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Le système d'alternance des tours de parole dans la conversation

2.4 L'ethnométhodologie : une sociologie nouvelle fondée sur les individus en interaction

2.4.4 La méthodologie de recherche de l'AC

2.4.4.2 Le système d'alternance des tours de parole dans la conversation

Dans cette section, nous résumons un article fondamental dans l'histoire de l'analyse

conversationnelle. Dans cet article, Harvey Sacks, Emanuel Schegloff et Gail Jefferson

(1974) exposent les principes réglant le système d'alternance des tours de parole dans la

conversation. Nous présentons les points clé de cet article. Dans la mesure du possible, nous

utilisons les traductions usuelles des termes techniques. En ce qui concerne les exemples qui

illustrent les notions présentées, il s'agit des exemples de Sacks, Schegloff et Jefferson, qui

sont en anglais

12

.

12 Nous n'avons pas changé leurs conventions de transcription (même si elles sont parfois difficiles à décoder) sauf pour les chevauchements, pour lesquels nous avons mis des soulignements pour éviter que le lecteur confonde leurs conventions de transcription avec les nôtres.

Les concepts centraux qui sont présentés dans l'article sont : le tour de parole (turn at talk),

l'organisation séquentielle de la conversation, le point de transition potentiel (transition

relevance place), l'unité de construction de tour (turn-constructional unit), la réparation

(repair).

Des systèmes de tours sont utilisés dans une multitude de domaines de la vie. Dans les jeux

de société, le système d'alternance des tours est finement réglé. Sur la route les feux et le

marquage au sol gèrent la circulation, dans les banques et les magasins il est souvent indiqué

comment les clients qui attendent un service doivent faire la queue. Il est logique d'imaginer

que dans la conversation, même si nous n'en sommes pas toujours conscients, un tel système

existe pour gérer l'alternance des tours de parole.

D'autres situations d'interaction verbale non-conversationnelles, comme les débats, les

cérémonies religieuses, ont des systèmes d'alternance des tours de parole qui diffèrent

radicalement de celui de la conversation (telle qu'elle est définie par Sacks, Schegloff et

Jefferson). Cela dit, pour la conversation comme dans d'autres situations, le système

d'alternance des tours de parole doit exister indépendamment du contexte précis, dans la

mesure où, dès qu'il s'agit d'une conversation (ou d'un débat, ou d'une cérémonie), les

interlocuteurs savent (plus ou moins inconsciemment) comment organiser leurs interventions.

L'organisation de la conversation est séquentielle, ce qui veut dire que chaque tour dépend

des tours précédents et influence les tours à venir. Un tour est donc toujours compris dans son

cotexte, c'est-à-dire par rapport aux autres tours qui l'entourent.

Les unités de construction de tour (désormais UCT) sont des constructions syntactiques

13

.

Dès le début d'une UCT il est possible de projeter des complétions possibles de cette UCT.

Un interlocuteur peut utiliser ces projections pour juger à quel point une UCT sera achevée,

ce point étant un point de transition potentiel (transition-relevance place).

Des méthodes d'attribution de la parole (turn-allocation techniques) sont employées pour

gérer l'alternance des tours. Ces techniques appartiennent à deux catégories : celles où le

locuteur suivant est sélectionné par le locuteur actuel ; et celles où le locuteur suivant se

13 Sacks, Schegloff et Jefferson les définissent par "sentential, phrasal, clausal and lexical constructions". La distinction entre ces termes est cependant peu claire.

sélectionne lui-même. Si le locuteur actuel sélectionne un locuteur, le locuteur sélectionné a

non seulement le droit mais aussi l'obligation de prendre le tour suivant. Si le locuteur actuel

ne choisit pas le locuteur suivant, il est possible qu'il garde la parole (et donc se sélectionne)

mais il est également possible qu'un autre locuteur prenne la parole. En général, le locuteur

précédant le locuteur actuel a le plus de probabilité de prendre le tour suivant.

Les règles suivantes gèrent donc la construction des tours :

1. Pour tout tour, au premier point de transition potentiel de la première UCT :

a) Si le tour en cours est construit de manière à ce qu'il y ait une technique qui

sélectionne le locuteur suivant, le locuteur sélectionné a le droit et l'obligation de

prendre le tour suivant ; aucun autre locuteur n'a un tel droit ou une telle obligation, et

le transfert de tour a lieu à ce point de transition.

b) Si le tour en cours n'est pas construit de manière à ce qu'il y ait une technique qui

sélectionne le locuteur suivant, alors un autre locuteur peut s'autosélectionner mais il

n'y a pas d'obligation ; le premier locuteur qui prend la parole a le droit à ce tour, et le

transfert de tour a lieu à ce point de transition.

c) Si le tour en cours n'est pas construit de manière à ce qu'il y ait une technique qui

sélectionne le locuteur suivant, le locuteur actuel peut mais n'a pas d'obligation de

poursuivre son tour, sauf si un autre locuteur s'autosélectionne.

2. Si, au premier point de transition potentiel de la première UCT, ni 1a ni 1b ne s'applique,

et si 1c est en opération, alors le même système de règles s'applique au point de transition

potentiel suivant, et de manière récurrente à chaque point de transition potentiel, jusqu'à

ce qu'il y ait transfert de tour de parole.

Dans les exemples suivants, deux locuteurs prennent la parole en même temps. Souvent l'un

des deux locuteurs renonce à la parole.

(3) Ava: He, he ‘n Jo were like on the outs, yih know? (0.7)

>> Ava: So uh,

(4) Claire: So then we were worse o- ‘n she an' she went down four, (0.5)

Claire: But uhm

(1.5)

>> Claire: Uh

>> Chloe: Well then it was her fault Claire,

>> Claire: Yeah she said one no trump, and I said two, an' then she went back t' two …

Les interlocuteurs cherchent avant tout à minimiser le temps de silence et le temps de

chevauchement entre deux tours. Dans le premier exemple c'est Ava qui renonce à la parole.

Dans le deuxième exemple, au premier chevauchement c'est Claire qui renonce à la parole, et

au deuxième chevauchement il s'agit de Chloe. La cause des chevauchements sera examinée

plus loin.

Sacks, Schegloff et Jefferson font quatorze observations à propos du système d'alternance des

tours de parole qu'ils développent par la suite.

1. L'alternance des locuteurs est un fait.

L'alternance des locuteurs est rendue possible, sans être obligatoire, par le système

d'alternance des tours. À chaque point de transition potentiel, le locuteur actuel peut garder la

parole, mais l'alternance des locuteurs est une caractéristique de la conversation spontanée.

2. Pendant la majorité du temps, seul un locuteur parle.

14

Le système ne permet pas à un locuteur de prendre la parole à n'importe quel moment. (Il

peut essayer, mais il risque au pire de perturber la conversation ou au moins d'être ignoré.) Le

système donne au premier locuteur qui s'autosélectionne après un point de transition le droit

de parler jusqu'au point de complétion de sa première UCT. À ce point de transition potentiel,

les méthodes d'attribution de la parole s'appliquent, et le premier locuteur à parler prend le

prochain tour (ou prolonge son tour s'il s’agit du locuteur actuel).

14 Sacks, Schegloff et Jefferson font remarquer, dans une note de bas de page, que d'autres ont posé la question de savoir si leurs observations tiennent pour toute langue et toute culture. Ils répondent qu'en examinant les données recueillies par des collègues en langue Thai, en créole de la Nouvelle Guinée et en situation exolingue, leurs observations sont justes. Nous nous demandons s'il n'y a pas plus de tolérance des chevauchements en français qu'en anglais, par exemple. Cela dit, on ne voit pas de chevauchements particulièrement prolongés dans notre corpus.

3. Des chevauchements de paroles, où deux locuteurs parlent en même temps, se produisent

mais ces chevauchements ne durent pas très longtemps.

Il peut y avoir des débuts de tour simultanés après un point de transition potentiel, comme

dans les exemples suivants :

(5) Lil: Bertha's lost, on our scale, about fourteen pounds.

Damora: Oh :: no ::

Jean: Twelve pounds I think wasn't it.= >> Daisy: Can you believe it?

>> Lil: Twelve pounds on the Weight Watcher's scale.

(6) Mike: I know who d' guy is.=

>> Vic: He's ba::d

>> James: You know the gu:y?

Dans ces deux exemples, deux locuteurs prennent la parole au point de transition. Dans les

autres exemples cités ci-dessus, les deux locuteurs achèvent chacun l'UCT qu'ils ont

commencée.

La caractéristique de projectabilité des points de transition potentiels amène également à des

instances de chevauchement. Si un locuteur projette que son interlocuteur va terminer son

UCT, il peut parfois commencer à parler avant la fin de cette UCT, comme dans ces

exemples où le premier locuteur prolonge le dernier mot de son UCT :

(7) A: Sixty two feet is a pretty good si:ze.

B: Oh:: boy.

(8) A: Terr::ifi::c

B: Ithink it's much better than about a:: black ‘n white nuns

going down stairs.

Des instances de chevauchement peuvent également avoir lieu si un premier locuteur rajoute

d'autres éléments après le premier point de transition potentiel d'une UCT :

(9) A: Uh you been down here before havenche.

B: Yeh.

(10) A: What's yer name again please sir,

4. Des transitions d'un tour au tour suivant existent souvent sans pause.

La majorité des transitions sont des transitions sans pause, des transitions qui ne contiennent

qu'une brève pause ou encore des transitions qui comportent un bref chevauchement.

5. L'ordre des tours n'est pas fixé, il varie.

L'ordre des tours varie à cause de deux caractéristiques du système. D'abord, l'attribution des

tours se fait pour un seul point de transition potentiel à chaque fois. Deuxièmement, à chaque

point de transition il y a plusieurs possibilités (même locuteur, autre locuteur, silence…).

Cela dit, l'attribution des tours varie, mais elle ne varie pas de manière complètement

aléatoire. On observe la tendance suivante : le locuteur du tour précédant le locuteur actuel

prend en général le tour qui suit celui du locuteur actuel. Cette tendance ne fait pas partie de

l'organisation du système, mais dépend de facteurs externes au système.

6. La longueur des tours n'est pas fixée, elle varie.

On a déjà noté que la longueur des UCT varie, il est donc logique que la longueur des tours

varie aussi. Un tour peut, par ailleurs, être composé d'une ou de plusieurs UCT. Certaines

constructions sont particulièrement intéressantes car elles se prolongent assez loin avant

d'arriver à un point de transition potentiel :

(11) Ken: I will say though that- if you take if you take uh a big fancy car out on the road and you're hotroddin' around, you're- you're bound to get- you're bound to get caught, and you're bound to get shafted.

Le système ne fixe pas de limites quant à la longueur des tours.

7. La longueur de la conversation n'est pas décidée d'avance.

Le système ne fixe pas non plus de limites quant à la longueur de la conversation. Il faut

noter cependant qu'une conversation ne peut pas commencer ni s'arrêter n'importe comment.

En particulier, le système de clôture de conversation est contraint par le système de

l'alternance des tours. Par exemple, la fin d'une conversation ne devrait pas venir (et en réalité

vient rarement) à la suite d'un tour où la règle "le locuteur actuel sélectionne le locuteur

suivant" s'applique.

8. Les propos que vont tenir les locuteurs ne sont pas décidés d'avance.

Sur ce point, la conversation est différente d'une cérémonie, où les propos des participants

peuvent être pré-programmés d'avance, ou encore d'un cours, pour lequel un professeur peut

(mais n'est pas obligé de) préparer tout ce qu'il va dire à l'avance. Dans un débat, les

participants ont une certaine position (pour ou contre) qui est fixé dès le début et qui contraint

leurs propos.

Le système d'alternance des tours ne fixe pas d'avance ni le contenu d'un tour, ni ce que le

tour doit accomplir. Il existe cependant certaines contraintes : par exemple, dans certaines

circonstances, un premier tour doit être utilisé pour saluer l'interlocuteur, et certains tours

contraignent le contenu du tour suivant (une question provoque une réponse, en général).

Cela dit, ces contraintes ne font pas partie du système d'alternance des tours.

9. La distribution relative des tours n'est pas décidée à l'avance.

Nous avons déjà noté qu'un locuteur actuel peut sélectionner le locuteur qui prendra le tour

suivant ou, si le locuteur suivant n'est pas sélectionné, n'importe quel locuteur peut

s'auto-sélectionner. Cette combinaison de possibilités permet de constater qu'après n'importe quel

tour, chaque locuteur dans la conversation a potentiellement le droit de prendre le tour

suivant. À partir de cette observation, il est évident que la distribution relative des tours est

imprévisible.

10. Le nombre de locuteurs peut varier.

Le système d'alternance des tours s'occupe de deux tours à la fois : le tour actuel et le tour

suivant. Il s'occupe donc de deux locuteurs à la fois, mais ces deux locuteurs peuvent être

tirés d'une population de locuteurs potentiels de nombre théoriquement infini. Le biais qui

préfère 'le locuteur avant le locuteur actuel comme locuteur suivant' a tendance à exclure des

locuteurs, ce qui veut dire que dans une conversation entre trois locuteurs il y en a un qui

prendra la parole moins fréquemment que les deux autres. À partir de quatre locuteurs, il y a

possibilité de schisme, comme dans l'exemple qui suit :

Ethel, Ben et Max viennent d'arriver chez Bill et Lori. Ils ont apporté de quoi manger, y compris un salami que Max a pris de son réfrigérateur. Ben porte ses nouvelles lunettes, avec appareil acoustique intégré.

(12)

1 Ben: Did you notice it? 2 Lori: Yeah how do you like it.

3 Ben: It's fantastic.

4 Ethel: Except the thing presses into his head.

5 Ben: It- it hurts me terrible I have to go down and get it adjusted.

6 Lori: Yeah.

7 Ben: It kills me right here.

8 Lori: It's,

9 Ben: The glasses are tight I feel it.

10 Max: Is the salami dry?

11 Lori: What happens if someone else

12 puts it on,

13 Max: Bill,

14 Ben: Nothin,

15 Lori: Will I hear it? Max: Did it get dry?

16 Lori: Will I hear it?

17 Bill: A little bit,

18 Ben: You gotta put this inside the ear. Bill: But it's good that way.

19 Lori: And then it will be real loud? Bill: (Because) all the fat evaporates. 20 Ben: Well, yeah. Probably will be

21 because you're-

22 Ethel: Y'know we had-

23 Lori: It won't be too loud, Ethel: We knew somebody who used to

24 hang-

Les tours d'Ethel aux lignes 4 et ensuite aux lignes 22-24 montrent qu'il s'agit plutôt d'une

conversation qui subit un schisme que deux conversations de groupes. Elle intervient d’abord

dans le topic des nouvelles lunettes de Ben et par la suite dans le topic du salami.

11. La conversation peut être continue ou discontinue.

La conversation est continue quand un point de transition suscite la continuation du tour par

le locuteur actuel ou la prise de parole par un autre locuteur. Lorsque, à un point de transition

potentiel, un locuteur actuel ne sélectionne pas le locuteur suivant, et ne prolonge pas son

propre tour, les autres locuteurs peuvent également ne pas se sélectionner. On peut décrire ce

système en l'appelant un 'cycle d'options' où les décisions successives de ne pas parler créent

un "laps". S'il y a un laps, on peut dire que la conversation est discontinue.

12. Des techniques d'attribution de tour sont employées.

Un locuteur peut soit sélectionner le locuteur qui prendra le tour suivant le sien (en lui posant

une question, par exemple), soit s'auto-sélectionner en prenant la parole.

Dans le cas des paires adjacentes, la première partie d'une paire a tendance à susciter la

deuxième partie, ce qui veut dire qu'une salutation suscite une salutation, une question suscite

une réponse, une invitation suscite une acceptation ou un refus, etc. La première partie d'une

paire adjacente peut sélectionner le locuteur suivant, mais ce n'est pas toujours le cas. Il faut

également noter que même si on s'adresse à une personne, on ne la sélectionne pas toujours

comme locuteur suivant. Par exemple, si on pose une question à un autre locuteur, on s'attend

à ce que ce locuteur réponde, et adresse sa réponse à l'auteur de la question. Mais le tour

suivant ne sera pas forcément pris par le premier locuteur, même si la réponse à la question

lui est adressée. Les exemples suivant illustrent cette constatation :

(13) Sharon: You didn' come tuh talk tuh Karen?

Mark: No, Karen- Karen ‘n I're having a fight, (0.4) after she went out with Keith ‘n not with (me).

>> Ruthie: Hah hah hah hah.

>> Karen: Wul Mark, you never asked me out.

(14) S: Oscar, did you work for somebody before you worked for Zappa? O: Yeh, many many. (3.0) Canned Heat for a year.

S: Didya?

O: Poco for a year.

>> T: Ooh when they were good?

O: Bangor Flunt Madura for a y- couple years

T: Bangor Flunt Madura?

O: Bangor Flying Circus.

>> J: Oh: yeh I // remember Bangor Flying Circus

Dans le premier exemple, Mark adresse à Sharon la réponse à sa question. Toutefois, c'est

Ruthie qui prend le tour après sa réponse et Karen qui prend le tour suivant. De même, dans

le deuxième exemple, O répond à des questions et les tours suivants ne sont pas pris par ceux

qui ont posé les questions.

13. Différents types d'UCT sont utilisés pour construire un tour.

Une UCT peut se composer d'une clause ou d'un élément lexical. On observe que les

chevauchements commencent souvent à la suite d'un point de complétion potentiel de l'UCT

(c'est-à-dire un point de transition potentiel). Cela signifie que les locuteurs sont capables de

juger où des points de transition potentiels peuvent exister, et montre l'importance de l'aspect

syntactique

15

de la conversation. La prosodie joue également un rôle. Par exemple, la

différence entre what? comme énoncé formé uniquement d'un pronom interrogatif et what

comme introducteur d'énoncé interrogatif est inscrite dans l'intonation.

Les tours ont souvent une structure tripartite. La première partie fait le lien avec le dernier

tour. Dans la deuxième partie, il est question des informations centrales au tour. Dans la

troisième partie, le tour suivant est préparé.

14. Des mécanismes de réparation existent pour gérer les erreurs ou violations en ce qui

concerne le système d'alternance des tours.

Des problèmes peuvent facilement être repérés lorsqu'on trouve des questions telles que "qui,

moi ?". Lorsque les participants sont plus de deux, ils ne savent pas toujours à qui un tour est

adressé. On trouve également des chevauchements de paroles où un locuteur se plaint d'avoir

été interrompu, des marqueurs de chevauchement tels que "pardon", des faux départs, la

répétition d'amorces d'un tour chevauché par un autre, etc.

Une tactique de base pour un locuteur qui essaie de "réparer" un chevauchement est de

s'arrêter. Cette action contredit la règle qui constate qu'une UCT ne doit pas être coupée avant

d'être complétée.

Le système d'alternance des tours est pourtant respecté dans d'autres réparations qui ne sont

pas liées à ce système. Par exemple, un locuteur qui veut reformuler son dernier tour (en

modifiant ses propos), respecte en général le système d'alternance des tours en attendant un

point de transition avant de se lancer dans sa réparation.

Conclusion

Le système d'alternance des tours est un système qui est géré de manière locale (comme nous

l'avons déjà vu, il ne s'occupe que de deux tours à la fois) et de manière interactionnelle. Les

constatations suivantes sont importantes :

1. Le système s'occupe d'une transition à la fois, et donc de deux tours (ceux qui sont liés

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