CHAPITRE 4- RÉSULTATS ET INTERPRÉTATIONS
5.3 Synthèse des résultats
Dans les prochaines lignes, nous présentons une synthèse des résultats en lien avec les thèmes qui ont émergé à la suite de l’analyse thématique : la structure des cuisines collectives, les motivations à s’y engager, l’émergence des différentes formes de soutien social et les facteurs qui influencent leur émergence ainsi que les effets sur la participation sociale.
La structure des groupes de cuisine collective est relativement semblable d’une cuisine à l’autre. Une différence majeure qui a émergé des résultats est le partage d’un repas en groupe. Cette étape dans les groupes de cuisine permet de mettre l’accent sur l’aspect social de la participation et de laisser place à un espace pour la création de liens d’amitié. De plus, pour
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les groupes qui ne produisent pas une grande quantité de nourriture, ce moment de partage d’un repas semble aussi fondamental que la production de nourriture elle-même. La structure du groupe doit donc être assez souple pour permettre des moments de partage entre les membres afin de renforcer leur système de soutien.
Quatre motivations des membres à se joindre à un groupe de cuisine collective ont été soulevées : relationnelle, financière, éducative et symbolique/identitaire. Les motivations sont directement liées aux effets qui ont émergé des résultats. Le premier avantage et surtout le plus important est l’apport sur le plan social. Les cuisines permettent de réduire l’isolement social et de développer un réseau de soutien de qualité. Les cuisines permettent aussi un gain financier. En effet, les groupes misant sur une grande production de nourriture permettent d’accroitre la sécurité alimentaire et de diminuer le stress financier. Troisièmement, pour un plus petit nombre de participants, les cuisines ont permis l’acquisition de compétences culinaires et de connaissances en matière de nutrition. Finalement, les cuisines permettent le développement de l’estime de soi et le sentiment d’appartenance chez certains membres, mais dans des conditions particulières : l’évolution du groupe dans un climat de respect et de plaisir, une relation d’égalité et de proximité avec l’intervenant et l’identification aux membres du groupe.
Les résultats sur le troisième thème portent sur les différentes formes du soutien social. Les résultats ont démontré l’émergence sur plusieurs plans de toutes les formes de soutien social. L’émergence du soutien semble toutefois tributaire du climat de groupe, des techniques de groupe de l’animateur et du sentiment d’appartenance. Pour qu’il y ait émergence de ces dynamiques de soutien, les cuisines doivent évoluer dans un environnement convivial où l’accent est mis sur la tâche et sur le groupe. Le soutien social et l’aide mutuelle n’émergent pas en rassemblant des gens dans une cuisine, l’animateur doit faciliter et créer des opportunités pour faire émerger les interactions entre les membres. Les cuisines deviennent alors un espace de partage et d’accueil qui influencent positivement le bien-être des participants.
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Quant à la participation sociale les résultats ont démontré un fort engagement dans la collectivité de la part des participants à titre de bénévoles. Cet engagement contribue à l’amélioration des conditions de vie chez les participants et participantes et bien certainement à leur inclusion sociale. Par ailleurs, la majorité des participants utilisaient des services d’aide avant de s’engager dans un groupe de cuisine collective. Plusieurs participants ont utilisé des services d’aide individuelle qui leur ont permis d’améliorer leur situation personnelle avant le groupe. Les cuisines collectives demandent beaucoup d’engagement de la part des participants et afin de réussir leur intégration dans le groupe, ils doivent minimalement être dans un esprit d’ouverture à l’autre. Toutefois, lorsque les participants se sentent appréciés et valorisés dans leurs actions, ils développent un sentiment d’appartenance à la cuisine et cela contribue à augmenter le bien-être chez l’individu et ainsi peut contribuer à diminuer la solitude.
Enfin, cette recherche a permis de mieux cerner les effets psychosociaux des groupes de cuisine collective dans une perspective de promotion de la santé mentale. Les résultats démontrent que les cuisines améliorent les conditions de vie des participants et qu’elles vont bien au-delà de la sécurité alimentaire. Par le développement d’habiletés personnelles et sociales chez les participants et les participantes, les groupes de cuisine sont une mesure efficace de promotion de la santé mentale.
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