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ET 5 – INCARNER LA POLYPHONIE DU ROMAN, RECONSTITUER L’ENSEMbLE DE LA PARTITION

Dans le document La Lecture littéraire au cycle 4 (Page 149-152)

TRAVAILLER SA PERSÉVÉRANCE ET SON RYTHME DE LECTURE

SÉANCES 4 ET 5 – INCARNER LA POLYPHONIE DU ROMAN, RECONSTITUER L’ENSEMbLE DE LA PARTITION

COMPÉTENCES

Mettre en scène, en voix, en image, en musique la construction d’une œuvre pour la rendre plus lisible ; comprendre, interroger et interpréter la structure d’une œuvre.

SCÉNARIO PÉDAGOGIQUE

Activité 1

Les élèves se regroupent en îlots de travail selon la forme qu’ils souhaitent donner à la restitution de l’œuvre.

Chaque groupe prend en charge une partie de l’ouvrage et cherche des points de repères ainsi que des élé-ments d’organisation de cette polyphonie : nom des personnages, fréquence des paroles, jeu des alternances, silences, apparition, disparition.

Activité 2

Chaque groupe présente sa restitution à la classe. Elle doit rendre compte de la construction d’une structure en apparence éclatée et désordonnée. Différentes formes de restitution sont proposées afin de donner des points de repère aux élèves, des outils de lecture adaptés aux différents styles cognitifs. Le tableau ci-après propose deux formes de restitution, qui permettent de faire la distinction entre le visuel et l’auditif. Chaque groupe négocie sa tâche.

Activité 3

Chaque élève rédige ensuite un travail de synthèse sous la forme d’un écrit personnel, nourri des restitutions vues, lues ou entendues. Les axes de travail possibles concernent le nombre de personnages, la fréquence de leur parole, les interprétations-hypothèses sur les disparitions-apparitions de voix (la mort, le départ ?), les éléments notables dans la construction (la voix de Jules qui ouvre et ferme chaque partie).

Activité 4

À partir des travaux de chaque groupe, on reconstitue la partition complète des voix.

ÉLÉMENTS D’ANALYSE

L’assemblage des travaux conduit à un mouvement d’élargissement – de la microstructure à la macros-tructure –, mouvement qui représente l’acte de lecture, comme la responsabilité de chaque voix dans la construction d’un ensemble.

Étape 3 : Écrire le cri – une analyse littéraire collective sur la parole SÉANCE 6 – « LA RELÈVE DE LA VIEILLE GARDE » (PARTIE 1)

COMPÉTENCES

Comprendre les procédés d’oralisation d’un texte pour le rendre plus vivant ; identifier et réutiliser les outils de la langue (syntaxe, orthographe, vocabulaire, procédés rhétoriques et figures de style) ; utiliser les res-sources créatives et expressives de la parole.

SCÉNARIO PÉDAGOGIQUE

L’enseignant présente des documents iconographiques sur la première guerre mondiale (photos, vidéos) : à l’oral, les élèves identifient dans l’image des points de repère qui permettent de situer le cadre historique.

On définit la notion de registre (tragique, pathétique, lyrique), et on demande aux élèves d’identifier dans le texte de Laurent Gaudé les procédés qui permettent de rendre les témoignages plus poignants. Pour cela, en îlots de travail, les élèves négocient leur tâche ; ils choisissent l’une des quatre propositions inscrites dans le tableau ci-après et se répartissent ainsi le travail pour aborder les différents aspects de l’écriture.

RESTITUTION AUDITIVE RESTITUTION VISUELLE

Présentation sous forme de rencontres vocales Présentation sous forme de « ballet »

Incarner un personnage Incarner un personnage

Chaque élève choisit un personnage et lui donne une certaine tonalité vocale (rythme, intensité, accent, parlure). Il adapte sa voix à son personnage afin de permettre à la classe de le distinguer des autres.

À chaque prise de parole, il extrait une phrase qui a attiré son attention (option 1) ou dit haut et fort le nom du personnage (option 2).

Tout ceci doit s’enchaîner rapidement, sans ruptures afin que la classe ressente de manière physique le rythme du récit, l’alternance des voix.

Chaque élève prend en charge un personnage ou deux, et lui ou leur donne une identité gestuelle (un geste net et précis), ainsi qu’un déplacement.

Le groupe choisit un extrait avec quatre personnages maximum, pour plus de lisibilité.

Mise en voix Mise en corps

Restitution négociée

Les élèves choisissent ensuite un mode de restitution de leur travail selon qu’ils se sentent plus à l’aise à l’écrit ou à l’oral :

un écrit-schématisation : une carte mentale qui mette en valeur quelques traits caractéristiques de l’écriture de l’auteur (procédés en lien avec l’effet produit).

un oral-scénarisation : un plateau télévisé sur lequel un journaliste invite un spécialiste de Laurent Gaudé à une émission littéraire pour le faire parler de son « écriture ». Quelles en sont les caractéristiques ? Dans quel but ? Ainsi, les élèves peuvent articuler forme et sens, procédé et effet produit.

L’ensemble des élèves prennent en note les recherches effectuées par leurs pairs et validées par le professeur.

ÉLÉMENTS D’ANALYSE

Les élèves peuvent choisir un personnage qui les intéresse plus particulièrement ou un extrait qui les aura marqués. La tâche étant complexe dans la mesure où l’écriture de Laurent Gaudé est dense et variée, il est intéressant d’aborder cette séance selon différentes entrées complémentaires et qui permettront d’étudier chacune un des aspects de l’écriture de Cris : le poétique, le pathétique, le tragique, le lyrique.

SÉANCE 7 – PRODUIRE DES PAROLES EN ÉCHO, TRAVAILLER L’ÉCRITURE POUR LAISSER ENTENDRE UNE VOIx

COMPÉTENCE

Écriture.

SCÉNARIO PÉDAGOGIQUE

Activité au choix, en binômes :

– les élèves écrivent un texte à écho (selon le modèle de l’extrait p. 31-32 : Marius-Boris). Ils utilisent trois procédés d’écriture mettant en valeur la situation douloureuse du soldat ;

– les élèves choisissent un passage du récit dans lequel ils insèrent 10 lignes de leur cru. Ils lisent tout le passage à voix haute. Travail sur la mise en voix : rythme, silences, accélérations, détachements de mots, mises en relief d’expressions, effets de ralenti, ponctuation marquée.

ORALITÉ REGISTRES : QUELLES PAROLES ? Rendre la parole

vivante Faire entendre la parole Figurer la parole Encadrer la parole Créer présence

et proximité.

Rendre sensible le cri. Construire la « parlure»

et le paysage mental.

Encadrer la parole.

Relever les différents procédés et expressions ayant trait à l’écriture de l’oralité (travail sur les temps verbaux, la ponctuation, les pronoms, la syntaxe par exemple).

Relever le lexique des sentiments, émotions, sensations, réflexions et construire une synthèse (travail sur le vocabulaire affectif, évaluatif, formes et types de phrases par exemple).

On peut amener les élèves à apprécier les éléments particuliers du registre pathétique.

Relever les figures de style employées le plus souvent (métaphores, comparaisons, anaphores, hyperboles, etc.).

Relever les éléments caractérisant le monde – ce qui est extérieur à la conscience – et notamment les champs lexicaux dominants.

Oralité Lyrique Poétique Tragique

Étape 4 : De la construction symphonique à la représentation graphique SÉANCE 8 – « LA PRIÈRE » (PARTIE 2)

COMPÉTENCES

Reconstruire une intrigue à partir d’éléments textuels éclatés, construire une représentation mentale de la lecture et la rendre lisible par le dessin, se familiariser avec la question du point de vue narratif.

SCÉNARIO PÉDAGOGIQUE

En préambule, les élèves réalisent un storyboard de la partie 2 à partir des éléments relevés dans le texte.

Ils procèdent ensuite à la mise en image de l’histoire à partir d’un séquençage narratif, d’une définition des décors ou images et de la sélection des textes ou bulles.

Sur une carte dessinée sur papier, les élèves placent les personnages et les font se déplacer (à la manière d’un jeu de rôle) pour comprendre les mouvements, les interactions, les rencontres, les séparations, les morts.

Ils réalisent enfin un petit film numérique (à l’aide de Spark Video par exemple) ou une image interactive représentant une scène (à l’aide de Genially par exemple).

ÉLÉMENTS D’ANALYSE

Pour cette séance dont le but est de reconstruire le fil narratif du récit en termes d’espace, de chronologie et de croisement des personnages, la tâche est relativement complexe. Le récit s’accélère, la parole se fait plus prolixe et le lecteur doit sans cesse combler les espaces de silence qui se multiplient. Le storyboard, outil technique de scénarisation, devient un support précieux pour reconstruire l’intrigue et introduire une linéarité dans un processus d’éclatement de la parole. On peut imaginer une séance qui permettrait un découpage du chapitre en épisodes, en les figurant de manière graphique par le jeu ou le numérique.

Dans le document La Lecture littéraire au cycle 4 (Page 149-152)