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Chapitre 2 : Etat de l’art des notations

2 Revue des notations existantes

2.3 Domaine : Travail Coopératif Assisté par Ordinateur

2.3.6 Orchestra

Orchestra est une notation qui propose de décrire le flot de travail collaboratif et individuel sous la forme d’une partition musicale [David 2006], où chaque ligne d’une portée correspond à un concept des collecticiels : les rôles utilisateur, les activités des utilisateurs, les processus en termes d’états et de transitions, les artéfacts utilisés lors des activités et le contexte de la situation collaborative qui inclut les plateformes utilisées. Chaque mesure décrite sur la portée correspond à une situation de travail et à une tâche collaborative ou individuelle donnée. Au sein de chaque mesure des notes peuvent être décrites. En fonction de la ligne sur laquelle elles sont disposées, ces notes correspondent à un rôle, une activité, un état d’un processus, un artéfact ou un élément du contexte. La Figure 60 illustre la modélisation de la gestion des soldats avec la notation Orchestra. La première situation correspond à la tâche de déplacement d’un soldat par l’utilisateur 2 qui joue le rôle de sergent. Dans cette même situation, l’utilisateur 1 qui joue le rôle de Chef observe. Dans la deuxième situation, nous avons représenté la tâche de formation d’un groupe par le sergent. Enfin, la troisième situation décrit la tâche de déplacement d’un groupe par le chef.

Figure 60 : Gestion des soldats modélisée avec Orchestra.

Afin de représenter la participation des éléments de la situation, Orchestra identifie trois types de

participations effectuées par les acteurs de la situation : l’action (↓), l’observation (↑), ou l’édition

Rôle Activité Processus Artéfact

Contexte Autour de la table

Chef & Utilisateur 1 Rôle Activité Processus Artéfact Contexte Former un groupe Autour de la table Sergent Utilisateur 2 Chef Sergent Déplacer un groupe Autour de la table Autour de la table & Autour de la table Chef & Déplacer un soldat Autour de la table Sergent Observe Observe Observe & Légende Situation synchrone Coordination sociale Rôle passif Rôle actif

Observable par tous les utilisateurs

(↨). Ces flèches peuvent être doublées pour un rô situation. Ainsi, dans la première situation, l’activité

pour l’Utilisateur 2, tandis que le contexte

l’Utilisateur 1.

Orchestra propose de compléter la description de la participation des acteurs, en indiquant si un rôle est actif ( ) ou passif ( ). Nous pouvons ainsi décrire que le rôle joué par l’

pendant les deux premières situations et que l’utilisateur 2 joue un rôle

situations. A l’inverse, l’Utilisateur 1

l’Utilisateur 2 y joue un rôle passif

Orchestra permet de décorer les situations afin de préciser les aspects de synchronisation (

ou Asynchrone), de conscience de groupe (nulle, pour certains acteurs, pour tous les acteurs) et la manière de se coordonner (coordination sociale ou assurée par l’ordinateur). Ainsi nous avons décoré les trois situations avec un

avec que les activités de l’utilisateur 2 sont observables par tous, lors des trois situations, puisqu’il s’agit de manipulations réalisées sur le la table augmentée ou énoncées à voix haute.

Figure 61

La Figure 61 illustre la situation d’interaction collaborative qui consiste à créer un fantassin. Un utilisateur sélectionne un baraquement, puis lance la création d’un fantassin. Le deuxième utilisateur doit confirmer pour que la création soit effective. Cette interaction peut être déclenchée par

Rôle Activité Processus Artéfact Contexte Utilisateur 1 Rôle Activité Processus Artéfact Contexte Utilisateur 2 Sélectionner un baraquement Utilisateur Légende

Coordination régie par le système

Chapitre 2 : Etat de l’art des notations

). Ces flèches peuvent être doublées pour un rôle pour indiquer qu’il s’agit du rôle principal de la

situation. Ainsi, dans la première situation, l’activité Déplacer un soldat corres

, tandis que le contexte Autour de la table est marqué comme

Orchestra propose de compléter la description de la participation des acteurs, en indiquant si un rôle

). Nous pouvons ainsi décrire que le rôle joué par l’Utilisateurs 1

pendant les deux premières situations et que l’utilisateur 2 joue un rôle actif

Utilisateur 1 joue un rôle Actif pendant la troisième situation, tandis que

passif.

Orchestra permet de décorer les situations afin de préciser les aspects de synchronisation (

), de conscience de groupe (nulle, pour certains acteurs, pour tous les acteurs) et la manière de se coordonner (coordination sociale ou assurée par l’ordinateur). Ainsi nous avons

décoré les trois situations avec un & indiquant qu’elle se joue de manière synchrone. Nous précisons

que les activités de l’utilisateur 2 sont observables par tous, lors des trois situations, puisqu’il s’agit de manipulations réalisées sur le la table augmentée ou énoncées à voix haute.

61 : Création d’un fantassin modélisée avec Orchestra.

illustre la situation d’interaction collaborative qui consiste à créer un fantassin. Un utilisateur sélectionne un baraquement, puis lance la création d’un fantassin. Le deuxième utilisateur doit confirmer pour que la création soit effective. Cette interaction peut être déclenchée par

Autour de la table Utilisateur && Sélectionner un baraquement Autour de la table Utilisateur Confirmer Créer un fantassin

Coordination régie par le système

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le pour indiquer qu’il s’agit du rôle principal de la

correspond à une édition

est marqué comme Observé pour

Orchestra propose de compléter la description de la participation des acteurs, en indiquant si un rôle

Utilisateurs 1 est Passif

pendant ces mêmes ième situation, tandis que

Orchestra permet de décorer les situations afin de préciser les aspects de synchronisation (Synchrone

), de conscience de groupe (nulle, pour certains acteurs, pour tous les acteurs) et la manière de se coordonner (coordination sociale ou assurée par l’ordinateur). Ainsi nous avons synchrone. Nous précisons que les activités de l’utilisateur 2 sont observables par tous, lors des trois situations, puisqu’il s’agit de manipulations réalisées sur le la table augmentée ou énoncées à voix haute.

illustre la situation d’interaction collaborative qui consiste à créer un fantassin. Un utilisateur sélectionne un baraquement, puis lance la création d’un fantassin. Le deuxième utilisateur doit confirmer pour que la création soit effective. Cette interaction peut être déclenchée par

n’importe lequel des deux utilisateurs, or Orchestra utilise une mesure par utilisateur, ce qui nous contraint à décrire la situation deux fois (une situation à

problème est similaire à celui identifié pour le modèle des tâches CUA ( nous ne montrons qu’une seule de des deux situations, celle à l’initiative du l’ situation collaborative est fortement synchrone, ce que nous indiquons par le symbole (

les manipulations sont observables par les deux participants ce qui est indiqué par le symbole ( De plus, la collaboration est régie selon les règles du jeu

reconnaissance des utilisateurs.

Une extension d’Orchestra a été proposée [David 2007] afin de décrire la répétition des situations, les sauts ou encore la durée des situations collaboratives.

quatre options :

• Indiquer qu’une situation est répétée un nombre dét

• Préciser qu’une situation peut être répétée un nombre indéterminé de fois avec l’opérateur

(*). Nous avons illustré la répétition d’une situation à la

• Préciser une condition d’arrêt pour une situation selon une condition logique ;

• Préciser une condition d’arrêt pour une situation selon une condition temporelle.

Orchestra propose aussi de décrire des sauts entre une situation et une autre. Enfin, concernant la durée des situations collaboratives, il peut être utile de préciser s’il s’agit d’une collaboration d’une durée importante ou ponctuelle telle que la situation de la

Dans [David 2007], la possibilité de décrire des patrons d’interaction ( exemples de patrons incluent la situation de question

combinaison des symboles d’annotation de situation. L’utilisation de patrons sur un cas d’étude complet est illustrée dans [David 2009].

La modélisation des situations collaboratives avec Orchestra nous

situations distinctes correspondant aux différentes activités de WCCM. Ce découpage incite à préciser les rôles, les artéfacts et le contexte lié

avec les acteurs. La modélisation des rôles endossés par l’intermédiaire de la succession de situations.

La conscience de groupe pour chaque situation est très simple à décrire par l’intermédiaire de décorations de situation. Ces décorations permettent d’expliciter l’

artéfacts aux membres du groupe. Néanmoins, dans le cas de la conscience partielle destinée à certains acteurs, il n’est pas possible de préciser quels sont les acteurs concernés. La modélisation de la conscience de groupe est renforcée par l’intermédiaire des décorations des différents éléments de la portée musicale et permet de répondre ainsi aux questions :

par qui ?

Conclusion sur Orchestra

Pour conclure, Orchestra offre un support intéressant à la fois pour la modélisation du flot de travail, et pour la description de scénarios d’usage. Dans ce cadre, elle permet de mettre en relief la dynamique des rôles endossés par les utilisateurs au cou

également d’établir clairement les tâches collaboratives, coopératives ou individuelles par le biais n’importe lequel des deux utilisateurs, or Orchestra utilise une mesure par utilisateur, ce qui nous contraint à décrire la situation deux fois (une situation à l’initiative d’un des deux utilisateurs). Ce problème est similaire à celui identifié pour le modèle des tâches CUA (Figure

montrons qu’une seule de des deux situations, celle à l’initiative du l’ situation collaborative est fortement synchrone, ce que nous indiquons par le symbole (

les manipulations sont observables par les deux participants ce qui est indiqué par le symbole (

De plus, la collaboration est régie selon les règles du jeu ( ), c'est-à-dire par le système et la

ion d’Orchestra a été proposée [David 2007] afin de décrire la répétition des situations, les sauts ou encore la durée des situations collaboratives. Pour la répétition, Orchestra propose

Indiquer qu’une situation est répétée un nombre déterminé de fois ;

Préciser qu’une situation peut être répétée un nombre indéterminé de fois avec l’opérateur (*). Nous avons illustré la répétition d’une situation à la Figure 61;

Préciser une condition d’arrêt pour une situation selon une condition logique ; Préciser une condition d’arrêt pour une situation selon une condition temporelle.

écrire des sauts entre une situation et une autre. Enfin, concernant la durée des situations collaboratives, il peut être utile de préciser s’il s’agit d’une collaboration d’une durée importante ou ponctuelle telle que la situation de la Figure 61.

Dans [David 2007], la possibilité de décrire des patrons d’interaction (pattern

exemples de patrons incluent la situation de question-réponse ou de validation sous la forme d’une combinaison des symboles d’annotation de situation. L’utilisation de patrons sur un cas d’étude complet est illustrée dans [David 2009].

La modélisation des situations collaboratives avec Orchestra nous aider à identifier plusieur situations distinctes correspondant aux différentes activités de WCCM. Ce découpage incite à préciser les rôles, les artéfacts et le contexte liés à chacune des activités, ainsi que leurs relations avec les acteurs. La modélisation des rôles endossés par les acteurs au cours du temps s’exprime par l’intermédiaire de la succession de situations.

La conscience de groupe pour chaque situation est très simple à décrire par l’intermédiaire de décorations de situation. Ces décorations permettent d’expliciter l’observabilité des actions et des artéfacts aux membres du groupe. Néanmoins, dans le cas de la conscience partielle destinée à certains acteurs, il n’est pas possible de préciser quels sont les acteurs concernés. La modélisation de est renforcée par l’intermédiaire des décorations des différents éléments de

la portée musicale et permet de répondre ainsi aux questions : Qui fait quoi ? Sur

Pour conclure, Orchestra offre un support intéressant à la fois pour la modélisation du flot de travail, et pour la description de scénarios d’usage. Dans ce cadre, elle permet de mettre en relief la dynamique des rôles endossés par les utilisateurs au cours du temps et de leurs activités. Elle permet également d’établir clairement les tâches collaboratives, coopératives ou individuelles par le biais n’importe lequel des deux utilisateurs, or Orchestra utilise une mesure par utilisateur, ce qui nous l’initiative d’un des deux utilisateurs). Ce Figure 59). A la Figure 61,

montrons qu’une seule de des deux situations, celle à l’initiative du l’Utilisateur 2. Cette

situation collaborative est fortement synchrone, ce que nous indiquons par le symbole (&&). Toutes les manipulations sont observables par les deux participants ce qui est indiqué par le symbole ( ). dire par le système et la

ion d’Orchestra a été proposée [David 2007] afin de décrire la répétition des situations, Pour la répétition, Orchestra propose

Préciser qu’une situation peut être répétée un nombre indéterminé de fois avec l’opérateur Préciser une condition d’arrêt pour une situation selon une condition logique ;

Préciser une condition d’arrêt pour une situation selon une condition temporelle.

écrire des sauts entre une situation et une autre. Enfin, concernant la durée des situations collaboratives, il peut être utile de préciser s’il s’agit d’une collaboration d’une

pattern) est introduite. Des ation sous la forme d’une combinaison des symboles d’annotation de situation. L’utilisation de patrons sur un cas d’étude

à identifier plusieurs situations distinctes correspondant aux différentes activités de WCCM. Ce découpage incite à à chacune des activités, ainsi que leurs relations les acteurs au cours du temps s’exprime par

La conscience de groupe pour chaque situation est très simple à décrire par l’intermédiaire de observabilité des actions et des artéfacts aux membres du groupe. Néanmoins, dans le cas de la conscience partielle destinée à certains acteurs, il n’est pas possible de préciser quels sont les acteurs concernés. La modélisation de est renforcée par l’intermédiaire des décorations des différents éléments de

? Sur quoi ? Observable

Pour conclure, Orchestra offre un support intéressant à la fois pour la modélisation du flot de travail, et pour la description de scénarios d’usage. Dans ce cadre, elle permet de mettre en relief la rs du temps et de leurs activités. Elle permet également d’établir clairement les tâches collaboratives, coopératives ou individuelles par le biais

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Chapitre 2 : Etat de l’art des notations

des différentes portées (une par utilisateur). La description des concepts complémentaires que sont les artéfacts et le contexte des situations permet de préciser l’environnement de chaque situation. Cette notation nous semble donc pertinente pour l’analyse de la tâche à haut niveau d’abstraction, mais plus difficile à employer dans le cas d’une phase de spécification détaillée. En ce sens, les descriptions Orchestra peuvent être efficaces pour définir un ensemble de situations de travail dont les tâches utilisateurs restent à un haut niveau d’abstraction. Un arbre de tâches détaillé peut ensuite être proposé pour chaque tâche de haut niveau d’abstraction par exemple avec CTT.

2.3.7 Synthèse

Les notations abordées dans cette section prennent en charge la spécification de l’interaction multiutilisateur, qu’elle soit coopérative ou collaborative.

Toutes les notations traitent l’aspect coopératif de l’interaction au travers des concepts de rôles, d’acteurs et d’utilisateurs. Cela repose sur la description d’un modèle de tâches coopératives sous la forme d’un arbre de tâches (GTA, CUA) ou d’un flot de travail (CIAN, MABTA, Orchestra). De plus, les notations GTA, CIAN et MABTA proposent un modèle spécifique pour décrire les relations entre les groupes, rôles et acteurs d’une application multiutilisateur.

Par contraste, l’aspect collaboratif de l’interaction n’est abordé que par deux notations seulement : CIAN et CUA qui introduisent le concept de tâche collaborative. Ce concept permet de décrire un arbre de tâches dont les tâches peuvent être réalisées indifféremment par des utilisateurs jouant un ensemble de rôles métier. Cependant, les sous-tâches d’une tâche collaborative ne peuvent être associées à aucun rôle ce qui induit un manque de précision, et rend difficile la description de tâches

telles que Créer un soldat de notre cas d’étude.

D’autres aspects liés aux systèmes multiutilisateurs sont également mis en exergue par les différentes notations. Ainsi, l’observabilité des actions des autres ou encore le partage d’objets entre les utilisateurs sont abordés et intégrés aux notations sous la forme de décorations.

De plus, les notations de cette section traitent peu de la dimension concrète de l’interaction et pas du tout de la dimension multimodale. En effet, les notations d’arbre de tâches GTA, CUA, CIAN, MABTA, et CIAN permettent de décomposer l’interaction jusqu’au niveau des tâches élémentaires décrivant des opérations de base sur les concepts du domaine. Seul NUAN intégré à la notation GTA permet de décrire l’interaction concrète en termes d’actions sur les dispositifs tels qu’une souris ou un clavier. En revanche, NUAN ne permet pas la description de l’usage d’une modalité vocale ou gestuelle.

En synthèse, la description de l’interaction abstraite multiutilisateur proposée par les notations existantes satisfait nos objectifs en ce qui concerne la dimension coopérative. En revanche, l’interaction collaborative telle qu’elle est décrite manque de précision. Enfin, la dimension concrète et multimodale de l’interaction n’est pas traitée dans les notations présentées à l’exception de NUAN qui se limite à l’interaction au clavier et à la souris.