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Chapitre 2 : Les Systèmes Hypermédias Adaptatifs Dynamiques Adaptatifs Dynamiques

5. Quelques Systèmes Hypermédias Adaptatifs

5.5. Le système «AHA»

AHA (Adaptive Hypermedia Architecture) (De Bra, 1998a) est un système générique d'hypermédia basé sur l'adaptation des pages. Le moteur qui maintient le modèle de l’apprenant permet de générer du texte et d’adapter la structure des liens par le biais de

suppression, masquage ou annotation de liens. Le système AHA (Cf. Figure 8) comporte

plusieurs composantes notamment, le système d’information en ligne, l’aide en ligne, l’hypermédia éducatif et les vues personnalisées.

Figure 8 : Aperçu d’une interface du cours du système AHA.

Le système AHA offre deux catégories d’adaptation à savoir l’adaptation de navigation et l’adaptation de présentation. Le contenu textuel des pages est adapté en adéquation avec le modèle de l’apprenant. En ce qui concerne l’adaptation de la navigation, AHA utilise une adaptation plus souple. En effet, il combine entre la désactivation, la suppression de liens et l’annotation des liens. C’est le seul système adaptatif qui utilise ces quatre méthodes pour l’adaptation de navigation (De Bra, 1998b).

5.6. Récapitulatif

Les SHAD, que nous avons présentés dans ce paragraphe, ont tous le même objectif qui est celui de fournir un contenu pédagogique adapté. Nous notons qu’ils se sont focalisés sur les caractéristiques de l’apprenant comme pilier pour arriver à cette adaptation. Toutefois, ces systèmes ont suivi des chemins différents lors de leurs conceptions et leurs

réalisations. En effet, chaque système a adopté une approche et des technologies bien spécifiques pour modéliser et construire le modèle de l'apprenant, une représentation différente du modèle du domaine, des règles d’adaptation plus ou moins distinctes, etc. Nous notons, d’après nos lectures, que les systèmes hypermédias adaptatifs conçus jusqu’à présent, se sont tous focalisés sans exception sur le modèle de l’apprenant au détriment des autres composantes d’un SHAD. Nous ne contestons nullement l’intérêt de cette composante dans l’adaptabilité des contenus. Toutefois, nous jugeons nécessaire de donner aussi de l’importance aux autres composantes et qui ont aussi de l’influence sur l’objectif initial des SHAD à savoir la présentation d’un contenu pédagogique adapté aux attentes, caractéristiques et connaissances d’un apprenant donné et à un moment donné de son apprentissage. Nous citons le cas du modèle du domaine qui nécessite des efforts considérables que ce soit en termes de temps, d’argent ou de compétences pour avoir des contenus pédagogiques qui peuvent honorer l’adaptabilité souhaitée.

Ainsi nous avons constaté, qu’en particulier, la notion des objets pédagogiques en liaison avec le concept de granularité pour une réutilisation efficace, efficiente et dans des contextes différents pour atteindre une meilleure adaptabilité, est quasiment absente dans ces systèmes.

Dans la suite de ce travail nous allons démontrer l’intérêt de cette approche et nous donnerons plus de détails sur notre point de vue concernant les notions de granularité et de réutilisabilité, ainsi que leurs impacts irrévocables sur l’adaptabilité des contenus pédagogiques.

6. Conclusion

Certes, les SHAD ont considérablement évolué et ont permis de développer un nouvel axe de recherche dans le domaine de l’apprentissage en ligne. Toutefois, la réalisation d’un SHAD est assez complexe et nécessite l’intervention de plusieurs collaborateurs hétérogènes incluant : les développeurs de contenu, les concepteurs multimédia, l’ingénieur hypermédia, l’intégrateur du système. Tous ces éléments peuvent générer des coûts énormes impliquant des besoins en ressources humaines, financières, logicielles, matérielles, informationnelles, etc.

Dans ce chapitre, nous avons tout d’abord présenté les concepts fondamentaux d’un SHAD à savoir la notion d' «hypermédia» et les concepts structurels d’un système hypermédia. Par la suite, nous avons exposé brièvement les différentes générations qui ont donné lieu à la fin à la naissance des SHAD. Ainsi, nous avons montré les apports et les limites des différentes générations à savoir les Systèmes Hypermédias classiques, les systèmes hypermédias adaptatifs et les systèmes hypermédias adaptatifs dynamiques. D’autres questions importantes, liées directement à notre problématique de thèse, sont revues et qui font sujet de la troisième et quatrième partie de ce chapitre. Nous citons, notamment, les questions liés aux termes utilisés pour désigner l’adaptation à savoir la personnalisation et l’individualisation. Aussi, nous avons répondu aux questions liés à

l’adaptation : j’adapte quoi, à qui et comment effectuer cette adaptation. Par ailleurs, nous avons recensé un ensemble de méthodes et de techniques pour assurer l’adaptabilité dans les SHAD.

Nous nous sommes aussi intéressés aux SHAD les plus cités dans nos lectures bibliographiques. Ainsi, nous avons présenté les systèmes ELM-ART, INTERBOOK, TANGOW, Net Coach et AHA. A la fin de cette partie nous avons examiné les avantages et les limites de ces systèmes.

Les SHAD, comme nous l’avons mentionné avant, reflètent les caractéristiques d’un apprenant dans un modèle de l’apprenant et utilisent ce modèle en adaptant les différents aspects visibles du système à l'apprenant. Vu l’importance de cette composante dans un SHAD, nous lui avons consacré le chapitre suivant qui présentera quelques caractéristiques de cette composante et quelques modèles, y compris ceux qui font l’objet de standards.

Chapitre 3 : Le Modèle de l’Apprenant pour

l’Adaptation de l’Apprentissage

Comme nous l’avons présenté au chapitre précédant, le modèle de l’apprenant constitue une composante fondamentale d’un SHAD. Cette composante présente le noyau central de tout apprentissage personnalisé. C’est le modèle de l’apprenant qui permet au système de construire et maintenir la compréhension de l'apprenant afin de s’adapter à celui-ci. Dans les SHAD, le modèle de l’apprenant est utilisé en conjonction avec le modèle du domaine dans l’objectif de permettre à un dispositif d’apprentissage d’adapter le contenu pédagogique en fonction des besoins, préférences et connaissances de chaque apprenant. Cette adaptation implique généralement la personnalisation d'un ou de plusieurs des éléments suivants : le sujet présenté, questions/problèmes demandés, le séquencement du matériel, les recommandations de navigation, les informations données (Papanikolaou, 2006).

Dans le domaine des SHAD, le modèle de l’apprenant joue un rôle important. Brusilovsky (Brusilovsky, 2004) va même jusqu’à dire que le domaine de recherche des SHAD se situe au croisement des hypermédias et de la modélisation de l'apprenant. Les SHAD offrent une alternative aux systèmes traditionnels hypermédias de type "one-size-fits-all".

Les SHAD construisent un modèle d’objectifs, de préférences et des connaissances de chaque apprenant et utilisent ce modèle lors de l'interaction avec l'apprenant, afin que le contenu, la navigation et la présentation s’ajustent avec les besoins de cet apprenant. (Brusilovsky, 2003; Martins et al., 2008).

De plus, plusieurs niveaux de modélisation ont été distingués à savoir : les niveaux cognitifs, stratégiques, comportementaux, etc. Nous soulignons également que différents modèles ont vu le jour à travers ces recherches. Nous pouvons citer entre autre : le modèle «overlay», le modèle de «perturbation», le modèle «bayésien», etc. Enfin, et très récemment, pour pouvoir unifier toutes ces recherches, nous distinguons les tentatives de standardisation qui ont donné lieu à des standards tels que PAPI-learner, IMS-LIP, etc. L’objet de ce chapitre est d’essayer de reconstituer cette évolution historique de la modélisation de l’apprenant dans les SHAD, mais aussi de montrer l’influence des nouveaux standards sur cette composante.

Sans prétendre à l’exhaustivité, qui nécessiterait des développements plus approfondis, nous n’évoquerons que quelques unes des approches abordées dans la littérature. Ces approches seront traitées avec une structuration commune provenant des SHAD, qui construisent un modèle d’objectifs, de préférences et de connaissances de chaque

apprenant. Ce modèle est ensuite utilisé lors de l’interaction, afin que les trois éléments d’adaptation d’un SHAD à savoir : le contenu, la navigation et la présentation soient ajoutés aux besoins de l’apprenant considéré. Nous essayerons ensuite d’établir les techniques et méthodes pour la collecte et la mise à jour d’un modèle de l’apprenant. Notons que tout au long de ce chapitre nous allons utiliser le terme «modèle de l’apprenant» pour designer le modèle/profil apprenant dans un dispositif d’apprentissage. Ce choix est justifié par le fait que, d’une part nous nous intéressons dans cette thèse au domaine de l’enseignement et d’apprentissage d’où l’utilisation du terme apprenant. D’autre part, nous proposons une modélisation de différents profils d’apprenants d’où l’utilisation du terme modèle.