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Synthèse pour la spécification de l’interaction

Chapitre 2 : Etat de l’art des notations

3 Synthèse globale

3.2 Synthèse pour la spécification de l’interaction

Le Tableau 8 constitue une synthèse des caractéristiques des notations pour la description de l’interaction. Il possède 7 colonnes.

La première colonne précise le nom ou l’acronyme de la notation.

La deuxième colonne (Structure) indique la capacité des notations à décrire de manière structurée l’interaction à haut niveau d’abstraction. Ceci peut être effectué par exemple par une décomposition de tâches en sous-tâches au sein d’un arbre de tâches. Pour indiquer la manière dont la notation structure la description de l’interaction, cette colonne est divisée en six sous-colonnes, chacune correspond à une structure particulière : arbre de tâches (AT), flot de travail (FT), de flot de contrôle (FC) tel qu’un diagramme d’activité UML, flot de données (FD) tel qu’un diagramme ICARE, diagramme d’état-transition (ET) ou équivalent, et enfin tableau (Ta). Les descriptions textuelles ne sont pas considérées dans cette colonne.

La troisième colonne (Composition) indique la capacité des notations à décrire la composition logique et temporelle des tâches. Cette colonne est divisée en deux sous-colonnes. La première

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indique la possibilité de décrire des relations de base (B) que sont l’alternative, la séquence, le parallélisme et l’absence d’ordre. La deuxième sous-colonne indique l’existence d’opérateurs plus avancés (A), tels que l’opérateur suspendre-reprendre de CTT.

La quatrième colonne (Objet) précise si la notation prend en charge la description des objets de la tâche et l’association de ces objets aux tâches. Cette colonne est divisée en trois sous-colonnes. La première (S) indique si la notation prévoit la description des concepts du domaine au sein d’une représentation spécifique. La deuxième (L) indique si la notation permet de décrire le lien entre les concepts du domaine et les tâches. Enfin la troisième colonne (I) indique si ce lien est décrit conjointement au diagramme représentant l’interaction. Pour ces sous-colonnes, un (X) indique une prise en compte explicite par la notation et un (p) signifie que c’est possible bien que cela ne soit pas explicitement prévu par la notation. Enfin, un (-) indique l’absence de prise en compte.

La cinquième colonne (Contexte) indique la capacité à décrire le contexte de la réalisation d’une tâche ou d’un ensemble de tâches. Comme pour la colonne précédente, la sous-colonne (S) indique si la notation prévoit la description du contexte. La sous-colonne (L) indique le lien entre les contextes et les tâches, enfin la sous colonne (I) indique si ce lien est décrit au sein du diagramme représentant l’interaction.

Enfin, la dernière colonne (Système) indique si la notation permet l’expression d’actions ou de réactions du système.

La structure la plus courante pour décrire l’interaction parmi les notations présentées est l’arbre de tâches. En effet, 11 des 25 notations utilisent un arbre de tâches, tandis que seulement 6 utilisent un flot de travail et 7 un flot de données. L’intérêt principal des arbres de tâches par rapport au flot de travail et au flot de contrôle réside dans la décomposition hiérarchique qui maintient un lien fort entre interaction abstraite et tâche élémentaire. Plusieurs notations visant à décrire l’interaction concrète, telles qu’ICARE, ICOM utilisent des représentations de flot de données selon un point de vue plus proche de l’implémentation. Enfin quelques notations telles qu’UML ou TaskMODL permettent d’utiliser diagrammes d’état-transition afin de décrire finement l’interaction avec un objet interactif. L’utilisation de tableau est exceptionnelle puisque seules UAN (et NUAN) décrivent l’interaction de cette manière.

Toutes les notations qui utilisent une structure d’arbres de tâches, de flot de travail, de flot de contrôle et de diagramme d’état-transition permettent de décrire la composition de tâches au moyen de relations de base que sont l’alternative, la séquence, le parallélisme et l’absence d’ordre. Les notations de flot de donnée ne décrivent pas explicitement ces relations, cependant, une notation telle qu’ICARE permet de décrire des combinaisons d’interaction selon les propriétés CARE. Celles-ci permettent de décrire certaines formes de parallélisme et d’alternative. Parmi les notations présentées, les notations reposant sur la notation CTT proposent de décrire des relations plus complexes entre les tâches, telles que suspendre-reprendre ou encore la désactivation.

En ce qui concerne les concepts du domaine, plusieurs notations telles que TOUCHE ou CIAN, proposent une représentation dédiée aux concepts du domaine, qui repose le plus souvent sur un diagramme de classe UML. La notation TaskMODL adopte la même approche mais utilise la notation RML. Le lien entre les tâches et les objets peut être décrit avec la plupart des notations présentées. Cela peut s’effectuer au sein d’une représentation spécifique telles qu’un diagramme de

responsabilité CIAN ou un diagramme d’interaction Dynamo-AID. Le lien peut également être décrit directement au sein des diagrammes décrivant l’interaction comme c’est le cas pour la notation TaskMODL.

Notation Structure Composition Objet Contexte Système

AT FT FC FD ET Ta B A S L I S L I UML - X X - X - X - X p p X X X X UML-G - X X - X - X - X p p X X X X BPMN - - - X - - X - X X X - na na - CTT X - - - X X - X p - na na X K-MAD X - - - X - X X p X X - X TaskMODL X - - X X - X - X X X - na na X CTML X - - - X X - X p - na na X WTM X - - - X X - p p - na na X SpieLan - - X - - - X - X X X - na na X UAN - - - X X X - X X - na na X IOG - - - - X - X - X X X - na na X GTA X X - - - X - X X p X X - X MABTA X X - - - - X - - p p - na na - CIAN X X - - - - X X X X X - na na X TOUCHE X - - - X X X X p - na na X CUA X X - - - - X - - p p X X X - Orchestra - X - - - - X - X X X X X X - ICOM - - - X - - na na - - - - na na - ICO - - - - X - na na - X X - na na - ICARE - - - X - - na na - - - - na na - Dynamo-AID X - - - X X X X X X X X X CIS - - X - - - X - - p p - na na X Azur - - - X - - na na X X X X X X X IRVO - - - X - - na na X X X X X X X MIM - - - X - - na na X X X X X X X

Tableau 8 : Synthèse des caractéristiques des notations existantes pour la description de l’interaction.

Peu de notations proposent de décrire explicitement le contexte dans lequel se déroule l’interaction, parmi elles, la plateforme Dynamo-Aid, qui propose une représentation spécifique des contextes, ainsi qu’une vue globale pour lier les contextes aux tâches. La notation Orchestra permet quant à elle de décrire des situations d’interaction dans lesquelles des tâches sont possibles. Enfin les notations pour la réalité augmentée ASUR et IRVO permettent de décrire plusieurs éléments du contexte pour la réalisation d’une tâche donnée.

Enfin, la plupart des notations permettent de décrire les actions du système. Parmi celles qui ne le permettent pas, nous notons ICOM et ICARE qui sont centrés sur l’interaction multimodale en entrée, ou encore MABTA qui se focalise sur la collaboration entre les utilisateurs.

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