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Sourate Israa

Dans le document Les révélations coraniques, Benrochd (Page 187-199)

Cette sourate – dont le titre ‘Israa’ évoque le voyage nocturne du Prophète – est un bon exemple pour illustrer l’un des aspects du dynamisme de la structure coranique. Elle montre comment le texte coranique gère ses différents thèmes, en synchronisme avec d’autres considérations, tout en maintenant un équilibre dont Il a le secret.

Remarquons d’abord que cette sourate dont le titre est ‘Israa’, ne contient qu’un seul verset (le premier) qui évoque le thème du voyage nocturne du Prophète. Le texte coranique enchaîne dès le deuxième verset sur un autre sujet qui concerne cette fois-ci les ‘Bani-Israël’ (les fils d’Israël, les israélites).

Quel rapport y a-t-il entre le terme ‘israa’ (voyage de nuit) et le nom Israël (ou l’expression ‘Bani- Israël’, formule récurrente dans le texte coranique) ? La question s’impose ici plus qu’ailleurs, puisque cette sourate porte en fait deux noms : ‘israa’ et ‘Israël’.

Du point de vue de la Simiya, le terme ‘israa’ est composé de trois lettres : A S R

Ces lettres, lues dans cet ordre ‘SRA’ donnent l’expression ‘SiR – A’, soit ‘Sirr Alif’.

Israa = A S R → S R A → (SR, A) = Sirr A = le secret de la lettre A Cela voudrait dire que cette sourate est en rapport avec le ‘Secret de la lettre Alif’. Et cela est confirmé par le fait que le nombre de versets de cette sourate est 111. Chiffre remarquable, obtenu par la somme des lettres du Alif : (A + L + F) = (1 + 30 + 80) = 111.

En ce qui concerne le nom Israël, il est composé de deux parties ‘Isra – el’. Le vocable ‘el’ est un suffixe que l’on retrouve généralement dans les noms d’anges (Jabra-el, Azra-el, Israf-el, etc.) et qui renvoie à un nom de Dieu. Quant au vocable ‘Isra’, il est composé des mêmes lettres que le terme ‘Israa’ (voyage nocturne). Nous retrouvons là également cette allusion au ‘secret du Alif’.

Examinons à présent le texte formé par les huit premiers versets de cette sourate, texte que nous reproduisons ici, en arabe et en français.

1. Grâce à Celui qui, une nuit fit voyager son serviteur, de la Mosquée sacrée à la Mosquée lointaine dont Nous avons béni l’alentour, afin de lui faire voir certains de nos signes. C’est Lui qui entend et observe.

2. Et nous avons donné à Moïse le Livre de quoi nous avions fait une guidée pour les fils d’Israël et ceci : «Ne prenez hors de Moi personne de confiance ».

3. Descendance de ceux que Nous avons portés en compagnie de Noé ; lequel était vraiment un serviteur reconnaissant.

4. Et à l’adresse des fils d’Israël, Nous avions décidé, dans la Prescription : ‘Par deux fois vous allez commettre le désordre sur terre, et vous hausser d’une grande hauteur’.

5. Puis, lorsque vint la première de ces promesses, Nous suscitâmes contre vous des serviteurs à Nous, pleins de dure rigueur, lesquels pénétrèrent à l’intérieur des demeures. Et c’était une promesse exécutée.

6. Ensuite, Nous vous rendîmes la revanche sur eux ; et Nous vous aidâmes de biens et d’enfants. Et Nous vous fîmes plus influant (nafar).

7. Si vous faites le bien, vous le faites pour vous-mêmes, et si vous faites le mal, cela se retournera contre vous. Puis quand vient la dernière promesse, pour qu’on s’en prenne à mal à vos visages et qu’on entre dans la mosquée comme on y était entré la première fois, et pour qu’on détruise de destruction jusqu’où on avait monté.

8. Il se peut que votre Seigneur vous fasse miséricorde. Et si vous revenez Nous reviendrons. Et Nous avons assigné à la géhenne comme prison aux mécréants.

104. Et après lui, Nous dîmes aux fils d’Israël : Habitez la terre ! Puis quand vient la dernière promesse Nous vous fîmes venir en groupes.

Deux thèmes différents sont ainsi mis en relief : «Israa», lequel est annoncé par le titre de cette sourate et «Israël », thème qui enchaîne dès le deuxième verset. En plus de ces deux thèmes, défilent pratiquement tous les sujets coraniques, lesquels sont pour ainsi passés en revue d’une façon laminaire. Le message principal de cette sourate concerne en réalité l’universalisme de la Révélation, autrement dit la Révélation est Une malgré la diversité de ses apparences et ses manifestations. Dans une démarche pratique, le texte coranique illustre cette réalité fondamentale en établissant, dés les trois premiers versets de cette sourate, des liens entre les deux ‘mosquées’, celle

de la Mecque et celle de Jérusalem, entre le Coran et la Torah (le Message révélé à Moïse) et entre quatre prophètes : Mohamed, Moïse, Jacob (Israël) et Noé.

Cette sourate établit également un lien d’un genre assez particulier puisqu’elle annonce une prophétie, qui serait présente également dans la Bible, et qui devrait concerner la création à notre époque de l’état d’Israël. Avant d’aborder cette prophétie il faudrait au préalable examiner la structure de cette sourate en fonction de ses deux thèmes principaux.

Structure de la sourate ‘Israa’

Les 111 versets de cette sourate sont répartis ainsi : le premier verset cite le terme «Israa» et annonce la révélation coranique. Les sept versets suivants - du deuxième au huitième - sont consacrés à des considérations à propos des Beni- Israël (les israélites). Les verses 9 à 99, soit la plus grande partie du texte passent en revue la plupart des sujets coraniques. Le thème des Beni- Israël est repris à la fin de la sourate avec quatre versets (100 à 104). Des indications concernant la révélation du Coran clôture le texte de sorte que les sept derniers versets (105 à 111) font écho aux premiers versets.

La structure thématique de cette sourate est ainsi polarisée. Elle traite deux thèmes différents, la révélation coranique et la révélation biblique, en les plaçant côte à côte, et de manière à ce qu’ils se retrouvent associés au début de la sourate d’abord et à sa fin ensuite.

L’ensemble des deux thèmes couvrent exactement 19 versets (1+7 = 8) pour le premier et (7 + 4 = 11) pour le second, soit au total (8 + 11) = 19 versets. Et c’est ainsi que le Coran établit le lien entre la révélation coranique et la révélation biblique sous le signe de l’Unité ‘tawhid’ par le titre de la sourate (israa = secret du Alif) et par les chiffres 111 et 19.

Thème 1 Thème 2 Thème 2 Thème 1

La question de la prophétie

Sourate Israa a fait couler beaucoup d’encre ces dernières décennies, plusieurs chercheurs arabes se sont penchés sur son étude. Ceci est en relation avec des événements douloureux de notre époque qui a vu le regroupement de juifs, par centaines de milliers, sur la terre de la Palestine pour former, pour la première fois de l’histoire, un état spécialement pour eux. Ces chercheurs sont persuadés que cette sourate contient des prédictions concernant la création de l’état d’Israël et certains sont allés jusqu’à trouver des indications qui permettent de déterminer la date de sa création et de calculer la durée de son existence.

Nous-nous référons ici à des écrits de certains auteurs arabes, en particulier l’irakien Ahmed Arrachid et les égyptiens Bachir Mohamed, Mostapha Mahmoud et Mohamed Ibrahim, l’auteur du livre «La fin d’Israël selon le Coran». Ils se basent sur les sept versets de la dite sourate (2 à 8).

Ce texte est, en réalité, loin d’être clair et comporte une expression et des termes assez énigmatiques, en particulier le vocable ‘Nafar’, cité au verset 6 et dont le sens est en rapport avec le bruit, le vacarme, le ronflement, la clameur, etc.

Quant à l’expression énigmatique, elle figure au verset sept : «…Puis quand vient la dernière promesse, pour qu’on s’en prenne à mal à vos visages et qu’on entre dans la mosquée comme on y était entré la première fois ». Il a fallu regrouper deux passages de cette sourate, en remarquant la ressemblance entre les deux versets 7 et 104. En effet ces deux versets ont une partie commune :

Verset 7 :

«…Puis quand vient la dernière promesse pour qu’on s’en prenne à mal à vos visages…»

Verset 104 :

«…Puis quand vient la dernière promesse Nous vous fîmes venir en groupes». En regroupant les deux versets nous retrouvons l’expression :

«Puis, quand vient la dernière promesse, Nous vous fîmes venir en groupes, pour qu’on s’en prenne à mal à vos visages…».

Les indications de la prophétie

S’il y a effectivement une prophétie dans ce texte, ses indications seraient les suivantes :

1. Cette prophétie ferait l’écho à une autre qui serait déjà mentionnée dans la Bible

2. Selon cette prédiction les Bani- Israël commettront des désordres (ifssad) sur la terre à deux reprises et auront une supériorité orgueilleuse.

3. Un peuple que le Coran dénomme ‘des serviteurs à Nous’ (îbadan lana) entreront en lutte avec les israélites.

4. Lors du premier désordre perpétré par les israélites, les ‘serviteurs’ les attaqueront et entreront victorieusement dans leur territoire.

5. Les israélites auront ensuite la possibilité d’avoir leur revanche, ils auront de la fortune et des enfants et la possibilité d’être plus ‘bruyants’ que leurs adversaires.

6. Lorsque viendra le temps du deuxième désordre, les israélites viendront en plusieurs groupes (en Palestine) commettront le désordre, fort de leur supériorité orgueilleuse. Mais les ‘serviteurs’ les couvriront de honte, puis pénétreront victorieusement (pour la deuxième fois) à la Mosquée (Jérusalem) et réduiront à néant toute la supériorité et le prestige que les israélites avaient acquis.

Nous aurons l’occasion de revenir plus tard sur ces différents points. Pour l’instant nous allons examiner un verset remarquable de cette sourate.

Le verset de l’Esprit

Il s’agit du verset (85) de la sourate Israa :

«Ils te questionnent sur l’Esprit (Rouh), dis : ‘L’Esprit (provient) du Commandement (Amr) de mon Seigneur, et vous n’avez reçu de la science qu’un peu»

Verset qui a fait coulé beaucoup d’encre depuis quatorze siècles. Dernier en date, un livre de Charles- André Gilis79 , un soufi français contemporain, traitant de ‘l’Eprit Universel de l’Islam’ à partir des commentaires du ‘verset de l’Eprit’ par Ibn Arabi et l’Emir Abdelkader80.

79 L’Esprit universel de l’Islam – Charles Gilis – Edition Al Bouraq – Beyrouth 1998 80 « … la présente étude, explique-t-il, est constituée pour l’essentiel de textes soufis dont l’autorité est indiscutable. A côté de passages de l’œuvre d’Ibn Arabi, nous avons réservé une place spéciale aux écrits de l’Emir Abdelkader dont les formulations, très succinctes et allant droit à l’essentiel, sont plus aisément accessibles à un lecteur occidental… ».

En ce qui concerne les circonstances de la révélation de ce verset, les exégètes racontent que les qorayshites, conseillés par des juifs, ont questionné le Prophète sur trois sujets : l’Esprit, les gens de la caverne et l’homme aux deux cornes.

C’était avant l’Hégire, les Quraychites, troublés par les discours du Prophète à propos des communautés et des traditions antérieures, décidèrent d’envoyer une délégation à Médine pour s’entretenir de cela avec des juifs de cette ville. Les savants juifs suggérèrent de poser au Prophète trois questions : la première «au sujet des gens qui disparurent dans le premier cycle temporel (fidahr alawal) : qu’est-il advenu d’eux ? » ; la seconde « au sujet d’un homme ayant circulé par toute la terre et atteint les confins de l’Orient et de l’Occident : quelle fut son histoire ? » ; la troisième, enfin, au sujet de l’Esprit et de sa nature ».

Mais si on compare ces trois questions aux trois principaux thèmes traités de la Sourate de la Caverne – qui constitueraient les réponses révélées au Prophète à ces mêmes questions - on constate qu’il y a une différence : ‘les jeunes gens disparus’ sont effectivement mentionnés dans cette sourate (les gens de la caverne), et le voyageur qui ‘avait atteint les confins de l’Orient et de l’Occident’ est bien ‘Doul Qarnayn’. Par contre au lieu de la réponse à la question sur l’Esprit, il y a le récit de la rencontre de Moïse avec al-Khadir. Quant à la question sur l’Esprit et sa réponse, elles figurent toutes les deux, dans la sourate ‘le Voyage Nocturne’, le verset de l’Esprit (85).81

Entre Amr et rouh

Le verset en question concerne trois notions : le ‘Amr’ (le commandent divin), Rouh (l’Esprit) et la ‘science’.

«Dis : L’Esprit (provient) du Commandement de mon Seigneur, et vous n’avez reçu de la science qu’un peu »

81 Selon le Commentaire coranique d’Ibn Katir, le verset sur l’Esprit aurait été révélé deux fois dans les mêmes termes, et ne figurerait que dans la Sourate du Voyage Nocturne. Autre version, selon le commentaire coranique de Imam Razi les juifs dirent aux Quraychites : « Posez à Mohamed trois questions : s’il répond aux deux premières et s’abstient de répondre à la troisième, c’est qu’il est prophète ; interrogez le sur les gens de la Caverne, sur Doulqarnayn et sur l’Esprit ».

A quoi il convient d’ajouter un quatrième facteur, l’interlocuteur, le Prophète Saydouna Mohamed. Il est présent dans ce verset par trois lettres : Kaf, Qaf et Yaa. Le Kaf de ‘yas alounak’ (ils te questionnent), le Qaf de ‘Qol’ (dis) et le Yaa de ‘Raby’ (mon Seigneur).

Dans le but d’éclairer le lecteur et de corriger les notions, l’Emir explique, dans le maouqif 365 que :

«La Parole divine ‘l’Esprit fait partie du Commandement de mon Seigneur’ ne doit pas être comprise comme une allusion signifiant qu’il n’est pas permis de parler de ce sujet, comme on le dit parfois. Il s’agit plutôt d’une réponse synthétique : l’Esprit est le Commandement de mon Seigneur ; il en est l’explication ».

Quant à la science qui correspond au Amr, le verset nous apprend qu’elle est caractérisée par deux spécificités. La première est que c’est une science non pas acquise, mais ‘donnée’, offerte par intuition à des élus de la Présence divine ; la deuxième spécificité est que c’est une science non pas de la quantité mais de la qualité (…et vous n’avez reçu de la science qu’un peu » : C’est un ‘peu’ de science reçue et non pas ‘beaucoup’ de science acquise.

Une différence nette est ainsi marquée entre ce que l’on peut appeler la science de la quantité et celle de la qualité. Sur quoi l’Emir, dans son livre des 'haltes’, nous donne ces indications :

«Ce qui concerne l’Esprit ‘Amr Rouh’ ne peut être saisi que par le dévoilement ‘Kashf’, et non pas par la raison ‘àql’. Tout ce que les philosophes et les théologiens rationalistes ont pu dire à ce propos est erroné… Ce qu’en disent les soufis n’est que signes, allusions, indications subtiles et suggestions.

«Les livres sacrés et les traditions prophétiques ne le (l’Esprit) décrivent qu’au moyen de symboles, d’allusions et de métaphores. Ce qui fait que la compréhension mentale de l’Esprit est inaccessible» (maouqif 86).

La science de la ‘qualité’ (de l’Eprit) serait donc l’affaire de la Révélation et des soufis, alors que la science de la ‘quantité’ (du mental, de la manifestation) serait l’affaire des penseurs et des philosophes.

«Du fait de l’impuissance de la raison à parvenir à la connaissance de l’Esprit, les Livres sacrés et les traditions prophétiques ne le décrivent qu’au moyen de symboles, d’indications subtiles, d’allusions et de métaphores. C’est là une miséricorde pour les serviteurs … le cas des prophètes mis à part, celui auquel Allah donnerait la conscience des attributs de l’Esprit aurait tendance à confondre le ‘Verbe’ avec Dieu… » (Maouqif 365)

Cela peut nous paraître assez énigmatique : il s’agit d’un ‘Principe’ que la raison humaine ne peut comprendre, que les philosophes et les penseurs ne peuvent connaître et que les soufis et les Révélations ne peuvent exprimer qu’en mode allusif. A quoi s’ajoute pour ceux qui arrivent à en saisir quelques nuances, des risques de confusion : confondre le ‘Aamir’ avec son ‘Amr’, l’Etre suprême avec son Verbe créateur.

Mais l’Emir, à l’exemple des maîtres soufis, nous éclaire à ce propos par une parabole imagée, prise du texte coranique, celle du jeu ‘de la lumière et de l’ombre’ (maouqif 367) :

« …. Si nous imaginons une terre parfaitement uniforme sur laquelle le soleil répand sa lumière, cci parait indistincte et indivisible, tant en elle-même que sur la surface qu’elle atteint ; si par contre apparaissent des parcelles qui différent par leurs reliefs, formes et ombrages, tu diras que la lumière de tel endroit est différente de celle de tel autre… De même les esprits sont un Esprit unique, ils ne différent que par leurs déterminations particulières ‘mahall’, par leurs constitutions et par leurs formes »82

L’Esprit universel

l’Emir Abdelkader évoque cette notion ‘d’Esprit universel’ en particulier dans le maouqif 229 en commentant la parole de Khadir : «je ne l’ai pas fait de ma propre volonté ‘âan amri’», l’Emir précise que les actes de Sayidouna Khadir procède du ‘amr Kouli’ et ajoute «Au moment où j’écrivais ce maouqif, je vis que l’on m’avait fait don d’un livre, il me fut dit en même temps ‘Ceci est le livre que le cheikh Ibn Arabi a composé au sujet de l’ESPRIT »

82 Nous pouvons imaginer une construction horizontale complètement fermée qui s’étend indéfiniment, une personne placée sur la terrasse et qui se trouve donc en pleine lumière ne peut rien comprendre parce qu’il n’a aucune connaissance de la relativité (ombres / lumière), il en est de même d’une personne qui se trouverait à l’intérieur de la construction. L’un ne comprend rien parce qu’il n’a de contact qu’avec la lumière et l’autre ne comprend rien parce qu’il n’a de contact qu’avec l’obscurité.

Par contre si on perce au plafond de cette construction des trous de dimensions et de formes différentes : des carrés, des rectangles, des losanges, etc., les gens qui se trouveraient à l’intérieur de cette construction peuvent comprendre et acquérir une connaissance grâce au contraste entre la lumière et l’obscurité. Cette image nous donne une idée imagée des principes que l’Emir traitent dans ses ‘maouqif’ et qui se ramènent à l’ontologie formée par les trois niveaux, ou les trois manifestations : les ‘formes’ (les ombrages), les ‘esprits individualisés’ (les reflets de la lumière dans les différentes formes) et ‘l’Esprit universel’ (la lumière du Soleil dans sa totalité).

La Tradition universelle

Les difficultés de compréhension ainsi évoquées proviennent de la nature même de l’Esprit qui ne peut être appréhendé qu’avec cette ‘conscience humaine intégrale’ dont la raison n’en est que la couche superficielle, ‘extravertie’. L’Esprit Universel et la Science qui est la sienne prennent leur place naturelle dans le cadre de la Tradition universelle, dont l’Islam en est la version actuelle et la forme la plus complète.

« L’Islam est l’expression la plus directe et la plus parfaite, parmi toutes celles qui subsistent encore aujourd’hui, de la Religion Immuable qui a été donnée aux hommes dés l’origine… »83

L’Esprit universel de l’Islam

Cette excellence de la Tradition islamique est due essentiellement au Coran, qui regroupe toutes les révélations antérieures, et à la lumière universelle du Prophète.

Cela concerne en deuxième lieu, la connaissance prophétique qui englobe la science des ‘premiers et des derniers’ et la souveraineté universelle de la Loi islamique « Sa Loi sacrée (charia) abrogea alors ce qu’Allah voulut qu’elle abroge et maintint ce qu’Allah voulut qu’elle maintienne »84

Cette excellence concerne en troisième lieu la communauté musulmane, et ce privilège se justifie également par l’obligation de professer une Foi unique, universelle qui englobe l’ensemble des révélations divines « les lois sacrées (chara’i) sont toutes des lumières, la Loi de Mohamed est parmi ces lumières comme le soleil… »85

L’Esprit universel de l’Islam est la manifestation suprême de la Miséricorde d’Allah qui s’étend à tous les êtres : Aux prophètes et envoyés d’abord, aux destinataires du Message ensuite… « L’Esprit universel mohammadien comporte également un aspect de miséricorde à l’égard de ceux qui refusent de croire à la rissala de l’Envoyé »86

83 L’Esprit universel de l’Islam – Charles–André Gilis – Edition Al Bouraq – Beyrouth

Dans le document Les révélations coraniques, Benrochd (Page 187-199)