Nous reprenons ici brièvement la discussion du
§III.3
sur laquantification
desdegrés
deliberté
atomiques
externes dans le cas d’une mélasseoptique
1Dlin|lin,
enenvisageant
cette foisle cas d’une transition
atomique =J+1 ge~JgJ
de momentcinétique Jg
> 0 entier. Nous nousplaçons
à nouveau dans la situation où lapartie dissipative
ducouplage atome-champ
de refroidissement estnégligeable
devant lapartie hamiltonienne,
et où la base d’états la mieuxadaptée
à l’étude despropriétés physiques
de la mélasse est celle des états propres du HamiltonienH
(0)
avec :
Le
premier
terme de(III.8.1-1) correspond
àl’énergie cinétique
du centre de masseatomique,
tandis que le second est associé auxdéplacements
lumineux de l’état fondamental. Nous avons vu au§III.3
que dans le cas d’une transitionatomique Jg=1/2~Je=3/2,
ce dernier terme estdiagonal
dans
l’espace
des variablesinternes,
cequi
permet de ramener ladiagonalisation
deH(0)eff
à celled’une
particule
sedéplaçant
dans unpotentiel (lumineux)
bien défini. Cettepropriété
repose sur laparticularité
propre aux transitions de momentcinétique Jg
<1,
pourlesquelles
les sous-niveauxZeeman ne sont pas
couplés
par lescomposantes
depolarisation 03C3+
et 03C3-duchamp
pompe. Ordans le cas considéré ici d’une transition
atomique
de momentcinétique Jg
> 0 entier où le niveau fondamentalcomporte plus
de deux sous-niveauxZeeman,
tous les niveaux de nombresquantiques magnétiques
de mêmeparité
sontcouplés
entre eux par lechamp
pompe. Le secondterme de
(III.8.1-1) comporte
donc des termes nondiagonaux
dansl’espace
des variables internes, de telle sorte que la notion depotentiel
lumineux n’estplus
aussi immédiate. Nous allons toutefoismontrer que le
spectre
deH(0)eff
peut
être caractérisé en bonneapproximation
à l’aide d’un modèlede
particules
sedéplaçant
dans unpotentiel.
Nous utilisons tout d’abord le fait que les sous-niveaux Zeeman
couplés
entre eux par lechamp
pompe serépartissent
en deux familles distinctes que nousdésignons
parl’indice ~ prenant
la valeur +1
(resp. -1)
pour les niveaux de nombrequantique magnétique pair (resp. impair) (nous
emploierons également
le terme de famille"paire"
ou"impaire").
Le HamiltonienH(0)eff
prend
doncla forme :
où
V~
est unopérateur agissant
sur les variablesatomiques
internes et externes des éléments de lafamille ~.
Considérons la basediagonalisant l’opérateur V~(z)
aupoint
z.Compte
tenu de l’existence de termes nondiagonaux
dansV~,
les éléments> M|03C8
de cettebase, d’énergie
vM, sontde la forme :
où la somme
porte
sur les sous-niveaux Zeeman de nombrequantique magnétique
03BCappartenant
à la famille ~. Nous définirons l’indice M des états|03C8M> par le
faitqu’au point
z = 03BB/4 où leon a alors par continuité au
point
z=0 où lechamp
laser estpolarisé 03C3- :
Ceci reflète à nouveau l’existence d’un ordre
anti-ferromagnétique
à l’échelle de 03BB/4 dans lamélasse 1D lin||in
[Rq.III-34]. L’opérateur V~
s’exprime
alors[Rq.III-35] :
et
permet
de transformerl’expression (III.8.1-3)
selon :On voit alors que le Hamiltomen
H(0)eff
a la même structure que dans le cas d’une transitionatomique Jg=1/2~Je=3/2 (Eq. (III.3-9)).
Il existe toutefois une différenceimportante
entre les deux situationspuisqu’ici
les états|03C8M> dépendent explicitement
del’espace (Eq. (III.8.1-4)).
Iln’est donc
possible d’interpréter
lespectre
deH(0)eff
comme celui d’uneparticule
sedéplaçant
dans lepotentiel
vMqu’au prix
d’unehypothèse
de suiviadiabatique
des états propres|03C8M> par la
fonction d’onde
atomique.
Cetteapproximation
revient ànégliger
lecouplage
motionnel induit parl’opérateur impulsion
P entre les états|03C8M>
d’une même famille[Rq.III-36].
Notre but étant ici d’insister sur lesphénomènes physiques,
nous nousplacerons
dans la suite de ceparagraphe
dansle cadre de cette
approximation,
et nous renvoyons le lecteur intéressé à l’annexe A.III, où leprincipe
d’uneapproche plus rigoureuse
estexposé.
[Rq.III-34] L’existence d’une telle structure
anti-ferromagnétique
est en fait très générale dans une mélasse 1Dlin|lin. Elle est liée à l’invariance du système par la transformation de symétrie T(voir annexe A.III).
[Rq.III-35] On voit alors que le choix d’indice M évite de préciser la famille d’appartenance de l’état
|03C8M>.
[Rq.III-36] On peut montrer que cette approximation est valide pour les états d’énergie les plus bas. Pour un
FIG. III.8.1-1 : Dépendance des potentiels vM en fonction du paramètre sans dimension z/03BB (les
grandes valeurs de M correspondent aux potentiels de basse énergie). (a) Cas d’une transition
J
g
=1~J
e
=2.
Noter l’existence d’un potentiel(v0) parfaitement
plat, associé au sous-niveau Zeeman|g,0>.
(b) Cas d’une transitione=5. =4~JgJ
Le fond dupotentiel
M = 2 est situé à l’intérieur dupuits de potentiel M = 4. Les différents potentiels
v
Mont des courbures (et donc des fréquences
Nous avons
représenté
sur laFig.
III.8.1-11adépendance spatiale
despotentiels
vMdansles cas d’une transition
atomique Jg=1~Je=2 (Fig. III.8.1-1(a))
etJg=4~Je=5
(Fig. III.8.1-1(b)).
Nous constatons immédiatement sur cettefigure
que lespotentiels
lumineuxv
M ont une
périodicité
03BB/4. Cettepropriété, toujours
vérifiée dans le cas d’une transition demoment
cinétique Jgentier,
est liée à l’invariance du HamiltonienH(0)eff
par la transformation desymétrie T (Eq. (III.7.1-3)). Compte
tenu de cettepropriété
d’invariance par translation de 03BB/4des
potentiels lumineux,
on s’attend comme au§III.3
à ce que lespectre
deH(0)eff
associé aupotentiel
vMait une structure de bandeEM,n,q
décrite au moyen d’un indice de bande ndiscret,
etd’un indice de Bloch q continu situé dans la
première
zone de Brillouin -2k <q ~
2k. On pourra donc considérer enpremière approximation
que le HamiltonienH(0)eff
est de la forme :où l’indice M fait référence à l’état interne
|03C8M> de
l’atome.Comme au
§III.3,
il estpossible
de montrerqu’à
la limiteséculaire,
la matrice densitéstationnaire du
système atomique
est purementdiagonale
dans labase |M,n,q> [Rq.III-37],
et queles
populations
stationnaires de ces niveaux s’obtiennent par résolution d’uneéquation
de taux dutype
de(III.3-10).
Cespopulations dépendent
alorsuniquement
duparamètre
sans dimensionV
0
/E
R
.
Nous allons àprésent
étudier cettedépendance
endistinguant
les cas des transitionsatomiques Jg=4~Je=5
etJg=1~Je=2.
a.
Cas
d’une transitionatomique Jg=4~Je=5
Nous avons
représenté
sur laFig.
III.8.1-2 ladépendance
despopulations
descinq
premiers états de bande de la famille
paire
en fonction duparamètre
sans dimensionV0/ER
[Rq.III-38].
Lacomparaison
avec le cas d’une transitionatomique Jg=1/2~Je=3/2 (Fig. 111.3-2)
appelle
les remarques suivantes :2022 La