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Thématiques relatives au statut des professionnels et à leur profil

VUE DES PROFESSIONNELS

1/ Thématiques relatives au statut des professionnels et à leur profil

! Thématique relative aux statuts des professionnels : les 3 statuts évoqués sont ceux de mandataire, prestataire et emploi direct25. Les

professionnels évoquent en particulier les différences qui existent entre le statut de mandataire et celui de prestataire, aucun des professionnels ayant participé à la recherche-action ne travaillant en emploi direct.

o Le statut de mandataire : pour les professionnels, ce statut se caractérise par le fait, tout d’abord, qu’ils sont employés par le bénéficiaire et par la permanence de l’accompagnement (permanence qui peut aller d’une journée par semaine à une semaine entière suivant le niveau de dépendance des personnes accompagnées). Cet accompagnement peut concerner une seule personne ou plusieurs suivant le nombre d’heures effectuées et peut s’étaler sur plusieurs années, voire plusieurs décennies. Si les professionnels attirent l’attention sur le fait que ce statut influe nécessairement sur la nature des relations nouées avec le bénéficiaire, pour des raisons, toutefois, de clarté, nous n’aborderons pas ce point ici mais dans les paragraphes 3 et 4 consacrés aux modalités pratiques de l’accompagnement et à ses dimensions relationnelles.

25 Le lecteur peut se reporter, pour plus de précision sur ces statuts, à l’annexe n°3.

dépendantes vivant à domicile

o Le statut de prestataire : ce statut se caractérise par le fait que, contrairement au statut de mandataire, l’auxiliaire de vie est l’employé, non du bénéficiaire, mais de l’association. Il se caractérise aussi par la ponctualité des interventions à domicile et le nombre limité d’heures effectuées au domicile. Il se peut que les interventions se répètent au quotidien mais l’auxiliaire de vie intervient, cependant, toujours pour une durée limitée et pour le compte de plusieurs personnes entre lesquelles il répartit son temps de travail. Les professionnels exerçant en tant qu’auxiliaires de vie prestataires disent, pour certains, apprécier la diversité des accompagnements et la routinisation moins forte du travail que dans ce cadre mandataire. Pour d’autres, cette diversité suppose aussi une capacité importante à s’adapter aux différents types d’accompagnement, l’enchaînement des interventions étant jugé difficile lorsqu’il s’agit de passer d’un accompagnement qui va de soi à un accompagnement qui ne va pas de soi, qu’elles qu’en soient les raisons. Enfin, comme pour le statut mandataire, les professionnels indiquent que le travail en tant que prestataire influe sur la nature des liens noués avec le bénéficiaire, mais aussi avec l’association. Afin, une fois encore, d’éviter les redondances, nous évoquerons ce point également dans le paragraphe 3 et 4.

o Le statut d’emploi direct : compte tenu de l’échantillon retenu, nous n’avons que peu d’éléments sur la spécificité ou non de statut. Certains professionnels l’évoquent, mais ne sont pas eux- mêmes dans cette situation. Pour eux, c’est un statut qui peut être intéressant dans la mesure où la contractualisation se fait en direct mais ils attirent l’attention sur la nécessité de disposer d’un réseau important de bénéficiaires car il se peut que la personne qu’ils accompagnent décède ou bien qu’ils ne disposent pas de suffisamment d’heures.

! Thématique de l’origine africaine de nombreuses auxiliaires de vie : les professionnels estiment que ce n’est pas un hasard si une majorité d’auxiliaires de vie est originaire d’Afrique et plus particulièrement d’Afrique noire. Ils attirent l’attention sur le fait que dans la culture africaine, les enfants doivent s’occuper de leurs parents vieillissants ou dépendants et ces métiers ne les rebutent pas. Cela étant, ils remarquent aussi que les personnes qui exercent ce métier sont la plupart du temps peu diplômées et, lorsqu’il s’agit de femmes, le recours à ce type d’emploi constitue une des rares alternatives qui se présentent à elles, les situations de monoparentalité n’étant pas rares.

! Thématique relative au choix du métier d’auxiliaire de vie : les professionnels évoquent le fait qu’ils ont choisi ce métier :

dépendantes vivant à domicile

o Par défaut : ils évoquent alors en priorité des situations de licenciement ou l’absence de qualifications spécifiques ou reconnues sur le marché du travail français, ou encore la nécessité de disposer de ressources financières pour vivre.

o Par vocation : ils évoquent dans ce cas davantage leur désir d’aider les autres, de « rendre service », d’exercer un métier relationnel jugé gratifiant et épanouissant même si les revenus sont, quant à eux, souvent jugés insuffisants [Un professionnel : J’ai besoin qu’on ait besoin de moi. Un autre : J’ai le désir de rendre service, de rendre les personnes heureuses, d’avoir quelqu’un qui compte sur moi].

o Par opportunité : dans ce cas de figure, le choix de devenir auxiliaire de vie est présenté comme étant lié au réseau familial ou le réseau amical.

! Thématique de la rétribution des auxiliaires de vie mandataires : globalement, les professionnels estiment que le métier d’auxiliaire de vie est un métier mal rétribué, la pénibilité du travail étant d’ailleurs souvent d’autant plus mal vécue que la prestation est jugée mal payée et que l’auxiliaire de vie ne dispose forcément pas d’autres mandats susceptibles de lui permettre de mettre fin au contrat. À cet égard, les professionnels considèrent que même si l’auxiliaire de vie est mandataire, le tarif à l’heure ou toute demande d’augmentation devrait être négocié par l’association d’aide à domicile qui les sollicite. Ils estiment également que le degré de pénibilité de l’accompagnement, notamment lorsqu’il s’agit de personne en situation de grande dépendance, devrait être largement pris en compte dans le négoce.