Stratégie d’aménagement du projet Ville santé d’El Kheroub

La ville-santé pour Constantine relève d'une stratégie spatiale. Stratégie qui concilie l'espace urbain en tant qu'entité géographique, avec le fonctionnement de cet espace urbain. L'on parlerait de « solidarité sociologique ayant une assise géographique »¹, c'est un préalable aux deux constantes suscitées d'un projet ville-santé : l’action communautaire et la gestion urbaine².

5.1. Dynamiques d’urbanisation.

L’expérience de ville santé d’El Kheroub qui se présente comme un projet pilote, en proposant à la fois des avantages du fait de l'urbanisation même, et des données à prendre en compte du fait de situations nouvelles engendrées par cette urbanisation d'un type nouveau.

Dans la même dynamique d'urbanisation qui est allée jusqu'au report de croissance urbaine et économique sur les satellites et la base du triangle renforcée par la ville nouvelle d'Ain el Bey, le Grand Constantine « ville-santé », ne peut se passer de son extension pour aller vers l’espace-santé que constitue le Triangle d'urbanisation.

L’expérience ville-santé d'El Khroub est une première en Algérie. Quels qu'en aient été la genèse, les fondements; il est irréversible du seul fait d'avoir vu le jour. Car s'il est difficile de mettre en place un projet ville-santé. La bonne volonté ne peut que s'installer structurellement et donc durablement jusqu'à devenir irréversible, malgré le manque des moyens.

Il y a des tenants pour l'initiation de toute ville-santé ; ces tenants sont le plus souvent, précisément structurels et relèvent au départ, de la prise de conscience de l'OMS de pathologies urbanisées du fait de l'urbanisation, de la réorientation des actions de santé, ou de leur recentrage, ceci en matière de santé, mais aussi en matière de disciplines concernées par la problématique de santé.

II existe un potentiel très significatif dans cet espace en matière de prise en charge sanitaire, il persiste des problèmes structurels relatifs à la nature de l'urbanisation et encore à la gestion de Sa ville et de l'urbanisme.

1 LABII Belkacem, op. cit. 96. 2 Idem.

105 5.2. L'éducation sanitaire¹.

Cette entreprise vise l'amélioration de la qualité de vie des malades chroniques, par un soutien psychologique et « administratif», c'est-à-dire que le centre entreprend une prise en charge totale du patient, qui va de la gratuité des soins et des médicaments, à la confection du dossier de pension ; c'est ce qu'on appelle ici la dé bureaucratisation, le but étant le suivi du patient et non pas son traitement.

L'éducation sanitaire se manifeste donc par une aide au patient à sa prise en charge par lui-même. Le centre, au-delà des actions sanitaires, s'avère être un précurseur de société civile, il n’abrite pas moins de six associations : association des diabétiques ; association des hypertendus ; association des maladies respiratoires et asthme ; association de lutte contre la toxicomanie ; association des opérés du cœur ; association Ra'fa à objectif social ; et l’association Ville-santé. Et l'on va vers la création d'une ligue des associations ; le slogan du centre est: « Liberté et Responsabilité ».

Nous pouvons conclure que le centre de santé communautaire réussira à instaurer un dialogue permanent avec les services d'urbanisme et à avoir un avis sanitaire sur tout aménagement urbain, quand il consolidera le projet ville-santé de manière irréversible avec la collaboration des différents acteurs de la ville : architectes, urbanistes, géographes et sociologues.

D’après tout ce qui a été dit dans cette deuxième expérience sur le projet ville santé d’El Kheroub, nous constatons qu’El Khroub ville-santé dispose de plusieurs atouts : un cadre de vie nouveau et ayant les conditions d'accueil d'idées et de programmes nouveaux, des possibilités d'aménagements urbains non encore compromis, et surtout une expérience en matière de santé communautaire. A ce niveau, l'on ne peut que se féliciter de l'envergure potentielle du projet ville-santé d'El Khroub, qui s'attaque aux problèmes prioritaires comme l'hygiène publique.

1 LABII Belkacem, op. cit. 96.

106 CONCLUSION.

Nous pouvons conclure que les expériences algériennes des projets de santé publique, que ce soit la nouvelle démarche de « santé de proximité » en Algérie, ou bien le cas unique de ville santé d'El Khroub (Constantine), constituent des cas exemplaires des projets de santé publique en Algérie.

Les deux expériences algériennes ont également brillé par l’introduction de la pratique de concertation dans le processus décisionnel en matière de santé publique. De ce fait, leur étude permettra de connaitre l’approche définie et la démarche adoptée de cette nouvelle pratique sur la santé publique, ainsi que les facteurs clés qui ont concouru à leur succès.

Le projet de santé publique de proximité constitue le moyen et le cadre le plus efficace dans lequel la santé publique doit être pensée et gérée. L’organisation de cette nouvelle démarche de « santé de proximité » dans un système d’acteurs, d’où l’entrecroisement de champs de compétences, cela consiste donc à adopter des modalités d’action et de prise de décision plus partenariales, plus interactives et plus flexibles ; c’est « La démarche d’un projet urbain de santé publique » tout court. El Khroub ville-santé dispose de plusieurs atouts : un cadre de vie nouveau et ayant les conditions d'accueil d'idées et de programmes nouveaux, des possibilités d'aménagements urbains non encore compromis, et surtout une expérience en matière de santé communautaire.

Enfin, ces deux expériences fortes intéressantes nous ont permis d’acquérir et de nous imprégner suffisamment de connaissances pour aborder le cas du Projet Urbain de santé publique pour Alger.

107 CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE.

Dans cette première partie, nous avons développé le contexte de notre problématique ainsi que le cadre conceptuel et ses différentes lectures liées à la notion de « ville santé » et comment elle s’intègre parfaitement dans la démarche de notre option « projet urbain ». Le programme Villes-Santé est un instrument utile pour s’attaquer aux problèmes complexes que pose la santé dans les villes. Les Atelier Santé Ville constituent une leçon d’application de la démocratie en santé publique, ils sont une expérience de faire progresser la pratique de la santé dans la ville et vu qu’ils s’inscrivent dans une stratégie de développement de l'interactivité entre les objectifs de lutte contre les exclusions, ils constituent un programme régional d'accès à la prévention et aux soins.

La notion de projet urbain revêt une pluralité de sens et plusieurs caractéristiques, qui la rendaient difficile à définir d'une manière précise. Le projet urbain est à comprendre comme une nouvelle manière de penser l'urbain qui prend en considération la réalité urbaine complexe (économique, politique, social, etc.), et en tant que démarche de la planification stratégique. Le projet urbain de santé publique doit s'appuyer de ce fait sur deux facteurs fondamentaux à savoir la santé publique et un système d'acteurs efficace. La mobilisation de compétences pluridisciplinaire, leur coordination pour aboutir à un consensus, la pratique de concertation, ont constitué des moteurs clés qui ont contribué au succès des projets urbains de santé publique. Les deux expériences algériennes des projets de santé publique ; que ce soit la nouvelle démarche de « santé de proximité » en Algérie, ou bien le cas unique de ville santé d'El Khroub (Constantine) ; constituent des cas exemplaires des projets de santé publique en Algérie.

D’après tous ce qui a été dit dans cette première partie nous pouvons conclure que la thématique santé dans la ville constitue une base pour le développement d'actions ciblées sur la santé, suppose que les acteurs disposent d'un cadre et de méthodes leur permettant de traduire les objectifs en termes de mobilisation des ressources en santé, de coopération avec les partenaires et de capacité à travailler efficacement avec les citoyens. Enfin la clef du succès d’un projet urbain de santé publique réside entre autres, dans la prise en compte des attentes des usagers, des citoyens et des habitants, c’est-à-dire les destinataires du projet urbain, en les impliquant dans le processus décisionnel. Cet aspect nous intéressera particulièrement dans la partie suivante de notre recherche.

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