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prévenir toutes formes de mariage des enfants dans les zones

d’intervention du projet

- Renforcer les actions de sensibilisation pour approfondir les connaissances sur le mariage des enfants et les normes qui le favorisent

- Encourager les communautés à scolariser les filles et à les maintenir à l’école. En effet plus une fille est éduquée, plus elle est susceptible de se marier tard

 Les décideurs scolaires et les autorités communales, les parents, les jeunes

- Accroître les connaissances des membres de la communauté sur l’égalité homme/femme vue de la transformer

 les décideurs hommes, femmes, jeunes, les autorités communales Créer un environnement juridique

propice à la prévention du ME

a) au niveau communautaire :

- Mobiliser les chefs religieux et traditionnels pour adopter des normes /conventions et ou mesures préventives qui protègent les filles contre le mariage des enfants ;

- Mobiliser les chefs traditionnels autour du mariage des

- Plaider en faveur d’une législation adéquate pour mettre fin au mariage des enfants

 Assemblée nationale

c) au niveau de WILDAF et AMSOPT: Pour favoriser la création d’un environnement juridique, les deux ONG doivent aborder le mariage des enfants à travers une approche holistique (prévention, autonomisation des filles, accès aux services sociaux de base…)

 Agents chargés de la mise en œuvre du projet à WILDAF et AMSOPT, associations

féminines, groupement de jeunes

Renforcer l’autonomisation des femmes et filles

- Appuyer la mise en place d’activités génératrices de revenus dans les zones couvertes par le projet par l’accroissement de l’accès aux ressources financières

 Familles à faibles revenus dont les filles sont susceptibles de se marier précocement.

 Chefs de ménages et les mères de filles,

 Filles victimes de ME - Former des filles de la communauté en compétences de vie  Jeunes filles célibataires et

jeunes femmes précocement mariées

- Permettre aux filles de créer leur réseau social (club de filles, comités de filles……) afin d’accéder à l’information et à la formation.

 Filles célibataires scolarisées ou non

-Réduire la vulnérabilité des filles aux grossesses précoces et aux comportements non désirés

- Favoriser l’accès des filles aux services de santé sexuelle et reproductive

 Parents, les services de santé, l’école et les femmes leaders communautaires, les relais, les ONG, associations.

V. CONCLUSIONS

L’étude réalisée dans les cercles de Kayes et de Nioro du Sahel a permis de mettre l’accent sur l’émergence du mariage des enfants, les facteurs favorisant/entravant sa pratique. En outre, elle a permis d’étudier les mécanismes d’évolution des coutumes ainsi que la stratégie à adopter pour la pérennisation des actions entreprises.

Les facteurs contribuant à la perpétuation de la pratique du mariage des enfants sont d’ordre religieux, physique/biologique, cultuel, économique, comportemental…

Dans la lutte contre le mariage des enfants, l’étude a permis d’identifier 3 types d’acteurs : les adhérents (ceux qui s’inscrivent dans la dynamique de la lutte), les opposants (ceux qui sont contre la pratique du mariage des enfants) et les attentistes (qui sont dans une position d’intermédiaire).

En termes de conséquences du mariage d’enfant, les participants à l’étude ont surtout cité les risques sanitaires, les conséquences psychologiques/émotionnelles (la dépression, le traumatisme, le dégoût du rapport sexuel…), les conséquences sociales (l’infidélité, les tensions entre belle-mère et belle fille, le divorce) ainsi que la déscolarisation des filles.

Les acteurs qui contribuent à la perpétuation de la pratique au niveau communautaire sont : Les parents d’enfants (grands-pères et mères, personnes âgées) les gardiens des us et coutumes, les parents des familles démunies, les filles ayant une admiration pour le ME, les hommes de caste (forgerons), les leaders religieux musulmans (Imams et adeptes) Il a été retenu, que ce sont les hommes de la famille qui sont au cœur de la décision.

Quant aux facteurs contribuant à la mutation des normes, il y a la pauvreté grandissante, le non accomplissement des rôles d’éducatrices des femmes, le rejet du concept de virginité, la banalisation de la sexualité, l’abandon des lois traditionnelles qui régissaient notre société, l’honnêteté, la dignité, l’honneur, la réduction de la dot, etc.

Les périodes historiques retenues dans l’évolution des coutumes sont par exemple l’avènement des biennales et des semaines artistiques, l’introduction de la télévision et du téléphone, l’avènement de l’adoption des textes par le Mali pour protéger les femmes, les programmes de promotion des droits des femmes, etc.

Pour consolider les acquis, une synergie d’action est nécessaire pour rendre les actions de prévention et lutte contre le mariage des enfants plus visibles. Il faut entreprendre des actions d’information, de formation et de plaidoyer au niveau communautaire.

Les intervenants comme WILDAF et AMSOPT et autres dans la région de Kayes, à travers les activités à entreprendre, doivent amener les garçons et les filles à engager des discussions sur l'activité sexuelle et le comportement sexuel des jeunes et les risques sanitaires que peuvent courir les jeunes mariées.

La présentation actuelle du mariage des enfants comme une « pratique traditionnelle néfaste » n’est pas suffisante pour trouver une solution durable selon plusieurs études18 « est indissociable de la pauvreté, de la privation matérielle, de l'exode rural, du manque d'accès à une éducation de qualité et à des services de santé, et de lois qui n'apportent aucun soutien », ces questions doivent être abordées dans tous les programmes visant à lutter contre la pratique.

Par rapport à l’évolution des normes, il a été constaté la disparition de certains aspects de pratiques ancestrales comme : la cérémonie accompagnant l’excision collective, le mariage collectif. Il y a des familles qui ont aujourd’hui abandonné la pratique l’excision et cela grâce à l’intervention d’AMSOPT, de la DRPFEF et la DRS qui travaillent sur la thématique depuis plus de deux décennies dans la région de Kayes.

Cependant, le mariage des enfants est encore défendu par les personnes âgées considérées comme les gardiens des us et coutumes. Les ONG de défense des droits des femmes ont peu travaillé sur la thématique. Il y a lieu de persévérer dans les activités visant la réduction du taux très élevé dans la région de Kayes.