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Effets sur les fonctions auditives .1 Études chez l’Homme

Liste des figures

5 Étude des effets potentiels des radiofréquences sur la santé des enfants

5.5 Études sur le système nerveux

5.5.3 Effets sur les fonctions auditives .1 Études chez l’Homme

Sudan et al. (2013a) ont utilisé les données de la Danish National Birth Cohort (DNBC) pour étudier la perte d’audition chez les enfants exposés in utero au téléphone mobile. Des entretiens ont été réalisés auprès de femmes enceintes, puis à l’âge de 6 mois, 18 mois et 7 ans de l’enfant.

Au total, 52 680 enfants ont été inclus. Une association à la limite de la significativité (OR = 1,21 [IC 95% : 0,99–1,46]) est retrouvée entre l’exposition post natale au téléphone mobile et la perte d’audition chez les enfants de 7 ans. Cette étude est de bonne qualité, les principaux biais méthodologiques sont maitrisés, on notera cependant que les expositions liées aux autres appareils sonores n’ont pas pu être prises en compte. Toutefois, des analyses de sensibilité avec modélisation à partir des données de la littérature ont été réalisées pour tenir compte des possibles biais de confusion non mesurés. D’autres études seraient nécessaires pour explorer cette question.

5.5.3.2 Études chez l’animal

Budak et al. ont publié une série d’études chez le lapin visant à étudier les effets d’une exposition aux radiofréquences (signal de type GSM à 1 800 MHz, DAS non précisé) sur la fonction cochléaire en mesurant l’amplitude des DPOAEs (distortion product otoacoustic emissions43) sur des fréquences allant de 1 à 8 kHz. La puissance n’est pas précisée mais elle est considérée par les auteurs comme suffisamment faible pour ne pas engendrer d’effet thermique. Seules les études exposant les lapins de façon prénatale et postnatale - ou les deux combinées - sont examinées ici. Ainsi, deux études sont répertoriées, investiguant deux types d’exposition :

 une exposition mixte prénatale et/ou postnatale (Budak et al. 2009a) ;

 l’exposition postnatale chez des lapereaux âgés de 1 mois (Budak, et al. 2009b).

Dans la première étude, les animaux ont été répartis en 4 groupes (9 animaux par groupe) (Budak et al., 2009a) :

 un groupe témoin (exposition factice) ;

 un groupe exposé 15 min / jour pendant 7 jours, de GD 15 à GD 22 ;

 un groupe exposé 15 min / jour pendant 14 jours, de PND 30 à PND 44 ;

 un groupe exposé 15 min / jour pendant 7 jours, de GD 15 à GD 22 puis 14 jours de PND 30 à PND 44.

La fenêtre d’exposition in utero choisie (GD 15 – GD 22) correspond à la période de transition entre l’embryogénèse et l’organogénèse.

Dans la seconde étude (Budak et al., 2009b), les auteurs ont comparé les effets d’une exposition 15 min par jour pendant 7 jours entre un groupe de lapereaux âgés d’un mois (PND 30 – PND 37) et un groupe de lapins adultes âgés de 13 mois. Deux groupes témoins (exposition factice) ont été inclus avec 9 animaux de chaque âge.

Dans la première étude, seuls les animaux exposés uniquement 1 mois après leur naissance (PND 30 à PND 44) présentent une diminution des DPOAEs pour les fréquences de 4 et 6 kHz.

Tous les animaux exposés aux radiofréquences présentent une augmentation de l’amplitude des DPOAEs pour les fréquences de 1,5 ou 2 ou 3 kHz ainsi que les lapins exposés in utero seulement pour les fréquences de 4 et 6 kHz. À 1 et 8 kHz, aucune différence significative n’est observée entre les groupes exposés et témoins.

43 Émissions oto-acoustiques évoquées par produit de distorsion.

Dans la seconde étude, les effets étaient plus significatifs chez les adultes que chez les jeunes lapins.

Les auteurs attribuent l’effet observé à une hyperthermie localisée dans le conduit auditif qui serait atténuée par la présence de liquide au niveau de l’oreille moyenne (Budak, et al. 2009a ; Budak, et al. 2009b). La puissance du générateur utilisé (0,1 W) et l'absence de toute donnée dosimétrique ne semblent pas pouvoir appuyer cette hypothèse. Les résultats de cette étude sont donc à prendre en compte avec réserves.

Tableau 22 : étude investiguant les effets sur la fonction auditive chez l'Homme.

Ce tableau présente une synthèse des principaux résultats de l’étude et ne reflète en aucun cas leur interprétation par l’Anses.

Étude Type d’étude Population Effets étudiés Caractérisation de l’exposition Nombre

de sujets Résultats

(se référer au texte pour les commentaires)

Sudan et al., (2013a)

Étude transversale

Exposition in utero et durant la petite enfance.

Mères issues de la Danish National Birth Cohort.

52 680 enfants.

Perte d’audition Évaluation des enfants à 6 mois, 18 mois et 7 ans.

Évaluation rétrospective (au cours du questionnaire à 7 ans) de l’exposition au téléphone mobile pendant la grossesse et utilisation d’un téléphone mobile par l’enfant

Exposition auto-déclarée par questionnaire

52 680

Association faible entre l’utilisation post natale du téléphone mobile et la perte d’audition de l’enfant âgé de 7 ans.

Pas d’association entre l’exposition pendant la grossesse et la baisse d’audition à 18 mois ou à 7 ans.

Analyses de sensibilité pour modéliser le risque sur les facteurs de confusion possible et pour prendre en compte un possible effet lié à un diagnostic précoce du fait de l’étude.

Tableau 23 : études investiguant les effets sur la fonction auditive chez l’animal.

Ce tableau présente une synthèse des principaux résultats de l’étude et ne reflète en aucun cas leur interprétation par l’Anses.

Référence

(se référer au texte pour les commentaires)

Budak et al.,

Diminution de l’amplitude des DPOAE chez les lapins exposés 1 mois après leur naissance, pour des fréquences de 4 à 6 Hz. chez les exposés supérieure à celle des non exposés.

5.5.3.3 Synthèse et niveau de preuve concernant l’effet des radiofréquences sur les fonctions auditives

Chez l’enfant, Sudan et al., (2013a) ont étudié les effets d’une exposition au téléphone mobile sur la fonction auditive de l’enfant (Sudan et al., 2013a). Cette étude de bonne qualité rapporte une association entre l’exposition postnatale au téléphone mobile et la perte d’audition chez les enfants de 7 ans. D’autres études seraient nécessaires pour explorer cette question. Les éléments de preuve disponibles ne permettent pas de conclure à l’existence ou non d’un effet des radiofréquences sur la fonction auditive (cf. Figure 42).

Chez l’animal, deux études (Budak et al., 2009a et 2009b) provenant de la même équipe ont exploré les effets des radiofréquences sur la fonction auditive du lapin. En fonction de la période d’exposition, les animaux exposés présentent des variations dans l’amplitude des DPOAEs.

Cependant, ces deux études provenant de la même équipe et présentant des limites méthodologiques, méritent d’être reproduites, notamment sur un rongeur (rat ou souris). Par conséquent, les éléments de preuve disponibles ne permettent pas de conclure à l’existence ou non d’un effet des radiofréquences sur la fonction auditive (cf. Figure 43).

En conclusion, les données disponibles ne permettent pas de conclure à l'existence ou non d’un effet des radiofréquences sur la fonction auditive chez l’enfant (cf. Figure 44).

Les conclusions du rapport « Radiofréquences et santé », publié le 15 octobre 2013, indiquaient

« les nombreuses données de la littérature permettent de considérer qu’il n’y a probablement pas d’effet à court terme d’une exposition aiguë sur l’audition. Le niveau de preuve avait été jugé insuffisant pour conclure à un effet des radiofréquences à court terme sur les fonctions auditives et en particulier sur les potentiels évoqués auditifs et l’apparition d’acouphènes chez l’Homme.

Cependant, en raison de l’absence d’étude sur les effets d’une exposition chronique (à long terme) sur les fonctions auditives, un éventuel risque à long terme ne peut être exclu. De plus, la possibilité d’apparition de lésions auditives dues à une utilisation intensive du téléphone mobile et à une exposition au bruit (et non aux radiofréquences) ou à l’électronique du téléphone (batterie par exemple) ne peut pas non plus être négligée.

Figure 42 : évaluation des éléments de preuve relatifs aux fonctions auditives dans les études épidémiologiques.

Figure 43 : évaluation des éléments de preuve relatifs aux fonctions auditives dans les études sur les modèles animaux.

Figure 44 : évaluation globale de l'effet des radiofréquences sur les fonctions auditives chez l'enfant.

5.5.4 Effets sur le sommeil

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