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« MOTS DÉRÉGLÉS »

Dans le document La Lecture littéraire au cycle 4 (Page 136-139)

COMPÉTENCES

Créer des mots (compétences lexicales) et manipuler les structures syntaxiques (compétences linguistiques).

TYPE DE TÂCHE PREMIÈRE ÉTAPE : TRAVAIL INDIVIDUEL DEUXIÈME ÉTAPE : TRAVAIL COLLECTIF Relevé Relever les expressions énigmatiques

et proposition d’exemples ou de citations pour

« mots de gueule », « paroles sanglantes »,

« paroles piquantes », « mots d’azur », « mot de sable », « mots dorés ».

Relever les mots évoquant les sensations : bruits, couleurs, texture des mots.

Relever les mots inconnus du texte (noms propres et noms communs) et les rechercher dans le dictionnaire.

Rechercher des expressions imagées ayant un rapport avec le langage : « avoir un cheveu sur la langue », « un chat dans la gorge »,

« un mot sur le bout de la langue ».

Créativité Composer un calligramme de « mots dorés » et « mots d’azur ». Colorer le calligramme.

Scénarisation d’un discours entre « mot horrifique » et « mot d’azur » : que se racontent-ils ? (toute autre association est possible).

Inventer des mots-valises, à la manière du Petit Fictionnaire Illustré d’Alain Finkelkraut.

Jeu des cadavres exquis : à partir des produc- tions, relever quelques expressions particu- lièrement étranges et leur donner un sens.

Jouer la scène : un narrateur raconte l’épisode ; les autres élèves jouent les personnages et imaginent leurs réactions.

Interprétation Dissocier les termes ou expressions du texte chargés positivement de ceux qui sont chargés négativement. Proposer d’interpréter : Rabelais dénonce-t-il quelque chose ?

SCÉNARIO PÉDAGOGIQUE

Les élèves, répartis en binômes, doivent réécrire une partie de la scène des paroles gelées en obéissant au principe des « mots déréglés » : un dérèglement, un jeu avec les codes est opéré, qu’il soit d’ordre syn-taxique ou lexical. Les binômes lisent ensuite leur travail devant les élèves de la classe qui doivent identifier le principe structurant ou déstructurant. On peut faire visionner un extrait de la mise en voix des Paroles gelées par Jean Bellorini (disponible en ligne).

bILAN

La lecture, une opération de dégel du langage.

Le texte, en entrée de séquence, peut poser de manière emblématique la question de la lecture. Certains passages, expressions ou référents résistent au sens : ils exigent du lecteur un engagement plus personnel ainsi qu’une reconstruction régulière des interprétations possibles. Ainsi le regard posé par le sujet lecteur va-t-il permettre de « dégeler » l’objet texte. Les mots / signes représentant le réel vont se réchauffer et prendre leur pleine charge sémantique au contact du lecteur qui va les élaborer en système. En ce sens, ce texte peut être considéré comme une allégorie de la lecture dans laquelle l’interrogation sur le monde se situe au cœur de l’interaction lecteur-signe-réel. Cette lecture possible du texte peut guider toute la séquence.

Étape 2 : S’émerveiller avec Marco Polo

La séance aborde le texte de Marco Polo dans une double perspective : il s’agit de montrer comment les mots construisent un univers de beauté, d’harmonie avec des « mots d’azur », des « mots de sinople » mais également que la construction d’une représentation mentale s’élabore au fil du récit, dans l’architecture et l’organisation des phrases. Si l’objectif de la description est de donner à voir au lecteur un élément du monde, le travail sur le palais du Grand Khan est particulièrement adapté. Il permet d’interroger les représentations du monde et le mode de construction de ces représentations. Ainsi la chaîne de mots construit-elle peu à peu une image, qui s’élabore et s’affine au fur et à mesure de la lecture et de l’univers mental ou des références culturelles de chacun.

SÉANCE 4 – METTRE EN IMAGE

COMPÉTENCES

Construire des représentations mentales, inférer les informations, comprendre l’organisation du texte, émettre un jugement esthétique.

SCÉNARIO PÉDAGOGIQUE

Activité 1

Après avoir précisé la date de production du texte ainsi que l’objet de cette description, le palais du Grand Khan, on demande aux élèves de dessiner la formule « c’est un spectacle extraordinaire ».

Pour les lecteurs fragiles : distribution de documents iconographiques en noir et blanc. Il s’agit d’estampes représentant des Palais impériaux chinois. On peut demander aux élèves de les colorier en suivant la pro-position extraite du texte : « c’est un spectacle extraordinaire », et d’ajouter en insert un détail fabuleux.

Cette activité permet d’interroger et de mettre en image un jugement esthétique.

Pour les lecteurs experts : on propose le même exercice sans le document iconographique. Cela permet d’interroger éventuellement la pertinence de leurs références esthétiques ou historiques.

ÉLÉMENTS D’ANALYSE

On propose deux formules, en fonction du bagage culturel de chacun mais également de ses aptitudes à se représenter un monde. Ainsi, pour certains élèves qui manquent de représentations et de référents

Activité 2

On demande ensuite aux élèves de justifier par écrit et pour eux-mêmes leurs choix de couleurs et de dessins : on interroge ainsi leur perception, leur représentation, de la beauté, de l’esthétique pour ensuite la confronter à celle du texte. Ce travail leur permet de prendre du recul par rapport à leur production et d’en interroger le sens, dans une démarche métalinguistique.

SÉANCE 5 – EN LISANT, EN DESSINANT

COMPÉTENCES

Construire des représentations mentales, comprendre la cohérence d’une description.

SCÉNARIO PÉDAGOGIQUE

On distribue le texte aux élèves : par binômes, ils choisissent de travailler la première partie (l’intérieur du palais) ou la deuxième partie (l’extérieur).

Activité 1

L’un des deux élèves lit lentement le texte à l’autre. Sous la dictée, celui qui écoute dessine pas à pas les informations qu’il reçoit. Les élèves peuvent ainsi prendre conscience de l’organisation de la description ainsi que des éléments qui la composent. Le travail est intéressant pour chacun des deux élèves : celui qui dicte peut noter les éléments oubliés par celui qui dessine ; celui qui dessine peut mettre à l’épreuve son écoute et sa lecture. Mais il peut également réorganiser son dessin, modifier ou raturer.

ÉLÉMENTS D’ANALYSE

En ce sens, toute rectification de l’illustration correspond à une relecture, un réajustement du sens, une reconstruction. De ce fait, l’exercice peut rendre lisible l’acte d’interprétation : la lecture, finalement, ques-tionne en permanence l’acte de lecture lui-même, matérialisé par le trait, la gomme, la trace sur la page.

C’est pourquoi, à mi-parcours, les élèves échangent leurs rôles pour pouvoir éprouver alternativement ce que chacune des deux postures engage de réflexion, sur soi, sa compréhension, le texte, le monde derrière le texte. Les binômes peuvent également réfléchir à ce qui a guidé leur main : notations de couleurs, procédés d’exagération, organisation des éléments ?

Activité 2

Mise en commun des réflexions, constats, erreurs, résistances… Présentation des productions. L’intérêt doit être porté sur les invariants : éléments d’ancrage du texte, les données objectives.

Activité 3

À partir des textes, au choix : dessiner les murs des salles ou des chambres ou dessiner la colline et le palais.

Présentation des productions. On porte ici l’intérêt sur les variables : c’est là que le lecteur va inventer le texte, dégeler le signe mais également lui donner une couleur personnelle, en fonction de son imaginaire.

SÉANCE 6 – EN SOLO, PRODUCTION D’UN TExTE

COMPÉTENCE

Écrire un texte descriptif.

SCÉNARIO PÉDAGOGIQUE

Travail d’écriture individuel : « c’est un spectacle extraordinaire ». On attend un texte descriptif présentant un monde merveilleux.

Étape 3 : Déchiffrer et mettre en discours le Codex Seraphinianus

Les images fantasques du Codex Seraphinianus créé par Luigi Serafini offrent un support pour lancer l’écriture à travers l’imaginaire. Étonnantes, déconcertantes, elles mettent le lecteur face à une énigme de sens. Elles permettent ainsi de questionner l’image tout en offrant un espace d’interprétations multiples. Leur pouvoir d’interrogation et d’évocation ouvre à la mise en discours par une écriture plurielle et une interprétation souple.

SÉANCE 7 – DÉCOUVERTE DU CODEX

COMPÉTENCES

Formuler un ressenti autour d’une image et le justifier.

SCÉNARIO PÉDAGOGIQUE

On présente aux élèves une première image issue du Codex. Ils construisent un nuage de mots au tableau à partir de la proposition suivante : « Que ressentez-vous ? » À tour de rôle, ceux qui le souhaitent viennent inscrire au tableau une émotion, un sentiment. L’intérêt de ce travail qui sollicite les élèves est de montrer la pluralité et la richesse des perceptions de lecteur. Les élèves qui le désirent expliquent brièvement les raisons de leur ressenti. Ils sont alors amenés à un retour sur l’image et ce qu’elle représente. On peut ainsi les conduire à réaliser que l’individu engage une partie de lui-même dans l’acte d’interprétation.

SÉANCE 8 – DÉCODAGE DU CODEX

COMPÉTENCES

Engager une interprétation personnelle à partir d’éléments iconographiques, comprendre le lien texte-image en créant une légende, apprendre à distinguer les différents types de discours descriptif, narratif, explicatif en en produisant soi-même et en mettant à l’épreuve leurs codes par leur production en contexte.

Dans le document La Lecture littéraire au cycle 4 (Page 136-139)