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SUPPORTS ICONOGRAPHIQUES

Dans le document La Lecture littéraire au cycle 4 (Page 71-75)

Un jeu d’images concrétise les différentes dimensions du récit :

réaliste avec l’adaptation cinématographique de la nouvelle par Thibault Dentel (2008) ;fantastique avec l’adaptation théâtrale par Les Arpenteurs, 2012 (extraits disponibles en ligne) ;clinique avec l’autoportrait de Gustave Courbet, Le Désespéré (1843-1845) ;

macabre avec le tableau d’Antoine Wiertz, L’Inhumation précipitée (1854).

ÉLÉMENTS D’ANALYSE

On privilégie dans l’approche la dimension multimodale : à un questionnement ne correspond pas une seule et unique démarche, mais des démarches dont il convient d’évaluer, en les expérimentant, l’efficacité et la pertinence. Les élèves se voient proposer plusieurs stratégies.

Groupe de lecteurs 1 : Une nouvelle réaliste ?

Repérer les différents lieux du récit (1) qui composent l’espace de la fiction et s’inter-roger sur leurs fonctions variées.

Identifier le répertoire des types sociaux (2) et se rendre sensible au travail stylis-tique effectué par l’auteur dans sa volonté de camper des personnages pittoresques et typés.

Penser de façon plus systémique lieux et personnages : la vision sociale prend tout son sens dans le système de causalités spécifiques à l'univers de Zola mis en place entre description des lieux (1), caractérisation des personnages (2) et séquences narratives (3).

Carnet de lecteur : Élaboration d’un document topographique qui croise les trois niveaux d’information.

Groupe de lecteurs 2 : Une histoire amoureuse ? Au choix :

– Procéder à une rétrolecture à partir de la chute et du renoncement du personnage à Marguerite : quels indices annoncent cette issue ?

– Repérer les indices suggérant la jalousie d’Olivier Bécaille quand, mort, il devient le témoin involontaire des avances de Simoneau.

Reconstituer l’histoire d’Olivier et Marguerite à partir des fragments de souvenir de leur vie commune, de leur rencontre à l’installation à Paris.

=> Inférence (1) + blancs à combler (2)

– Expliciter les changements d’intention qui s’opèrent chez les deux personnages : l’interprétation est effectuée à travers la compréhension de leurs motivations respectives, de leurs intentions qui changent tout au long du récit.

– Répondre à une question ouverte supplémentaire : Olivier Bécaille était-il fait pour être marié ?

– Exprimer un jugement sur cette histoire amoureuse : pathétique, ridicule, incroyable, bizarre ?

=> Inférence (1) + implicite (2) + interprétation personnelle (3)

Groupe de lecteurs 3 : Un récit urbain ?

– Procéder uniquement à un repérage des dialogues, en les lisant silencieusement.

– Se laisser guider dans l’interprétation par des indices présents dans le discours direct, les dialogues qui ponctuent le récit.

– Caractériser sociologiquement les différentes voix présentes dans la nouvelle : voix des populations laborieuses, des métiers, voix citadines ou campagnardes.

=> Repérage du discours (1) + contextualisation (2)

– Évaluer les niveaux de langue : les parlures populaires, dans leur variété, leurs traits d’oralité, mais aussi leur stylisation (le verbe coloré et gouailleur de Madame Gabin, les réflexions triviales des croquemorts, par exemple).

=> Repérage du discours (1) + analyse stylistique (2)

– Engager la mise en voix de certains passages de dialogue pour les interpréter.

=> Repérage du discours (1) + analyse stylistique (2) + oral (3) – S’intéresser au silence.

=> Repérage des blancs (1) + inférences (2) + interprétation personnelle (3)

Groupe de lecteurs 4 : Une histoire fantastique ?

– Exprimer et retranscrire dans son cahier des réactions émotives pertinentes en s’identifiant à Olivier Bécaille et faire dialoguer ses émotions et ses pensées avec celles du personnage.

– Rechercher et faire apparaître certaines thématiques qui entretiennent l’ambiguïté de l’histoire et son registre (le sommeil, la mort, la possibilité d’un réveil, le rêve, le cauchemar, la folie).

– S’interroger sur la figure du vampire qu’incarne Olivier Bécaille dans son cercueil.

– Étudier la construction du récit (étapes, fausses pistes, liens de causalité, repérage de la spatialité).

=> Progression (1) + relations causales (2)

– Passer à un raisonnement critique en formulant des questions de lecteurs sur la situation, l’étrangeté de l’énonciation, la mise en doute du décès dès le deuxième chapitre.

– Créer des cartes heuristiques présentant les éléments étranges, singuliers qui sont relevés ou suggérés dans la nouvelle, et permettant de travailler différents types d’inférences.

=> Progression (1) + relations causales (2) + formalisation schématique (3)

Carnet de lecteur : Imitation d’un écrit médical sur la folie possible du personnage (fiche symptômes, fiche diagnostic avec le vocabulaire médical adéquat…).

ÉLÉMENTS D’ANALYSE

Chacune des entrées appelant plusieurs démarches, la mise en commun est opérée à deux niveaux. Au sein du groupe : les élèves explicitent leurs stratégies pour les confronter, en apprécier la complémentarité.

On leur demande ensuite de s’associer en binômes coopératifs pour s’exercer mutuellement aux différentes démarches que les uns et les autres auront suivies. À l’échelle de la classe : l’exposé du résultat des recherches peut amener à refaire collectivement certains gestes d’interprétation, à en isoler un moins bien maîtrisé ou à en combiner deux, ou trois.

Étape 3 : Combler les blancs du texte en proposant une version journalistique SÉANCE 7 – RUbRIQUE « FAITS DIVERS »

COMPÉTENCES

Expliciter par un écrit, recomposer une histoire à partir d’un récit journaliste.

SCÉNARIO PÉDAGOGIQUE

Les élèves reçoivent la mission d’écrire un article de journal signé Émile Zola, qui rendra compte de l’aven-ture macabre d’Olivier Bécaille. La classe identifie collectivement les blancs de la nouvelle, à compléter par des textes narratifs courts. Les élèves choisissent un implicite à traiter par binôme. Puis, chaque groupe lit son passage à voix haute. Un texte intégral associant tous les blancs comblés et la version originelle peut être édité.

SÉQUENCE POUR LA CLASSE – NIVEAU 3

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La Tombe des lucioles d’Akikuyi Nosaka et Le Tombeau des Lucioles d’Isao Takahata

METTRE LES LECTEURS EN POSITION D’ExPERTS

COMMENTAIRES

Le Tombeau des lucioles, film d’animation d’Isao Takahata sorti en France en 1996, est le récit à la fois sublime et horrible d’une enfance sacrifiée par la guerre dans un Japon réduit en cendres par les bombardements de l’aviation américaine sur la ville de Kobe à l’été 1945. Isao Takahata adapte la nouvelle d’Akikuyi Nosaka, La Tombe des lucioles, parue en 1966, récit en grande partie autobiographique ; l’auteur, à l’âge du personnage de Seita, a perdu sa mère dans les bombardements, vu sa petite sœur mourir de malnutrition et fini dans une maison de correction après quelques vols de nourriture. Takahata fait le choix de ne pas restituer toutes les scènes scatologiques et les descriptions des pathologies des deux enfants, pour jouer davantage de l’alternance entre réalisme brutal et déplacement poétique et onirique rendu possible par le monde de l’enfance dans le récit.

SUPPORTS

– Nosaka Akikuyi, La Tombe des lucioles, Philippe Picquier, « Picquier poche », numéro 27, 2015 (1re éd. 1967, 1re trad. française 1988).

– Takahata Isao, Le Tombeau des Lucioles, Studio Ghibli, 1996 (1re sortie 1988).

Étape 1 : Se faire son propre film du livre

SÉANCES 1 ET 2 – DÉVELOPPER SON IMAGINAIRE

COMPÉTENCE

Se créer des représentations mentales.

SCÉNARIO PÉDAGOGIQUE

Avant de visionner le film, les élèves lisent intégralement la nouvelle qu’ils transposent en storyboard.

L’objectif est de recueillir des représentations libres émanant des élèves, pour que ceux-ci adoptent bien la position d’interprètes des choix du cinéaste. Les élèves entament un carnet de lecteur qui est à la fois : – un espace ouvert accueillant la retranscription d’images, de représentations mentales, des sensations

éprouvées à la lecture ;

– un support de mémoire qui permet au lecteur de se questionner jusque dans la remémoration des scènes en en faisant expliciter les choix conscients ou inconscients ;

– un carnet d’essais (prise de notes, ratures, reprises, dessins, croquis, découpages, avis) qui sollicite le lecteur dans des choix personnels d’adaptation : choix d’une musique qui rende compte de l’atmosphère principale, choix d’un genre cinématographique, de décor ;

– un espace de mise en réseau de références artistiques (film, musique, photographie, etc.) accueillant collages et photomontages.

Carnet de lecteur : Le support prend la forme d’un carnet d’enquête (celui du commissaire qui prend l’affaire en charge), mettant l’élève en position active de recherche.

Étape 2 : Questionner et comprendre la singularité des langages

ÉLÉMENTS D’ANALYSE

L’étude comparée de la nouvelle et du film correspond aux axes des programmes sur les langages : les élèves s’exercent à l’interprétation à partir de supports variés (texte, image mobile et univers graphique), dans un rapport étroit (adaptation) mais reposant sur des choix sémiotiques divergents. En 3e, ils deviennent des lecteurs experts, en se rendant attentifs au régime des formes et en développant une interprétation littéraire personnelle.

SÉANCE 3 – UNE APPROCHE INTERCULTURELLE POUR INTERPRÉTER LES DOUbLES FANTOMATIQUES

SUPPORTS

– Texte : p. 1 à 7, agonie du grand frère Seita

– Film : Le Tombeau des lucioles, du début jusqu’à 4:40 et de 1:21:30 jusqu’à la fin : dans une tradition sino-japonaise, Seita apparaît comme un fantôme dès le début du film, alors que ce motif n’est pas présent dans la nouvelle. Le récit est donc pris en charge par un personnage qui en principe ne devrait pas pouvoir raconter, puisqu’il est mort, et qui va, à travers un long flash-back, évoquer les derniers mois de son exis-tence comme de celle de sa petite sœur.

COMPÉTENCES

Lire et analyser l’image, comprendre les choix narratifs.

SCÉNARIO PÉDAGOGIQUE

Les démarches invitent à élaborer un ensemble de critères caractérisant un personnage de fiction, afin de pouvoir relever les correspondances entre la nouvelle et le film. Il s’agit d’expliciter, en termes d’adhésion et de croyance, la perception que l’on peut avoir de personnages animés et la relation entre le spectateur et le film d’animation. Ainsi, les élèves cherchent à comprendre l’intention d’Isao Takahata dans l’invention des doubles fantomatiques : à quels moments interviennent-ils ? Quelle est leur utilité ? Comment accom-pagnent-ils l’évolution de l’histoire ? Comment servent-ils les intentions du réalisateur ? Enfin, les élèves engagent une recherche documentaire sur les croyances japonaises pour croiser interprétation et contex-tualisation et cerner la dimension spirituelle (kami, cosmos, métamorphose, etc.).

SÉANCES 4, 5 ET 6 – CERNER LE RÔLE SINGULIER DE L’IMAGE :

Dans le document La Lecture littéraire au cycle 4 (Page 71-75)