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3. Résultats

3.6. Thérapeutique

D’une manière générale, nous avons voulu décrire la prise en charge thérapeutique des patients de l’étude et tenté d’évaluer son efficacité.

Dans le tableau 19, presque tous les patients de l’étude (54 sur 58) se sont vus prescrire une antibiothérapie et 90 % de l’échantillon (52) ont bénéficié d’un traitement naturopathique associé. De plus, nous pouvons noter que l’antibiothérapie (ATB) a été combinée à l’hydroxychloroquine (PLAQUENIL®) pour plus de la moitié de l’échantillon (52 %).

Concernant les autres molécules anti-infectieuses, les antiparasitaires (ATP) et antifongiques (ATF) ont été prescrits dans une proportion quasi-identique, autour de 33,5 %. Nous remarquons ensuite que l’association des trois groupes de molécules antibiotiques, antiparasitaires et antifongiques fut donnée pour 11 patients de la population, soit 19,0 %.

% d’amélioration 0-60 % 70-80 % 90 % 100 % Population totale Traitement chiffre % ATB 11 10 17 16 54 93,1 ATB + ATP 6 5 6 2 19 32,8 ATB + ATF 6 4 5 5 20 34,5

ATB + ATP +ATF 4 3 3 1 11 19,0

ATB + Plaquenil 8 7 10 5 30 51,7

ATB + ATP + Plaquenil 4 4 5 2 15 25,9

ATB + ATF + Plaquenil 5 3 4 3 15 25,9

ATB + naturopathie 11 10 17 14 52 89,7

Population totale

chiffre 12 10 18 18 58 100

% 20,7 17,2 31,0 31,0 100

Tableau 19. La description des traitements et amélioration ressentie par les patients de l’étude

Lorsque l’on s’intéresse de manière plus précise aux antibactériens utilisés, nous observons que les patients ont bénéficié de différentes classes d’antibiotiques. Nous avons décidé de comptabiliser l’ensemble des molécules anti-infectieuses prises par les patients durant leur parcours de soin, y compris avant d’être pris en charge par le médecin spécialiste de l’hôpital de Lannemezan (Tableau 20). La famille antibactérienne la plus prescrite fut les bêta-lactamines : 43 patients en ont pris au moins une fois. Lorsque l’on compte le nombre de prises par patient de plusieurs molécules différentes de cette famille, ce chiffre passe à 62 et se compose de 30 administrations d’amoxicilline (CLAMOXYL®), 21 de céfuroxime (ZINNAT®) et 11 de ceftriaxone (ROCEPHINE®). La famille des tétracyclines suit de près avec 46 prises par 40 patients de l’étude dont 30 de lymécycline (TETRALYSAL®), 15 de doxycyline (TOLEXINE®) et 1 de minocycline (MYNOCINE®). Ensuite, ce sont les nitro-imidazolés, représentés par le métronidazole (FLAGYL®) et tinidazole (FASIGYNE®), qui ont été prescrits pour 23 patients. 22 patient ont pris des macrolides et apparentés avec un nombre de prises égal à 32 : 11 de clarithromycine (ZECLAR®), 10 d’azithromycine (ZITHROMAX®), 9 de roxithromycine (RULID®) et 2 de clindamycine (DALACINE®). D’autres molécules comme le sulfaméthoxazole + Triméthoprime (BACTRIM®) et la rifampicine (RIFADINE®), appartenant respectivement aux familles des sulfamides et des rifamycines, ont été prises par 8 patients.

154 Action Molécule 0-60 % 70-80 % 90 % 100 % Population totale chiffre % F. spiralées à paroi β-lactamines 7 8 15 13 43 79,6 F. intracellulaires Cyclines 8 8 13 11 40 74,1 Macrolides et apparentés 6 5 9 2 22 40,7 Autres (Rifamycines et Sulfamides) 3 2 2 1 8 14,8 F. kystiques Imidazolés 4 5 6 8 23 42,6 PLAQUENIL® 8 7 10 5 30 55,6 EPP 4 7 13 7 31 57,4 Total 11 10 17 16 54 100

Tableau 20. L’amélioration ressentie par les patients selon les molécules prescrites

En rassemblant ces différentes molécules par mécanisme d’action, nous obtenons la fréquence d’administration des antibiotiques par effet thérapeutique recherché. Un grand nombre de patients a pris des antibiothérapies luttant contre les formes intracellulaires et spiralées de la bactérie, 44 et 43 respectivement. Les molécules efficaces contre les formes kystiques ou corps ronds ont été prises par 37 patients (Tableau 21).

Action ATB 0-60 % 70-80 % 90 % 100 % Population totale

chiffre % F. spiralées à paroi 7 8 15 13 43 79,6 F. intracellulaires 10 8 15 11 44 81,5 F. kystiques (dont PLAQUENIL®) 9 12 7 9 37 68,5 Total 11 10 17 16 54 100

Tableau 21. L’amélioration ressentie par les patients selon la cible des molécules prescrites

Dans les trois tableaux ci-dessus, nous avons également cherché à analyser la variation du pourcentage d’amélioration selon le traitement pris par ces patients.

Si nous reprenons le Tableau 19, nous remarquons qu’un nombre plus important de patients améliorés entre 0 et 80 % ont pris des antiparasitaires (50,0 %) et des antifongiques (45,5 %) comparé à 22,2 et 27,8 % respectivement pour ceux ayant obtenu 90 à 100 % d’amélioration. De même, nous retrouvons la même tendance lors de l’association d’un antibactérien avec l’hydroxychloroquine (68, 2 % pour les 0-80% et 41,7 % pour les 90-100%).

Le Tableau 21 nous montre que les molécules antibiotiques utilisées contre la forme végétative de Borrelia ont été données à 77,8 % des patients améliorés entre 90 et 100 % et à 68,2 % de ceux améliorés à moins de 80 %. Les deux autres groupes de molécules efficaces contre les formes intracellulaires et kystiques ont été prescrites en majorité chez les patients ayant été améliorés entre 0 et 80 % (81,8 et 95,5 % respectivement contre 72,2 et 44,4 % chez les améliorés de 90 à 100 %).

Le Tableau 20 qui permet d’affiner l’analyse par famille d’antibiotique rapporte également une proportion plus élevée d’antibiotiques prescrits chez la catégorie de patients améliorés entre 0 et 80 %. Nous avons relevé la répartition suivante :

- les cyclines sont données à 72,7 % comparé à 66,7 % pour les 90-100 % d’amélioration ; - les macrolides et apparentés à 50,0 % contre 30,6 % ;

- les sulfamides et rifamycines à 22,7 % contre 8,3 % ; - l’hydroxychloroquine à 68,2 % contre 41,7 % ;

- les nitro-imidazolés à 40,9 % contre 38,9 % pour les améliorés de 90 à 100 % (faible différence) ; - l’extrait de pépins de pamplemousse (EPP) est prescrit à hauteur de 50,0 % aux patients améliorés à moins de 80 % par rapport à 55,6 % pour ceux entre 90 et 100 %.

Par ailleurs, nous avons jugé intéressant de rapprocher, dans les tableaux ci-dessous, le pourcentage d’amélioration obtenu après traitement, du nombre puis de la durée des antibiotiques prescrits.

Nombre ATB 0-60 % 70-80 % 90 % 100 % Population

1 2 2 2 6 12 2 3 1 4 3 11 3 3 1 4 4 12 > 3 3 6 7 3 19 Total ATB 11 10 17 16 54 Population 12 10 18 18 58

Tableau 22. L’amélioration ressentie par les patients en fonction du nombre d’antibiotiques prescrits

Parmi ceux qui ont été améliorés à 100 %, on observe que sur les 18 patients, 1/3 (soit 6 personnes) ont pris un seul antibiotique. La proportion est environ du même ordre de grandeur chez ceux améliorés à 90% où 1/3 ont pris entre 1 et 2 antibiotiques. Concernant le taux de patients ayant pris 3 et plus d’antibiotiques, il représente 38,9 % des patients améliorés à 100 %, 70 % de ceux dont l’amélioration est comprise entre 70 et 80 %, la moitié de ceux améliorés entre 0 et 60 % et tout de même 61,1 % des patients améliorés à 90 % (Tableau 22).

Durée ATB (mois) % d'amélioration Total 90 % 100 % < 2 5 10 15 ≥ 2 13 8 21 Population 18 18 36

Tableau 23. L’amélioration ressentie par les patients selon la durée d’antibiotiques prescrits

La durée de l’antibiothérapie a été évaluée en comparant les résultats sur l’état de santé des patients améliorés à 90 et 100 % selon s’ils ont pris des antibiotiques durant une période inférieure ou supérieure à 2 mois. Nous remarquons que 58,3 % de ces patients avaient pris des antibiotiques pendant plus de 2 mois, 41,6 % en avaient eu moins longtemps (Tableau 23).

Enfin, nous nous sommes intéressés aux effets engendrés par les traitements, notamment leurs effets indésirables et la réaction dite de Jarisch-Herxheimer qui est d’intensité et de durée variable (Tableau 24). Environ ¼ de la population de l’étude (25,9 %) a rapporté des effets indésirables et l’aggravation transitoire des symptômes est apparue chez 21 patients (36,2 %) dont le tiers a été amélioré à 100 %.

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Un autre phénomène intervient lors de la prise d’un traitement contre la borréliose de Lyme et ses maladies associées, il s’agit des rechutes qui se définissent comme une réapparition de symptômes après une période asymptomatique. Parmi les 58 patients de notre échantillon, 31 (53,4 %) ont déclaré une ou plusieurs rechutes dont 12 ont rapporté un retour des symptômes dès l’arrêt de la thérapeutique. Une partie, 10 sujets (17,2 %), reconnaît avoir alterné entre période de rechute, d’amélioration avec douleurs persistantes ou pas. Les 17 restants (29,4 %) rassemblent les patients n’ayant pas connu de rechute symptomatique.

À cela se confond la notion de persistance de certains symptômes chez 79,3 % de la population de l’étude, même si une amélioration d’autres symptômes est perçue en parallèle. En décomposant cette information, nous constatons que la totalité des 12 patients ayant eu une amélioration entre 0 et 60 % souffre d’une persistance de ses symptômes ; Tel est le cas aussi pour la majorité (90 %) des 70 à 80 % d’amélioration et pour 69,4 % (25) des 36 personnes améliorées entre 90 et 100 %.

Symptômes Pourcentages d'amélioration Total

0 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % 90 % 100 %

Aggravation 2 1 1 1 1 5 1 2 7 21

Persistance 5 1 1 4 1 6 3 16 9 46

Tableau 24. L’effet du traitement sur l’amélioration des patients