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Chapitre 5 : Granularité, Réutilisabilité et Adaptabilité Adaptabilité

2. Modèles de contenus et granularité

2.2. Granularité centrée média

Comme nous l’avons mentionné auparavant, cette approche utilise la notion de niveau d'agrégation au lieu de granularité et propose des modèles de contenus pédagogiques qui fournissent un moyen pour définir la structure d’un contenu pédagogique.

2.2.1. Le modèle de contenu du standard «SCORM»

SCORM, comme nous l’avons déjà mentionné, définit une structuration selon trois niveaux d’agrégation (Cf. Figure 11), en précisant trois composantes principales : les

assets, les SCOs (Sharable Content Object) et les CO (Content Organization).

Un asset représente la plus petite pièce réutilisable d’un contenu pédagogique. Les assets peuvent être des pages Web, des animations, images, vidéos, etc. Un SCO est une entité (ou grain) de contenu qui possède un sens pédagogique, qui peut être réutilisée dans d’autres contextes et qui est reconnaissable par une plate-forme supportant SCORM. Un SCO peut être composé de plusieurs assets. Un CO permet de représenter la structure des contenus. Il réunit les ressources pédagogiques dans un package pour constituer une activité pédagogique.

Figure 11 : Le modèle de contenu SCORM (Pernin, 2004).

2.2.2. Le modèle de contenu de «IEEE LTSC»

L'IEEE Learning Technology Standards Committee (IEEE LTSC) identifie quatre niveaux d’agrégation ou de «granularité fonctionnelle» d’un OP (Ballantyne, 2007). Ces niveaux d'agrégation sont adoptés par la norme Learning Object Metadata (LOM), l’un des travaux de recherche de l’IEEE LTSC. LOM, comme nous l’avons vu (§ chapitre 4), est un modèle ou (standard) permettant d’indexer les objets pédagogiques en utilisant des métadonnées. Le but de ces métadonnées est de permettre la réutilisation et le repérage des OPs et de faciliter leurs interopérabilités.

Les quatre niveaux d'agrégation définie par l'IEEE LOM sont comme suit:

- Niveau 1 : c’est le plus petit niveau d'agrégation, tels que des objets multimédias ou

des fragments ;

- Niveau 2 : Il s’agit d’une collection d'OP de niveau 1, tels qu’une leçon ; - Niveau 3 : c’est un assemblage d’OP de niveau 2, tels qu’un cours ;

- Niveau 4 : Le plus grand niveau de granularité qui implique un cursus de formation

délivrant un certificat voire un diplôme.

Nous notons que ces différents niveaux d’agrégation définissent principalement une

granularité fonctionnelle des OPs, mais aucune distinction n’est faite entre unités

pédagogique, activités et ressources. De même aucune information n’est donnée à propos de la taille d’un OP.

2.2.3. Le modèle de contenu RIO/RLO

En 1999, Cisco Systems (Cisco, 1999) a publié une stratégie basée sur la notion «RLO/RIO». La structure d’un contenu est composée de deux niveaux de base : les RIO et les RLO. Un RIO (Reusable Information Object) est un granule réutilisable indépendant du format de publication. Un RIO se présente sous cinq formes : un concept,

un fait, une procédure, un processus ou un principe. Il est associé à des évaluations (généralement deux) que les apprenants passent pour évaluer leurs assimilations des différents concepts, faits, etc. Un RLO (Reusable Learning Object) constitue le résultat d’une combinaison de cinq à neuf (7±2) RIOs, attachés à un aperçu et un sommaire pour répondre à un objectif pédagogique clairement défini (Cf. Figure 12).

Figure 12 : CISCO RLO/RIO Model (Barrit et al. 1999).

Nous notons que les RIOs et les RLOs peuvent être représentés par différents formats tels que le format : texte, audio, animation, vidéo, applet, etc. Nous soulignons par ailleurs que pour ce modèle, d’autres niveaux de granularité fonctionnelle sont mentionnés. En effet, un cours est composé de modules, un module est une combinaison de RLOs, un RLO constitue une leçon, un RIO est un sujet composé de sous-sujets (définition, exemple, tables, etc.). Enfin, le modèle Cisco considère chaque niveau d’agrégation comme un objet pédagogique.

2.2.4. Le modèle de contenu «Learnativity»

Le modèle de contenu «Learnativity» (Cf. Figure 13) vise à démontrer comment le contenu peut être organisé pour l'e-learning et les applications de gestion des connaissances. Il illustre la relation entre les différents types et tailles de fichiers de données susceptibles de faire partie de n'importe quel dispositif de l’e-learning ou une solution de gestion des connaissances (Wagner, 2000).

Figure 13 : Learnativity Content Model (Duval & Hodgins, 2003). Le modèle de contenu Learnativity se compose de plusieurs niveaux :

- Elément multimédia : c’est le plus petit niveau dans ce modèle. Il englobe les

objets multimédias élémentaires telles que des images, des illustrations, des diagrammes, des fichiers audio et vidéo, animations, etc. ;

- Objets d'information : C'est un ensemble d'éléments multimédias. Un objet

d'information est classé en tant que concept, un fait, un processus, un principe, une référence de commande, un exercice, ou une procédure ;

- Objets pédagogique : présente le troisième niveau d'application des objets

spécifiques: Ils sont formés en rassemblant une collection d'objets d'information pertinents réutilisables pour enseigner une tâche ayant un seul objectif pédagogique ;

- Composante pédagogique : Collections d'objets pédagogiques organisées et

séquencées pour former des leçons et des cours, etc. ;

- L'environnement pédagogique : une combinaison de composantes pédagogiques

avec des outils de communication et/ou d'autres caractéristiques qui facilitent un e-apprentissage et qui peut être regroupées au sein d'un environnement pédagogique. D’autres approches sont également citées dans la littérature, nous citons, à titre d’exemple, l’approche basée sur le temps d’exécution comme critère de granularité des OP. Cette approche soutenue par le centre Wisconsin (WISC, 2009) qui stipule que le temps d’exécution/consultation d’un OP ne doit pas dépasser 15 minutes. Une autre approche est aussi citée dans la littérature qui se base sur la taille d’un OP en termes de

bit. Nous pensons que ces deux approches sont un peu dépassées comme elles ne réfèrent ni au contenu ni à la présentation d’un OP.

2.2.5. Récapitulatif des modèles de contenus présentés

Pour résumer la partie précédente, nous avons rassemblé les différents modèles de contenus présentés ci-dessus dans un tableau récapitulatif (Cf. tableau 3).

Tableau 3 : récapitulatif des différents modèles de contenu étudiés dans les paragraphes précédents (inspiré du travail de Balatsoukas et al., 2008)

Ce tableau met en évidence la relation entre les plus importantes caractéristiques d’un OP à savoir la granularité et la réutilisabilité. Ainsi, plus on a de petits éléments pédagogiques (asset, élément multimédia, etc.), plus la possibilité de réutilisation dans des contextes différents augmente. En outre, plus on a un haut niveau d’agrégation (cours, composante, etc.), plus les contenus dépendent de leurs contextes et leurs réutilisations dans d’autres contextes deviennent plus difficiles (Battou, 2010).