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Le prophète Jésus Sourate Al Imran

Dans le document Les révélations coraniques, Benrochd (Page 157-173)

Jésus (Saydouna Ayssa) est cité dans nombre de chapitres coraniques, dans plusieurs versets, mais les indications les plus consistances à son sujet se trouvent dans deux sourates : ‘Al Imran’ (3) et ‘Mariam’ (19)67.

L’Evangile selon le Coran

Selon le saint Coran, jésus était un grand prophète. Sa naissance, sa vie, son enseignement, et même sa mort étaient marqués par des miracles, ce qui explique la dérive de la divinisation de sa personne par nombre de chrétiens. En regroupant les indications coraniques, il est possible de reconstituer un véritable Evangile qui couvre la biographie de Jésus et son enseignement. On y trouve d’abord le contexte historique et culturel de Jésus (ancien Testament) ainsi que ses origines bibliques. On y trouve également le contexte familial. Le Coran parle de la famille de Imran, citant les personnages de Zaccaria, Yahya, Mariam, Haroun (le frère de Mariam) en plus de Jésus.

La narration du Coran va de la naissance miraculeuse de Jésus jusqu’à sa disparition tout aussi miraculeuse, en passant par sa vie, ses prêches et son enseignement.

Le livre sacré évoque également les disciples de Jésus (hawaryoun), ses détracteurs et l’évolution de sa religion après sa disparition.

Nous allons essayer de reconstituer cet ‘Evangile selon le Coran’ en commençant par le contexte historique, le contexte traditionnel et le milieu familial (la famille d’Amran), en nous intéressant d’abord à la sourate (3) qui a comme titre justement ‘Al Imran’ (la famille d’Amran)68.

67 Jésus est mentionné dans les sourates suivantes : Sourate (2) Baqara V. 86, 202 ; S (3) Al Imran V (32 – 62), 83 ;

S (4) Nissa V (155 – 157), 163, (170 – 172) ; S (5) Mai’da V. 14, 16, 45, 46, (71 – 78), (81 – 85), (109 – 120) ; S.(6) An’am V. 5, 85 ; S (9) Taouba V.30, 31 ; S (19) Mariam V. (1 – 36) ; S (21) Anbia V (87 90) ; S (42) Choura V. 13, S 61 Saf V. 6

68 En suivant les indications du Coran nous pouvons distinguer trois repères principaux : La notion de cycle naturel, le Principe de féminité et le problème de vieillissement de la tradition.

Sourate Al Imran

«A L M ; Dieu point de divinité à part Lui, le Vivant, le Responsable (Qayoum)

«Il a fait descendre sur toi le Livre, avec vérité…

«Et il a fait descendre la Tora et l’Evangile, auparavant, en tant que guidance pour les gens. Et Il a fait descendre le Fourqane… (S. III, V. 1 - 4)

Notons d’abord la correspondance entre cette sourate et la précédente (baqara). Ceux sont les premières sourates de la vulgate, elles sont parmi les plus longues, elles passent en revue pratiquement les mêmes sujets et elles commencent toutes les deux par les mêmes lettres isolées ALM.

Pour ce qui des différences remarquables, dans la Sourate II, nous avons trouvé des thèmes en rapport avec l’ancien testament, alors que dans la Sourate III nous allons trouver un thème principal en rapport avec l’Evangile.

La sourate II commence donc par «A L M, ce Livre point de doute en lui ». La sourate III reprend ces deux notions, exprimées par (ALM) et le ‘Livre’, et entame des développements à leurs sujets.

Aux trois lettres isolées ALM elle ajoute, elle associe peut-on dire, la formule rituelle de l’Unité et trois noms divins, de sorte que la lettre A (de ALM) fait face au nom Allah, que la lettre L fait face à la formule rituelle « La illaha illa ho » et que la dernière lettre M du trio (ALM) fait face au nom divin Qayoum.

Concernant la deuxième notion, la sourate II se limite à citer le vocable ‘Livre’, qui désignerait alors la Révélation d’une façon générale, la sourate III, le reprend et en donne quelques variantes, citant ainsi la Tora, l’Evangile et le Fourqane.

Cette notion va être reprise encore une fois dans le verset 7 :

«C’est lui qui a fait descendre sur toi le Livre (de Lui), des versets bien scellés, ceux-ci sont la mère du Livre et d’autres ou il y a des ressemblances… »

Bien d’autres sujets, que nous avons eu l’occasion de voir dans la Sourate II, sont repris, développés ou simplement mentionnés dans cette Sourate III, mais nous allons nous intéresser ici surtout au passage qui concerne le prophète Jésus (Saydouna Ayssa).

Contexte naturel et traditionnel

«Nous avons élu Adam et Noé et la famille d’Abraham et la famille de Imran… » (S. 3, V 32)

Le Coran positionne Jésus, en premier lieu, dans son contexte naturel traditionnel, à la quatrième phase d’un cycle naturel contenant les quatre phases : celle de la ‘terre’ (représentée dans le verset 32 par le prophète Adam), celle de ‘l’eau’ (représentée par le prophète Noé), celle du ‘feu’ (la famille d’Abraham) et celle de l’air (la famille de Imran, la famille de Jésus). Il s’agit donc de la fin d’un cycle naturel, fin marquée par l’air. Comme chaque tradition engendre une civilisation et la marque dans ses différentes étapes, et comme la tradition biblique a engendré la civilisation judéo-chrétienne (la civilisation dite occidentale) la phase de la tradition à l’époque de Jésus est à l’origine des prouesses qui vont se concrétiser à notre époque par l’aviation, les satellites, la transmission sans files, etc.… C’est ainsi que le symbolisme de l’air est fortement présent dans le récit coranique consacré à Jésus : Il est présent dans sa conception qui provient non pas d’un contact charnel mais du souffle spirituel, par l’utilisation du pouvoir de l’air (le souffle) pour guérir les malades et pour insuffler la vie dans les morts. Cela parait aussi dans le fait que Jésus, d’après le Coran, n’a pas été enterré dans la terre, mais soulevé dans les airs pour rejoindre directement le monde céleste. Cela est illustré également dans cet épisode où les disciples de Jésus lui demande de faire descendre une table du ciel :

«Quand les apôtres dirent : ‘O Jésus fils de Marie, se peut-il que ton Seigneur nous fasse descendre une table du ciel ? Lui de dire : ‘Craignez Dieu si vous êtes croyants (S 5, V 112)

«Ils dirent : ‘Nous voulons en manger, et que nos cœurs se tranquillisent, et que nous sachions qu’en effet tu nous as dit vrai, et que nous en soyons témoins. (S 5, V 113)

«Jésus fils de Marie dit alors : Seigneur faits descendre sur nous une table du ciel qui soit une fête pour nous – pour le premier d’entre nous comme pour le dernier, ainsi qu’un signe de Toi... (S 5, V 114) «Dieu dit : ‘je la ferai descendre sur vous. Apres quoi, quiconque d’entre vous vient à mécroire, je le châtierai d’un châtiment dont je ne châtierai personne de par les mondes (S 5, V 115)

Nous sommes donc, avec Jésus, dans une période charnière, à la fin d’un cycle qui clôture une tradition et annonce une nouvelle. Ce prophète

confirme le message de la Torah et annonce l’arrivée d’un prochain prophète comme cela est explicitement indiqué dans ce passage coranique :

«Et quand Jésus fils de Marie dit : ‘O fils d’Israël, je suis un messager de Dieu, confirmant ce qui est entre mes mains de la Torah et annonçant un messager à venir après moi, dont le nom est Ahmed» (S. 62, V 6)69

La tradition biblique a passé par plusieurs étapes : naissance avec Abraham, structuration avec Isaac, Jacob et ses 12 fils, puis passage par un tunnel d’occultation (elle se retrouve en exile, en terre étrangère, en Egypte), puis elle réapparaît avec une nouvelle robe avec Moïse, elle atteint son apogée avec David et Salomon et arrive à sa fin avec Jésus.

Contexte familial

«Quand la femme d’Amram (imraa imran) dit : ‘mon Seigneur je t’ai voué en toute exclusivité ce qui est dans mon ventre. Accepte ça de moi, c’est Toi qui voit et qui sait.

«Et quand en eut accouché elle dit : ‘mon Seigneur j’ai accouché (je l’ai déposé) une fille (ontha) - Dieu sait ce qu’elle a ‘déposé’, le masculin n’est pas comme le féminin – et je l’ai nommé Marie… «Le Seigneur l’a bien accueillit et la fit croître de la plus belle croissance… (S III, V 35 - 37)

La famille d’Imran constitue le milieu familial de Jésus. De ses membres le Coran cite Marie, sa mère, son oncle Zaccaria, le frère Aron et Yahya (Jean) le fils de Zaccaria.

Dans les passages coraniques ci-dessus, l’accent est mis sur ‘le principe féminin’. Cela commence par le terme ‘femme’ (la femme d’Imran) puis le terme ‘ventre’ en relation avec la maternité (je t’envois ce qui est dans mon ventre), puis la conception de l’enfant (inni wadatouha ountha), puis le terme ‘ountha’ (féminin) répété deux fois (une fois seul et une fois en rapport avec le masculin) (layssa dakara ka al ountha) et ce passage s’achève par la naissance d’une fille et qui s’appelle Mariam, vocable qui renvoie à la mère, à la matrice.

69 Voir l’Evangile de St Jean (XIV 16) : ‘Je prierai le Père et il vous donnera un autre Directeur’ ; et Jean XVI 13 : ‘Quand le Directeur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous dirigera… car il ne parle pas de lui-même’. Ibn Ishaq cite le passage de Jean XIV 16 pour dire que ‘Biriklutus’, en langue des Roum signifie Mohamed.

A partir de cette féminité naturelle nous allons remonter à la notion de ‘féminité spirituelle’. Il s’agit de la notion de ‘matrice’ en tant que réceptacle d’interactions de principes supérieurs avant leur manifestation aux niveaux cosmique et humain.

Principe de féminité et notion de matrice spirituelle

Autre le principe féminin et l’interaction entre les deux principes masculin / féminin, le texte met en œuvre l’interaction entre le haut et le bas, entre le ciel et la terre, c’est-à-dire entre le domaine spirituel et celui de la matière. C’est ainsi que la femme d’Amram dit «Seigneur je t’ai voué ce qui est dans mon ventre». Le ventre de cette femme, et ce qui est dedans (Marie), est en ‘bas’, au niveau terrestre, mais en disant ce qu’elle a dit c’est comme si elle envoyait ce qu’elle a dans le ventre vers le ‘haut’, vers le ciel, à Dieu. Et quand elle accouche d’une fille, elle dit ‘wada’touha’, littéralement ‘je l’ai déposée’. Sa demande à Dieu d’agréer ce qu’elle a dans le ventre constitue une tendance d’ascension (de bas vers le haut), sa parole ‘je l’ai déposée’ se situe dans la tendance d’abaissement.

La suite du verset va confirmer ce dynamisme de l’interaction entre le ‘haut’ et le ‘bas’. Le texte dit à propos du nouveau né (Marie) «le Seigneur l’a bien accueillit », c’est là un mouvement vers le Haut, de sorte que le bébé Marie se retrouve au niveau céleste, chez Dieu. Et le texte ajoute tout de suite après : « … et l’a fait croître de la belle croissance ». En arabe c’est ‘anbataha’ (l’a fait pousser) terme proche de ‘nabat’ qui concerne les plantes (Dieu a fait pousser Marie comme une plante). Dans la même phrase il y a le mouvement ascendant (Marie se retrouve chez Dieu, au ciel) et le mouvement descendant, Marie se retrouve dans la terre, au niveau végétal, telle une graine qui va pousser comme une plante.

Et c’est ainsi que nous allons passer de la ‘matrice’ naturelle (le ventre de la femme, la terre nourricière) à la notion de matriciel spirituelle, ou de la féminité terrestre à la féminité céleste.

Marie

«Le Seigneur l’a bien accueillit et la fit croître de la plus belle croissance. Il l’a confia à Zaccaria. Chaque fois que Zaccaria entrait près d’elle dans le ‘mihrab’ (le sanctuaire) il trouvait auprès d’elle une subsistance. Il dit : ‘Marie comment as-tu eu cela ? Elle répondit : ‘De la part de Dieu, Dieu fait attribution à qui Il veut sans compter » (S III, V37).

Marie est une ‘matrice’ terrestre, c’est une femme, mais elle est également une ‘matrice céleste’ puisqu’elle est agréée par Dieu. En tant que matrice terrestre elle va enfanter un enfant (Jésus), en tant que matrice spirituelle elle va être le réceptacle de l’esprit divin, elle va en quelque sorte enfanter ‘l’esprit’. (Jésus est esprit de Dieu selon l’expression coranique)

Etant une incarnation sur terre d’un principe supérieur (le principe spirituel de la féminité), Marie va avoir une attitude en conformité avec le principe qu’elle incarne : Au lieu de s’occuper pour subvenir à ses besoins, elle va rester en retraite dans le ‘mihrab’. Le terme ‘mihrab’ (traduit généralement par sanctuaire ou temple), désigne une enceinte, un lieu exiguë, réservé à la retraite et à la prière. Le ‘mihrab’ est donc une sorte de matrice, et en tant que telle, il va se former, à l’intérieur d’elle, une concentration spirituelle qui va se transformer en concentration énergétique qui, à son tour, va se condenser sous forme de ‘rizk’, de subsistance70.

Zaccaria

«C’est alors que Zaccaria en appela à son Seigneur : ‘O mon Seigneur donne-moi de ta part une excellente descendance, Tu es Celui qui entend la prière’.

«Les anges l’appelèrent alors qu’il était debout en prière dans le ‘mihrab’ : ‘Dieu t’annonce (la naissance) de Jean, confirmant une parole de Dieu, un seigneur, un chaste et prophète parmi les saints » (V. 38, 39)

Zaccaria était l’oncle de Marie. Il voulait avoir un enfant pour l’hériter mais ce n’est pas possible : c’est un vieillard, sa femme est vieille et stérile. Bien qu’étant âgé, expérimenté et grand rabbin, Zaccaria va recevoir une leçon de cette jeune fille qui est sa nièce : En voyant comment Marie, tout en étant en prière dans son ‘mihrab’, reçoit, sans faire le moindre effort, sa subsistance qui arrive jusqu’à elle, il va avoir une illumination. Il comprend alors que les choses d’ici-bas, avant d’arriver au niveau concret, matériel, sont conçues, dans le ciel, dans une matrice céleste. S’il veut un enfant, il faut qu’il le fasse venir à partir de la matrice spirituelle.

«‘Seigneur, dit Zaccaria, montre moi un signe’. ‘Ton signe, dit Dieu, est que, pendant trois jours tu ne parleras pas aux gens… Et invoque beaucoup ton Seigneur, matin et soir… »

70La science commence à découvrir ce phénomène, elle le désigne par l’expression ‘champ cantique’

Zaccaria va entrer dans l’expérience de la matrice spirituelle. Il s’agit d’abord de ne plus compter sur les ‘causes et les effets’ pour obtenir quelque chose mais de la faire venir de son origine céleste, du monde de l’ordre, de la matrice céleste. Mais comment s’y prendre pratiquement ?

Le Coran nous décrit le processus initiatique pour arriver à ça. En premier lieu il faut se soustraire des préoccupations habituelles et se retrancher dans la matrice initiatique qu’est le ‘mihrab’. C'est-à-dire faire une retraite. Marie était dans le mihrab, Zaccaria à son tour va entrer dans son mihrab.

Le texte coranique nous montre certaines modalités de la retraite : sa durée doit être suffisante pour permettre au pratiquant d’accéder un état d’esprit réceptif. Dans le cas de Zaccaria trois jours étaient suffisants. Trois jours est un minimum. Pendant la retraite, il faut s’abstenir de parler (il faut donc éviter au maximum les contacts extérieurs). Et il faut remplir son temps avec la prière et le dhikr.

Pratiquement il faut rester dans la retraite jusqu’à la réalisation de ce que l’on veut ou du moins jusqu’à la réception d’un message du monde céleste (Zaccaria a reçu le message des anges).

Jésus

«Et lorsque les anges dirent : ‘O Marie, Dieu t’a élue et purifié ; Il t’a élue au-dessus des femmes du monde (S III V 42)

«O Marie, sois dévouée à ton Seigneur, et prosterne-toi, et incline toi avec ceux qui s’inclinent’ (V 43)

(…)

«Quand les anges dirent : ‘O Marie, voila que Dieu t’annonce un Verbe de Sa part : son nom est le Christ, Jésus fis de Marie, illustre dans ce monde comme dans l’au-delà, et l’un des rapprochés

«Dans le berceau il parlera aux gens, tout comme en son âge mur ; et il sera du nombre des gens de bien » (V 45 – 46)

Dans la matrice, toutes les caractéristiques sont déterminées d’avance, ainsi que les phases de leur déroulement dans le monde de la manifestation.

«Elle dit : ‘Seigneur ! Comment y aurait-il pour moi un enfant, quand aucun homme ne m’a touchée ?’ – ‘Comme cela !’ dit-Il. Dieu crée ce qu’Il veut : quand Il décide d’une chose Il dit ‘Sois’, et c’est. » (V 47)

La création, dans la phase de la matrice céleste, est au-delà des causes terrestres, elle est du ressort de l’ordre divin (de la parole, du Verbe), c’est le domaine des interactions des principes spirituels.

«Et Dieu lui enseigne (à Jésus) le Livre et la sagesse, la Tora et l’Evangile. (V 48)

«Et (sera) un Messager pour les fils d’Israël : ‘Je suis venu à vous avec un signe de la part de votre Seigneur, pour vous je pétris de glaise une forme d’oiseau, puis je souffle dedans, et il devient un oiseau par la permission de Dieu. Et je guéris l’aveugle-né et le lépreux, et je ressuscite les morts, par la permission de Dieu… (V 49).

Tout est déterminé au niveau matriciel. Dans la matrice céleste d’abord, lieu de la manifestation du verbe divin ; ensuite dans la matrice terrestre, l’utérus en particulier. Le nom joue un rôle essentiel dans le système matriciel : pour l’identification de la personne qui est appelée à venir à la vie manifestée, et pour la détermination de ses constituants et de son évolution depuis sa naissance jusqu’à sa mort.

L’enseignement de Jésus

«Et confirmant ce que je tiens de la Tora, et pour vous rendre licites certains de ses interdits…

« Dieu est mon Seigneur et votre Seigneur, adorez Le donc, voila un chemin droit » (V50, 51)

L’enseignement de Jésus comprend deux volets, l’un exotérique (concernant la Tora, la Loi) et l’autre ésotérique (la sagesse). En ce qui concerne le volet exotérique il se ramène à la confirmation de la Loi (Tora). C’est un enseignement dans la lignée des prophètes d’Israël. Jésus n’a pas initié une nouvelle religion, c’était un juif qui enseignait le judaïsme dans un milieu juif. Il se referait aux textes hébraïques et confirmait la Loi hébraïque. A quoi s’ajoutaient deux particularités, la première est que Jésus apporte un allégement aux contraintes de la Loi, la seconde est qu’il annonçait la fin de la tradition hébraïque et l’approche d’une nouvelle tradition.

En ce qui concerne l’enseignement ésotérique de Jésus, il s’adresse non pas à l’ensemble du peuple – comme c’est le cas de son message exotérique – mais s’adresse essentiellement à ses douze compagnons. Cet enseignement est désigné dans le texte coranique par la ‘hikma (la sagesse) pour le différentier de l’enseignement exotérique (Tora).

Les compagnons de Jésus vont êtres à l’origine du phénomène que le Coran désigne sous le nom de ‘Nassara’ (les défenseurs de Jésus).

«Et quand jésus sentit la mécréante de leur part, il dit : ‘Qui sont mes secoureurs en Dieu ?’ Les apôtres dirent : ‘Nous sommes les secoureurs de Dieu. Nous avons cru en Dieu, sois témoin que nous sommes soumis.

«Seigneur, nous avons cru en ce que Tu as fait descendre, et suivi le messager, inscris-nous parmi les témoins » (V 52, 53)

Apres avoir concentré son enseignement sur ses douze disciples, et constatant le refus de sa communauté de le suivre, jésus va chercher à trouver ceux qui peuvent réellement le soutenir (ansar). Ses disciples, et une minorité de sa communauté, vont répondre à son appel. Cette minorité va prendre le nom de ‘Nassara’ c'est-à-dire les défenseurs de Jésus.

C’est à ses ‘défenseurs’ que le Coran fait allusion en parlant des ‘Nassara’ à ne pas confondre avec les chrétiens.

La fin de Jésus

«Lorsque Dieu dit : ‘O Jésus, Je vais t’achever et t’élever vers Moi, et te purifier de ceux qui ont mécru, et mettre jusqu’au jour de la résurrection, ceux qui t’ont suivi au-dessus de ceux qui mécroient. Puis vers Moi vous retournerez et je jugerai, entre vous, ce sur quoi vous vous êtes disputé » (V 55)

(…)

«Le cas de Jésus est pour Dieu comme celui d’Adam qu’Il l’a créé de terre puis Il lui a dit : ‘Sois’ et il fut » (V 59)

Le texte coranique couvre donc la biographie de Jésus depuis sa naissance jusqu’à sa disparition. Selon le texte coranique Jésus n’a pas été tué, n’a pas été exécuté sur une croix, ceux qui ont cru cela étaient victimes d’une

Dans le document Les révélations coraniques, Benrochd (Page 157-173)