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OPTIQUES 1 D

LIN ~ LIN

"Quand

vous avez éliminé

l’impossible,

ce

qui

reste, même

improbable,

doit être la vérité."

1.

Introduction

Le but de ce

chapitre

est de donner une

interprétation physique

des différents

spectres

observés

expérimentalement

dans les mélasses

optiques

1D lin~lin

[Ver92].

La méthode

théorique

de calcul des

spectres

ayant fait

l’objet

d’une

publication ([Cou92] jointe

en annexe

III.E),

nous ne

reviendrons pas en détail sur

celle-ci,

et nous en

rappelerons simplement

le

principe lorsque

cela sera nécessaire. Afin de mieux sérier les

problèmes,

et de ne pas rendre ce

chapitre

inutilement

long,

nous nous intéresserons ici exclusivement au cas des

spectres

de

transmission, renvoyant

la

discussion des

spectres

de

conjugaison

de

phase

aux articles

théoriques,

ainsi

qu’à [Lou93b].

Nous débuterons par un résumé des

principaux

résultats de la théorie du refroidissement

1D

lin|lin,

en considérant le cas modèle d’une transition

atomique Jg=1/2~Je=3/2.

Nous

rappelerons

d’une

part

la

description classique

de l’effet

"Sisyphe" responsable

du ralentissement des atomes

(§III.2),

et d’autre

part

les éléments du formalisme

quantique adapté

à la

description

des

propriétés physiques

de la mélasse au

voisinage

de

l’optimum

du refroidissement

[Cas91a],

et

qui

sont

indispensables

pour la suite de notre étude

(§III.3).

Nous aurons ainsi l’occasion de

mettre en évidence le

phénomène

de localisation des atomes au fond des

puits

du

potentiel

périodique

associé aux

déplacement lumineux,

conduisant à une structure vibrationnelle pour les niveaux

d’énergie

du centre de masse, ainsi que l’existence d’un ordre

anti-ferromagnétique

à

grande

échelle de

type

cristallin dans la mélasse

optique.

Après

avoir

rappelé

et commenté les résultats

expérimentaux

obtenus dans une mélasse

optique

1D lin|lin d’atomes de césium

(§III.4),

nous aborderons

l’interprétation physique

des

spectres

de transmission en considérant tout d’abord le cas

simple

d’une transition

atomique

J

g

=1/2~J

e

=3/2.

Nous montrerons tout d’abord que l’une des

principales caractéristiques

des

spectres expérimentaux,

à savoir la

présence

de résonances de

largeurs

très inférieures au taux de

diffusion de la lumière par les atomes, est liée à la localisation

atomique, responsable

d’un

allongement

de la durée de vie des

populations

et des cohérences entre niveaux de vibration

(effet

Lamb-Dicke) (§III.5).

Nous considérerons ensuite le cas des résonances Raman stimulées entre

niveaux

vibrationnels, qui

nous

permettra

de mettre en évidence l’anharmonicité du

potentiel

lumineux

(§III.6).

Nous aborderons alors l’étude détaillée des structures

Rayleigh

stimulées en

distinguant

les deux situations étudiées

expérimentalement,

selon que la

polarisation

linéaire de la

sonde est

parallèle (II)

ou

orthogonale (|)

à celle de l’onde pompe se

propageant

dans la même direction

qu’elle (§III.7).

Nous étudierons en

particulier

les

propriétés

des modes propres

d’évolution des

populations,

que nous classerons en

plusieurs familles,

certaines

correspondant

à

des processus de redistribution de

populations

entre niveaux

liés,

associées à des taux de

relaxation

allongés

par effet

Lamb-Dicke,

et d’autre

impliquant

les niveaux

quasi-libres,

décrivant

soit des processus de diffusion dans

l’espace

des

impulsions (mécanisme

de

chauffage

de la

mélasse),

soit des processus de pompage

optique

entre états excités

(origine

du refroidissement

"Sisyphe").

Nous décrirons ensuite le mécanisme de modification du milieu par la

sonde,

et nous

interpréterons

les résonances

Rayleigh

stimulées en termes de diffraction des ondes pompes sur les

réseaux de densité ou d’orientation modulés

temporellement

par la sonde. Nous montrerons alors que la résonance

Rayleigh

observable dans le cas de

polarisation

~ fournit des

renseignements

sur l’ordre

anti-ferromagnétique

à

grande

échelle de la mélasse

optique.

Nous terminerons en considérant le cas des transitions

atomiques

de moment

cinétique plus élevé,

comme la transition

J

g

=4~J

e

=5

du césium

(§III.8).

Nous discuterons en

particulier

le

phénomène

de variation résonnante des

populations

des niveaux vibrationnels en fonction de la

profondeur

des

puits

de

potentiel,

et nous montrerons

qu’un

tel effet

pourrait

être mis en évidence

expérimentalement

par

spectroscopie Rayleigh

de la mélasse

optique

à

grand

désaccord.

2.

Rappels : le mécanisme de refroidissement "Sisyphe"

[Dai89]

2.1.

État interne d’un

atome au

repos

Nous considérons ici une mélasse 1D lin|lin dans le cas d’une transition

atomique

J

g

=1/2~J

e

=3/2,

et nous montrons que l’état interne et les

énergies

des sous-niveaux Zeeman d’un

atome au repos

dépendent

fortement de sa

position

z.

Ainsi,

au

point

z=0 où la

polarisation

du

champ

est 03C3-

(Fig. III.2.1-1),

l’atome est

pompé optiquement

dans le sous-niveau Zeeman

|g,->,

de telle sorte que les

populations

stationnaires de

|g,->

et

|g,+>

sont

respectivement égales

à 1 et 0. De

plus,

le

couplage

de l’atome avec un

champ

03C3- étant trois fois

plus

intense pour une transition

partant

de l’état

|g,->

que de

l’état

|g,+>

(dans

le

rapport

des carrés des coefficients de Clebsch-Gordan

rappelés

sur la

Fig. III.2.1-1),

le

déplacement

lumineux 0394’ de

|g,->

est

égal

à trois fois celui de

|g,+>

(nous

considérons ici le cas où les faisceaux lasers sont accordés du côté rouge de la résonance

atomique,

de telle sorte que les deux

déplacements

lumineux sont

négatifs).

De la même

façon,

dans le cas d’un atome situé en z=03BB/4 où la

polarisation

du

champ

est

03C3+ (Fig. III.2.1-1),

les conclusions

précédentes

sont inversées. Les

populations

stationnaires de

|g,->

et

|g,+>

sont

respectivement égales

à 0 et

1,

car l’atome est à

présent pompé optiquement

dans le sous-niveau

|g,+>,

dont le

déplacement

lumineux est maintenant trois fois

plus important

que celui du niveau

|g,->.

Enfin,

en un

point

où la

polarisation

du

champ

est linéaire

(z=03BB/8

ou

z=303BB/8),

les

populations

stationnaires des sous-niveaux

|g,->

et

|g,+>

sont toutes deux

égales 1/2),

de même que les

déplacements

lumineux

qui prennent

alors une valeur

correspondant

aux deux tiers de la

valeur extrémale associée à une

polarisation

circulaire.

FIG. III.2.1-1 : Gradient d’ellipticité de la mélasse lin|lin et dépendance spauale des

déplacements lumineux des sous-niveaux Zeeman de l’état fondamental dans le cas d’une transition

J

g

=1/2~J

e

=3/2.

(a) Le champ de refroidissement résulte de la superposition de deux ondes lasers se

propageant en sens opposés de même intensité, et ayant des polarisations linéaires orthogonales. Il

est caractérisé par un gradient spatial d’ellipticité à l’échelle de la

longueur

d’onde. Pour un choix convenable de phase des ondes lasers, la polarisation est 03C3- pour z=0, linéaire le long de

(e

x

- e

y

)/2

pour z=03BB/8,

03C3+

pour z=03BB/4, et linéaire le long de

(ex+ ey)/2

pour z=303BB/8. (b) Ce

gradient d’ellipticité se traduit par une dépendance spatiale sinusoidale des déplacements lumineux

des sous-niveaux Zeeman du niveau fondamental, donnant lieu à un potentiel lumineux périodique

(période 03BB/2) de profondeur

U0.

Ces différents résultats sont résumés sur la

Fig. III.2.1-2,

où l’on a

représenté

en fonction de z les

déplacements lumineux,

ainsi que les

populations

stationnaires des deux sous-

niveaux Zeeman d’un atome au repos

(figurées

par des

disques

noirs de taille

proportionnelle

aux

populations).

Il

apparaît

clairement sur cette

figure

que le sous-niveau

d’énergie

la

plus

basse est