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Bien que les Athéniens reconnussent des différences entre les régimes monarchiques et l’oligarchie, ces diverses constitutions firent l’objet de critiques communes. Le simple fait que plusieurs critiques puissent avoir été appliquées à tous les régimes en place autres que la démocratie laisse déjà penser qu’une grande part de ces critiques avait des visées rhétoriques, mettant en opposition la démocratie avec « les autres ». Avant de s’attarder sur l’aspect rhétorique de ces critiques, il convient d’aborder la teneur de ces critiques et la perception qu’avaient les Athéniens de ces régimes.

a) Reproches généraux

Comme vu au chapitre 1, l’une des valeurs prônées par la démocratie était la liberté. Cette valeur fut souvent mise en opposition avec la servitude qu’apportaient la monarchie (peuple soumis au roi ou au tyran) et l’oligarchie (classes moins aisées soumises à l’aristocratie ou à la classe possédante). D’un point de vue démocratique, pouvoir et liberté allaient de pair, puisque le pouvoir politique d’un individu lui apportait la liberté personnelle : « Donc lorsque d’autres lèsent tel ou tel, il faut les regarder comme les ennemis de leurs victimes seulement; mais ceux qui renversent les démocraties pour y substituer l’oligarchie, ceux-là, croyez-moi, ce sont les ennemis de tous ceux qui veulent la liberté. » (Démosthène, Pour la liberté des Rhodiens, 20) K. A. Raaflaub a expliqué cette relation entre pouvoir et liberté : « Ruling and being ruled in turn is one element in liberty […] one which all democrats regard as part of the definition of their constitution. Another is the “live as you like” principle. For this too is the mark of a freeman, just as its opposite, living not as you like, is the mark of a slave96. » C’est pourquoi l’oligarchie et la monarchie ne pouvaient pas fournir cette liberté à la masse des citoyens puisque le pouvoir se trouvait concentré entre les mains du petit nombre ou d’un seul.

Seul était réellement libre celui qui n’avait aucun maître. Du moins, c’est ce que les démocrates avancèrent. On retrouve un passage chez Pseudo-Xénophon (Constitution des

Athéniens, 1, 9) tournant en dérision ce besoin de liberté et d’équité. Il y explique que le démos préfère vivre dans une cité mal organisée, mais libre, que d’être esclave dans une

cité bien gouvernée. Il est intéressant de constater que les oligarques trouvèrent un moyen de modifier cette théorie de manière à s’approprier le concept de liberté. Selon ces derniers, un vrai homme libre pouvait consacrer de son temps à la politique puisqu’il n’avait pas à occuper un métier – soit grâce à sa richesse, soit parce qu’il avait des esclaves pouvant s’occuper de ses affaires. Il devait aussi avoir les moyens de s’équiper (hoplite ou cavalier) et jouir d’une bonne éducation. Tout autre homme, même s’il venait de parents citoyens athéniens, devant consacrer ses journées au travail, ne valait pas mieux qu’un métèque ou

même un esclave puisqu’il n’était pas réellement libre97. Cette autre définition de la liberté permettait aux oligarques de répondre aux critiques tout en prônant un programme politique ayant pour but de limiter le nombre des citoyens de pleins droits.

Ces mêmes critiques sur la liberté sont à mettre en lien avec l’explication de la raison pour laquelle les peuples barbares (Perses, Macédoniens, Molosses, etc.) avaient adopté des constitutions monarchiques alors que les Grecs ne pouvaient supposément pas vivre sous un tel régime. Pour les Grecs, certains hommes, par nature, étaient faits pour dominer et d’autres pour obéir. On retrouve d’ailleurs un passage d’Aristote expliquant le concept d’esclave par nature (Politique, 1254b24-25). La différence entre les deux natures pouvait se voir entre autres à travers l’éducation :

En effet seuls vous devancez et surpassez les autres, non pas par la préparation à la guerre, ni parce que vous avez la plus belle constitution et observez le mieux les lois que vous ont léguées vos ancêtres, mais par les traits qui mettent la nature humaine au-dessus des autres animaux et la race grecque au-dessus des barbares, par le fait que vous avez une éducation supérieure aux autres pour la pensée et la parole. (Isocrate, Sur l’échange, 293-294)

Cette différenciation des natures trouve aussi écho chez les orateurs (Démosthène, Sur les

affaires de la Chersonèse, 51) : « pour l’homme libre, la plus grande des nécessités, c’est

l’honneur; je n’en connais pas de plus impérieuse. Pour l’esclave, ce sont les châtiments corporels. » La théorie qui permettait de justifier l’existence d’esclaves servait aussi à expliquer la soumission des peuples barbares à leurs souverains (Démosthène, Troisième

Olynthienne, 24) : « et le roi qui possédait en ce temps le pays de Philippe leur [les ancêtres

des Athéniens] obéissait comme il convient qu’un barbare obéisse à des Grecs. » Les Grecs, parce qu’ils étaient naturellement prédisposés à dominer, ne pouvaient vivre dans un régime où ils n’étaient pas maîtres, mais esclaves98. Ainsi, seule la démocratie (ou, dans une moindre mesure, l’oligarchie selon la définition de liberté utilisée) était un régime acceptable puisqu’aucun citoyen n’y était au-dessus d’un autre.

97 K. A. RAAFLAUB, « Democracy, Oligarchy », p. 528.

98 Platon conseillait d’ailleurs de ne pas posséder d’esclaves, mais plutôt des esclaves barbares. Par ailleurs,

pour cette période, il était de plus en plus mal perçu d’avoir des esclaves grecs, alors que l’idée du barbare esclave par nature se renforcissait. Sur ce, voir C. MOSSÉ, La fin de la démocratie athénienne, p. 203.

Toujours selon les Athéniens, les régimes monarchiques et oligarchiques apportaient aussi une iniquité, puisque les gens gravitant autour du pouvoir pouvaient obtenir des avantages (argent, terres, charges, etc.). On retrouve souvent cette critique dans les discours traitant des monarchies barbares. Le roi, en maître absolu, offrait des cadeaux à ceux qui lui avaient rendu de bons services ou ayant eu l’habileté de se mettre dans ses bonnes grâces d’une manière ou d’une autre, bonnes grâces qu’il pouvait retirer à tout moment (Démosthène, Seconde Philippique, 23) : « Eh bien, vous, leur disais-je, vous vous extasiez devant les dons et les promesses de Philippe ; mais priez les dieux, si vous êtes prudents, de n’avoir pas à constater ses mensonges et ses fourberies. » Cette critique est à mettre en lien avec une autre, celle de favoriser les tyrannies. Les Grecs ont souvent accusé le Grand Roi de favoriser ce régime en aidant des gens à établir une tyrannie ou en soutenant des tyrans locaux déjà bien établis. Or, selon une étude de M. M. Austin99, il s’avère que les Perses avaient plutôt l’habitude de conserver les gouvernements en place lorsqu’ils conquéraient un nouveau territoire. Les diverses tyrannies que l’on retrouvait sur la côte anatolienne n’auraient donc pas été établies avec l’aide du Grand Roi, mais auraient plutôt été tolérées par celui-ci. Quoi qu’il en fût, à la suite des guerres médiques, le lien entre royauté perse et tyrannie était bien établi dans l’esprit grec. Le cas macédonien fut cependant un peu plus complexe. Dans ses discours, Démosthène accusa à plusieurs reprises le roi de vouloir détruire la démocratie pour mettre en place des tyrannies. Bien que l’orateur ait pu aux premiers abords sembler alarmiste, l’histoire ne lui donna pas tort. S’il est vrai que Philippe régnait en Macédoine avec, à ses côtés, un cercle aristocratique, au fur et à mesure de ses conquêtes en Grèce, le roi renversa plusieurs régimes pour y mettre à la tête des individus en qui il avait confiance100.

Au-delà de ces trois critiques récurrentes, soit la servitude, l’iniquité et la tyrannie, les différentes constitutions reçurent aussi leurs critiques propres.

99 M. M. AUSTIN, « Greek Tyrants and the Persians, 546-479 B. C. », p. 290.

100 Pour des exemples de tyrans mis en place par Philippe : P. CLOCHE, « Philippe de Macédoine depuis la

b) Les différents types monarchiques

Bien que les Athéniens du IVe siècle n’eussent pas vécu la monarchie depuis fort

longtemps, ils en connaissaient plusieurs modèles. Il ne sera pas question ici de dresser un portrait historique ou exact de ces diverses monarchies et du système oligarchique, mais plutôt de voir comment ils ont été compris par les Athéniens ou comment certaines de leurs particularités ont pu jouer sur la perception qu’ont eue ces derniers.

Monarchie spartiate

Bien que Sparte fût considérée comme une oligarchie, cette cité était dotée d’une double royauté. Deux lignées héréditaires de rois gouvernaient ensemble la cité. Cependant, contrairement aux autres monarchies auxquelles étaient accoutumés les Athéniens, la monarchie spartiate n’était pas absolue, mais plutôt constitutionnelle. Au-delà du simple fait qu’une double monarchie venait à la base affaiblir le pouvoir de chaque roi, la manière dont fonctionnaient ses institutions, ainsi que le système de loi en place, venait encadrer les pouvoirs des deux rois. Par ailleurs, le pouvoir pouvait être enlevé aux deux rois si cela s’avérait nécessaire et, si l’un d’eux prenait une décision portant tort à la cité, il pouvait être poursuivi en justice 101. Ceux-ci ne régnaient donc pas en maîtres absolus sur la cité, mais devaient plutôt servir au mieux la constitution102. C’est peut-être pourquoi certains auteurs

louèrent parfois la constitution lacédémonienne comme étant un exemple de bonne monarchie ou même, chez Isocrate, de meilleure forme de la démocratie, comme on l’a vu précédemment. Si ses monarques avaient eu un pouvoir personnel, ce ne serait pas en tant que championne de l’oligarchie que cette cité aurait été perçue. Les Athéniens auraient insisté sur cette royauté dans leurs critiques. Or, les quelques mentions de ce système monarchique que l’on retrouve sont généralement positives, louant l’aspect encadré et institutionnalisé de ce pouvoir (Lycurgue, Contre Léocrate, 128) : « Et ne vous offusquez pas, juges, si je reviens aussi souvent à ce peuple [lacédémonien] : il est bien de demander

101 K. A. RAAFLAUB, « Democracy, Oligarchy », p. 523-524. 102 P. CARLIER, La Royauté en Grèce avant Alexandre, p. 240 sq.

des exemples de justice à une nation dont les lois sont si parfaites. » Peut-être peut-on y voir un lien à faire avec les théories du bon roi développées au IVe siècle par les philosophes (voir chapitre 3).

Monarchie perse

La royauté perse était bien plus proche du modèle monarchique théorique décrit par les Grecs. Souverain absolu, le Grand Roi avait reçu ses pouvoirs de la divinité Ahuramazda103. Il n’appliquait donc pas la loi ; il était la loi. G. Walser l’a d’ailleurs noté entre autres par l’archéologie104. Il mentionne la présence de reliefs longeant l’escalier de l’apadana à Persépolis, sur lesquels est visible une procession d’hommes venus des territoires conquis, apportant des offrandes au roi. À Behistun, une inscription montre le roi choisi par le dieu Ahuramazda et en tant que roi juste et sincère, mais impitoyable avec les traîtres105. Les Grecs mirent souvent en parallèle ce type de gouvernement avec la relation maître/esclave de l’oikos. Le peuple, n’ayant aucun droit, était esclave du maître, le Grand Roi. Bien entendu, la coutume de la proskynesis – le fait de se prosterner devant le roi – contribua à cette perception, choquant grandement les Grecs. Pour ceux-ci, on ne se prosternait que devant les dieux. Certains envoyés grecs refusaient de se prosterner devant le roi perse, puisqu’il n’existait aucune directive claire dans les cités grecques quant à l’attitude que les ambassadeurs devaient prendre face à cette coutume106. Il semblerait par contre que le Grand Roi n’exigeait généralement pas de la part des Grecs la prosternation.

103 Cependant, selon les villes, les textes adaptaient parfois le nom du dieu avec les divinités locales. Ainsi, en

Égypte, on retrouve Saïs et à Babylone Bêl-Mardouk. Sur cela, voir : A. AYMARD & J. AUBOYER, L’Orient et

la Grèce Antique, Paris, Presses Universitaires de France, 1967, p. 195.

104 G. WALSER,« La notion de l’état chez les Grecs et les Achéménides », p. 229.

105 L’inscription va comme suit : « Moi, Darius, le Grand Roi, Roi des Rois, roi en Perse, roi des pays [liste des

pays]. Par la grâce d’Ahuramazda je suis roi. Ahuramazda m’a donné la royauté. Voici les pays qui sont sous mes ordres [liste des provinces], par la grâce d’Ahuramazda ils m’ont été soumis et tributaires. Dans ces pays j’ai bien traité tout homme fidèle envers moi, j’ai puni sévèrement tout homme infidèle. Par la volonté d’Ahuramazda ces pays ont passé sous ma loi [énumération des insurrections et des batailles précèdant la victoire finale]. Les neuf rois qui se révoltèrent contre moi ont trompé leurs peuples par des mensonges, prétendant qu’ils étaient eux, rois des pays. Je les ai tous vaincus et capturés. Ces rois menteurs, je les ai exterminés. Toi qui seras roi un jour, garde-toi surtout du mensonge. Afin que le royaume reste intact, punis sans pitié les menteurs. Quant à moi, Ahuramazda m’a toujours aidé, parce que j’étais fièle, sincère, sans mensonge ni violence. Je me suis montré reconnaissant envers les hommes loyaux à ma cause, mais j’ai puni sans pitié les hommes qui m’ont offensé. » (traduction de G. WALSER)

Néanmoins, cette coutume contribua certainement à la vision du maître et de l’esclave qu’eurent les Grecs de la royauté perse.

Une autre différence fut à la source de critiques. Au sein de la royauté perse, le système de cadeaux était un élément important107. Le Grand Roi récompensait ses sujets pour leurs services et donnait des cadeaux aux ambassadeurs qu’il accueillait dans son palais. Or, il était mal vu de la part des Grecs de recevoir des cadeaux du roi. Pour eux, le fait de les accepter signifiait devenir débiteur du Grand Roi et était synonyme de corruption. De plus, les richesses et les coutumes des Perses devinrent aussi un signe d’effémination et de mollesse (Isocrate, Philippe, 124)108, ce qui leur valut une réputation de médiocres combattants, préférant engager des mercenaires grecs109 :

D’ailleurs le roi lui-même n’a pas intérêt à ce que des mercenaires soient vainqueurs des Grecs ; quiconque en effet nous est supérieur lui est supérieur à lui aussi. Or il n’entend pas le moins du moins du monde nous détruire pour se donner d’autres maîtres. Ce qu’il veut, c’est de commander à tous, et, si cela ne se peut, à ceux-là du moins qui sont aujourd’hui ses esclaves. (Démosthène, Sur

les symmories, 32)

Démosthène donna une explication intéressante de ce phénomène, mettant le problème en lien direct avec le côté despotique du roi :

Car s’il s’en trouve un parmi eux qui ait vraiment la science de la guerre et du combat, le roi, me disait-il, écarte par jalousie tous ceux qui se distinguent ainsi, tant il tient à paraître toujours avoir tout fait par lui-même. D’autre part, rencontre-t-il quelque honnête homme, de bonnes mœurs, qui ne puisse supporter ses excès quotidiens, son ivrognerie, ses danses déréglées, il l’éloigne, il lui refuse tout crédit. Que lui reste-t-il donc ? Des pillards, des flatteurs, des gens capables de se livrer, quand ils sont ivres à des danses que je n’ose nommer devant vous. (Démosthène, Seconde Olynthienne, 18-19)

Ainsi, C. Dewald a résumé la vision qu’avaient les Grecs de la monarchie perse : « Systemicaly, the great eastern monarchs illustrate the problems set forth in the despotic

107 G. WALSER, « La Notion de l’État chez les Grecs et les Achéménides », p. 231.

108 C. G. STARR, « Greeks and Persians in the Fourth Century B.C., part 1 », IA 11 (1975), p. 53.

109 S. W. Hirsch attribue en partie cette réputation à Isocrate, en particulier à certains passages du Panégyrique

dans lequel l’auteur justifie son programme contre la Perse. Sur ce, voir : The Friendship of the Barbarians, Hanover/London, University Press of New England, 1985, p. 3. D. Lenfant, quant à lui, pense que l’idée de décadence perse au IVe siècle proviendrait d’abord d’une anti-propagande lancée par Cyrus le Jeune afin de

justifier sa tentative pour renverser son frère. Voir : « La “Décadence” du Grand Roi et les ambitions de Cyrus le Jeune », REG 114 (2001), p. 407-438.

template : the distance necessarily established and maintained between the autocratic ruler and his subjects110 ; the despot’s tendency to abuse his position’s opportunities for violence ; and, finally, the tendency of despotism to involve a momentum that ends in violence and the waste of resources, no matter how neutrally it began111. » L’usage de mercenaires, la richesse112 et la royauté sur des sujets esclaves furent tous des éléments qui établirent un lien direct avec la vision négative du tyran despote. Le roi perse devint donc l’archétype du roi absolu associé à la tyrannie.

Monarchie macédonienne

La monarchie macédonienne pose un problème un peu particulier pour la période ici traitée, soit le IVe siècle. Philippe II de Macédoine et son fils, Alexandre le Grand, chamboulèrent le système déjà en place. Ils furent des exemples hors normes. À partir d’un certain point, il va de soi que la vision qu’avaient les Grecs de la monarchie macédonienne était fondée sur leur expérience de cette nouvelle force politique. Cependant, lorsqu’on se penche sur les discours datant des débuts de la politique de conquête de Philippe, s’agit-il d’une opinion basée sur ce qu’était traditionnellement la Macédoine ou sur des connaissances à jour de la politique de Philippe ? Avant Philippe, ce pays était divisé en petits royaumes ayant chacun leur roi, liés ou soumis les uns aux autres par des accords ou par la domination passagère, avec une prédominance générale pour la lignée argéade113.

Philippe II, le premier, soumit et unifia le territoire macédonien. Une fois le nord sous sa domination, il fraya son chemin à travers la Grèce soit par des batailles, soit par des ruses politiques :

Plus tard, pour gagner l’amitié de ces Olynthiens, s’étant emparé de Potidée, qui vous appartenait, il la leur livrait en violation de vos droits à vous qui étiez antérieurement ses alliés; et maintenant, en dernier lieu, il s’attache les

110 On retrouve plusieurs passages traitant de l’idée que les monarques, tout au long de leur règne, s’isolent de

plus en plus du peuple pour sa protection et par méfiance des conspirateurs voulant prendre sa place. Voir C. DEWALD, « Form and Content », p. 28. Aussi : Isocrate, À Nicoclès, 4 ; Sur la paix, 111-112.

111 C. DEWALD, « Form and Content », p. 47.

112 L. Kallet a d’ailleurs étudié l’association richesse et tyrannie : « Demos Tyrannos : Wealth, Power, and

Economic Patronage », Popular Tyranny, in K. A. MORGAN (éd.), Austin, University of Texas Press, 2003,

p. 122-126.

113 P. CABANES, « La Grèce du nord (Épire, Macédoine) en plein développement au IVe siècle avant J.-C. », in

Thessaliens en promettant de leur livrer Magnésie et de se charger pour leur compte de la guerre contre les Phocidiens. Autant dire qu’entre tous ceux qui ont eu affaire à lui, il n’en est pas un qu’il n’ait dupé. (Démosthène, Seconde

Olynthienne, 7)

Après sa mort, son fils Alexandre mit rapidement fin aux soubresauts de révoltes grecques et partit conquérir l’est.

Les discours d’orateurs analysés pour la présente recherche datent majoritairement de l’époque de Philippe. C’est pourquoi il sera ici davantage question de la relation entre les Grecs et Philippe. Si certains orateurs comme Isocrate ou Eschine eurent une bonne opinion du roi, Démosthène mit souvent de l’avant qu’il était un barbare, trait à mettre en lien avec l’idée du roi despote régnant sur ses sujets comme sur des esclaves (Troisième

Olynthienne, 17) : « Lui-même, n’est-il pas notre ennemi ? Ne détient-il pas ce qui est à

nous ? Et qu’est-il enfin, sinon un barbare, un homme digne de tous les mépris ? » Était-ce