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LE CAS DE L’AGGLOMÉRATION DE BLOIS

!

Lolita!Voisin,!Grégory!Morisseau,!Sylvie!Servain1Courant!!

ENSP!Blois,!UMR!CITERES,!Université!Sorbonne!Paris!IV!

!Le paysage est devenu progressivement un objetde politique publique saisi depuis peu par les collectivités locales (Berlan-Darqué et al. 2007). Nous souhaitons interroger ici la prise en compte locale du paysage dans sa dimension de projet (Bédard 2008) : comment les acteurs politiques

s’emparent du paysage et le traduisent en actes, comment l’utilisent-ils

éventuellement au service d’autres intentions ? Les résultats présentés sont issus de plusieurs recherches réalisées sur le territoire de

l’agglomération de Blois (pour partie dans la cadre de la zone atelier Loire, dispositif CNRS-INEE) qui traitent des échelles de projets d’aménagement et des documents d’urbanisme (Voisin, 2011) et plus particulièrement de la zone inondable (Gralepois et al., 2011 ; Morisseau, 2011). Après l’analyse de la trajectoire du paysage dans les pratiques politiques de

l’agglomération, nous détaillerons une expérience atypique, le projet de déconstruction du quartier inondable de la Bouillie et la réflexion paysagère prospective portée par la communauté d’agglomération sur l’ensemble de la zone inondable.

LE PAYSAGE DANS LES POLITIQUES TERRITORIALES DE BLOIS

Le Val de Loire, depuis l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO au titre des «paysages culturels évolutifs et vivants», fait l’objet d’une attention particulière de la part des acteurs locaux. Le site inscrit est complexe du fait de sa taille (160 communes dans quatre départements de deux régions différentes) et du nombre d’acteurs impliqués dont les acteurs politiques et institutionnels.

L’agglomération de Blois, de taille moyenne, identifiée par un patrimoine historique riche et bénéficiant de la proximité de sites et de circuits

touristiques (Loire à vélo, châteaux de Chambord, Cheverny et Chaumont) connaît un développement tant en terme d’emplois que de population.

Les paysages blésois sont diversifiés car au-delà de la vallée de la Loire,

reconnue et valorisée se trouvent d’autres entités regroupant des paysages de plateaux, de vallées affluentes et de franges urbaines que l’on peut qualifier d’«ordinaires». Si à Blois, le tissu urbain s’est

historiquement implanté dans le fond de la vallée de la Loire et sur le coteau nord, son développement, depuis la seconde partie du 20e siècle, s’est

concentré sur le plateau nord (quartiers administratif, industriel et ancienne

! 20 ! ZUP), le val inondable en rive sud

étant peu investi. Les communes proches de Blois ont accueilli ce développement ce qui a entrainé des mutations dans les usages, les activités et les paysages.

La communauté d’agglomération, Agglopolys, qui regroupe 48

communes depuis 2012, est centrée sur la Loire et s’étend sur des territoires différenciés en trois entités principales (figure 1). Le plateau de Beauce, au nord, est caractérisé par des paysages d’openfields, d’industrie et les grands réseaux de transport. Au sud, les marges de la Sologne sont constituées d’une mosaïque de boisements et de cultures, dont la viticulture (AOC Cheverny et Cour-Cheverny). Les bourgs proches de Blois, au foncier accessible et disponible, ont connu un développement important, sous forme d’extensions pavillonnaires. Au centre, la vallée de la Loire, se partage entre une agriculture céréalière et

oléagineuse et des secteurs urbanisés, dont le quartier de Vienne, protégé intégralement par un système de digues. La mise en place du Plan de prévention des risques d’inondation en 1999, en imposant des contraintes règlementaires fortes, a limité le développement de l’urbanisation.

L’agglomération de Blois forme ainsi un espace complexe, entre façade fluviale patrimonialisée et extensions périurbaines, tradition agricole et projet de développement.

Fig. 1 Les trois grandes entités paysagères de l’agglomération blésoise

© Voisin, 2011

L’analyse d’un corpus de projets d’aménagement, d’études, des

documents d’urbanisme et d’entretiens avec les acteurs-clés de l’agglomération (Voisin, 2011) nous permet de retracer la trajectoire de l’utilisation du paysage dans les politiques territoriales

blésoises (figure 2). Si le paysage est peu cité en tant que tel durant la municipalité Jack Lang (1989-2000) il a néanmoins été associé aux grands projets urbains de la ville réalisés par l’Atelier public d’architecture et d’urbanisme (association dirigée par l’architecte P. Bouchain), qui a été mis en place pour développer en interne à la fois la maîtrise d’ouvrage et la

maîtrise d’œuvre. Le projet urbain était alors au cœur de la philosophie

d’aménagement, se plaçant résolument dans l’abandon du zoning en œuvre auparavant (Paris, 1998) : de grands projets sont initiés, comme la

reconversion d’un quartier industriel en quartier résidentiel et universitaire (ZAC de la Chocolaterie), la

construction d’un troisième pont sur la Loire, l’implantation d’un parc

économique planté en préverdissement, et d’un parc urbain en gestion

différenciée. Ce qui caractérisait l’activité de conception de cet Atelier, selon l’une de ses techniciennes, c’est à la fois la prise en compte du long terme à travers les grands projets de transformation, et le soin apporté au détail, à la moindre «petite chose»,

«jusqu’à la bordure de trottoir». De plus, la volonté politique était alors de

«donner le droit à la ville en socialisant l’aménagement urbain et en

démocratisant ses procédures»

(Hermelin, 1995). Intégré

définitivement aux services de la ville

en 1993, l’expérience de cet Atelier public a marqué une génération de techniciens et inscrit les politiques urbaines dans une sorte d’«attention»

et de projets innovants et engagés.

Après l’inscription au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 2000 au titre des «paysages culturels évolutifs et vivants», le paysage est devenu plus récurrent dans les discours, prenant peu à peu une dimension patrimoniale (Mission Val de Loire 2008). Tournés vers la Loire, les décideurs locaux se sont saisis de la question du

patrimoine ligérien (quais, ports), des perspectives et des cônes de vue, des circulations piétonnes et cyclistes en relation avec la Loire.

Mais ce n’est qu’à la fin des années 2000 que le paysage a pris localement une dimension stratégique dans l’aménagement du territoire, notamment autour de la question

devenue centrale de l’espace périurbain.

Deux types de sujets y sont associés, d’une part la question de l’agriculture périurbaine, traditionnellement

opposée aux extensions périurbaines, et d’autre part celle de la valorisation de la vallée inondable. Cette évolution est liée entre autres à une reconfiguration des acteurs de l’aménagement : de compétence communale à l’origine, le paysage a transité progressivement vers la communauté d’agglomération, qui s’est saisie de la dimension stratégique de la planification (SCOT, PLH, PDU, Observatoire de l’agriculture périurbaine) et le portage de projets conséquents (la désurbanisation du secteur de la Bouillie, aménagement de l’entrée de ville Maunoury,

aménagement du quartier de la Gare), en association avec les services de la ville de Blois ou les autres

municipalités concernées.

Fig. 2 Frise représentant l’évolution des projets et de la collectivité

© Voisin

LE PROJET PAYSAGER PROSPECTIF DU DÉVERSOIR BOUILLIE

C’est autour du projet du déversoir de la Bouillie que nous avons centré

l’analyse car au-delà de son exemplarité à l’échelle nationale, le paysage y

occupe une place privilégiée (Morisseau 2011). À partir d’une contrainte hydraulique, réactivée par un durcissement réglementaire (PPRI 1999), un quartier situé en zone

inondable a été désigné pour être

«désurbanisé» car constituant un

obstacle à l’écoulement des eaux en cas de fonctionnement du déversoir (Rode, 2008). Cet aménagement, qui n’a pas fonctionné depuis plus d’un siècle, permet de dévier une partie du débit de la Loire en crue, lorsqu’elle atteint un certain niveau, ceci afin de

diminuer la pression sur les digues et protéger le centre-ville se trouvant en aval. L’urbanisation présente dans le déversoir constitue donc un danger pour les habitants de ce quartier (en aléa très fort) et des secteurs proches ce qui a justifié la mise en place d’une zone d’aménagement différée en 2004.

D’une durée de 14 ans, elle permet à la communauté d’agglomération de préempter l’achat des terrains au fur et à mesure du départ des propriétaires et de détruire le bâti. Ce dispositif est encadré par la loi Barnier (Art. 11 de la Loi n° 95-101 du 2 février 1995 relative au renforcement de la protection de l’environnement).

! 22 ! Au fil des acquisitions foncières, le

quartier s’efface peu à peu, s’isolant du reste de la ville (figure 3). Les parcelles se déconstruisent au «coup par coup»

en fonction des ventes, les dents

creuses se multiplient (figure 4), le vide envahit progressivement le quartier où seuls subsistent quelques grands arbres conservés comme témoins du passé habité.

Fig. 3 Évolution du quartier en déconstruction.

Les parcelles libérées sont mises en herbe, certains arbres remarquables sont conservés

© GN-France, 2002

© GN-France, 2008

Fig. 4 Les résistances ont été vives dans le quartier. Aujourd’hui les espaces libérés sont en attente d’une nouvelle affection

© Servain, 2008

© Voisin, 2011

Suite à une première analyse datant de 2006 (réalisée en atelier de projet par l’École nationale supérieure de la nature et du paysage), montrant que cet espace non constructible en zone périurbaine était une opportunité inattendue pour développer un projet de paysage à vocation urbaine,

Agglopolys confie en 2009 à un cabinet de paysagistes une étude prospective sur le devenir du site de la Bouillie. Il s’agit d’explorer les

différentes trajectoires de

recomposition paysagère et spatiale puis d’imaginer des vocations

compatibles avec le risque d’inondation, c’est-à-dire avec les contraintes du

PPRI et ayant un niveau de résilience élevé. Il est également nécessaire de rendre compréhensible l’opération de déconstruction et de démontrer l’absence d’instrumentalisation du risque d’inondation au service d’un autre projet d’urbanisation ou de spéculation foncière. Devenant propriétaire de 60 ha d’espaces périurbains à gérer, la communauté d’agglomération souhaite disposer d’un projet dont le coût de gestion serait faible voire nul, introduisant la nécessité de rendre productif ce nouveau foncier public.

Cette démarche implique au préalable de partager avec les acteurs locaux un diagnostic global de l’état du territoire intégrant des «tendances lourdes» et des «signaux faibles». Le cabinet de paysagistes a donc mené des entretiens avec les acteurs locaux (acteurs

politiques, techniciens, associations) où chacun s’est exprimé sur sa vision, ses attentes et le sens du paysage ligérien blésois. Au regard des

contraintes et de l’historique du site, les élus ont ainsi confié leur ambition de développer une activité de

maraîchage biologique dont la tendance nationale s’illustre par le

«mode de consommation bio»

renforcée par les objectifs du Grenelle de l’environnement. D’autres discours se partagent entre les loisirs d’eau, les agriloisirs et le tourisme de nature, mais aussi les énergies renouvelables et notamment la bioénergie, renforcés par divers projets comme la

construction d’une chaufferie biomasse, la «couveuse d’entreprises» en

maraîchage biologique, l’installation de jardins familiaux et la création d’un écopôle touristique sur l’ancien site du lac de Loire.

La synthèse de ce travail préliminaire partagé a démontré l’opportunité de concevoir un espace périurbain «au service» de la ville, une antichambre productive, source de biodiversité, un espace de ressources pour «nourrir»,

«chauffer», «valoriser» et «divertir» la ville, suivant quatre scénarios qui ont donc été proposés (figure 5).

Fig. 5 Caractéristiques des scénarios développés (Atelier de l’Ile 2010)

Nourrir

la ville Ce scénario est fondé sur le thème de l’agriculture formes de production périurbaine dont les peuvent être diversifiées : jardins familiaux, entreprises agricoles, activités intermédiaires. Il identifie et organise un territoire nourricier aux portes de la ville en s’appuyant sur l’activité maraîchère historiquement reconnue dans le val.

Valoriser

la ville Il s’agit d’un scénario «naturaliste»

fondé sur le thème de la renaturation et de la valorisation environnementale et patrimoniale du territoire.

Chauffer

la ville Ce scénario fondé sur la bioénergie, consiste à développer la plantation de végétaux dont la biomasse est énergétiquement valorisable (taillis à très courte révolution, bois raméal fragmenté, etc.)

Fédérer

par l’eau Ce scénario est construit sur le thème de l’eau, fondatrice de l’identité paysagère du site. Il vise à maintenir la problématique du risque d’inondation dans la réflexion et à construire un paysage périurbain qui en témoigne.

Fig. 6 Plan guide du parc agricole urbain à Blois

© Atelier de l’Île, Morisseau, 2010

! 24 ! JEU D’ACTEURS ENTRE PAYSAGISTES ET DECIDEURS

Suite aux présentations des scénarios, réalisées dans le cadre de différents comités, les acteurs, notamment les élus, les techniciens et les porteurs de projets (Chambre d’agriculture, Lycée horticole, Jardins de Cocagne) se sont appropriés les scénarios.

Cette étude a également confirmé l’importance qu’élus et acteurs locaux possèdent une connaissance fine de leur territoire et des acteurs-relais, et qu’ils puissent s’être forgé au préalable une ou des visions possibles ; lesquelles le paysagiste vérifie le sens, la portée et les potentialités. La synthèse des avis recueillis lors des différents comités a conduit à approfondir et à croiser les scenarios «Nourrir la ville» et «Fédérer par l’eau». L’activité agricole, le

maintien du paysage ligérien, de son caractère inondable et de la

biodiversité associée sont les éléments fondamentaux qui ont amené à

développer un ultime scenario de parc agricole urbain, dernière étape de l’étude prospective (figure 6).

Ainsi, à travers ce projet, la question du paysage a été investie par tous, décideurs politiques et services

techniques mutualisés, dans plusieurs dimensions. Tout d’abord, le paysage a été le support d’un diagnostic des forces en présence, et a permis aux acteurs de se saisir pleinement du potentiel de ce site en zone inondable, jusque-là peu «regardé» par la ville. Le périmètre de réflexion a été élargi à l’ensemble du lit majeur, après qu’ait été démontrée la cohérence de cet ensemble géographique et son impact en tant que «porte de la ville». Enfin, la prospective paysagère a été le support à l’invention et à la délibération d’orientations à long

terme, traduites ensuite par des actions à portée immédiate comme l’appel d’offre lancé en 2011 pour l’installation des jardins ouvriers sur le périmètre déconstruit.

Plus largement, le paysage est devenu un sujet politique revendiqué dans l’agglomération de Blois et cela pour deux raisons : tout d’abord, elle est le support d’une stratégie d’identification d’une ville moyenne située sur un axe fluvial en cours de patrimonialisation.

Le Plan local d’urbanisme de Blois, en cours d’élaboration, fait ainsi

apparaître le paysage dans l’axe 3,

«Blois, une ville paysage» (figure 7), du PADD (Projet d’aménagement de développement durable).

Fig. 7 Extrait de l’exposition du PADD de la ville de Blois (2012). L’un des trois axes est bien «Blois, une ville paysage»

Source : http://www.blois.fr/677-plan-local-d-urbanisme.htm

De plus, dans un contexte de

fractionnement du territoire rural par l’extension de l’habitat et des

infrastructures, le paysage, compris à l’échelle du grand territoire (SCOT), est perçu comme un outil de

conception de ces nouveaux espaces périurbains. Il est alors saisi par les représentants politiques comme «récit»

pour l’agglomération : «Dans les communautés d’agglomération, l’articulation ville/campagne est

fondamentale. Une communauté d’agglomération a besoin de la lecture paysagère pour se concevoir» (extrait d’un entretien réalisé le 17/12/2010 avec le président d’Agglopolys). Ainsi, Agglopolys développe le concept d’agglomération-archipel, qui assumerait le mitage tant décrié du territoire et une alternance entre habitat et agriculture. C’est ce modèle planificateur de dialogue entre habitat, paysages agricoles et services urbains, qui semble dominant dans les

représentations des décideurs politiques.

Le paysage est devenu localement un véritable sujet politique, autour du débat sur l’espace périurbain.

Agglopolys est devenue un acteur prépondérant dans ce modèle

métropolitain. Le projet de la Bouillie montre également le pouvoir évocateur de la prospective paysagère, qui permet aux décideurs politiques d’apprécier plusieurs évolutions possibles de leur territoire en fonction de l’impulsion choisie. Dans ce cadre, l’approche par le paysage est avant tout le support d’un projet, ce qui constitue à notre sens tout son potentiel. Il faut signaler que les habitants n’apparaissent pas dans ce jeu d’acteurs, si ce n’est à travers les associations d’usagers du déversoir et la volonté politique de communiquer leurs intentions dans la composition du paysage en devenir de ce vaste site.

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LE PAYSAGE COMME UN ÉLÉMENT