haut degré, tandis que les réflexes tendineux sont très exa¬

gérés et qu'il existe presque

de

la

trépidation spinale.

Les troubles de la sensibilité sont toujours

relativement

légers, parfois à peine indiqués. Les plus constants sont

les

troubles subjectifs : les malades se plaignent

d'engourdis¬

sement, de fourmillement dans les extrémités; mais,

règle

(1) Erb. Ueber byphilitische Spinxl-Paralysie. (Neurolog.

Central-blatt, 1891).

(2) Marie. Bull, de la Soc. raéd. des hop. de Paris (1902).

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générale, ils ne souffrent pas. Par contre les troubles objec¬

tifs manquent souvent; ou bien s'ils existent, ils sont insigni¬

fiants, très limités, se bornent à un mode quelconque de la

sensibilité.

Tel est en résumé le tableau clinique de la paralysie spi¬

nale syphilitique d'Erb, comme il l'a exposé lui-même.

L'auteur ajoute que les troubles trophiques, les eschares de

décubitus font défaut sauf dans quelques cas graves; quel'on

n'observe pas d'atrophie musculaire, enfin que l'excitabilité électrique des muscles n'est pas modifiée.

La.moitié supérieuredu corps reste indemne, dans les cas non compliqués : on n'observe rien d'anormal du côté des membres supérieurs, des nerfs crâniens ou des fonctions cérébrales. Enfin l'affection présente une tendance à s'amé¬

liorer dans une bonne moitié des cas. Après un traitement spécifique énergique, on peut voir"des malades guérir de la paraplégie à peu près entièrement. Mais souvent elle reste stationnaire en dépit de toutes les médications mises en

usage.

Erb déclare que cette paralysie spinale syphilitique, lors¬

qu'elle existe isolée, constitue une maladie autonome, et bien caractérisée, mais il reconnaît qu'elleest souvent combinée à d'autres formes cliniques de la syphilis spinale ou cérébro¬

spinale. L'anatomie pathologique n'a point encore consacré l'autonomie de ce type clinique, mais ily a tout lieu de croire qu'un ensemble symptomatique qui est toujours aussi iden¬

tique, reconnaît une lésion constante, que Erb localise dans la moelle dorsale, et qu'il suppose située dans la moitié pos¬

térieure de celle-ci, envahissant symétriquement les cordons postérieurs, les cornes postérieures et la moitié postérieure

des cordons latéraux.

Charcot, à la Salpétrière en 1892, étudia un cas de paralysie spinale syphilitique dont il publia l'observation. 11 s'agissait

d'un homme vigoureux de 34 ans, syphilitique depuis un an, et indemne de toute autre tare morbide, chez lequel les acci¬

dents médullaires furent annoncés par des douleurs sourdes

dans les extrémités. Il survint ensuite de la dysurie et une faiblesse des membres inférieurs qui l'obligea àgarder le lit quelques jours. La paralysie ne fut pas

complète

et

la

mar¬

che fut bientôt possible de nouveau; mais celle-ci resta

gênée

par la raideur des jambes

qui

ne

tarda

pas à

apparaître.

Examiné 5 mois après, le malade se présente avec une para¬

plégie spasmodique typique accompagnée

de parésie vésicale,

et plus prononcéedu côté droit;

les troubles de la sensibilité

objective se bornent à une

paresthésie

au

froid

sur

la jambe

du côté opposé; ce qui simule une ébauche du

syndrome de

Brown-Séquard.

Un tel ensemble de symptômes doit faire songer à la para¬

lysie spinale syphilitique, car

Erb

a trouvé

30

à

40 fois

pour

cent cette affection sur l'ensemble des myélites syphilitiques.

C'est donc une affection relativement fréquente.

Nous étudierons plus loin le diagnostic de cette

paralysie

et nous essayerons de donner ses caractères

différentiels

avec

les autres myélites transverses.

Mais maintenant nous pouvons chercher à quel moment

de

la maladie, à quelle distance de l'accident

initial apparaît

cette paralysie.

D'après Erb, elle débuterait à une époque peu

éloignée du

chancre, parfois même dans la première année de

l'infec¬

tion. (Obs. xet xn.) Mais il faut bien avouer que

c'est là

une

dateun peu précoce et que l'on doit, pour être dans

la juste

limite, dire que dans la majorité des cas cette

paralysie

se

montre dans le cours des trois premières années qui

suivent

l'infection. Par contre, il est très rare de la voir paraître tar¬

divement. Sur 23 cas, 4 fois seulement Erb a observé cette complication après la neuvième année.

C. Myélites aigles. Ce n'est que depuis une

date

relativement récente queles myélites aiguës ont pris la

place

qui leur revient dans l'histoire des

complications nerveuses

de la syphilis. Elles se présentent sous l'aspect de

myélites

aiguës de causes communes; aussi les observateursse

sont-ils

refusés pendant longtemps à les considérer comme des mani¬

festations de la syphilis. On admettait bien alors les paraplé¬

gies chroniques dues à des exostoses ou à des tumeurs gommeuses,maisles myélites aiguës étaient envisagéescomme

des complications fortuites, d'autant plus que leur appari¬

tion fréquente dans les premières périodes de l'infection spé-cilique a plutôt contribué à les faire rejeter hors du domaine

de la syphilis, jusqu'à ce que l'on ait cessé de regarder les

localisations viscérales comme l'apanage exclusif de la syphi¬

lis tardive.

Mais peu à peu les faits se sont multipliés de tous côtés et les examens histologiques plus complets ont démontré la présence des lésions spécifiques dans les vaisseauxou d'infil¬

trations gonmieuses diffuses. L'accord n'est cependant pas

encore fait sur-ce point, et Erb se demande si les paraplégies

graves à marche rapide, qui s'accompagnent d'anesthésie profonde et d'eschares de décubitus, appartiennent bien à la syphilis. Jofïroy, dans une clinique faite à la Salpétrière

en 1892, déclare les caractères anatomiques jusque là indi¬

qués, insuffisants à prouver leur nature spécifique. « Il est possible, dit-il, que la syphilis soit seulement une cause pré¬

disposante. »

Cependant le plus grand nombre des cliniciens admet l'existence d'une myélite aiguë syphilitique. Déjerine en publie deux observations; Gilbert et Lion, Lamy, Sottas l'étudient et en signalent des cas.

Nous en rapportons un cas observé par M. Mesnard (obs. iv)

et un autrecité par Lamy dans sa thèse (obs. xi).

Et tout d'abord, il nous faut mentionner un fait qui nous a paru constant : c'est que les premiers symptômes de cette lorme de myélite surviennent au milieu d'uneéruption cuta¬

née de syphilides. A l'appui de ce dire, citons une observa¬

tion de M. Proux (1) : un ouvrier en métallurgie, âgé de

20 ans, en plein exanthème papuleux, consécutif à un

chan-(1) Proux. Thèse de Bordeaux (1887).

erecontracté quelques semaines avant, se

trouve paralysé

un

matin de la moitié inférieure du corps; il éprouvait en outre

des douleurs dans le bas du rachis.

C'est sous la forme paraplégique que ces

myélites évoluent

le plus souvent. Le

début,

nous

le

voyons,

est rapide, il peut

même avoir lieu d'une façon soudaine, et la paraplégie se constitueà l'insu du malade.