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Données d’exposition issues de la littérature

Liste des figures

4 Caractérisation des expositions

4.3 Mesures de l’exposition au champ électromagnétique émis par des appareils destinés à être utilisés par des enfants de moins de 6 ans

4.3.1 Données d’exposition issues de la littérature

Hormis les spécifications des appareils, lorsque celles-ci sont disponibles, qui peuvent renseigner sur les puissances émises et donner un ordre de grandeur de l’exposition résultante, il existe peu de publications consacrées à l’étude de l’exposition liée aux appareils radioélectriques à destination des enfants. Les fréquences utilisées par ces appareils se répartissent sur une grande

partie du spectre électromagnétique, ce qui rend les études extrêmement complexes. Ainsi, dans le cas des veille-bébés par exemple, les fréquences utilisées vont de 27 MHZ à 2,4 GHz. Les techniques de mesure de l’exposition ne sont pas les mêmes pour ces fréquences extrêmes, et si les communications mobiles dans la bande 800 MHz – 3 GHz ont considérablement aidé au développement des outils de mesure dans cette bande, les mesures restent beaucoup plus délicates à réaliser autour de 30 – 40 MHz.

4.3.1.1 Veille-bébés

Dans l’étude réalisée par la Fondation IT’IS sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique suisse (OFSP), Kramer et al. (2005) ont mesuré le champ électrique généré par trois veille-bébés différents : le Philips SC263, le Vivanco BM 800 et le Vivanco BM 900. Cette étude de bonne qualité a exploré 3 des fréquences les plus utilisées pour ces dispositifs (Kramer et al. 2005).

Le veille-bébé Philips SC263 inclut 2 canaux de communication utilisant une fréquence de 40 MHz, pour une puissance de 10 mW. Lors des mesures, la fréquence réelle était de 40,695 MHz. À cause de sa fréquence d’émission relativement basse, les conditions de mesure en champ lointain ne pouvaient être satisfaites aux distances usuelles d’utilisation (0,2 - 2,5 m).

Cependant, grâce à des sondes spécifiques, des mesures du champ électrique émis par ces dispositifs ont pu être réalisées en champ proche, c’est-à-dire pour des distances allant d’environ 25 à 2 cm. Les valeurs du champ électrique mesuré sont alors comprises entre 2,5 et 75 V/m environ. Ces valeurs relativement élevées nécessiteraient de mesurer en complément l’énergie électromagnétique effectivement déposée dans des modèles (DAS), pour obtenir une estimation plus pertinente de l’exposition. Mais en l’absence de protocole de mesure du DAS normalisé pour des fréquences de l’ordre de 40 MHz, il n’a pas été possible de réaliser une mesure du DAS émis par ce type de dispositif.

Le Vivanco BM 800 fonctionne théoriquement à une fréquence de 863 MHz. La puissance maximale d’émission, faible, est de 10 mW. Le signal n’est pas modulé en amplitude. De ce fait, si le détecteur est excité continuellement, des signaux de transmission sont émis en continu.

L‘appareil est équipé d’un contrôle de portée, qui transmet un signal test toutes les 5 secondes. Le bébé est donc exposé régulièrement, y compris lorsqu’il ne pleure pas.

Le Vivanco BM 900 utilise une fréquence de 446 MHz. La puissance maximale d’émission est de 500 mW. L’appareil peut être équipé d’un microphone. Celui-ci peut être placé à côté du bébé, alors que le module récepteur peut être placé plus loin (jusqu’à 1,5 m). L’appareil est également équipé d’un contrôle de portée.

Le Vivanco BM 800 et le Vivanco BM 900 ont été testés selon le même protocole. Un signal audio de fréquence 800 Hz est émis par 2 haut-parleurs situés à 1 m du bébé. Même si le veille-bébé ne doit pas être placé près du corps en utilisation normale, les valeurs de DAS des deux appareils ont été déterminées. Pour effectuer ces mesures, les appareils ont été réglés sur un signal continu en régime permanent, créant le rayonnement le plus important possible. Les résultats sont reportés dans le Tableau 6. Pour une analyse de la variation du DAS à différentes orientations, le veille-bébé Vivanco BM 800 a été tourné de 90° par rapport à l’axe de son antenne.

Tableau 6 : caractéristiques physiques des veille-bébés Vivanco BM 800 et Vivanco BM 900.

Appareil Fréquence

Les DAS obtenus sont inférieurs à la limite de 2 W/kg recommandée par l’Icnirp. Cependant, les DAS (1 g) et (10 g) sont augmentés respectivement de 20 % et 50 % après rotation du Vivanco BM 800, montrant ainsi l’influence du diagramme de rayonnement de ces dispositifs sur l’exposition.

4.3.1.2 Tablettes tactiles

En décembre 2013, la société Experip a publié une étude comparative de DAS mesurés pour des tablettes tactiles. Cette étude est basée sur les données des constructeurs, il faut donc la considérer avec les précautions d’usage. Les données sont présentées dans le Tableau 7.

Tableau 7 : résultats des mesures de DAS pour différentes tablettes 3G.

Valeur du DAS en W/Kg 0,50 > DAS ≥ 0,20 0,80 > DAS ≥ 0,50 DAS ≥ 0,80

Tablette 1 tablette 1 tablette 8 tablettes

Source : http://www.experip.com La méthodologie de mesure n’est pas précisée dans l’étude (fréquence, distance, etc.).

Des situations plus complexes que par le passé, aussi bien pour les zones exposées que pour les durées d’exposition, posent des problèmes méthodologiques pour l’évaluation des expositions.

D’une part, les zones soumises à un rayonnement ont varié (main et poignet plus qu’oreille), d’autre part les puissances émises correspondent à des services pouvant être combinés ou simultanés (télécharger un fichier et naviguer sur internet simultanément, etc.).

Les tablettes sont plus souvent connectées en Wi-Fi qu’un smartphone. Le rayonnement émis par un équipement en Wi-Fi est généralement plus faible qu’en 3G. Le DAS correspondant se situe en moyenne autour de 0,25 W/kg.

La difficulté de la mesure du DAS des tablettes provient de la pertinence de sa définition (le calcul ne peut se faire comme pour les téléphones mobiles au niveau de la tête et la distance de mesure est à définir). Les normes IEC 62209-2:2010 ont été publiées pour répondre à ces spécificités, elles sont d’ailleurs susceptibles d’évoluer. Par ailleurs, la directive européenne n° 2014/53/CE introduira la notion d’usage raisonnablement prévisible pour définir la distance à observer entre le dispositif et le mannequin de test lors de la vérification de la conformité en DAS, en remplacement de l’usage prévu par le constructeur.

4.3.1.3 Exposition aux signaux Wi-Fi dans les écoles

Dans son rapport publié en 2012, l’Agence de sécurité sanitaire anglaise (HPA) a investigué les différents types d’équipement Wi-Fi utilisés par les enfants dans des écoles anglaises, et a évalué l’exposition des enfants fréquentant ces établissements. L’exposition a été mesurée selon les recommandations de l’Icnirp. Dans un premier temps, les champs électriques et les puissances rayonnées ont été évalués autour de 15 ordinateurs portables et 12 points d’accès Wi-Fi représentatifs des équipements des écoles anglaises (Peyman et al. 2011a). Dans un second temps, le DAS a été déterminé en utilisant des techniques de modélisation chez des modèles de fantômes d’adultes et d’enfant. Un fantôme modélisant le corps entier d’un enfant de 10 ans a ainsi été utilisé (Findlay & Dimbylow 2010). Enfin, des données ont été récoltées sur la durée d’émission des signaux dans des salles de classes anglaises. Six écoles primaires et secondaires ont été visitées et les mesures ont été réalisées pendant la classe (Khalid et al., 2011).

Les valeurs de puissance maximales mesurées à 50 cm des ordinateurs portables et des points d’accès Wi-Fi atteignaient respectivement 22 et 87 mW/m² et diminuaient jusqu’à 4 et 18 mW/m² à 1 m de distance. Concernant le calcul de DAS, en prenant en compte un scénario d’exposition mettant en jeu un dispositif Wi-Fi émettant à 2,4 GHz avec une puissance de sortie de 100 mW, les valeurs de DAS maximales dans la tête et dans le torse atteignent les valeurs respectives de 5,7 et 14,4 mW/kg. Ces valeurs sont à mettre en perspective avec celles obtenues dans l’étude publiée par l’Arcep en 2006 et réalisées par Supélec (Supélec, 2006), qui montraient des valeurs

de DAS pour des cartes Wi-Fi de l’ordre de 10 à 200 mW/kg. L’intégration des émetteurs Wi-Fi dans les ordinateurs portables, en lieu et place des cartes Wi-Fi dont les antennes étaient proéminentes, pourrait expliquer la différence observée entre ces deux études.

Parmi les 146 ordinateurs portables investigués, la densité de puissance moyennée serait de 220 µW/m² à une distance de 50 cm. Le pic de DAS dans la région thoracique à 34 cm de l’antenne serait de 80 µW/kg.

Pour un scenario pire-cas prenant en compte une classe avec 30 ordinateurs portables et un point d’accès Wi-Fi émettant une densité de puissance maximale à 50 cm, l’exposition des élèves de la classe pourrait atteindre 16,6 mW/m², ce qui est nettement inférieur aux niveaux de référence recommandés par l’Icnirp de 10 W/m².

4.3.2 Caractérisation de l’exposition induite par certains dispositifs

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