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Taux d’équipement en téléphone mobile et habitudes téléphoniques des enfants et adolescents

Liste des figures

4 Caractérisation des expositions

4.2 Taux d’équipement en téléphone mobile et habitudes téléphoniques des enfants et adolescents

À ce jour, aucune donnée n’est disponible sur le taux d’équipement des ménages français en veille-bébé ou en jouets radiocommandés. En revanche, il existe quelques données parcellaires concernant la téléphonie mobile.

4.2.1 Taux d’équipement

Depuis moins de 10 ans, l’usage du téléphone mobile s’est beaucoup répandu chez les enfants et les adolescents, avec une importante progression du taux d'équipement en France, passant de 72 % en 2003 à 90 % en 2013 (Credoc 2013) (cf. Tableau 5). Le taux d’équipement en smartphone chez les 12 - 17 ans est passé de 22 % en 2011 à 55 % en 2013 (Credoc, 2013).

Aucune donnée n’est disponible pour les plus jeunes enfants. Si le taux d’équipement des jeunes enfants (d’âge inférieur à 6 ans) n’est pas connu, leur usage des téléphones mobiles n’est pas non plus précisément quantifié, notamment en France.

À l’étranger, la progression du taux d’équipement est également très importante .

Tableau 5 : données relatives au taux d’équipement des enfants et adolescents en téléphone mobile.

Référence

6,2 % des enfants utilisent un téléphone au moins une fois par jour pour passer

un appel

6,4 % l’utilisent plusieurs fois par semaine

45,3 % l’utilisent seulement une fois de temps en temps

47% des enfants utilisent le plus souvent leur téléphone pour appeler leurs

24 % des enfants utilisent leur téléphone quotidiennement,

33 % l’utilisent au moins plusieurs fois par semaine, 5 % envoient des SMS tous les jours et 24 % en envoient au moins plusieurs fois par semaine.

Avril 2005

Référence

26,7 % des enfants utilisent le téléphone mobile 2 min ou plus par jour.

57,7 % possèdent leur propre téléphone mobile.

73,3 % utilisent leur téléphone moins de 2 min par jour.

de 1 % des enfants l’utilisent plus d’1 h par semaine

Les usages du téléphone mobile et de facto, l’exposition, sont en constante évolution, notamment avec l’apparition des smartphones qui entraîne une exposition en mode « visionnage », en complément de l’exposition en mode conversation (à l’oreille).

Âge de la première utilisation

Divan et al. (2010) ont réalisé une étude sur 28 745 enfants danois, selon laquelle 35,2 % d’entre eux utilisent un téléphone mobile dès l’âge de 7 ans (Divan et al. 2010).

Redmayne et al. (2010) ont réalisé une enquête transversale explorant les habitudes téléphoniques des adolescents néozélandais entre mi-juin et octobre 2009 (Redmayne et al.

2010). Trois cent dix-sept adolescents, âgés en moyenne de 12,3 ans (10,3 - 13,7 ans), ont été tirés au sort dans des écoles autour de Wellington, fournissant un échantillon représentatif de la région du point de vue du niveau socioéconomique de l’école, du type d’école et de la ruralité. Les participants ont rempli un questionnaire inspiré de celui de l’étude MoRPhEUS, complété par des mesures de la distance entre le téléphone et le corps pendant une utilisation type. Une estimation du temps passé près d’un téléphone mobile allumé a été réalisée, ainsi que le temps et le nombre d’appels avec différents types de téléphones sans fil (mobile ou DECT), et le type d’utilisation (appel, envoi de messages texte, fonctions utilisées, utilisation à l’école, etc.). L’étude révèle que 87 % des adolescents ont un téléphone sans fil à la maison et 77 % possèdent leur propre téléphone mobile. Une relation statistiquement significative a été retrouvée entre l’utilisation du téléphone sans fil et du téléphone mobile.

En 2013, les mêmes auteurs rapportent que la première utilisation survient majoritairement à 10 ans, mais 37 % des participants ont déjà utilisé un téléphone mobile entre 7 et 9 ans, et 5,5 % déclarent avoir utilisé un téléphone mobile avant l’âge de 7 ans (Redmayne et al., 2013a).

Consommation téléphonique

En 2007, Söderqvist et al., ont estimé le taux d’équipement et l’usage du téléphone mobile et du téléphone sans fil parmi les enfants de 7 à 14 ans. Un questionnaire de 24 questions a été envoyé à 2000 personnes sélectionnées à partir du registre de population suedoise, selon un mode d’échantillonage stratifié. Environ 79 % des répondants ont accès à un téléphone mobile et 26,7 % l’utilisent 2 minutes ou plus par jour. (Söderqvist et al., 2007).

D’après Redmayne (2013a), le nombre médian d’appels vocaux est de 3,2 par semaine (de 0 à 69) et celui des messages textes est de 103 (de 0 à 1 187) pour les adolescents australiens (Redmayne et al., 2013a).

Les utilisations principales du téléphone mobile sont :

 envoyer des messages textes ;

 recevoir des appels et appeler ;

 prendre des photos.

Environ 20 % des participants de l’étude gardent leur téléphone actif dans leur poche plus de 10 heures d’affilées par jour, 60 % des participants déclarent garder leur téléphone mobile près d’eux pendant la nuit et 12,4 % le gardent sous l’oreiller. La distance médiane mesurée entre le visage et le téléphone pour envoyer un message est de 30 cm.

Inyang et al. (2010) ont réalisé une enquête sur 317 adolescents australiens, âgés de 10 à 14 ans, ayant rempli eux même un questionnaire concernant leur exposition au téléphone mobile.

L’analyse des résultats montre que 94 % des adolescents utilisent un téléphone mobile (et 77 % des adolescents possèdent leur propre téléphone). Dix pourcent des sujets utilisent le téléphone mobile avec l’oreille gauche, 63 % avec l’oreille droite et 25 % avec les 2 oreilles indifféremment, 2 % ne se souviennent plus. En revanche, 10 % sont gauchers, 87 % sont droitiers et 3 % sont ambidextres. De nombreux traits de personnalité ou facteurs environnants influencent l’utilisation du téléphone mobile : les garçons d’une part et les enfants uniques d’autre part semblent être plus jeunes lors de leur première utilisation. De plus, le statut socio-économique parental et la perception des risques liés aux téléphones mobiles sont aussi corrélés avec l’utilisation du téléphone mobile par les enfants (Inyang et al. 2010).

Selon Divan et al. (2010), moins de 1 % des enfants de 7 ans utiliseraient un téléphone mobile plus d’une heure par semaine (Divan et al. 2010).

Dans une étude analysant l’association entre l’utilisation du téléphone mobile et la perte d’audition chez les enfants de 7 ans (voir paragraphe 5.5.3.1), Sudan et al., révèlent que 36 % des enfants (n = 18 935, cohorte danoise nationale des naissances) utilisent un téléphone mobile à l’âge de 7 ans, mais moins de 1 % l’utilisent plus d’une heure par semaine (Sudan et al. 2013a)

4.2.3 Commentaires sur la méthodologie des études d’exposition

Les données d’exposition sur l’utilisation des téléphones mobiles sont souvent collectées par des questionnaires remplis par les sujets eux-mêmes. Des études ont été conduites pour évaluer la pertinence de ces données auto-rapportées.

En 2009, une étude incluant 59 enfants âgés entre 11 et 12 ans en Australie a testé la corrélation entre les données d’exposition auto-rapportées par questionnaire et celles obtenues en utilisant des téléphones GSM dont le logiciel a été modifié pour enregistrer certaines données d’exposition (par exemple durée et fréquence des appels…) (Inyang et al. 2009). Les résultats sont illustrés par une corrélation médiocre (r² fréquence des appels = 0,3 et r² durée des appels = 0,1). Selon les auteurs, la véracité et la précision des données fournies par les adolescents sont compromises par leur

difficulté à se remémorer des évènements. De plus, les adolescents ont tendance à détourner leurs réponses en fonction de leur volonté d’acceptation sociale.

La même équipe s’est intéressée à la validité des déclarations de latéralité chez les adolescents (Inyang et al. 2010). Quatre-cent quarante-cinq appels ont été enregistrés chez 30 étudiants (moyenne d’âge de 14 ans). Pendant une semaine, les adolescents ont utilisé un téléphone modifié pour enregistrer certains paramètres dosimétriques tels que la latéralité, la date, la durée et le nombre des appels. Ces données ont été comparées avec celles obtenues par auto-questionnaire sur la latéralité et l’estimation de l’utilisation du téléphone mobile pendant une semaine type. Elle a mis en évidence de fréquentes erreurs de déclaration quant à la latéralité de l’utilisation (coefficient de concordance kappa = 0,3, IC95 % = [0,0 - 0,6]) et la durée des appels (coefficient de concordance kappa = 0,01, IC95 % = [0,0 - 0,37]), mais une concordance acceptable concernant le nombre d’appel (coefficient de concordance kappa = 0,38, IC95 % = [0,07 - 0,69]).

En 2011, dans le cadre de l’étude cas témoins CEFALO, Aydin et al., ont conduit une étude préliminaire de validation pour estimer les effets des erreurs aléatoires et systématiques chez 26 % des cas et 22 % des témoins (sujets possédant leur propre téléphone mobile, dont des données opérateurs d’exposition étaient disponibles). Dans cette étude de validation, les cas ont surestimé de 9 % en moyenne leur nombre d’appels, et de 52 % la durée de leurs appels, alors que les témoins surestimaient de 34 % leur nombre d’appels et de 163 % la durée de leurs appels.

Cette étude a montré que l’impact combiné des biais sur les OR estimés est complexe ; cependant, les auteurs en concluent qu’il est peu probable que ces biais et erreurs créent une fausse association positive, que ce soit dans le sens d’un risque ou d’un effet protecteur (Aydin et al., 2011)

En 2013, Redmayne et al. ont testé sur leur échantillon de 373 élèves (voir 4.2.2) issus d’écoles de la région de Wellington (Nouvelle-Zélande) la concordance entre le nombre de messages texte déclarés et réellement envoyés, grâce à l’interrogation du suivi de consommation fourni par l’opérateur (Redmayne et al. 2013a). Les résultats révèlent que l’autodéclaration surestime très largement la réalité. Les auteurs ont également développé un modèle afin de réduire les biais lors de l’utilisation de ce type de données dans des études épidémiologiques.

4.3 Mesures de l’exposition au champ électromagnétique émis par des

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