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Structure du Coran

Dans le document Les révélations coraniques, Benrochd (Page 27-45)

La compréhension de la structure du texte coranique nécessite la connaissance de deux principes essentiels :

Le premier est le principe de la Révélation selon lequel le Coran est une ‘descente’ d’un message d’un niveau transcendantal, supérieur (céleste) vers des niveaux plus bas, jusqu'à celui de la manifestation la plus grossière, la plus opaque, ce que nous appelons l’Univers.

Le deuxième est le principe de l’évolution concentrique qui régit les formes de manifestation de cette révélation, en particulier lorsqu’elle arrive à notre niveau, à notre conscience habituelle.

Nous verrons que, selon ce principe, le Coran est un texte centré, polarisé et animé d’un dynamisme spécifique.

Ce que nous entendons par centrage d’un ensemble textuel, la possibilité de le considérer comme un ‘corps’ global ayant un centre (une âme) auquel renvoie toutes les composantes de ce corps. Cette notion peut être symbolisée par un cercle (le corps), tous ses rayons convergent vers son centre.

C’est sur cette structure particulière, concentrique, que nous voulons attirer l’attention ici, en nous basant notamment sur la Basmala, la Fatiha et la

Baqara. La Basmala

Nous commençons donc par cette formule rituelle ‘Bismi Allah Rahman Rahim’. Considérons d’abord le premier terme, le vocable ‘Bismi’. Il condense, à lui seul, toute la structure du texte coranique de la façon suivante :

La première lettre de ‘bismi’ est à la fois un Alif et un Baa8. Le Alif, qui représente ici la Révélation (la descente), peut être considéré comme deux points, reliés par un trait AB (axe AB) (voir figure 1).

Le point supérieur A symbolise le ‘Ghayb’ (la Transcendance) alors que le point inférieur B, projection du point A dans le monde de la manifestation, c’est le ‘Sirr’ le mystère de la divinité dans la Création, ‘l’Immanence’. Le point B est considéré, au niveau de la manifestation comme le Pôle, le point de centrage, l’axe autour duquel gravite l’ensemble de l’Univers.

8 La première lettre du Coran s’écrit traditionnellement comme un Alif (un trait vertical avec un point en dessous) et se prononce ‘Bi’ (Bismi Allah….)

La troisième lettre de ‘Bismi’ est un Mim9 (م ), lequel est considéré comme étant le cercle figurant le Principe de globalité. L’interaction entre le Baa et le Mim symbolise le principe de la globalité centré au point Baa. Tout ce qui existe est relié et centré au point Baa.

La deuxième lettre de ‘Bismi’ est Sin. Elle figure la ‘liaison’ entre le trait (ou le point) et le cercle. La lettre Sin est composée elle-même de trois lettres (S Y N). Elle révèle un autre cercle repéré généralement par la lettre Nun. Ce qui fait que nous obtenons la figure suivante :

9 La lettre Min est formée graphiquement d’un cercle avec une ‘queue’

م

A Axe du Alif (La Révélation) Cercle du Mim B Vecteur correspondant à la lettre Sin (laquelle contient le Cercle Nûn) Lettre Baa (Centre) Mim (Cercle du Cœur) Nûn (Cercle du Corps) Sirr (Mystère) Substance Manifestation Figure 1 Figure 2

Le cercle du Nun, compris dans le ‘Sin’, n’apparaît pas dans le graphique de la figure 1, mais apparaît dans le graphique de la figure 2. La projection du graphique de la figure 1 donne le schéma de la figure 2 ci-dessus.

La Révélation ‘descend’ verticalement, et cela est symbolisé par la lettre Alif (l’Axe AB). Puis elle se concrétise sous cette ‘forme’ spécifique qu’est le texte coranique. Elle se structure alors selon des cercles concentriques, représentés par les lettres Mim et Nûn10.

Ce phénomène est exprimé, dans la Basmala, par les lettres A/B, Sin, Mim, puis développé, par les interactions entre les lettres, sous formes de mots et de phrases.

C’est ainsi qu’il est possible de voir comment ce phénomène s’exprime avec le passage des lettres aux mots : du Alif/Baa, nous passons au nom

Allah ; du Nûn, nous passons au nom Rahman et du Mim au nom Rahim.

A partir du terme ‘Bismi’ nous arrivons à la forme complète ainsi :

« (Bismi) Allah Rahman Rahim » A/B (Axe de la Révélation) → Allah Mim (Cœur de la Révélation) → Rahim Nûn (Corps de la Révélation) → Rahman

BiSMi = A/B + S + M

= A/B + (S + Y + N) + M ↓ ↓ ↓ ALLAH RAHMAN RAHIM

C’est ainsi que les deux principes qui sont à la base de la structure du Coran, celui de la Révélation et celui de l’évolution concentrique sont présents au niveau des lettres, des termes et également au niveau des textes.

La Fatiha

Avec la Fatiha, le premier texte coranique, nous retrouvons les mêmes notions, la Révélation verticale et l’amplification concentrique horizontale. Ces notions sont ainsi confirmées et développées pour aboutir à un ensemble qui s’amplifie tout en conservant la même structure.

1. Au nom d’Allah Rahman Rahim

2. Louange à Dieu, Seigneur des univers (ou Propriétaire des univers). 3. Rahman (le Miséricordieux), Rahiim (le Clément ; le très Miséricordieux). 4. Le Roi du ‘Jour Religieux’ (yaoum dine)

5. C’est Toi que nous adorons, et à Toi nous demandons de l’aide. 6. Guide-nous dans le droit Chemin,

7. le chemin de ceux que Tu as comblés de Tes bienfaits,

non de ceux qui ont encouru colère, ni de ceux qui s’égarent .11

En plus des noms Rahman et Rahim, qui figurent dans la Basmala, la Fatiha introduit d’autres notions telles que ‘Alamine’ (les univers), ‘yaoum dine’ (l’au-delà) etc.

Cette sourate reprend à son compte l’interaction entre le Mim et le Nûn, ses versets étant rythmés par ces deux lettres. Elle reprend également la notion

11 Traduction par l’auteur

A B 5 sI (Allah Dieu) (Sirr) (Homme) Cercle du Mim RAHIM Cercle du Nûn RAHMAN

de ‘la Rahma’ (la miséricorde) qui englobe tout, et met en œuvre des nouvelles notions comme celles de ‘alamine’ (les univers), de ‘Nass’ (les gens), de ‘Sirate’ (la voie) et de Sadre (la poitrine).

Nous retrouvons ici le Centre immuable (exprimé par le Alif pour les lettres ou par Allah pour les noms), projection de la Révélation transcendantale au niveau de la manifestation. Puis la sphère du ‘cœur’ (Mim/ Rahim ) et la sphère du ‘corps’ ( Nun / Rahma), les gens sont ainsi enveloppés par les univers, le tout enveloppé par la Rahma, la miséricorde divine

Cette Structure dynamique intervient aussi bien au niveau des courtes que des longues sourates. Elle est présente dans les lettres, dans les mots, les versets et, d’une façon généralement, dans l’ensemble du texte coranique. C’est cette présence de la même structure que nous appelons l’effet ADN du Coran.

La Baqara

Avec ‘la Baqara’, la deuxième sourate, nous avons affaire à un autre genre de narration. C’est le chapitre le plus long du Coran et qui traite plusieurs sujets. Que peut bien être sa structure ? Quelle logique, quelle méthodologie suit-elle ?

Malgré la diversité des sujets et l’apparent désordre avec lequel ils sont traités, certains repères nous permettent de retrouver, là aussi, cette structure concentrique propre au Coran.

RAHMA Les univers (alamine) Les gens L’humanité (nass) Mim (Rahim) Nûn (Rahman) A (Allah)

Parmi ces repères, il est possible de mentionner le titre ‘Baqara’ que porte cette sourate, ses premiers et ses derniers versets ; sans oublier le passage remarque dit ‘le verset du Koursi’.

Le titre de la Baqara

Considérons d’abord le titre de cette sourate, c'est-à-dire le terme ‘Baqara’ (ةرقب ) :

Il commence par la lettre Baa ( ب ) c’est-à-dire par ‘le point’, celui du Baa, et se termine par le Taa (

ة

) lettre qui, écrite à la fin d’un terme, prend une forme circulaire. Nous retrouvons déjà là la structure circulaire : le centrage et la globalité (le cercle avec un point au centre).

Ce terme est composé de trois consonnes Baa, Qaa et Raa (BaQaRa). La première lettre, Baa, renvoie à la Basmala. La lettre Baa est la première lettre de la Basmala, du Coran et de chacune de ses sourates, elle représente ici ‘le point’. Puis il y a le Qaf . Sa forme graphique est une spirale (

ق

), soit un ensemble de cercles.

Le principe de globalité est confirmé ici par la présence du Qaf (

) dont la forme est circulaire et qui renvoie au ‘Qoran’ (Coran), soit l’ensemble des textes du Livre.

La troisième lettre, Raa, initiale du terme Rouh (Esprit), a la forme d’un arc de cercle (

). Cette lettre peut être considérée comme une onde qui joue un rôle d’intermédiaire entre le point central (Baa) et le cercle. Cette lettre, initiale de Rouh et de par sa forme graphique, suggère la propagation, l’expansion à partir du centre (de l’Unité) vers la multiplicité. La subtilité du choix de ce titre ‘baqara’, au delà du thème auquel il se rapporte, provient de sa capacité de condenser la Révélation, en tant que message transcendantal centré ( sur l’Unité) et se propageant

ة

ب

ق

ر

horizontalement d’une façon spirale, sous l’effet de l’Esprit universel (Rouh), pour englober toute la Création…

Le début de la sourate Baqara

Si nous passons à présent au premier verset de cette sourate, nous trouvons évidement la Basmala, formule dont nous connaissons déjà la structure. Nous rencontrons ensuite le verset suivant :

«Alif, Lam, Mim, dhalika al Kitab… » (A L M, ce Livre point de doute en Lui)

Abordons le trio A L M avec le même genre d’approche, vue

précédemment, ‘la structure concentrique’. Le Alif dont la forme est un trait (

ا

) est représentatif du ‘trait’ mais également du ‘point’ ; alors que le Mim ( م ) tient le rôle du cercle. ‘A L M’ peut ainsi symboliser le passage du ‘trait’ au ‘cercle’ ou du ‘point’ (central) au ‘cercle’. Et ce à travers le Lam, lettre qui joue ici le rôle d’intermédiaire entre le centre À (Unité) et la périphérie M (la multiplicité).

Pour mieux cerner cette question nous allons jeter un coup d’œil au début de la troisième sourate (Al Imrane) avec comme objectif de faire une

comparaison entre les débuts des deux sourates. Nous trouvons qu’elles commencent ainsi :

La deuxième sourate, la ‘Baqara’ commence par : «A L M , ce Livre point de doute en Lui »

باتكلا كلد ملا

La troisième sourate, ‘Al-Imran’ commence ainsi : «A L M, Allah (…) le Vivant, le Responsable (…) Il t’as révélé le Livre …»

.. مويقلا يحلا وه لاا هلا لا الله ملا

كيلع لزن

باتكلا

.

A : Centre L : Rayon M : Cercle

Nous constatons que les deux sourates commencent par les trois lettres ALM. Nous remarquons ensuite la présence du terme ‘Kitab’ (Livre), directement après les trois lettres dans le premier cas alors que dans le deuxième cas, après une série de nom divins (Allah, le Vivant, le Responsable….) :

Premier cas (Sourate II) : « A L M ……… Livre » Deuxième cas (Sourate III) : « A L M - Allah - noms divins - Livre » En mettant en parallèle les éléments en communs (ALM et Livre) cela nous permet d’établir une correspondance entre la lettre Lam et l’ensemble des noms divins de la façon suivante :

A L M ↓ ↓ ↓ Allah – les noms divins – Le livre Le Alif → Allah (symbole : le point central)

Le Mim → Kitab (le Livre, le cercle, la globalité)

Alors que le Lam condense ici l’ensemble des attributs divins.

A L M : émanation de l’Origine (Alif, Allah, point central) à l’ensemble de la Création (Mim, cercle, Livre) par l’intermédiaire des attributs divins (Lam).

Nous aurons l’occasion de revenir sur d’autres composantes de la sourate Baqara au chapitre qui lui sera consacré.

A (centre Nom Allah)

L (attributs divins) M (cercle/ Livre / globalité)

Le Soufisme

Le Soufisme est une Tradition spirituelle qui s’est développée dans le cadre de la civilisation islamique. Nous entendons par Tradition ‘la Transmission’ dans son acceptation la plus ‘universelle’, laquelle comprend trois aspects : une Transmission verticale qui nous relie à notre Transcendance, une Transmission horizontale qui nous relie à la chaîne initiatique des maîtres et une transmission globale qui nous relie à la Création entière de sorte que nous puissions être conscients du secret divin dans chaque créature.

Ces Valeurs et ces Principes ne peuvent se concrétiser de façon vivante que lorsqu’ils sont portés par des personnages qui deviennent par cela même des modèles pour l’Humanité.

Le soufisme est, de nos jours, l’objet d’un intérêt grandissant aussi bien dans les milieux musulmans que dans les pays occidentaux. Cependant, cette discipline spirituelle, née et épanouie au sein de l’Islam, reste bien mystérieuse malgré les innombrables études qui lui ont été consacrées. Présenter le soufisme peut sembler donc une tâche plutôt redoutable, d’autant plus que certains soufis comparent leur discipline à une sorte d’océan sans rivage. D’autres affirment qu’il existe autant de voies que de soufis!

Il est cependant possible de parler de quelques approches en la matière. Celle due à René Guénon est intéressante en ce sens qu’elle est, bien que basée sur des notions connues du public occidental, a l’avantage d’être tout à fait acceptable par la mentalité musulmane. Ces notions sont l’ésotérisme et l’initiation.

Esotérisme

En effet, dans l’Islam on peut distinguer un aspect extérieur, ou apparent de la religion (l’exotérisme) et une partie plus subtile qu’il serait tout à fait opportun de désigner par le terme ‘ésotérisme’.

La partie exotérique est connue sous le nom de ‘Charia’, c’est-à-dire la loi religieuse, laquelle est à la portée des communs des croyants. La partie ésotérique est désignée par le terme ‘Haqiqa’ (Vérité), laquelle n’est accessible qu’aux croyants ayant des aspirations spirituelles.

On peut même avancer que c’est dans l’Islam que l’on trouve la forme la plus évidente et la plus complète de cette présence ‘ésotérisme - exotérisme’ dans la même discipline. En effet, dans la civilisation chinoise, à titre d’exemple, on rencontre dans ce domaine deux disciplines distinctes : le Confucianisme (la loi, l’exotérisme) et le Taoïsme (l’ésotérisme).

Pour illustrer cette notion ‘ésotérisme - exotérisme’ l’on peut citer divers exemples du Livre saint et de la tradition prophétique, à commencer par les noms de Dieu

(Dahir, Batine) qui suggèrent un ‘aspect extérieur’ et une ‘essence intérieure’ dans l’approche de la connaissance divine.

Concernant le Coran, citons le hadih qui nous apprend que le livre saint possède un ‘dahir’ (une partie extérieure) et sept ‘batins’ (sept niveaux intérieurs).

Eu fait, chaque obligation islamique comporte une partie extérieure (charia) et des niveaux intérieurs (haqiqa) :

Dans le témoignage « La-illaha ila Allah, Mohamed rasoulou Allah » représente la charia. Ach-hadou (je témoigne) représente la haqiqa. Dans ‘Ach-hadou’ il y a le terme de ‘mouchahada’ (la vision du coeur), soit une approche purement ésotérique.

Dans la salate, le rituel extérieur représente la charia. Mais la notion de ‘salate’ suppose également la ‘séla’, la liaison intérieure que doit établir le pratiquant avec la Présence divine.

Il est possible de trouver le côté ésotérique dans les autres obligations islamiques. Toute la doctrine du soufisme peut être ramenée à cette notion ‘charia- haqiqa’ ‘dahir- batine’, notion dont l’expression renouvelée prend diverses appellations: «Le Kichr (l’écorce) et loub (le noyau) », le « Hass (le monde des sens) et le

maâna (l’essence, la substance) », etc.

Dans cette vision/perception du soufi, toute chose dans l’univers devient une ‘aya’, un signe, un rappel qui renvoie au ‘maâna’ (le sens). Cela va de la mer (l’aspect extérieur: les vagues, l’essence : l’eau) à l’arbre (l’arbre : charia, les fruits : haqiqa)

Initiation

Mais cette vision peut devenir dualiste (opposant charia et haqiqa) ; elle peut dégénérer en une attitude contemplative passive, abstraite ou philosophique. Le soufisme ne tombe cependant ni dans la dualité ni dans la passivité stérile, car il est en fait une discipline ésotérique et initiatique. C’est l’initiation qui donne à cette discipline la dimension ‘engagement actif’ en plus de la ‘contemplation passive’. René Guénon reprend à ce propos l’exemple du cercle et de son centre (le cercle :

charia, centre : haqiqa) le cercle représente la diversité alors que la haqiqa (le

centre) est unique. Un rayon permet de joindre un point du cercle au centre. Le rayon symbolise la tarîqa (la voie). Cette dimension ‘tarîqa’ complète la doctrine du soufisme, laquelle est alors ‘charia-tarîqa-haqiqa’.

Et c’est ainsi que cette discipline, liant ‘charia-haqiqa’ permet de dépasser l’apparente dualité ‘exotérisme /ésotérisme’ et, préconisant l’engagement actif, évite à l’adepte la stagnation contemplative pure.

En fait, l’initiation spirituelle comporte plusieurs niveaux, des plus apparents au plus occultes. Il est cependant possible de distinguer à ce propos, trois niveaux : celui du débutant (ou de l’aspirant), et dont l’initiation se limite à la ‘bayâa’, l’allégeance spirituelle, laquelle a été établie par le Prophète et se perpétue par les maîtres soufis. Cette ‘bayâa, dont la forme la plus simple consiste en une poignée

de main entre l’aspirant et son initiateur, a cependant une signification profonde. L’aspirant doit être conscient qu’il s’agit d’un pacte avec Dieu. Le maître et les adeptes présents lors de l’initiation ne sont en fait que des témoins de ce pacte. Grâce à cet engagement purement moral, l’adepte se retrouve en liaison avec la chaîne des initiés, il bénéficie alors d’un ‘capital’ spirituel accumulé depuis plusieurs siècles.

Le deuxième niveau d’initiation, plus subtile a trait au ‘fath’ (l’ouverture de l’œil intérieur). Les modalités de l’initiation au premier comme au deuxième niveau se trouvent essentiellement dans la sourate ‘Fath' (N° 49). Il y est stipulé notamment : « Ceux qui te prêtent serment, le prête en réalité à Dieu. La main de Dieu est au-dessus de leurs mains. Quiconque se rétracte ne se rétracte qu’à son détriment. (Alors) que celui qui assume le pacte qu’il a fait avec Dieu sera largement récompensé… » (V. 10)

Quant au troisième niveau il concerne l’intronisation au ‘diwan’ (le centre spirituel de la communauté musulmane). Là on va retrouver les deux pôles, les quatre ‘awtad’, les 12 ‘nouqabaa,’etc.

Paroles de soufis :

Comment les soufis présentent-ils leur discipline? Citons à ce propos quelques exemples significations, lesquels seront commentés à la fin du paragraphe :

Le Soufisme c’est acquérir toute qualité raffinée et éviter tout défaut dégradant. Jounayd Accoutumer (tadrib) l’ego à la soumission (à Dieu) et le ramener aux lois divines.

Abou Hassan Chadili

C’est la science de la purification des cœurs. Sa finalité est d’orienter ces cœurs de telle sorte qu’ils se consacrent à Dieu et uniquement à Dieu.

Ahmed Zarouk Le Soufisme est une science dont l’objet est, d’une part, la connaissance de la conscience et de ses états raffinés; d’autre part l’acquisition de la rectitude des comportements et la gestion de l’activité, aussi bien extérieure qu’intérieure; le but étant d’atteindre le bonheur éternel.

Zakaria Anssari Le soufisme c’est la science des modalités de l’acheminement vers la présence du Roi des rois; c’est également la purification de la conscience de ses vices (rada’il) et son embellissement par toutes les vertus (fada’il). Il est science au début, travail au milieu et don à la fin12.

Ben Ajiba (dans ‘miâraj tahkik’)

Tassaouf ‘khoulouk’ (qualité, vertu). Plus tu es vertueux plus tu es soufi 13 Abou Bakr al Kanan (m 233h.)

Le Soufisme n’est ni une forme (rasme), ni une science livresque. Si c’était le cas, on pourrait l’acquérir grâce à l’effort et à l’apprentissage. Le Soufisme c’est se réaliser par les qualités divines (akhlaq). Le Soufisme permet à l’homme d’être libre, généreux, et naturel.14

Abou Hassan Nouri Le soufi c’est celui dont le cœur, purifié par Dieu, est rempli de lumière. Il est également celui qui a atteint la véritable source du plaisir, et ceci grâce au dhikr.

Abou Said Al Kharaz (m 268h)

Par Dieu tu meures pour toi et tu vis pour Lui

Jounayd Al Baghdadi (m. 797)

Tassaouf : pureté (safaa) et ‘percevance’ (contemplation) (mouchahada).

Abou Bakr Al Kanani (m.322h)

Tassaouf : abandonner l’ego et se soumettre (à Dieu) ; échapper à la nature humaine et être entièrement en état de contemplation divine 15

Jaafar Al Khaldi (m.348h)

Je me suis astreint à l’adoration de Dieu pendant une dizaine d’années. Au cours de mes retraites, j’ai fait tant de découvertes qu’il m’est impossible de les dénombrer. Mais ce que je peux dire avec certitude, est que les soufis sont les gens engagés dans la voie de Dieu par excellence. Leurs comportements sont les meilleurs, leur voie est la plus juste, leurs qualités sont les plus raffinées. Même si les penseurs, les sages et les savants coopèrent, tous ensemble, pour trouver des qualités et des comportements meilleurs, ils ne sauraient y arriver. Toute leur activité et même leur passivité sont inspirées de la lumière du lustre prophétique, la seule lumière qui éclaire cette terre.

Ghazali

Le soufi est celui qui le jour n’a pas besoin de soleil et la nuit n’a pas besoin de

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