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Jésus entre le Coran et la Bible

Dans le document Les révélations coraniques, Benrochd (Page 173-185)

Nous avons vu que le Coran donne une vue globale sur Jésus, de sa naissance miraculeuse à sa disparition énigmatique. On y trouve d’abord le contexte historique et culturel de Jésus (ancien Testament) ainsi que ses origines bibliques. On y trouve également le contexte familial. Le Coran parle de la famille de Imran, citant les personnages de Zacharie, Jean, Marie, Aron (le frère de Marie) en plus de Jésus. Le livre sacré évoque également les disciples de Jésus (hawaryoun), ses détracteurs et l’évolution de sa religion après sa disparition.

Le Coran positionne Jésus, en premier lieu, dans son contexte naturel traditionnel, à la quatrième phase d’un cycle naturel (terre, eau, feu, air), c’est-à-dire à la phase de ‘l’air’. Il le positionne ensuite dans son contexte historique biblique en tant que dernier prophète d’Israël. Il le positionne également dans son contexte familial, évoquant ‘la famille d’Imran’, la famille de Jésus.

La fonction de Jésus, en tant que dernier prophète d’Israël, consiste essentiellement à confirmer la Tora et à annoncer la fin de la tradition hébraïque et la prochaine apparition d’une nouvelle tradition.

Nous allons reprendre, un par un, ces différents points, citant pour chacun d’eux, les versets coraniques en les comparant aux indications bibliques.

Confirmation de la Loi

Nous sommes donc, avec Jésus, dans une période charnière, à la fin d’un cycle qui clôture une tradition et annonce une nouvelle. Ce prophète confirme le message de la Torah et annonce l’arrivée d’un prochain prophète comme cela est indiqué dans ces passages coraniques :

«Et quand Jésus fils de Marie dit : ‘O fils d’Israël, je suis un

messager de Dieu, confirmant ce qui est entre mes mains de la Torah et annonçant un messager à venir après moi, dont le nom est

«Et confirmant ce que je tiens de la Tora, et pour vous rendre licites certains de ses interdits (S 3, V50)

En ce qui est de la confirmation de la Loi, il y a une concordance entre le texte coranique et ceux des Evangiles. A noter, pour commencer, cette déclaration solennelle de Jésus :

«N’allez pas croire que je suis venu abroger la Loi ou les Prophètes, Je ne suis pas venu abroger, mais accomplir… Celui qui transgressera un seul de ces petits commandements et enseignera aux hommes à faire de même sera déclaré le plus petit dans le royaume des cieux …Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des Pharisiens vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux » (Matthieu 5, 17- 20).

Pratiquement l’ensemble du discours de Jésus se réfère à l’ancien testament. Il suffit pour s’en rendre compte de voir un passage de l’Evangile de Matthieu (chapitres 4 à 6) : D’abord l’épisode de ‘la tentation’, il s’agit d’un échange entre le ‘diable’ qui cite des passages de la Bible en essayant de piéger Jésus, et ce dernier qui répond en citant d’autres passages bibliques (M 4, 1 à 11).

Apres sa déclaration ‘je ne suis pas venu pour abroger la Loi’ Jésus entame un discours où il passe en revue les différents commandements, qu’il confirme et qui constituent en fait la charpente de son enseignement :

«Vous avez apprit qu’il a été dit aux anciens : ‘Tu ne commettras pas de meurtre’… » (5, 21)

«Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Tu ne commettras pas d’adultère’ (5, 27) «D’autre part il a été dit : ‘Si quelqu’un répudie sa femme, qu’il lui remette un certificat de répudiation’ » (5, 31)

«… Il a été dit aux anciens : ‘Tu ne parjureras pas… » (5, 33)

«Vous avez appris qu’il a été dit : ‘œil pour œil et dent pour dent’ » (5, 38) «Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi’… » (5, 43).

Apres avoir passé en revue ces commandements et confirmé ces interdits, Jésus passe aux devoirs religieux, se positionnant ainsi complètement dans le cadre de la religion juive. Il commence par l’aumône (Mt. 6, 1), puis la prière (6, 5) le jeûne (6, 16), le pardon, etc.

Annonce de la fin de la tradition hébraïque

Nous trouvons dans l’Evangile l’annonce de la fin de la tradition hébraïque d’abord dans la bouche de Jean le Batiste. Il disait à son peuple : « … Ne vous avisez pas de dire : ‘Nous avons Abraham pour père, des pierres que

voici, Dieu peut susciter des enfants à Abraham. Déjà la hache est prête à attaquer la racine des arbres, tout arbre qui ne produit pas de bon fruit va être coupé… » (Mt 3, 9 – 10) : l’arbre qui ne produit pas de bon fruit est une allusion à la tradition hébraïque qui ne produit plus de prophètes.

Quant aux paroles de Jésus on peut citer ces exemples :

« … Beaucoup viendront du levant et du couchant prendre place au festin avec Abraham, Isaac et Jacob dans le Royaume des cieux, tandis que les héritiers du Royaume seront jetés dans les ténèbres du dehors… » (Mt 8, 11 -12). «Jérusalem, toi qui tue les prophètes et lapide ceux qui te sont envoyés… Eh bien elle va vous être laissée déserte votre maison… (…) Vous voyez tout cela (le temple de Jérusalem) ? En vérité je vous le déclare, il ne restera pas ici pierre sur pierre : tout sera détruit» (Mt 23, 37-38) et (Mt 24, 1- 2) L’arbre va être coupé, le festin va être perdu par les héritiers, la maison va devenir déserte et le temple de Jérusalem va être détruit : tout cela veut dire que la tradition hébraïque va prendre fin.

Annonce de la prochaine apparition d’une nouvelle tradition

La question de ‘l’annonce’ ou ‘la bonne nouvelle’ se retrouve à plusieurs endroits dans les Evangiles, souvent en rapport avec ‘le règne des cieux’ : «le règne des cieux s’est approché » (Mt 3, 1), «Cette bonne nouvelle du Royaume sera proclamé dans le monde entier» (Mt 24, 14). Voir également Mt (26, 13), Mt (28, 19), Mc (1, 14), (14, 9), (16, 15).

Cette ‘bonne nouvelle’ est devenue la base de la stratégie de propagation du christianisme si bien que les évangélistes sont appelés en arabe ‘les porteurs de la bonne nouvelle’ (al moubachirine). Mais qu’elle est cette ‘bonne nouvelle’ et que signifie l’expression ‘le règne des cieux s’est approché’ ? Différentes interprétations ont été avancées et nous aurons l’occasion de les examiner.

Les miracles de Jésus

En ce qui concerne les miracles, le Coran souligne leur forte présence dans la vie de Jésus. Ce fait est illustré par plusieurs exemples dans les évangiles.

Coran :

«Et (sera) un Messager pour les fils d’Israël : ‘Je suis venu à vous avec un signe de la part de votre Seigneur, pour vous je pétris de glaise une forme d’oiseau, puis je souffle dedans, et il devient un oiseau par la permission de

Dieu. Et je guéris l’aveugle-né et le lépreux, et je ressuscite les morts, par la permission de Dieu… (V 49).

Evangile :

«Puis, parcourant la Galilée, il enseignait dans les synagogues, proclamait la bonne nouvelle du Royaume et guérissait toute maladie et toute

infirmité… » (Mt 4, 23)

Plusieurs cas de guérison sont cité dans les Evangiles : guérison d’un lépreux (Mt 8, 1), guérison et exorcisme (Mt 8, 16), guérison d’un paralysé (Mt 9, 1) guérison de deux aveugles (Mt 9 27), etc.

Nous avons expliqué que ces miracles proviennent du pouvoir de l’air, du souffle, pouvoir qui a été conféré à Jésus en tant que dernier prophète d’un cycle naturel (terre, eau, feu et l’air).

L’enseignement ésotérique

L’enseignement ésotérique de Jésus s’adresse non pas à l’ensemble du peuple – comme cela est le cas de son message exotérique – mais s’adresse essentiellement à ses douze compagnons. Cet enseignement apparaît clairement dans les Evangiles, en particulier à travers le discours parabolique de Jésus :

«Jésus (…) s’assit au bord de la mer. De grandes foules se rassemblèrent autour de lui… Il leur parle en paraboles… Les disciples s’approchèrent de lui et lui dirent : ‘Pourquoi leur parler en paraboles ? Il répondit :’ Parce qu’à vous il est donné de connaître les mystères du Royaume des cieux, tandis qu’à ceux-là ce n’est pas donné » Mt (13, 1 à 11)

Cet enseignement est désigné dans le texte coranique par la ‘hikma (la sagesse) pour le différentier de l’enseignement exotérique (Tora) :

«Et Dieu lui enseigne (à Jésus) le Livre et la sagesse …» (S 3, V 48) Cet enseignement est caractérisé par le détachement, le dépouillement, le compagnonnage et l’acquisition des vertus. C’est ainsi que Jésus a dit : «Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix, et qu’il me suive » (Mt 16, 24). Et cela est illustré par plusieurs exemples : Quand il marchait le long de la mer et vit deux pécheurs et deux frères avec leur père dans leur barque « Il leur dit : ‘Venez à ma suite…’. Laissant aussitôt leurs filets, ils le suivent. (Et les deux frères) laissant aussitôt leur barque et leur père, ils le suivent » (Mt 4, 18à 22)

Et voila un exemple de la parole de sagesse qui a été accordée à Jésus : «Heureux les doux : ils auront la terre en partage… Heureux les

miséricordieux : il leur sera fait miséricorde… Heureux les cœurs pures : ils verront Dieu… » (Mt 5, 3 à 11)

La divergence des juifs à propos de Jésus

«Par la suite des partis d’entre eux ceux sont divergés. Malheur à ceux qui ont mécru lors de l’apparition du jour grandiose » (V37)

Pour ce qui est de l’effet des réactions de l’entourage de Jésus, les deux textes sacrés nous mettent en présence d’une situation conflictuelle dans son milieu, la plupart des juifs n’ont pas cru en lui et le Coran distingue deux groupes israélites divergents : ceux qui ont défendu Jésus (nassara) et ceux qui l’ont dénigré.

Les Nassara

«Et quand jésus sentit la mécréance de leur part, il dit : ‘Qui sont mes soutiens en Dieu ?’ Les apôtres dirent : ‘Nous sommes les soutiens de Dieu. Nous avons cru en Dieu, sois témoin que nous sommes soumis. (S 3, V 52)

«Lorsque Dieu dit : ‘O Jésus, Je vais t’achever et t’élever vers Moi, et te purifier de ceux qui ont mécru, et mettre jusqu’au jour de la résurrection, ceux qui t’ont suivi au-dessus de ceux qui mécroient. Puis vers Moi vous retournerez et je jugerai, entre vous, ce sur quoi vous vous êtes disputé » (S 3, V 55)

Le Coran parle des ‘nassara, à ne pas confondre avec les ‘chrétiens’. Les nassara sont le groupe des israélites qui ont soutenu Jésus. Il s’agit de deux groupes israélites dont l’un a rejeté Jésus et l’autre l’a soutenu. Ces derniers sont appelés les ‘nassara’ c’est-à-dire les ‘soutiens’ (de Jésus).

En ce qui concerne le Christianisme, beaucoup de gens croient qu’il s’agit de la ‘religion’ de Jésus. Mais Jésus n’a jamais prétendu avoir initié une nouvelle religion, il n’a fait que confirmer la religion juive. Cela est bien clair à la fois dans le Coran et dans le nouveau Testament.

Jésus disait : «je suis venu confirmer la loi… Je ne suis venu que pour les brebis égarées d’Israël ». Il se présentait comme un réformateur au sein de la religion juive ce qui n’a pas manqué d’entraîner un conflit entre lui et nombre de rabbins.

Nous avons vu que Jésus était un juif qui enseignait le judaïsme dans un milieu juif, cela ressort clairement des écrits évangéliques.

Paul

Ce qu’on appel le Christianisme est considéré par plusieurs comme l’œuvre de Saint Paul, lequel n’était pas du nombre des disciples de Jésus. Paul lui-même était une sorte de rabbin, il a pris position pour jésus après la disparition de ce dernier. Puis il a entamé une véritable carrière de prêches, et entreprit plusieurs voyages en Asie mineure et en Europe, allant jusqu’à Rome pour annoncer la ‘bonne nouvelle de Jésus’.

Son succès s’explique par le concours de trois facteurs : en premier lui par ses qualités personnelles et ses connaissances de la religion juive. Deuxièmement par le fait que la religion juive était présente dans plusieurs régions. Au début de notre ère 10% du monde méditerranéen était juif. Ce chiffre indique l’impacte qu’avait le prosélytisme juif.73 Une multitude de communautés juives étaient présentes dans le monde méditerranéen et qui vont être dans le champ d’action de Paul. Troisièmement, dans le message de Jésus, il y avait une place forte pour ce qu’on appelle ‘la bonne nouvelle’, comme nous l’avons déjà vu. Cette ‘nouvelle’, bien qu’elle reste assez énigmatique, va être toute fois comprise par nombre de juifs comme la réponse ou la réalisation de leur attente messianique. L’attente d’un ‘sauveur’, d’un messie, de la descendance de David, censé les faire entrer dans un monde idéal, est fortement ancrée dans la mentalité juive.74

Paul va profiter de ses qualités personnelles, de la présence de communautés juives en Asie mineure et en Europe, de leur attente messianique pour propager son message qui se résume à ceci : « juifs du monde entier, le messie que vous attendez est venu. C’est Jésus, il a été crucifié, mais il a été ressuscité et il va revenir bientôt ». Ce message a joué un grand rôle dans la réussite de la mission de Paul. Ce même message que les juifs de Palestine ont rejeté d’une façon dramatique, nombre de juifs de la diaspora vont l’accueillir avec un espoir démesuré. Éloignés qu’ils sont de la Palestine, ils ont formé dans leur esprit une idée utopique de ce qu’on appelle la ‘terre

73 Durant la période des Maccabées (de 165 à 63 av. Jésus) des chefs juifs tel que Jean Hyrcan n’hésitait pas à convertir par la force des populations entière au judaïsme 74 Les juifs attendaient – ils attendent toujours – trois personnages : Elie, le Christ et le Prophète

L’impact de cette attente messianique dans la mentalité juive est apparu d’une façon dramatique à notre époque avec le mouvement sioniste.

sainte’, liée au ‘paradis perdu’, à ‘la terre promise’, au Messie, à ‘Jérusalem céleste’, etc.

Mais plus tard, une crise va éclater entre Paul et les communautés juives d’Europe et ce pour deux raisons : la première est que le temps a passé et le ‘messie’ n’est pas apparu. La ferveur du début a diminué et le temps des désillusions est arrivé. La deuxième est que les responsables de ces communautés n’acceptaient plus l’autoritarisme et l’ingérence de Paul dans leur affaires : Si Paul est juif, ils le sont également, et s’il connait les Ecritures hébraïques, ils les connaissent tout aussi bien que lui, et l’avantage qu’il avait en étant que juif de Palestine s’est estompé avec le temps.

En réaction à ce rejet, Paul va réagir en adoptant deux stratégies : la première consiste à scinder ces communautés juives de la diaspora en deux parties, en visant surtout les nouveaux adeptes (les païens) et en dénigrant les anciens. Quant à la deuxième stratégie, elle est de nature métaphysique. Paul mit au point sa fameuse doctrine de ‘la foi contre la loi’. Selon cette doctrine la Loi est dépassée et les adeptes de la Bible sont passés, avec l’avènement de Jésus, de ‘l’étape de la Loi’ à ‘l’étape de la foi’. Paul identifie ‘l’étape de la Loi’ au ‘corps du Christ’, et ‘l’étape de la foi’ à ‘l’esprit du Christ’.

Mais ce qui importe de souligner est qu’avec Paul nous sommes toujours dans le milieu hébraïque et la logique juive. Il est vrai que deux tendances vont se confirmer avec le temps, dont l’une, avec l’impulsion de Paul, va contribuer à la formation de la religion chrétienne.

L’apocalypse

Nous arrivons au dernier livre du nouveau Testament. Un siècle presque s’est écoulé depuis l’apparition de Jésus mais, avec l’apocalypse, nous sommes toujours dans la logique israélite75. Il s’agit en particulier de ‘la promesse messianique’. Avant de la rencontrer dans le nouveau Testament nous l’avons déjà rencontré dans l’ancien. La ‘nouvelle’, la promesse du ‘Royaume de Dieu’ est présente en particulier dans le livre de Daniel, et elle va avoir ses échos dans les Evangiles et dans le Nouveau Testament en général.

L’apocalypse est le livre qui va aller jusqu’au bout de l’interprétation israélite de la ‘bonne nouvelle’ : Il nous met d’abord en présence d’une

75 Selon la ‘Traduction oeucumenique de la Bible’ (Edition 1991) ‘l’Apocalypse’ a été composé vers la fin du règne de Domitien, vers 91- 96.

situation catastrophique. Une situation qui va aboutir pratiquement à l’anéantissement de l’humanité par des catastrophes cosmiques ! L’auteur nous dit qu’il a eu une ‘vision’ :

«… Un trône se dressait dans le ciel, et, siégeant sur le trône quelqu’un… Et je vis, dans la main droite de celui qui siège sur le trône, un livre scellé de sept sceaux… Alors je vis quand l’agneau (Jésus) ouvrit le premier sceau … j’ai vu un cheval blanc (…) Et j’ai vu quand il (jésus) ouvrit le sixième sceau, il fit un violent tremblement de terre. Le soleil devint noir et la lune entière comme du sang. Les étoiles du ciel tombèrent sur la terre… Toutes les montagnes et les îles furent ébranlées. Les rois… les riches, tous, esclaves et hommes libres se cachèrent dans les cavernes…Ils disent aux montagnes : ‘tombez sur nous et cachez-nous loin de celui qui siège sur le trône et loin de la colère de l’agneau. Car il est venu le grand jour de leur colère, et qui peut subsister ? » (Apocalypse 6, 1 à 17)

Et après tout ça… voila que ‘le royaume des cieux’ descend sur la terre et dans toute sa grandeur. Il descend où ? En terre de Palestine (terre d’Israël, terre sainte, terre promise, etc.). Seuls seront épargnés et échapperont au massacre de l’humanité, 144 000 individus ! D’où vient ce chiffre ? C’est tout simplement un multiple de 12 (les douze tribus d’Israël) :

«Apres cela, je vis quatre anges…Et je vis un autre ange monter de l’Orient… D’une voix forte il cria aux quatre anges … : ‘Gardez-vous de nuire à la terre avant que nous ayant marqué du sceau le front des serviteurs de Dieu. Et j’entendis le nombre de ceux qui étaient marqués du sceau : cent quarante-quatre mille de toutes les tribus des fils d’Israël : De la tribu de Juda douze milles marqués du sceau, de la tribu de Ruben douze mille … De la tribu de Benjamin douze milles marqués du sceau » (Ap. 7, 1 à 8) Il est donc claire que, selon cette vision des choses, la fameuse ‘bonne nouvelle’, la réalisation du ‘Royaume de Dieu’, la promesse messianique, tout ça signifie pratiquement ‘la destruction de l’humanité’. Seul le peuple d’Israël est censé échappé au grand massacre et les israélites auront le privilège exclusif de s’installer en Palestine, dans une sorte de ‘paradis terrestre’ et d’y demeurer pour l’éternité !

D’où vient le Christianisme ?

Nous avons vu que le Christianisme n’a été fondé ni par Jésus, ni par Paul, ni par aucun des disciples de Jésus. Avec Jésus nous sommes dans la logique hébraïque, avec Paul c’est la même logique qui continue avec toute fois un conflit à l’intérieur des communautés juives, et ça continue comme

cela jusqu’au dernier livre du nouveau Testament, l’apocalypse. Le nouveau Testament est un livre judéo- juif, mais avec cette particularité de donner une place centrale à Jésus, lequel n’est en fait que le dernier prophète d’Israël.

Le Christianisme que nous connaissons aujourd’hui n’est pas la religion de Jésus, mais un système qui s’est formé en plusieurs étapes et à partir de divers matériaux. Le point de départ est évidemment la Bible (le Christianisme est une religion de Livre), à quoi s’est ajouté, à partir du deuxième siècle, une doctrine grecque, une doctrine ternaire très ancienne où on a intégré Jésus76 ; à quoi s’est ajouté une organisation politico- sociale romaine77, et à quoi va se greffer des pratiques religieuses d’inspiration islamique78.

76 Selon le professeur Wolfson : ‘les pères de l’Eglise se mirent à rechercher dans la

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