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gérées la nuit, alors que l'étaient les céphalées et les douleurs

lombaires.

Déjà et très rapidement, commencèrent à

«s'alourdir» ses

jambes, au point qu'il butait à chaque pavé

dépassant le niveau

de la chaussée, qu'ilavait de la difficulté à monter sur un

trot¬

toir, gravirunescalier etparfois même il lui

arriva de tomber.

Un mois environ après le début des accidents, enjanvier 1890, apparurent des troubles vésicaux. Ce fut d'abord une inconti¬

nencequi durapeuet fut remplacée par un degré assez marqué,

de rétention, qui obligeait le malade à «pousser» au début de

lamiction.

Il ne présente que de légers troubles du côté du rectum ; ordinairement constipé, il a parfois des débâcles.

C'esten cet état et parce qu'il est incapable de continuerson travail, la marche étant devenue impossible, que le malade

entre à l'hôpital Necker. On lui applique des ventouses scarifiées

des cautères, des pointes de feu sur la région dorso-lombaire; il prend de l'iodure de potassium et des bains sulfureux. Il reste

entraitementpendant quatre mois. A ce moment, les douleurs ont totalementdisparu, la marche s'est améliorée, sans cepen¬

dant devenir parfaite; il va beaucoup mieux eu résumé et se trouveà l'état il est aujourd'hui. Il conserve cependant des envies impérieuses d'uriner, et son métierétant trop pénible, il l'abandonne et devient colleur de bandes dejournaux.

En1895,il entre à Cochin, chez Cille de laTourette.

Etat actuel. Le malade est un homme d'aspect chétif, peu musclé, avec des os saillants. Il se plaint de céphalées violentes surtout la nuit et de douleurs à l'estomac. L'appétit est bon, mais le malade a des crampes après les repas et des étouffe-ments. Il accuse des douleurs lombaires. Quant aux douleurs qu'il ressentait dans les membres inférieurs, elles ont diparu

pour faire place àune grande faiblesses. Les troubles vésicaux persistent.

Al'examenphysique, ontrouve :

Tête. Lamalade neprésente aucune difficultépour causer.

On ne constate aucun trouble de la motilité, pas d'asymétrie

faciale.

L'examen desyeux dénote de l'inégalité pupillaire, pas très marquée, la pupille gauche étant rétrécie. Lavue a beaucoup

baissé depuis deux ans environ; à l'examen des yeux, pas de diplopie, mais il luisemble voir des taches rouges sur les objets qu'il regarde.

Il présente aussi un rétrécissement du champ visuel; 40 à droite, 50àgauche.

Lalanguen'est animée d'aucun tremblement. La mémoire des

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-'faits récents s'est affaiblie, laissant intact le souvenir des faits

anciens.

Membres supérieurs. Ils n'ontjamais présentéaucuntrouble.

Rachis. Onconstate une douleur àla pression sur les apo¬

physes épineuses de la douzième vertèbre dorsale et de la première lombaire. Cette douleur est nettement localisée, sans extension sur les parties latérales.

A l'exploration de l'abdomen, on note une hypéresthésie en ceintureau niveau de l'ombilic, et sur une hauteur de 10 centi¬

mètres. Dans le flanc gauche, àquelques centimètres audessous

et en dehors de l'ombilic, on trouve une zone peu étendue de

10 centimètres carrés environ présentant une hypéresthésie

marquéetant à la piqûre qu'à lapression profonde, mais nonà

la pression superficielle. Cette hypéresthésie est localiséesans caractère hystérogène : elle se retrouvedans le flanc droit,mais

d'unefaçon moins marquée.

Lestesticules présentent unehypéresthésie très nette.

Membresinférieurs. Ou note une hypoalgésie aux cuisses,

une anesthésie aux genoux et auxpieds; les mollets présentent

del'hypéresthésie, surtout à droite.

Les réflexesplantaires sont douloureux, surtout adroite,avec

une légère diminution. Le réflexe patellaire est exagéré àdroite

avec tendance à la trépidation épileptoïde, mais sans clonus proprement dit. A gauche, il semble normal.

La force des membres inférieurs est diminuée. Au lit, le malade soulève difficilement ses jambes au-dessus du plan du

lit, et quand il le fait, elles sont prises d'un tremblement très

accusé. Il a une grande difficulté à croiser les jambes, car son talon accroche le tibia du côté opposé. Pas de perte du sens musculaire.

On trouve le signe de Romberg; il semble au malade que

le

sol luiéchappe; la nuit, la marche est difficile.

Quand le malade marche, il tient lesjambes raides surtout

à

droite; lapointe du pied frotte le sol, et le pied se soulève

à

peine. Il projette le corps en avant et lui imprime un

balan¬

cementlatéral pourlever le pied.

Le malade ne présente pas de signes de tuberculose, ni

de

lésions cardiaques; l'examen des autres viscères ne

présente

rien depathologique.

CHAPITRE V

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Diagnostic.

D'après l'exposé de la symptomatologie, onvoit que celle-ci

est fort variable, et que les manifestations de la syphilis sur l'axe spinal présentent des aspects multiples; cette diversité contribue à augmenter les difficultés du diagnostic.

La paralysie spinale syphilitique ressemble d'une façon

étroite aux myélites transverses vulgaires; et il n'existe entre elles aucun caractère différentiel

pathognomonique;

cepen¬

dant Erb fait remarquer que dans la myélite transverse vul¬

gaire, la paraplégieest plus prononcée, qu'elle est plus dura¬

ble, que l'impotence des membres inférieurs y est plus grande; que les troubles sensitifs y sont plus intenses et pré¬

sentent des limites mieux tranchées, enfin que les raideurs s'y montrent plus accentuées. Mais Erb lui-même avoue

qu'il n'y a pas de critérium absolu qui permette de différen¬

cier la paralysie spinalesyphilitique d'une myélite transverse

quelconque.

Mais il convient de placer ici uneremarque importante. Le type clinique de paraplégie indiqué par Erb est fréquemment associé, soit dans le passé, soit dans le présent à des parti¬

cularités cliniques de peu d'importance en apparence, mais qui n'en présententpas moins au point de vue du diagnostic

le plus haut intérêt.

Ces circonstances sont de deux ordres : ce sont les carac¬

tères de la période prémonitoire, et les vestiges d'une poussée

de méningite

cérébro-spinale,

qui a marqué le débutdes acci¬

dents nerveux.

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