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Photo de couverture : Autel de Jelly dans leur ancien appartement, dédié à ses ancêtres et à Tommy, son fils décédé à cinq mois de grossesse suite à une Interruption Médicale de Grossesse. Photo prise par Jelly à l’occasion du Nouvel an chinois le 7 février 2011.

(Photo de Jelly. 2011)

p.21

Illustration 1 : Autel de Jelly dans leur nouvel appartement. Nous distinguons à gauche, sous l’ourson en peluche, la boite enfermant l’urne de Tommy. Au centre, la statue du bouddha avec sur ses genoux la photo de Tommy. Enfin, à droite, nous voyons les petites urnes en porcelaine bleu et blanche, remplies d’un peu de terre du Vietnam, derrière lesquelles, cachée par les fleurs, nous distinguons la photographie de ses grands parents.

(Photo de Jelly. 2011)

Illustration 2 : Au-dessus de l’autel, Jelly a accroché un tableau, réalisé par un de ses amis. Il représente Tommy. En fond, est peint le drapeau sudiste, symbole du rockabilly, son style musical favori.

Sur la partie droite du tableau : en haut, est représenté son tatouage, en bas, Tommy et son doudou. Sur la partie gauche : en haut, l’ours en peluche et « doudou Tommy », en bas, ses empreintes de pieds. (Photo de Jelly. 2011)

p.27

Illustration 3 : Portrait de Gabrielle dans la partie de la maison qui lui est consacrée, le jour de ses un an. La rose a été offerte par le mari de Blandine. A gauche, la bougie qu’elle laisse allumée toute la journée afin de commémorer la mémoire de sa fille.

(Photos de Blandine)

p.34

Illustration 4 : Carte distribuée lors de la fête des Anges et confectionnée par l’organisatrice, Déborah. Elle était destinée à être accrochée aux ballons.

Illustration 5 : Sandra en train de recopier les messages destinés aux enfants mort-nés sur l’envers des cartes. Lors du repas au restaurant.

(Photo prise par l’auteur. 2010)

p.35

Illustration 6 : Sur la place du jardin du champs de Mars à Montpellier. Les participants s’apprêtent à lâcher les ballons.

(Photo prise par l’auteur. 2010)

Illustration 7 : Envolée des ballons. (Photo prise par l’auteur. 2010)

p.49

Illustration 8 : Ruban rose et bleu du deuil périnatal. Le 15 octobre, il est porté sur soi sous la forme d’un pin’s ou affiché en tant que photo de profil sur Facebook.

Illustration 9 : Page Facebook de la journée de sensibilisation au deuil périnatal du 15 octobre, organisée par l’association québécoise, Parents orphelins.

p.61

Illustrations 10 et 11 : Bébé in utero et bébé dans un utérus, Léonard de Vinci, 1511, Encre sur papier, British Library, Londres.

Sur l’illustration en bas, il s’agit d’un fœtus humain placé à l’intérieur d’une matrice de bovin. Si la position du fœtus et celle du cordon ombilical ont été observées sur la réalité, au lieu d’un fœtus est dessiné un nourrisson de plusieurs mois, comme c’est le cas aussi sur les illustrations du haut.

p.84

Illustration 12 : Photographie de Lennart Nilsson, intitulée « Le miracle de la vie ». Elle fut prise en 1957 par Lennart Nilsson à l’aide d’un endoscope et d’un flash électronique. Douze ans plus tard, le magazine Life pour lequel il travaillait publia cette photographie en couverture de leur magazine en 1965, avec pour titre « The Drama of Life Before Birth ».

Source : Site de l’exposition virtuelle de l’Université de Cambridge :

http://www.hps.cam.ac.uk/visibleembryos/s7_4.htm

p.87

Illustration 13 : Campagne contre l’avortement du Center for Bio-Ethical Reform, un groupe « pro- life » américain. Une des nombreuses photographies de bras et de mains de fœtus avortés qu’utilisent les groupes « pro-life ».

Illustration 14 : Pied d’un fœtus avorté par la technique du curetage. Source: Site internet contre l'avortement "Klan parenthood :

http://www.100abortionpictures.com/Aborted_Baby_Pictures_Abortion_Photos/

Illustration 15 : Encore une des nombreuses photographies utilisées par les groupes « pro-life ». Les mains et les pieds sont les parties les plus « humaines » du fœtus. Ici plus encore : la main du fœtus semble faire le « v » de la victoire …

Source : Site internet de Grantham Collection, archive d'instruments et de photographies liées à l'avortement : http://www.abortioninstruments.com/abortion_photos.html

p.88

Illustration 16 : « The Spaceman », 1967, Lennart Nilsson. Fœtus de 11 semaines et de 6 cm. Source : Site de l’exposition virtuelle de l’Université de Cambridge :

http://www.hps.cam.ac.uk/visibleembryos/s7_4.htm

p.90

Illustration 17 : Echographie du premier trimestre, à 11 semaines d’aménorrhée plus un jour. Le fœtus, difficile à apercevoir, est renversé.

(Echographie d’une amie)

Illustration 18 : Echographie du deuxième trimestre, à 22 semaines d’aménorrhée plus deux jours. Sur cette photographie, le fœtus est plus visible. Nous pouvons ainsi distinguer la forme de la tête.

(Echographie d’une amie)

Illustration 19 : Reconstitution en trois dimensions de l’échographie précédente (illustration 18). Nous pouvons ici voir plus nettement la forme du visage.

(Echographie d’une amie

p.95

Illustration 20 : Signature de forum. Il sert à montrer le développement fœtal en « temps réel ». Source : www.enceinte.com

p.96

Illustration 21 : Signature de forum utilisé par Zap sur le forum doctissimo. Il renseigne également le nombre de semaines et de jours de l’enfant.

Source : www.babystrologie.com

Illustration 22 : Montage réalisé par Jelly. Nous y voyons le bracelet de naissance de Tommy, avec sa date de « naissance », l’heure, ainsi que sa taille. En dessous, nous voyons ses empreintes de pieds.

(2010)

p.150

Illustrations 23 et 24 : Cimetière de Lille Sud. Tombe d’un mort-né.

La tombe (la même ci-dessous et à gauche) est ceinte d’un enclos, recréant un jardin. Nous pouvons voir à l’intérieur des jouets ainsi que de très nombreuses fleurs, naturalisant la mort de l’enfant.

(Photo prise par l’auteur. 2010)

Illustration 25 : Cimetière Lille Sud. Tombe de mort-né. Peluches.

(Photo prise par l’auteur. 2010)

Illustration 26 : Cimetière Lille Sud. Tombe de mort-né. Sapin de Noël.

(Photo prise par l’auteur. 2010)

p.151

Illustrations 27 et 28 : Cimetière de Lille Sud. Tombes de mort-nés ceintes de barrières de berceau, particulièrement visible sur la photo du dessus.

p.153

Illustration 29 : Portrait de Gabrielle, réalisé par Artis’Allan.

(Photo donnée par Blandine)

p.157

Illustration 30 : Les doudous et la couverture de Tommy, photographiés par Jelly avant l’entrée à l’hôpital. Ils seront ensuite placés auprès de Tommy et incinérés avec lui. (2010)

(Photo de Jelly)

Illustration 31 : Dessin de J., la fille de Jelly, à l’occasion du nouvel an. Elle a représenté son petit frère Tommy, au « ciel », sous la forme d’un ange. Il est accompagné des doudous de Jelly et Charly, ainsi que de son propre doudou.

(2010-2011)

p.158

Illustrations 32 et 33 : Autel de Jelly, placé sur un petit buffet dans un couloir de leur ancien appartement. On distingue la photo de Tommy posée sur la statue du bouddha. L’urne est placée sous la peluche à gauche.

(Photos de Jelly. 2010)

p.161

Illustration 34 : Cimetière de V. (Bouches-du-Rhône). Tombe d’un mort-né. La pierre, particulièrement travaillée, nous distinguons notamment une tête d’enfant ailée, iconographie classique des tombes enfantines.

(Photo prise par l’auteur. 2010)

Illustration 35 : Cimetière de Lille Sud. Figurines d’angelots sur une tombe de mort-né. (Photo prise par l’auteur. 2010)

Illustration 36 : Cimetière de V. (Bouches-du-Rhône), même tombe. Plaque en céramique blanche avec une tête d’angelot ailé.

(Photo prise par l’auteur. 2010)

p.163

Illustration 37 : Cimetière de Lille Sud. Tombe d’un mort-né. Nous pouvons ici la symbolique du papillon utilisée pour représenter le mort-né. Bien que moins prégnante que celle de l’ange (nous pouvons d’ailleurs distinguer le début d’une plaque en marbre en bas à droite, où figurent des anges), nous la retrouvons tout de même sur certaines tombes.

(Photo prise par l’auteur. 2010)

p.165

Illustration 38 : Autel de Jelly à l’occasion du nouvel an chinois le 2 février 2011. Il s’agit de l’hommage aux ancêtres. Lors du premier jour du nouvel an chinois, il est en effet de coutume de leur rendre hommage. Jelly a ainsi disposé la photographie de ses grands parents (à gauche de la statue). Sont disposés devant la statue, en offrandes, de la nourriture, des fleurs et des billets de banque. De l’encens brûle également. Tous ces présents sont destinés à remercier les ancêtres de leur bonté, et à témoigner de sa reconnaissance. Jelly y a jouté ici en outre, la photo de Tommy, jouant également le rôle d’entité protectrice de la famille.

Annexes

Marguerite DURAS

L’horreur d’un pareil amour,

Texte publié dans Sorcières, 1976, repris dans Outside, 1984.

« On m’a dit : “votre enfant est mort”. C’était une heure après l’accouchement. La sœur supérieure est allée tirer les rideaux, le jour de mai est entré dans la chambre. J’avais perçu l’enfant quand il était passé devant moi, tenu par l’infirmière. Je ne l’avais pas vu. Le lendemain, j’ai demandé : “Comment était-il ?”On m’a dit : “il est blond, un peu roux, il a de hauts sourcils comme vous, il vous ressemble”.

- “Il est encore là?” - “Oui, il est là jusqu’à demain”. - “Est-il froid ?” R. m’a répondu : “Je ne l’ai pas touché mais il doit l’être. Il est très pâle”. Puis il a hésité et il a dit : “Il est beau, ça doit être aussi à cause de la mort”. J’ai demandé à le voir. R. m’a dit non. J’ai demandé à la mère supérieure, elle m’a dit non, que ce n’était pas la peine. On m’avait expliqué où il était, à gauche de la salle de travail. Je ne pouvais pas bouger. J’avais le cœur très fatigué, j’étais couchée sur le dos, je ne bougeais pas. (...) Un soir, sœur Marguerite était de garde. Je lui ai demandé : “Que va-t-on en faire ?” Elle m’a dit : “Je ne demande pas mieux que de rester auprès de vous mais il faut dormir, tout le monde dort”. - “Vous êtes plus gentille que votre supérieure. Vous allez aller me chercher mon enfant. Vous me le laisserez un moment”.

Elle crie : “Vous n’y pensez pas sérieusement ?” - “Si. Je voudrais l’avoir près de moi une heure. Il est à moi”. - “C’est impossible, il est mort, je ne peux pas vous donner votre enfant mort”. - “Je voudrais le voir et le toucher. Dix minutes”. - “Il n’y a rien à faire, je n’irai pas”. - “Pourquoi ?”. - “Ça vous ferait pleurer, vous seriez malade, il vaut mieux ne pas les voir dans ce cas, j’ai l’habitude”. C’est le lendemain, à force, on m’a dit pour me faire taire : on les brûlait.

C’était entre le 15 et le 31 mai 1942. J’ai dit à R. : “Je ne veux plus de visites, rien que toi”. Allongée toujours sur le dos, face aux acacias. La peau de mon ventre me collait au dos

tellement j’étais vide. L’enfant était sorti, nous n’étions plus ensemble. Il était mort d’une mort séparée. Il y avait une heure, un jour, huit jours ; mort à part, mort à une vie que nous avions vécue neuf mois ensemble et qu’il venait de quitter séparément. Mon ventre était retombé lourdement sur lui-même, un chiffon usé, une loque, un drap mortuaire, une dalle, une porte, un néant que ce ventre. Il avait porté cet enfant, pourtant, et c’était dans la chaleur glaireuse et veloutée de sa chair que ce fruit marin avait poussé. Le jour l’avait tué. Il avait été frappé à mort par sa solitude dans l’espace. Les gens disaient : “Ce n’était pas si terrible, à la naissance il vaut mieux ça”.

Etait-ce terrible ? Je le crois. Précisément, ça : cette coïncidence entre sa venue au monde et sa mort. Rien, il ne me restait rien. Ce vide était terrible. Je n’avais pas eu d’enfant même pendant une heure. Obligée de tout imaginer (... ). »

-­‐ Certificat médical d’accouchement en vue d’une demande d’établissement d’un acte d’enfant sans vie :