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4.1 La dimension gouvernance

4.1.2 Thème 2 : les enjeux liés à la structure administrative de l’Alliance

4.1.2.5 Sous-thème 5 : l’évaluation des réalisations de l’Alliance

Le comité stratégique consulte à chaque fin d’année le bilan des actions réalisées par le comité d’actions concertées afin d’évaluer ses réalisations. Dans la mesure où le plan d’action initial est approuvé chaque année par le comité stratégique, ce bilan de fin d’année est donc essentiellement un suivi rétrospectif des actions préalablement approuvées.

Qui plus est, Québec en Forme, le principal bailleur de fond de l’Alliance, suit de près l’évolution du groupe et exige des bilans de fin d’année indiquant le détail des actions entreprises avant de renouveler les ententes financières. L’Alliance doit également remplir un questionnaire quant à ses objectifs et orientations stratégiques à chaque renouvellement de budget. Ajoutons à cela que le comité stratégique accueille, lors de ses réunions, une représentante de Québec en Forme qui exerce ainsi un rôle de vigie en plus d’être, par ailleurs, une ressource importante pour le milieu.

Un tel régime est vu d’un bon oeil selon la gouvernance puisque cette représentante constitue une mine d’informations quant aux projets à venir et aux grandes orientations du bailleur de fond. La représentante de Québec en Forme qualifie d’ailleurs l’Alliance de réussite en ce qui a trait à l’envergure des partenaires impliqués et des réalisations effectuées jusqu’à présent. Les partenaires n’hésitent donc pas à témoigner des efforts soutenus de leurs représentants au comité d’actions concertées et des accomplissements de l’Alliance.

Il convient par ailleurs de souligner un commentaire d’un répondant du comité d’actions concertées qui mentionne un inconfort quant aux processus actuel d’évaluation liés en raison de la (trop) grande flexibilité du plan d’action et du manque de suivis qui en résulte :

« Une fois le budget alloué, j'ai tout le temps la préoccupation de faire ce que j'ai dit. J'envoie un bilan de mes actions, j'essaie de les évaluer, est-ce que quelqu'un regarde ça...pas sûr ? Je ne suis pas confortable, j'ai l'impression qu'on peut changer n'importe quoi. Si je ne remplis pas une action je n’ai pas besoin de justifier. » Entrevue 0422, 35:40 min

4.1.2.5.1 La perception des résultats par les personnes impliquées

Une portion de notre questionnaire d’entrevue visait à évaluer la perception des personnes interviewées de la contribution de l’Alliance sur les saines habitudes de vie des jeunes âgés entre 0 et 17 ans. Plusieurs personnes interviewées ont mentionné qu’elles trouvaient hasardeux de mesurer et d’identifier des changements d’habitudes auprès d’une clientèle aussi variée. Par ailleurs, certaines d’entres elles étaient en mesure d’identifier des éléments susceptibles de bonifier l’offre de services ou encore des options additionnelles pour les jeunes accessibles dans les milieux. Voici quelques extraits d’entrevues résumant la perception des répondants à ce sujet:

« Je vois des choses qui bougent concrètement sur le terrain, des alternatives qui n'étaient pas là avant pour le jeune. » (Entrevue 2556, 52min03)

« L’environnement physique et politique change pour établir des règles qui viennent appuyer nos travaux. L'offre alimentaire est plus large pour le jeune. » (Entrevue 1711, 47min16)

« On fait des percées partout, ce n'est pas quelque chose de mesurable facilement le changement d'habitude de vie, les menus changent dans les cafétérias, les arénas ont une offre alimentaire plus large, je vois une portée, des actions avec les écoles pour l'estime de soi, l'apparence, taux de participation aux concours, par exemple les soupers en famille : la première année, 40 personnes ont participé, la 2e année : une centaine de personnes, ça circule, ça se parle, on commence à implanter dans les milieux des projets, des outils, le regard des gens changent, c’est difficilement mesurable à court terme mais sur du long terme on y travaille. Notre visibilité augmente par exemple le vélo mélangeur, la fête

de l'eau, tranquillement plus de monde font de l'activité physique. » (Entrevue, 0339, 43min 49)

Bref, les participants ont l’impression que l’Alliance fait des avancées sur le terrain et génère des changements positifs dans les milieux. Bien qu’il ne s’agisse ici que d’une perception, cette perception a un impact direct sur l’engagement des individus à plus long terme. L’observation de résultats tangibles ou encore l’évaluation des bilans de fin d’années nourrit le groupe et sa confiance envers la collaboration et ses exigences.

Ceci complète notre exposé détaillé des résultats relatifs à la notion de gouvernance. En guise de rappel, voici donc les éléments à retenir qui affectent la dimension gouvernance à l’Alliance.

! Les organisations partenaires se partagent la présidence sur un principe de rotation qui a lieu aux deux ans. Il y a un souci de répartition équitable du pouvoir.

! Les membres du comité d’actions concertées ne comprennent pas pleinement le rôle du comité stratégique entre la période du plan d’action et celle du bilan de fin d’année.

! La nature même de la collaboration a changé, passant de la création d’un portrait à l’actualisation du projet dans les milieux.

! Les membres du comité d’actions concertées se questionnent quant à l’avenir de l’Alliance dans le contexte de financement précaire actuel.

! Les membres du comité d’actions concertées se questionnent sur la vision à plus long terme du comité stratégique.

! Les participants croient que des objectifs plus spécifiques répartis sur une période de temps plus longue faciliteraient la compréhension du projet dans son ensemble et simplifieraient certains choix stratégiques.

! Les participants démontrent une volonté de mieux cerner le projet dans son ensemble et d’en évaluer les retombées.

! La gouvernance est flexible et compatible avec l’auto gestion des participants de l’Alliance.