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IV. CONCLUSION DE LA PARTIE THEORIQUE : SIG, Analyse systémique,

2. Aspects physiques

2.7. Système climatique

La localisation de la Cordillera Blanca, à 1000 km au sud de l’équateur et 100 km de l’océan Pacifique, ajouté à sa topographie complexe, font que cette région a une diversité climatique qui se manifeste dans les directions nord-sud et ouest-est, notamment le long des vallées inter-andines de Callejón de Huaylas et de Cochucos. C’est ainsi que la partie nord (entre Huallanca et Carhuaz) de Callejón de Huaylas a un climat chaud, la partie centrale (entre Huaraz et Recuay) un climat tempéré et la partie sud (entre Catac et Conococha), un climat froid, tout cela sur moins de 200 km.

Le climat de la Cordillera Blanca est caractérisé par une grande variation journalière et une petite variation saisonnière de la température, ainsi que la succession de deux saisons, la sèche, qui va de mai à septembre, et l’humide, allant d’octobre à avril [Kaser et al., 1990, p.

136].

2.7.2. Précipitations

Selon Kaser et al. (1990), dans la région de la Cordillera Blanca, le régime des précipitations est régit principalement par le déplacement de la Zone de Convergence Inter-Tropicale (ZCIT) [figure 23]. Ceci se traduit par l’alternance des saisons sèche (mai - septembre) et humide (octobre - avril). Les précipitations maximales tombent entre janvier et mars.

Cependant, mars est le mois le plus pluvieux de l’année.

Figure 23 : A gauche, position de la Zone de Convergence Inter-Tropicale (ITCZ), durant les mois de juillet et août (saison sèche dans la Cordillera Blanca [CB]) ; à droite, entre novembre et avril (saison humide) [source : Kaser et al., 1990, p. 137]

D’après Silverio (2003a), dans la région, les sommets de la Cordillera Blanca induisent une distribution hétérogène des précipitations selon les axes E-O et NO-SE. Les grands sommets font barrière au passage des masses d’air humide provenant du bassin amazonien, induisant des précipitations plus abondantes sur les sommets de 6 000 qu’au fond de la vallée du Callejón de Huaylas. Mais, selon leur amplitude, ces masses d’air humide peuvent traverser la Cordillera Blanca, couvrant ainsi de quelques flocons de neige les sommets les plus élevés de la Cordillera Negra. Cependant, ces neiges ne sont que temporaires et ne durent pas plus de deux jours.

Un exemple qui peut illustrer la différence des précipitations dans l’axe E-O, c’est la limite de la neige, en moyenne à 4 900 m sur le versant est et à 5 100 m sur le versant ouest. Dans le cas de l’axe NO-SE, Niedertscheider (1990) a démontré que le long de la vallée du Callejón de Huaylas, du nord au sud, il y a une augmentation continue des précipitations avec l’altitude et vers l’intérieur de la vallée jusqu’à Ticapampa. A partir de ce point, malgré l’altitude supérieure des stations de Pachacoto, Collota et Recreta, les précipitations sont moindres. A la centrale Hidoelectrica (1386 m d’altitude), il tombe 158 mm de pluie ; à Caraz (2286 m), 180 mm ; à Yungay (2535 m), 312 mm ; à Chancos (2840 m), 523 mm ; à Huaraz (3050 m), 661 mm ; à Ticapampa (3480 m), 750 mm ; à Pachacoto (3760 m), 593 mm ; Collota (3800 m), 484 mm ; Recreta (3990 m), 469 mm (figure 24). L’auteur a conclu que ce phénomène est dû à l’effet topographique et à la présence, dans cette zone, de vents du sud très secs qui font obstacle aux vents humides de l’est.

Figure 24 : Précipitations dans la vallée de Callejón de Huaylas (source : Niedertscheider, 1990, p. 57)

D’après les observations de Niedertscheider (1990), on peut déduire que, dans la région, les précipitations ne sont pas définies en fonction de l’altitude. Ceci a été démontré par Pouyaud et al. (2003) : en corrélant les précipitations avec l’altitude, ils ont identifié 6 zones de précipitations, avec des régimes très différents (figure 25). A noter, la figure ne montre que les glaciers (nevados) faisant partie du bassin versant de Santa ; les glaciers du bassin versant de Marañon et Pativilca n’ont pas été pris en compte.

Figure 25 : Zonage des précipitations dans le bassin versant du Santa (source : Pouyaud et al., 2003, p. 36)

Dans la région d’étude, l’analyse des précipitations est limitée au seul versant est de la Cordillera Negra, à la vallée de Callejón de Huaylas et au versant ouest de la Cordillera Blanca, car c’est là que sont localisées les stations climatologiques. Par contre, le versant est de la Cordillera Blanca est dépourvu de stations. Ceci empêche une meilleure connaissance du comportement des précipitations dans l’ensemble de la région.

D’après Pouyaud et al. (2003), pour la période d’observation, entre 1953 et 1997, les précipitations dans le bassin versant du Río Santa varient d’une station à l’autre (tableau 14).

Station pluviométrique Latitude S Longitude O Altitude (m) Précipitation annuelle (mm)

Table 14 : Précipitations moyenne dans le bassin versant de Río Santa (source : Pauyoud et al., 2003, p. 37)

2.7.3. Température

Pour la température, il existe très peu d’informations, à cause du petit nombre de stations de mesure et d’années d’observation. Dans la station de Querococha (localisée à 4 087 m), les températures minimale, maximale et moyenne sont, respectivement 1.7, 13.8 et 7.7 °C, pour une période d’observation entre 1965 et 1993 (figure 26). Un peu plus bas, dans la station de Huaraz (3 050 m), ces valeurs correspondent à 6.7, 20 et 14.8 °C ; période d’observation entre 1986 et 1996 (irrégulière pour l’année 1994 et 1995).

0.0

Figure 26 : Températures mensuelles maximale, moyenne et minimale, à la station de Querococha, localisée à 4 050 m

D’une manière générale, la moyenne des températures minimales s’abaisse avec l’altitude, elle est d’environ 0 °C à 4 000 m, -10 à 5 000 m et -20 °C à 6 000 m et en altitude l’amplitude thermique journalière est très importante, 40 °C, voire plus dans les versants nord. Par exemple, à 6 000 m et en l’absence de vent, vers midi, la température peut atteindre 20 °C, pour descendre à -20 °C au petit matin (Silverio, 2003a, p. 13).

2.7.4. Régions naturelles (climatiques)

En fonction de l’altitude, allant de la côte Pacifique jusqu’au bassin amazonien, Pulgar Vidal (1987) a subdivisé le territoire péruvien en 8 régions naturelles. Les caractéristiques de ces régions sont résumées dans le tableau 15.

Caractéristiques climatiques Régions naturelles Altitude (m)

Température

Tableau 15 : Distribution des régions naturelles selon l’altitude et leurs caractéristiques (adaptation d’après Pulgar Vidal, 1987)

Dans notre région d’étude, les altitudes minimale et maximale sont, respectivement, 1 300 et 6 768 m, ce qui signifie que cinq régions naturelles ou géosystèmes sont comprises dans notre aire de recherche : la Yunga ou vallée chaude, entre 500 et 2 300 m d’altitude ; la région Quechua ou tempérée, entre 2 300 et 3 500 m ; la Suni ou Jalca, région froide, entre 3 500 et 4 000 m ; la Puna ou région très froide, entre 4 000 et 4 800 m ; Janca ou Cordillère, terre gelée, entre 4 800 et 6 768 m (ONER, 1985, p. 12). La température de quatre de ces régions climatiques a été décrite par Jaeger (1979), résumée dans le tableau 16.

Tableau 16 : Températures dans 4 régions naturelles de la zone d’étude (adaptation d’après Jaeger, 1979)

2.8. Biodiversité