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Chapitre 4 : Résultats

4.3 Facteurs systémiques influençant la collaboration interprofessionnelle et sa formation

4.3.3 Système de formation

Face à l’influence des facteurs systémiques décrits plus haut, le système de formation doit adapter ses programmes de formation en conséquence afin de préparer les futurs professionnels de la santé à travailler en collaboration.

« Alors à partir de ce moment-là je pense que l’Université a eu un bon réflexe de se dire regarde je pense que si on veut former les étudiants par rapport aux réalités et de bien les équiper, moi je pense que c’est ça qui sont les éléments qui renforcent l’intérêt pour la formation des futurs professionnels autour de la collaboration. » (R3)

Par ailleurs, cette restructuration des programmes de formation a engendré une révision des critères d’accréditation non seulement des universités, mais également des milieux cliniques où la formation interprofessionnelle est donnée.

« … actuellement, le consortium pan canadien sur l’interprofessionnalisme est à développer des critères pour faire l’agrément d’universités et de milieux d’enseignement sur la formation interprofessionnelle. » (R4)

Néanmoins, il réside une reconnaissance insuffisance des professeurs et des superviseurs de stage en lien avec la formation interprofessionnelle.

« Écoute, j’aimerais même que peut-être la supervision des stages en milieu clinique soit reconnue par l’université en crédit. Ça peut être très… motivant pour un superviseur de stage de se voir reconnaitre d’une façon quelconque qu’il contribue à la collaboration. Tout le monde est intéressé, le Ministère est intéressé par la collaboration, mais celui qui est interpellé davantage par la mise en place, l’opérationnel de la collaboration (…) C’est le superviseur. C’est lui qui transfère les connaissances. Et c’est lui qu’on reconnait le moins. Alors moi je pense qu’il faut focuser sur le superviseur de stage si on veut que ça réussisse. » (R2)

Au fil des années, le système de formation a mis en place plusieurs initiatives pour former leurs étudiants à la collaboration interprofessionnelle. Dans le cas de l’UdeM, ces initiatives ont pu voir le jour notamment grâce aux subventions qui ont été accordées à l’université par Santé Canada en 2005. Les sommes octroyées visaient le développement de la formation à la collaboration interprofessionnelle. Avec l’appui de ces subventions, l’UdeM développe des initiatives de formation des milieux cliniques d’enseignement, notamment les communautés de pratique et les leaders pédagogiques. En développant ces initiatives de formation des milieux cliniques d’enseignement, cela a également permis à l’UdeM de faire évoluer sa propre formation interfacultaire ainsi que la structure administrative permettant de la gérer.

« Ça été un déclencheur ou je dirais même dans certains cas plutôt un catalyseur de ce qui se passait là [dans les milieux cliniques d’enseignement] et du côté de l’UdeM, ça nous a fait apparaitre ce projet-là [le développement des communautés de pratique], la création d’une nouvelle structure qui est un comité interfacultaire de formation à la collaboration dans lequel il y a un exécutif qui est représenté par les doyens des facultés de médecine, sciences infirmières, pharmacie, arts et sciences et un comité opérationnel qui voit au déploiement des activités de formation. Et ça, ça été un grand précédent parce qu’actuellement on a même créé des sigles de cours « CSSS » interfacultaires qui vont permettre de générer des sous pour pérenniser une infrastructure de fonctionnement, donc par exemple d’avoir avec nous une coordonnatrice qui sert à l’ensemble des programmes, mais qui n’est pas liée à une faculté plutôt qu’une autre; se

doter aussi de sommes d’argent pour faire du développement de formations en ligne ou de développement d’outils d’évaluation pour les étudiants. » (R4)

C’est ainsi que les étudiants des programmes de la santé de l’UdeM sont davantage formés à la collaboration interprofessionnelle à l’université elle-même. Cela a eu un impact sur le milieu clinique où les étudiants vont en stage, dans ce cas-ci, au CSSS à l’étude.

« Et le fait qu’à l’université on ait commencé nos activités de formation interfacultaire, bien cela a été le point de départ pour dire écoutez, nos étudiants, on est en train de les rendre là. Les étudiants que vous allez recevoir vont déjà avoir fait ça, donc il faut vous préparer dans votre milieu, et c’est pour ça qu’on a suggéré de mettre en place des communautés de pratiques dans les trois sites où les étudiants étaient pour aller pour faire développer les aspects de collaboration. Alors je pense que notre programme interfacultaire a été comme un catalyseur de ce qui se passerait par la suite au CSSS [à l’étude]. » (R4)

En résumé, l’analyse des facteurs systémiques présentés ci-dessus permet d’identifier différents facteurs pouvant influencer la collaboration interprofessionnelle et l’implantation de PFI au sein d’un milieu clinique comme le CSSS étudié. De plus, cette analyse illustre également de quelle façon le système de formation a été amené à s’adapter de manière à mieux répondre à la demande visant à préparer les futurs professionnels de la santé à travailler en collaboration. Par ailleurs, afin de répondre aux besoins croissants en matière de collaboration interprofessionnelle, la nécessité de renforcer le lien unissant le système de formation et le milieu clinique semble être mis en évidence. La prochaine section vise à préciser davantage ce lien afin de pouvoir mieux comprendre ce qui a été à l’origine du partenariat entre l’UdeM et le CSSS étudié.