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Situation des immigrants à l’égard de certains facteurs de contexte selon le

Chapitre 5. Description de la population à l’étude

5.3. Situation des immigrants à l’égard de certains facteurs de contexte selon le

Dans cette section, nous nous intéressons à des facteurs post-arrivés qui ont un lien théorique avéré avec l’insertion économique des immigrants au Canada et qui, possiblement, pourraient avoir un lien avec leur origine et leur parcours migratoire. Il s’agira de la reconnaissance de l’expérience de travail, du secteur d’activité et de la province de résidence. En raison de la nature longitudinale des données, nous rendrons compte de la situation des immigrants à l’égard de ces trois facteurs dans chacune des deux périodes de l’enquête qui nous intéressent (vague 2 et vague 3), soit deux ans après l’arrivée et quatre ans par la suite.

Tableau 16. Reconnaissance de l’expérience de travail selon le parcours migratoire pré-Canada: cohorte arrivée entre octobre 2000 et septembre 2001

Vague 2 (n = 1600)

Vague 3 (n = 170041)

Oui42 Non Total Oui Non Total

Pays développés 1ère expérience

Pays développés plusieurs exp. Pays moins développés 1ère exp.

Pays moins dév. via pays dév.

Pays moins dév. via pi moins dév. 41,6 39,2 32,4 43,3 43,5 58,4 60,8 67,6 56,7 56,5 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 56,0 52,9 41,3 49,5 54,4 44,0 47,1 58,7 50,5 45,6 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Ensemble 36,1 63,9 100,0 45,4 54,6 100,0

Source : fichier de microdonnées de la troisième vague de l’ELIC. Note : Pour chaque vague, l’échantillon est basé sur les travailleurs qualifiés qui sont demandeurs principaux et qui occupaient un emploi rémunéré à cette période. Différences statistiquement significatives au seuil de 1 % dans chacune des deux vagues (test du khi- deux).

41 L’effectif de la vague 3 comprend des immigrants qui n’étaient pas en emploi à la vague 2. Ce qui

explique pourquoi cet effectif est supérieur à celui de la vague 2.

42 Cette catégorie comprend aussi ceux qui ont obtenu une reconnaissance partielle de leur

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Deux ans après l’arrivée, les résultats (tableau 16) laissent voir qu’une minorité d’immigrants de notre échantillon, soit 36 %, se sont fait reconnaitre, au moins partiellement, leur expérience de travail acquise à l’extérieur du Canada. Quatre ans après, soit à la vague 3, cette proportion s’établissait à 45 %. Dans les deux périodes, il se constate alors que la majorité des immigrants ne s’étaient pas fait reconnaitre leur expérience de travail.

Tenant compte du parcours migratoire, on remarque dans les deux périodes que les immigrants originaires de pays moins développés qui sont à leur première expérience de migration restent les plus pénalisés. Dans leur grande majorité, les immigrants de ce groupe ne s’étaient pas fait reconnaitre leur expérience de travail acquise à l’extérieur du Canada (68 % à la vague 2 et 59 % à la vague 3). Dans chacun des groupes, il y a lieu de mentionner que l’augmentation des proportions de ceux qui se sont fait reconnaitre leur expérience de travail à la vague 3 pourrait s’expliquer par le regroupement des modalités effectué lors de la préparation de la variable. Ainsi, les immigrants ne s’étant pas fait reconnaitre leur expérience de travail à la vague 2 comprennent à la fois ceux qui ne l’avaient pas obtenu réellement, alors qu’ils en avaient fait la demande, ceux qui n’avaient pas essayé de la faire reconnaitre, mais aussi ceux qui avaient la demande et qui étaient en attente de réponse. De ce fait, pour faciliter l’analyse et l’interprétation de ces résultats, on peut s’en tenir à la situation prévalant à la vague 3.

Quatre ans après l’arrivée, on peut retenir de manière générale que les immigrants originaires des pays moins développés, et étant à leur première expérience de migration internationale, restent les plus touchés par la non-reconnaissance de l’expérience de travail acquise à l’extérieur du Canada. Les immigrants originaires de pays développés qui sont à leur première migration internationale sont plus susceptibles de se faire reconnaitre leur expérience de travail, suivis de ceux qui sont originaires de pays moins développés ayant vécu dans des pays moins développés. Il apparait globalement que le fait d’être originaire d’un pays développé,

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peu importe le parcours migratoire pré-Canada, et le fait d’être plus âgé à l’arrivée, restent les deux facteurs liés à l’obtention d’une reconnaissance de l’expérience de travail. L’âge plus avancé à l’arrivée serait sans doute associé à une plus longue expérience de travail, ce qui pourrait expliquer l’avantage des immigrants originaires de pays moins développés ayant vécu dans d’autres pays moins développés.

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Tableau 17. Secteur d’activité selon le parcours migratoire pré-Canada deux ans après l’arrivée : cohorte arrivée entre octobre 2000 et septembre 2001 (2 ans après l’arrivée, n=1600)

Prim/ sec. Sect. Prod. Serv. Cons. Et prod. Public / parapub . Total

Pays développés 1ère exp.

Pays dév. Plusieurs exp. Pays moins dév. 1ère exp.

Pays moins dév. Via pays dév. Pi moins dév. Via pi moins dév.

30,8 20,0 34,6 17,9 33,5 27,4 33,3 32,1 43,4 37,2 22,2 20,0 21,0 17,3 17,2 19,7 26,7 12,3 21,4 12,1 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Ensemble 31,7 33,9 20,0 14,4 100,0

Source : fichier de microdonnées de la troisième vague de l’ELIC. Note : l’échantillon est basé sur les travailleurs qualifiés qui sont demandeurs principaux et qui occupaient un emploi rémunéré à la vague 2. Différences statistiquement significatives au seuil de 1 % (test du khi-deux).

Tableau 18. Secteur d’activité selon le parcours migratoire pré-Canada : cohorte arrivée entre octobre 2000 et septembre 2001 (4 ans après l’arrivée, n=1700) Prim/ sec. Secteur Prod. Serv. Cons. Et prod. Public/ parapub Total

Pays développés 1ère expérience

Pays développés plusieurs exp. Pays moins développés 1ère exp.

Pays moins dév. Via pays dév. Pi moins dév. Via pi moins dév.

27,5 25,5 35,5 19,6 33,6 28,3 31,4 34,3 43,0 36,6 25,0 13,7 15,8 14,5 17,6 19,2 29,4 14,4 22,9 12,2 100,0 100,0 100,0 100,0 100,2 Ensemble 32,5 35,2 16,5 15,9 100,0

Source : fichier de microdonnées de la troisième vague de l’ELIC. Note : l’échantillon est basé sur les travailleurs qualifiés qui sont demandeurs principaux et qui occupaient un emploi rémunéré à la vague 3. Différences statistiquement significatives au seuil de 1 % (test du khi-deux).

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Dans les deux périodes, les résultats des tableaux 17 et 18 indiquent que le secteur de la production et le secteur primaire/secondaire représentent les deux principaux secteurs dans lesquels les immigrants sont les plus susceptibles de travailler. Les deux secteurs réunis représentent, dans chacune des deux périodes, plus de 60 % des emplois des immigrants de notre échantillon. Les services à la consommation et le secteur public et parapublic viennent ensuite. Ces résultats doivent être interprétés en tenant compte du contexte économique correspondant à cette période, plutôt que du parcours migratoire international pré-Canada des immigrants. Sur le marché du travail, il faut souligner que les années 90 et 2000 ont été particulièrement marquées par une tendance à la baisse des emplois dans certains secteurs de la production des biens, alors que le secteur des services, comme le commerce de gros et de détail, les soins de santé et les administrations publiques, a enregistré une hausse (Statistique Canada, 2007)43.

Du point de vue du parcours migratoire pré-Canada, le premier constat qui apparait serait qu’à la vague 2, peu importe leur origine, les immigrants qui sont à leur première expérience de migration internationale sont plus susceptibles de travailler dans les secteurs primaire et secondaire, puis dans les services à la consommation. En revanche, ceux ayant connu d’autres expériences de migration avant l’arrivée sont plutôt susceptibles de travailler dans le secteur de la production. On peut aussi remarquer que les immigrants n’ayant jamais vécu dans des pays développés sont moins susceptibles de travailler dans le secteur public et parapublic à cette période.

Comparativement à la situation qui prévalait à la vague 2, quatre ans après l’arrivée, soit à la vague 3, les résultats rendent compte des mouvements entre les différents secteurs d’activité, mais d’ampleur variable selon le groupe d’immigrants considéré.

43 Dans le secteur des biens, l’emploi dans la construction est monté en flèche au cours des dernières

années, alors qu’il a fortement reculé dans le secteur de la fabrication. Certaines industries des ressources naturelles, comme l’extraction minière, pétrolière et gazière, ont accru leurs effectifs, tandis que l’emploi dans la foresterie s’est replié. Récemment, une croissance marquée de l’emploi a aussi été observée dans le secteur des services publics (Statistique Canada, no 71-222-X au catalogue, P 38).

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Les plus importants mouvements concernent notamment les immigrants originaires de pays développés ayant connu d’autres expériences de migration pré-Canada, chez lesquels on observe une baisse importante de leur proportion dans les services à la consommation et une augmentation dans le secteur primaire/secondaire. Les immigrants originaires de pays moins développés, et qui sont à leur première migration internationale, enregistrent une baisse considérable dans les services à la consommation qui semble être compensée par une légère hausse de leur proportion dans les services publics et dans le secteur de la production. Par ailleurs, chez les immigrants originaires de pays moins développés ayant connu d’autres expériences pré-Canada, leur situation est restée presque la même, et ce, peu importe leur trajectoire migratoire. Pour eux, on peut émettre l’hypothèse d’une certaine stabilité dans leurs secteurs d’activité, contrairement à leurs homologues qui sont à leur première migration internationale, qui sont davantage concernés par les changements de secteurs d’activité.

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Tableau 19. Province de résidence selon le parcours migratoire pré-Canada : cohorte arrivée entre octobre 2000 et septembre 2001 (deux ans après l’arrivée, n = 1600)

Québec Ontario Alberta CB et

Autres

Total

Pays développés

Pays moins dév. 1ère expérience

Pays moins dév. via pays dév. Pi moins dév. via pays moins dév.

40,2 14,6 21,4 7,6 36,3 61,7 50,4 69,7 10,6 8,0 7,1 10,1 12,8 15,7 21,0 12,6 100,0 100,0 100,0 100,0 Ensemble 16,8 59,2 8,5 15,6 100,0

Source : fichier de microdonnées de la troisième vague de l’ELIC. Note : l’échantillon est basé sur les travailleurs qualifiés qui sont demandeurs principaux et qui occupaient un emploi rémunéré à la vague 2. Différences statistiquement significatives au seuil de 1 % (test du khi-deux).

Tableau 20. Province de résidence selon le parcours migratoire pré-Canada : cohorte arrivée entre octobre 2000 et septembre 2001 (trois ans après l’arrivée, n = 1700)

Québec Ontario Alberta CB et

Autres

Total

Pays développés

Pays moins dév. 1ère expérience

Pays moins dév. via pays dév. Pays moins dév. via pi moins dév.

40,0 14,1 21,4 7,9 36,7 61,6 51,8 68,6 10,6 8,2 7,1 10,8 12,8 16,1 19,6 12,6 100,0 100,0 100,0 100,0 Ensemble 16,5 59,1 8,7 15,7 100,0

Source : fichier de microdonnées de la troisième vague de l’ELIC. Note : l’échantillon est basé sur les travailleurs qualifiés qui sont demandeurs principaux et qui occupaient un emploi rémunéré à la vague 3. Différences statistiquement significatives au seuil de 1 % (test du khi-deux).

Les résultats des tableaux 19 et 20 montrent que les trois quarts des immigrants de notre échantillon vivaient dans les deux provinces que sont l’Ontario et le Québec et ce, dans les deux périodes (respectivement 59 % et 17 %). Les immigrants originaires de pays développés sont plus susceptibles de résider au Québec (40%),

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contrairement à ceux qui sont originaires de pays moins développés qui, de manière générale, sont plus susceptibles de résider en Ontario. Ces résultats traduisent, dans une certaine mesure, une faible mobilité interprovinciale des immigrants de notre population à l’étude, jusqu’à quatre ans après l’arrivée. Ils vont en effet dans le même sens que Dion (2010) qui, à partir de certaines grandes régions du Canada et pour la même cohorte, montrait que seulement 2 % des immigrants qui s’étaient établis à Toronto, six mois après l’arrivée, n’y résidaient pas quatre après. Le solde était aussi négatif pour Vancouver et Ottawa (- 0,4 %), alors qu’il était positif pour Montréal (+ 0,3 %) et Hamilton (+ 0,5 %). Il est toutefois probable qu’il y ait eu, entre ces deux périodes, des mouvements migratoires qui s’annulent, autrement dit, qu’il y ait autant d’immigrants qui quittent une province que d’immigrants qui s’y rendent.

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Conclusion

On peut retenir, à la lumière de ces résultats, que les immigrants ayant connu plusieurs expériences de migration pré-Canada représentent une proportion considérable (environ 30 %) parmi les travailleurs qualifiés (demandeurs principaux) de la cohorte arrivée au Canada entre octobre 2000 et septembre 2001. De plus, ces immigrants présentent un profil sociodémographique spécifique.

Sur le plan des caractéristiques sociodémographiques à l’arrivée, les immigrants originaires de pays moins développés ayant vécu dans des pays développés se démarquent particulièrement par le fait d’être plus scolarisés et plus susceptibles d’être accompagnés par des enfants. En revanche, leurs homologues ayant vécu dans des pays moins développés se distinguent, eux, par leur âge plus avancé et une plus grande propension à être des personnes mariées ou en union libre. Cette observation laisse voir de manière générale que la première migration se fait vraisemblablement au cours de la jeunesse, et que les migrations multiples font manifestement avancer l’âge à l’arrivée, tout comme le niveau de scolarité (Greenzood et Young, 1997; Garbayo et Maben, 2009; Agrawal, 2015). En ce qui concerne l’état matrimonial, la parenté au Canada ou l’expérience canadienne, les différences s’observent davantage en fonction de l’origine des immigrants, que selon le parcours migratoire pré-Canada. Ainsi, les immigrants originaires de pays moins développés, peu importe leurs expériences de migration internationale pré-Canada, ont la particularité d’être plus susceptibles d’être mariés et/ou d’avoir de la parenté au Canada, par rapport aux immigrants originaires des pays développés qui eux, se démarquent plutôt par le fait d’être plus susceptibles de connaitre une expérience canadienne et ce, peu importe leur parcours migratoire international pré-Canada. À nos yeux, cette conclusion témoigne du rôle des facteurs comme la proximité géographique, notamment pour les Américains, la politique migratoire des États dans la mobilité internationale des migrants, telles les possibilités de mobilités

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différenciées selon la nationalité, et, dans une certaine mesure, les liens historiques entre les États (Wenden, 2010; Tarrius, 2011; Dietmar et al. 2012).

Pour les autres facteurs préarrivée, nos résultats traduisent des différences moins tranchées selon le parcours migratoire pré-Canada. C’est le cas notamment de la parenté. Ainsi, nos résultats indiquent que les immigrants originaires de pays moins développés ayant vécu dans d’autres pays moins développés sont plus susceptibles de déclarer avoir de la parenté au Canada avant l’arrivée, suivis de leurs homologues qui sont à leur première migration internationale. Un enseignement à tirer de ce résultat consiste à dire que pour notre population à l’étude, il n’y a pas à proprement parler de lien entre le parcours migratoire pré-Canada et la parenté. Il faut cependant admettre que le réseau social, tel qu’il est théorisé dans la littérature sur les migrations internationales, dépasse le cadre de la parenté puisqu’il touche aussi d’autres types de relations que nous n’avons pas examinés ici, comme les relations d’amitié. De ce fait, nos résultats ne permettent pas de vérifier l’hypothèse classique selon laquelle les immigrants ayant connu des trajectoires migratoires multiples ont l’avantage de disposer des réseaux de relations plus denses ou plus étendus, comme le suggèrent d’autres travaux (Faret, 2003; Monsuttu, 2004).

En ce qui concerne les facteurs de contexte que nous avons examinés, nos résultats montrent que les immigrants originaires de pays moins développés, et pour lesquels le Canada représente une première expérience migratoire internationale, demeurent plus susceptibles de ne pas se faire reconnaitre leur expérience de travail acquise à l’extérieur du Canada. Les immigrants originaires de pays développés (et ce, peu importe leurs expériences de migrations pré-Canada) et ceux qui sont originaires de pays moins développés ayant vécu dans des pays développés, sont plus susceptibles de se faire reconnaitre leur expérience de travail. Ce résultat traduit le fait qu’une expérience de travail acquise dans un pays développé est plus susceptible d’être reconnue sur le marché du travail canadien. Dans la littérature, deux facteurs non indépendants l’un de l’autre reviennent le plus souvent pour expliquer les différences observées entre les immigrants en ce qui a trait à la

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reconnaissance de l’expérience de travail acquise à l’extérieur du Canada. Il s’agit de l’origine et du lieu où l’expérience a été acquise (Statistique Canada, 2010). Cependant, contrairement à la reconnaissance des diplômes qui engage le plus souvent des acteurs comme les ministères ou les universités, celle de l’expérience de travail se fait le plus souvent par les entreprises ou par les ordres professionnels, qui accordent une importance particulière au nombre d’années d’expérience (Lejeune et Bernier, 2014). À cet égard, nos résultats semblent indiquer que le lieu où l’expérience a été acquise reste le facteur déterminant, étant donné que les immigrants ayant eu une expérience de travail dans un pays développé demeurent avantagés. En ce sens, la trajectoire migratoire s’avère importante, notamment pour les immigrants originaires de pays moins développés. Enfin, concernant le secteur d’activité, dans les deux périodes étudiées, il est apparu que les immigrants originaires de pays moins développés n’ayant jamais vécu dans un pays développé sont plus susceptibles de travailler dans le secteur primaire, contrairement à leurs homologues ayant vécu dans des pays développés, qui sont plus susceptibles de travailler dans le secteur de la production. Il faut cependant admettre que les taux d’emploi des immigrants selon le secteur d’activité pourraient dépendre davantage de facteurs tels le domaine de formation, le contexte du marché du travail qui prévaut ou la province de résidence que du parcours migratoire pré-Canada. Sur le plan du contexte par exemple, les chiffres de Statistique Canada (2009) indiquent que depuis les années 90, le secteur des services est l’employeur le plus important du Canada. Toutefois entre 2006 et 2017, l’emploi des immigrants dans les services professionnels, scientifiques et techniques a connu une tendance à la hausse (Yssaad et Fields, 2018).

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