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SORTIR DE L'ENTRE-SOI DU PAYSAGE : POUR UNE DÉMARCHE DE CHANTIER

PARTAGÉ

L'EXEMPLE DES TRÉTEAUX DU PAYSAGE AU SEIN DU PNR DES CAUSSES DU QUERCY (MIDI-PYRENEES, FRANCE)

!

Laurent!Lelli,!Philipe!Sahuc!!!

UMR!Métafort!Clermont/Ferrant!&!UMR!EFTS/ENFA!de!Toulouse

!Le paysage tient une place de plus en plus importante dans les politiques territoriales dédiées ou non à sa gestion. Impulsé par différents textes législatifs, mais également par les recommandations faites par la

Convention européenne du paysage, ce dernier tend à s'émanciper des cadres traditionnels favorisant sa

caractérisation, sa conception ou sa discussion dans une démarche

d’aménagement. Mis à la disposition de tous par le biais d’atlas

départementaux ou régionaux, pris à partie par les populations pour dénoncer des processus

d’uniformisation ou de banalisation, le paysage n’est plus strictement l’affaire de spécialistes ! D’un entre-soi partagé entre professionnels du paysage

(paysagistes, architectes, urbanistes...) et universitaires (géographes,

sociologues, historiens...), le paysage appartient à tout le monde ! Pour autant peut-on dire que cette mise en avant sur la scène de cette notion arrange ses affaires ? Partagé par le plus grand nombre, le paysage est-il plus intelligible, éclaire-t-il de manière plus efficiente les démarches

d’aménagement ? Est-il tout simplement mieux compris des citoyens dans leurs intérêts à faire de cette notion un objet de débat pour

construire la société de demain (Bédard, 2012) ? N’est-il pas mis en image pour inciter de nouvelles stratégies territoriales dans un

mouvement de marketing qui dépasse et de loin la référence à un paysage plus profond (Bertrand, 2012) attaché à une appropriation au plus près des aspirations des populations, des acteurs de l’aménagement ?

C’est dans cet esprit, que la démarche des Tréteaux du paysage menée au sein du territoire du Parc naturel régional des causses du Quercy a conduit deux chercheurs en sciences humaines et sociales, un géographe et un sociologue, à préciser la question du rapport social d'acteurs territoriaux (élus, agents des services déconcentrés, responsables associatifs, habitants...) à la notion de paysage. Menés en 2008 et 2009, autour de huit démarches d'animation sur le territoire du PNR, les Tréteaux du paysage ont été centrés sur des problématiques diverses, allant de la place du paysage dans la conception des systèmes de production agricole, à l’intérêt du paysage pour penser les démarches d'urbanisme réglementaire, en l’occurrence un Plan local

d'urbanisme (PLU). Précisément, notre résumé vise à rendre compte d'une démarche de

recherche-! 109 ! animation selon deux modalités — la

réflexion sur maquette en salle et la visite de terrain —, incitant à faire discuter différents acteurs, régionaux ou locaux, experts ou profanes, sur la place que pouvait occuper la question paysagère dans la stratégie de mise en oeuvre d'un Plan local d'urbanisme sur une commune rurale du PNR. Dans l’un des cas, considérée comme un support de discussion sur le

développement urbain d’un village du Quercy confronté à l’ouverture récente d’un échangeur autoroutier tout proche, l’animation mise en oeuvre a utilisé un support de type maquette pour

matérialiser une arène de scénarisation des futurs possibles, permettant

d’apprécier la place du paysage, dans un exercice qualifié de chantier partagé entre chercheurs et acteurs (voir figure 1). Dans l’autre, il s’est agi de faire parcourir un espace affecté par des constructions en mitage. Le parcours s’est fait par voiturées mélangeant habitants, élus locaux potentiellement en charge de décisions liées aux permis de construire et associations

potentiellement protectrices de l’environnement.

Fig. 1 Les 3 supports maquette des 3 groupes de participants

PREMIÈRE APPROCHE

MÉTHODOLOGIQUE : UN PLATEAU DE JEU POUR SUSCITER LA PARTICIPATION Différents plateaux de jeux réunissant tantôt des professionnels de

l’urbanisme et du paysage, tantôt des élus locaux (nouveaux et anciens) et des institutionnels départementaux, tantôt des habitants ont permis sur une matinée et par petits groupes, de

réfléchir en trois temps à :

l’identification des caractéristiques de la commune sur le plan du paysage (mais non exclusivement), de définir un projet politique autour de deux ou trois axes majeurs (dont le paysage pourrait être une composante), de matérialiser sur la maquette proposée, le projet élaboré. L’après-midi, chaque groupe a présenté le résultat de sa réflexion et une discussion sur les convergences et divergences des projets s’est engagée. Le dispositif participatif était pour chacune des trois tables de

jeu encadré par un animateur en charge d’énoncer les consignes, faire respecter le temps imparti pour chaque phase, inciter à bien répondre aux questionnements proposés (la stagiaire du PNR en charge de l’animation du dispositif, la chargée de mission urbanisme et paysage du PNR, une architecte-paysagiste à la retraite ayant exercé des fonctions sur la politique paysagère au Conseil en architecture urbanisme et Environnement du département du Lot — CAUE 46).

Trois observateurs devaient écouter la teneur des propos tenus, les

négociations à l’oeuvre pour aboutir à un projet politique communal. Il

s’agissait des deux chercheurs du projet et pour le troisième de deux personnes du bureau d’études privé, ce dernier s’était vu confier l’étude sur la charte paysagère du PNR. Tout le dispositif s’est déroulé dans la salle des fêtes communale d’un des villages du PNR.

Fig. 2 Organisation du dispositif participatif

PRINCIPAUX RÉSULTATS POUR LA MISE EN OEUVRE DU PLU

L’intérêt d’utiliser une maquette pour susciter un exercice de prospective locale Cette mise en situation par le jeu a été suivie de façon assidue et intéressée par tous les participants. Personne n’a quitté la salle en cours de route.

L’exercice a été ressenti comme une réflexion de stimulation du devenir communal par le paysage. Il a permis d’aborder des dimensions qui n’étaient que rarement évoquées jusque-là dans cet outil de planification territoriale.

Outre le fait d’avoir facilité l’expression de paroles : habitantes ou militantes (souvent convoquées dans une phase de consultation «ou tout semblait joué»), professionnelle ou

institutionnelle (mais dans un registre plus global et moins technicien), le support proposé et les questions posées ont rapidement suscité l’implication de tous. Le jeu est apparu réaliste aux participants pour fonder un projet politique à l’échelle communale. Il a laissé de la place pour débattre de thèmes souvent «confisqués» par des spécialistes (les bureaux d’études réalisant les PLU ont souvent été stigmatisés, mais les techniciens des services de l’État également). Le jeu a rendu accessible et donc appropriable la réflexion sur le devenir communal à des personnes qui ne pensaient pas avoir forcément des choses à dire qui puissent être entendues. Il a également facilité l’explicitation avec un langage simple des contraintes (réglementaires, foncières, financières) inhérentes à de nouvelles implantations urbaines en zone rurale par exemple. C’est donc un référentiel de dialogue qui a avant tout été constitué autour du support de jeu.

Le principe de fournir la même table de jeu (avec des pièces de jeu de Lego

! 111 ! de couleurs différentes pour chaque

plateau toutefois), de pouvoir dessiner sur le support les surfaces

d’implantation de nouveaux projets (urbains, équipements sportifs ou de loisirs...) a contribué à l’adhésion aux consignes, a facilité les échanges. Ce support a également lissé, estompé les positions entre ceux qui détiennent un savoir ou une compétence sur le projet de PLU et ceux qui voulaient exprimer une attente sur l’avenir de la commune

«virtuelle» proposée.

Les modèles paysagers revendiqués par les uns et par les autres

Le paysage a été un catalyseur plus ou moins fort des projets proposés pour le PLU de la commune étudiée. Il a déterminé des partis d’aménagement différents qui mobilisent des références plus ou moins fortes à des modèles paysagers en zone rurale. Un groupe a ainsi conçu un projet basé sur la mixité sociale et la co-visibilité paysagère. Le message proposé dans cette alternative de projet communal était de dire que le paysage devait renvoyer à une autre manière d’habiter en regardant l’autre depuis son pavillon et non en

construisant une enclosure végétale comme un rempart à la vue d’autrui.

Un autre groupe a pensé le projet communal de manière totalement fonctionnaliste en exprimant l’idée que ce sont avant tout les vocations des espaces qui sont à déterminer et que celles-ci doivent ensuite être

accompagnées de préconisations spécifiques dans les liaisons entre centre-bourg et périphérie. Le dernier a, lui, basé le rapport du paysage au projet communal sur le respect de la règle. Des recommandations ont été édictées pour sauvegarder certains motifs paysagers (une ripisylve par

exemple), certains types d’occupations du sol garants des caractères paysagers des lieux (les espaces agricoles ouverts cultivés ou en prairies...). Ces positions distinctes entre les groupes renvoient à des clivages entre catégories d’acteurs : les techniciens de services

administratifs craignant le «mitage», privilégient ou paraissent privilégier les formes d’habitat groupé alors que les habitants avancent parfois qu’un habitat dispersé «se fond» mieux dans le paysage. Les nouveaux habitants ne comprennent pas toujours que les anciens prévoient des lotissements en discontinuité avec l’habitat pré-existant.

Il s’exprime un malentendu autour de la notion de norme, souvent

confondue avec celle de règle.

Aujourd’hui, les normes écrites devraient être appelées règles. Jadis, l’impression de liberté totale dans la construction repose sur l’oubli des normes construites en fonction de certaines contraintes.

DEUXIÈME APPROCHE : PARCOURIR ENSEMBLE UN ESPACE À ENJEU DE DÉVELOPPEMENT PAVILLONNAIRE Dans cette approche les plateaux de jeux sont remplacés en quelque sorte par des voitures permettant à des équipes de parcourir — et de s’arrêter selon les désirs de chacun, ce qui a à voir avec les distinctions de pratiques du paysage signalées par Tim Edensor (2000) prônant plutôt la marche pour s’opposer à «l’impérialisme du regard»

(Edensor citant Urry, 1992) — la partie du parc naturel régional à la fois la plus proche du chef-lieu

départemental et rendue proche de la métropole régionale par une liaison autoroutière.

À la différence de la première

approche qui rendaient co-actives des

équipes homogènes (techniciens ; élus expérimentés ; nouveaux élus et

habitants), celle-ci a volontairement mélangé dans les voitures des élus potentiellement décisionnaires et des associatifs et habitants potentiellement contestataires. Ainsi, durant toute une matinée de déambulation avec arrêts, les regards se sont croisés et des émotions se sont exprimées au su de l’autre : approbation, réprobation, etc.

L’après-midi, les

animateurs-observateurs ont fait part de ce qu’ils avaient remarqué comme

caractérisation des points d’arrêt et formes d’échange spontané entre participants. Ceux-ci, quant à eux, ont parfois creusé cette question de la différence, faisant parfois apparaître d’autres clivages que ceux pressentis, tels les clivages entre anciens et nouveaux habitants.

Fig. 3 Affiche de promotion du Tréteau

«Mon habitation, dans mon paysage...»

PRINCIPAUX RÉSULTATS POUR L'INITIATION D'UN DIALOGUE PAYSAGER

L’interconnaissance rurale menant à la reconnaissance éthique

Le parcours partagé conduit tout autant à un parcours biographique des acteurs bâtisseurs et ainsi

transformateurs du paysage que des formes paysagères que défrichements et constructions induisent. On entend alors les commentaires suivants : «il l’a construite lui-même ; c’est de l’éco-habitat, non ?». On devine ainsi que cette connaissance de la personne du constructeur fait accepter ce qui serait perçu, dans des conditions d’anonymat, comme de pures atteintes paysagères.

L’éthique, mesurée au pur effort de construction par ses propres moyens, mais aussi à l’effort supposé de se conformer aux nouveaux impératifs du développement dit durable, prend alors le pas sur la pure construction

esthétique, voire crée les conditions d’une esthétique nouvelle, d’une esthétique locale en quelque sorte.

C’est à se demander s’il n’y a pas alors inversion du processus révélé par Bernard Kalaora (1993) et retour de l’échange-signe vers l’usage… Il est en outre intéressant de constater que ce genre d’appréciation peut provenir de responsables associatifs d’ordinaire prompts à pourfendre le «mitage paysager». Cela les aide-t-il pour autant à prendre en compte la

difficulté des élus locaux à refuser les permis de construire à certains de leurs administrés ?

La diversité perçue comme élément positif à une certaine échelle et négatif à une autre Les échanges que l’on peut avoir à propos de l’esthétique paysagère, sitôt qu’on est sorti de la triviale question de

! 113 ! l’authenticité, portent souvent sur la

diversité qui serait source de plaisir.

Mais un vaste «tour de causse » — pour ne pas dire «tour de plaine» — permet de faire toucher du doigt aux réactants spontanés que tout dépend de l’échelle d’appréciation. Le bilan global du «tour de causse » fait effectivement apparaître une contradiction à la sempiternelle opposition au mitage. Après tout, un causse peut paraître moins monotone lorsqu’il est parsemé de constructions ! On peut alors faire tout de même remarquer que le mitage pose

problème non pas tant pour un état de fait circonstanciel que pour la

dynamique de construction qu’il induit et qui peut, à terme, faire disparaître ce qui «fait» encore causse à côté des constructions... Mais à une autre échelle, celle d’un lotissement par exemple, pourquoi s’attacher à

l’uniformité de la couleur des volets par exemple et refuser aux nouveaux

habitants, en même temps que la

satisfaction d’un besoin d’identification celle du besoin de contribution

esthétique à une heureuse diversité visuelle ?

De la diversité sémantique à l’ancrage identitaire, voire à la controverse paysagère…

Le temps de retour en salle d’après-midi oblige à nommer les éléments du paysage qu’il suffisait de désigner lors du passage en voiture. Autre chose se passe alors qui révèle une diversité nouvelle qui n’est plus de regard, mais de verbe. Cela interfère d’ailleurs avec la patrimonialisation de l’espace rural en partie via son paysage (Rautenberg et al., 2000). Un exemple, les

anciennes constructions d’usage pastoral, en pierres, dans les causses.

C’est le moment pour certains

habitants de réfuter les appellations de

«gariottes» ou «cazelles» (qu’on trouve pourtant sur le site du parc naturel régional par exemple), au prétexte qu’elles viendraient d’ailleurs et

particulièrement de Paris, au profit de

«cabanes », terme qui serait d’usage plus local. Or, les premières sont parfois des appellations que les

nouveaux habitants ont mis toute leur bonne volonté à apprendre et

réemployer. De même l’espace du couderc, emblématique vaine pâture centrale des villages caussenards, est alors présentée non tant comme espace de partage social que comme espace de conflit. Et si le conflit allait plutôt dans la direction de la controverse réglée que de la violence sournoise et si le paysage, via des opérations telles les tréteaux, pouvait en être à la fois l’arène et le catalyseur ?

CONCLUSION

Dans ces deux cas, les Tréteaux du paysage ont révélé ce qui pourrait être qualifié de «valeurs refuges du paysage»

mais aussi ce qui pourrait initier de salutaires controverses paysagères. Le bâti rural est systématiquement revenu comme élément d’identité des paysages du PNRCQ. Les formes de l’habitat rural, le soin extrême dans la

restauration préservant les caractères architecturaux fondamentaux des maisons quercynoises, ont été souvent débattus pour être protégés stricto sensu, sans toujours les fonder, ni les nommer de la même façon. Certains, cependant ont tout de même souligné que le critère paysager ne devait pas empêcher une commune de se développer, d’accueillir de nouveaux résidents, d’inscrire également de nouvelles formes urbaines préférables

par certains côtés aux pastiches de la maison quercynoise et difficilement accessibles aux locaux sur le plan du prix des constructions. Les Tréteaux ont donné l’occasion de discuter des solidarités sociales locales au travers de formes urbaines à créer, d’aborder également la discrimination sociale que pouvait inciter certains aspects d’un conservatisme paysager que les jeunes du pays ne pouvaient pas assumer financièrement (notamment en matière d’installation du fait d’une restauration trop onéreuse en fonction des caractères architecturaux typiques du Quercy). Pour toutes ces raisons, même avec les différentes modalités d’animation choisies, nous avons qualifié les Tréteaux du paysage comme des exercices de «chantier partagé », au sens ou ils ont pu permettre de faire déclarer des positions individuelles ou communautaires sur le devenir communal d’un village du causse. À aucun moment, l’exercice n’a visé une normativité du paysage ou

l’identification de bonnes pratiques de négociation et de projet. Il a cherché à établir les conditions d’un partage social à partir d’une notion souvent convoquée comme un entre-soi, une affaire de spécialistes.

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LA PARTICIPATION, UN FACTEUR DE