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3.2. Analyse des productions orales en français

3.2.1. Présentation globale des résultats

3.2.2.1. Structures segmentées

3.2.2.1.2. Segmentées à droite

Il n’y a que neuf occurrences de segmentées à droite dans notre corpus, dont sept ont la forme d’un SN plein. Toutes les anaphores des éléments segmentés ont la fonction de sujet dans leurs propositions. Tous les référents des segmentées à droite sont donnés ou récupérables dans le discours, tous sont définis et se caractérisent par une forte accessibilité dans le discours. C’est pour cela qu’une des fonctions principales de la segmentée à droite est le marquage de la continuité informationnelle, à savoir le marquage des référents qui se caractérisent par une forte accessibilité dans le discours.

Les exemples (57) et (58) montrent bien cette fonction :

(57) après j’arrive à l’école vers huit heures comme ça . ça sonne à huit heures cinq . après euh ça dépend les journées . on a pas tout le temps les mêmes activités/ . prenons la récré puis on continue . puis on finit à onze heures vingt cinq/ . on rentre à la maison pour dîner. après on repart à: à treize heures vingt . à treize heures . trente cinq . ça commence les cours après (Annexe 1 : enregistrement 11, lignes 20-24)

(58) à onze heures et demie ça sonne pour pour aller à la pause donc je vais je vais chez moi je vais manger et tout ça et après à une heure et demie ça recommence l’école (Annexe 1 : enregistrement 6, lignes 40-42)

Il faut souligner quand même que les référents les cours et l’école ne sont pas évoqués directement dans le contexte qui précède les segmentées. Cependant, ils sont fortement accessibles dans le discours : en (57), le référent les cours est inférable à partir du référent l’école, introduit au début du tour de parole ; en (58), la sonnerie qui annonce la pause peut facilement être mise en lien avec le référent l’école dans ce contexte.

La structure segmentée à droite peut clarifier l’identité d’un référent :

(59) Ch : bon c’est pas important tu dois pas raconter toute l’histoire . qu’est-ce qui s’est passé à la fin/

54 El8 : mais elle est très courte l’histoire (Annexe 1 : enregistrement 7, lignes 82-84)

(60) Ch : est-ce que tu peux me raconter l’histoire d’un de ces dessins animés

El4 : ben: quand je regarde ils montrent comment ils sont les animaux quand ils sont en danger vers les lions (Annexe 1 : enregistrement 4, lignes 74-75)

Nous voyons qu’en (59) les deux référents, la fin et l’histoire, pourraient correspondre à l’expression référentielle elle. En utilisant la segmentée à droite, l’interviewée enlève le doute sur l’identité du référent du pronom. En ce qui concerne l’exemple (60), le premier ils dans la réponse de l’élève renvoie probablement au référent dessins animés.

Étant donné que par la suite elle utilise de nouveau la même expression référentielle, l’élève décide d’apporter la précision nécessaire sur l’identité du référent auquel le pronom renvoie par l’emploi de la structure segmentée à droite.

Nous avons aussi réussi à trouver un exemple où la segmentée à droite a pour fonction le remplissage d’un moment vide dans le discours (Ashby 1988), où le pronom tonique moi détaché à droite est ajouté au commentaire je sais pas ; et un exemple où la fonction de la segmentée à droite peut être décrite comme expressive (exemples 61 et 62 respectivement) :

(61) Ch : aller jouer/ jouer euh: à quoi/

El15 : ba: je sais pas moi en été sur le tropoling. en hiver avec la neige/ en printemps courir/ . sauter/ . et puis en automne . ben on joue avec les feuilles\

(Annexe 1 : enregistrement 14, lignes 51-53)

(62) moi j’aime bien ça . ça me détend après l’école ou comme ça . ça me défoule parce que des fois je suis un peu: fatiguée et tout ça donc quand je vais là-bas ça me détend ça (Annexe 1 : enregistrement 26, lignes 21-23)

Précisons que dans cet exemple la fonction pragmatique de la segmentée à droite est liée à l’expression d’une émotion agréable.

55 3.2.2.2. Clivées en c’est

Les constructions clivées en c’est ne sont pas nombreuses dans notre corpus – l’on n’en trouve que 29 occurrences. Dans la plupart des cas, l’élément focalisé par la clivée est un des pronoms personnels toniques moi, lui, eux ou nous :

(63) parce qu’y avait quelqu’un qui lui avait menti . et il a dit. t’es plus mon ami. j’ai dit pourquoi . et lui il m’a raconté tout ça . ba je lui ai dit . c’est pas moi qui l’ai dit euh: ça devrait être quelqu’un qui t’a raconté une histoire comme ça . fausse (Annexe 1 : enregistrement 13, lignes 16-19)

(64) et puis après moi je me suis défendu . il a pleuré il est allé dire à la maîtresse et puis après moi j’ai dit que c’est lui qui a commencé j’avais même un copain qui pouvait dire que c’est lui qui avait commencé (Annexe 1 : enregistrement 8, lignes 37-39)

Les exemples comme (63) et (64) montrent qu’une information n’a pas besoin d’être nouvelle pour être focalisée par la construction clivée en c’est, il suffit que cette information tire sa nouveauté de la relation qu’elle entretient avec le topique correspondant.

L’on trouve six occurrences où l’élément focalisé est un syntagme nominal.

Dans les deux exemples qui suivent l’on voit clairement ce que Lambrecht (1987 : 226) appelle sujet-NP-avoiding : la clivée empêche qu’un SN apparaisse en position initiale de sujet. Étant donné que les deux SN dans nos exemples sont des informations nouvelles ou pragmatiquement accessibles, l’on peut aussi dire que la fonction pragmatique de la clivée est d’empêcher que le focus apparaisse en position initiale, ce qui est extrêmement rare en français parlé.

(65) des fois on fait . je ne sais pas des fois on fait deux heures de dessin des fois on fait une heure sais pas . c’est la maîtresse qui décide (Annexe 1 : enregistrement 3, lignes 11-12)

(66) Ch : hm hm . tu regardes des matchs à la télé ou

El29 : oui oui . par exemple quand c’est la serbie qui joue (Annexe 1 : enregistrement 27, lignes 10-11)

Pour finir l’analyse des constructions clivées en c’est, nous citons un des trois exemples de notre corpus où le groupe prépositionnel est affecté par l’extraction :

56 (67) en fait ici en suisse c’est dès la sixième année à peu près que la vie se joue . vu qu’y a trois orientations possibles (Annexe 1 : enregistrement 17, lignes 18-19) Il nous semble qu’ici l’élève, en utilisant la clivée, produit un effet de contraste. La période qu’elle focalise est très importante pour le choix de l’orientation dans l’école secondaire en Suisse. La période correspondante dans le système scolaire en Serbie est après la huitième année.

3.2.2.3. Constructions présentatives

Avant de commencer notre analyse, nous aimerions souligner que les présentatives que nous avons traitées dans cette étude sont uniquement celles qui contiennent deux preferred clauses, la première servant à introduire un nouveau référent dans le discours et la seconde ayant pour fonction discursive de donner une information à propos de ce référent. Ce sont les constructions qui sont à la fois présentatives et prédicatives et que Lambrecht (2000) appelle constructions relatives présentatives (CRP).

Leur nombre dans notre corpus se limite à 41 occurrences. La plupart des présentatives ont la structure de la construction présentative clivée en y a. Voici quelques exemples :

(68) on était en train de jouer au foot et puis y a un copain qui s’est fait mal (Annexe 1 : enregistrement 8, lignes 49-50)

(69) on doit aller au parascolaire/ y a des dames qui nous gardent là-bas on fait des activités (Annexe 1 : enregistrement 2, lignes 59-60)

(70) une une fois j’étais à la récré sorti avec mes copains j’étais en train de jouer et puis y a y a un un autre qui est venu me taper (Annexe 1 : enregistrement 8, lignes 34-35)

Cependant, l’on trouve aussi des exemples où le clitique initial est le pronom personnel je ou on :

(71) et puis après moi je me suis défendu. il a pleuré il est allé dire à la maîtresse et puis après moi j’ai dit que c’est lui qui a commencé j’avais même un copain qui

57 pouvait dire que c’est lui qui avait commencé (Annexe 1 : enregistrement 8, lignes 37-39)

(72) sinon/. tous les jeudis matin on a: euh on a le boulanger qui vient à l’école et puis on a on prend deux francs de nos parents et puis par exemple on prend une boisson et puis un:: un croissant (Annexe 1 : enregistrement 8, lignes 41-43) Pour finir, remarquons encore une chose : bien que les constructions présentatives servent à introduire des référents nouveaux ou pragmatiquement récupérables dans le discours, nous avons trouvé une exception, où le référent introduit par la clivée est actif et identifiable dans le discours :

(73) et puis après le crabe il avait il avait rencontré une fois une chèvre et après la chèvre elle a dit est-ce que tu veux m’épouser et puis il a dit non je veux pas t’épouser et après après le lendemain parce qu’il voulait avoir une épouse après le lendemain matin il y avait y a avait la chèvre qui revenait et puis elle a redemandé est-ce que tu veux te remarier avec moi (Annexe 1 : enregistrement 7, lignes 32-36)

L’on peut dire que dans cet exemple assez atypique la présentative sert à introduire une nouvelle étape dans le récit. Le fait que c’est une fille de sept ans qui parle ici ne nous semble pas du tout négligeable. Malheuresement, nous ne pouvons pas en dire plus sur l’aspect acquisitionnel de cet exemple, parce que la question de l’acquisition du langage n’est pas approfondie dans cette étude.

3.2.3. Sujets lexicaux

Nos résultats concernant le nombre de sujets lexicaux sont compatibles avec ceux de Lambrecht (1987), mais ils divergent en ce qui concerne les propriétés que Lambrecht attribue aux sujets lexicaux en français parlé : rappelons-nous que selon Lambrecht les sujets lexicaux ont tendance à être non saillants (ils renvoient aux référents avec un faible degré de topicalité et font souvent partie de l’arrière-plan dans le discours), non anaphoriques (étant non saillants, ils ne peuvent pas maintenir la continuité anaphorique dans le discours), non agentifs (les sujets lexicaux apparaissent majoritairement dans les propositions avec un verbe intransitif, très souvent avec le

58 verbe être) et non spécifiques (SN génériques ou indéfinis). Lambrecht met en lien ces propriétés avec la subordination syntaxique et prétend que les sujets lexicaux se trouvent dans les propositions subordonnées avec une plus grande fréquence que les topiques ou les antitopiques. Sans compter les noms propres et certains noms communs qui ressemblent aux noms propres (cinq occurrences), nos résultats montrent que les sujets lexicaux apparaissent avec une fréquence presque égale dans les propositions transitives et intransitives et qu’ils sont spécifiques et anaphoriques aussi bien que non spécifiques et non anaphoriques. La position de Lambrecht sur le lien entre sujets lexicaux et subordination syntaxique s’avère insoutenable – nous n’avons réussi à trouver que cinq exemples où un sujet lexical apparaît dans une proposition subordonnée. Voici quelques exemples :

(74) ensuite à une heure et demie deux autres amis sont venus pour qu’on les amène à mon anniversaire (Annexe 1 : enregistrement 14, lignes 4-5)

(75) et puis après . un garçon qui s’appelle guillaume est arrivé (Annexe 1 : enregistrement 14, lignes 7-8)

(76) El6 : maintenant je fais rien comme ça de vrai avec un coach mais je pense que je vais commencer le tennis aussi

Ch : ah oui c’est dans la famille

El6 : oui voilà toute la toute la famille joue au tennis donc moi aussi je me lance (Annexe 1 : enregistrement 6, lignes 81-84)

(77) Ch : tu es venue ici à quel âge

El6 : à quatre ans et demi parce que mon père a trouvé un travail ici donc en fait on est venus juste pour un pour l’été juste deux mois et on est restés là huit ans huit ans maintenant (Annexe 1 : enregistrement 6, lignes 12-14)

En (74) et (75), nous voyons deux SN indéfinis avec un faible degré de topicalité, qui ne sont pas agentifs et anaphoriques non plus, mais ces deux sujets lexicaux ne se trouvent pas dans des propositions subordonnés. L’exemple (76) montre que le sujet lexical en français parlé peut quand même être agentif et spécifique. Le seul sujet lexical ici qui se trouve dans une proposition subordonnée est présenté en (77), pourtant il est spécifique et agentif. Ces exemples nous permettent de considérer comme contestable la position de Lambrecht sur les propriétés des sujets lexicaux en français parlé.

59 Cependant, ce qui pourrait éventuellement mettre en question la plausibilité de nos résultats est un phénomène particulier que l’on remarque dans l’enregistrement 7 (depuis la ligne 6038) où l’interviewée raconte une histoire qu’elle avait apprise à école en adoptant le style narratif de la langue écrite (par exemple, elle utilise le passé simple et elle met les SN indéfinis en position sujet), ce qui donne l’impression que l’histoire est apprise par cœur. Le nombre de sujets lexicaux retrouvés dans ce passage (sept occurrences) n’est pas négligeable par rapport au nombre total de sujets lexicaux dans notre corpus.

3.3. Analyse des productions orales en serbe

L’analyse de la partie du corpus en serbe consistera à repérer des phrases simples de type assertif avec un verbe transitif. Après avoir dégagé du corpus les phrases transitives simples, nous suivrons dans quel ordre les constituants majeurs (sujet, verbe, objet direct et objet indirect) y apparaissent. En d’autres termes, nous vérifierons la fréquence des occurrences des ordres SVO, SOV, VSO, VOS, OSV et OVS dans les phrases assertives simples contenant un verbe transitif. La dernière étape dans l’analyse du corpus en serbe sera l’examen de la structure informationnelle des phrases en question.

Avant de passer à la présentation des résultats, il est indispensable de donner quelques précisions. Afin d’examiner le phénomène de l’ordre des mots en serbe parlé, nous avons choisi la phrase assertive simple dont le verbe est transitif39, ainsi que les

38 Voir Annexe 1.

39 Notre objet d’étude n’était que les constructions transitives directes, dans lesquelles le complément est directement relié au verbe. Cependant, cela ne signifie pas que nous n’avons analysé que les phrases contenant le complément d’objet direct (COD). Étant une langue casuelle, le serbe permet un lien direct entre verbe et complément, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de préposition entre verbe et complément dans les cas où le complément a la fonction qui correspond à la fonction du complément d’objet indirect (COI) en français : Marija je dala knjigu Ivani (Marie a donné un livre à Ivana).

60 constructions à double complémentation40. Cependant, l’analyse n’a pas inclus les phrases assertives simples dont le verbe est transitif, mais dans lesquelles le complément d’objet est implicite41. En revanche, nous n’avons pas éliminé les exemples qui contiennent des fautes commises aux niveaux phonologique, lexical ou morphosyntaxique (p.ex. cas erroné). Étant donné que la compétence langagière en langue d’origine de nos informateurs est instable, ces fautes sont nombreuses mais elles sont sans intérêt pour le problème que nous abordons. La seule chose pertinente pour notre analyse était que la structure syntaxique et informationnelle des occurrences en question soit conservée.

3.3.1. Présentation globale des résultats

Les résultats de l’analyse de la partie du corpus en serbe ont confirmé notre hypothèse selon laquelle l’ordre canonique en serbe parlé serait toujours SVO. Parmi 354 phrases qui correspondent à notre critère, nous avons trouvé 227 exemples ayant l’ordre SVO. Le deuxième ordre est SOV qui atteint le chiffre de 22 occurrences. Le nombre des quatre autres ordres est négligeable : l’on a repéré trois exemples avec l’ordre VSO, deux avec l’ordre VOS ou OSV et un seul ayant l’ordre OVS. Il faut souligner que dans l’ensemble de 354 phrases soumises à l’analyse, il existe 97 exemples qui ne sont pas englobés par la répartition en six ordres. D’abord, nous avons trouvé 14 occurrences des phrases à double complémentation. Leur analyse sera présentée indépendamment de l’analyse de ces six ordres. Les résultats nous ont aussi révélé un nombre significatif d’occurrences de phrases (83 exemples) où le sujet est implicite et auxquelles nous n’avons pas réussi à attribuer un des six ordres de notre classification initiale. C’est la raison pour laquelle l’on a décidé de les mettre dans la catégorie « ordre non attribué ». Les arguments pour cette démarche méthodologique ainsi que l’analyse de quelques exemples seront donnés après la présentation globale

40 Il s’agit de constructions dans lesquelles le verbe se construit avec deux compléments dont l’un est direct (COD) et l’autre indirect (COI).

41 Par exemple, les phrases contenant les verbes comme manger, travailler ou conduire.

61 des résultats. La distribution des occurrences des ordres SVO, SOV, VSO, VOS, OSV et OVS dans notre corpus est présentée dans la Figure 5.

Figure 5 : fréquence des ordres des constituants majeurs sur un total de 357 occurrences

Les mêmes tendances de fréquences se manifestent si l’on essaye d’analyser les résultats en fonction de l’âge des élèves. Dans chacun des huit groupes, l’ordre ayant la dominance absolue est SVO, avec la fréquence qui varie entre 53% (groupes de 10 et 13 ans) et 84% (groupe de 9 ans). Les résultats selon le critère âge sont ceux de la Figure 6.

Figure 6 : résultats selon l’âge des élèves

227 3 22

2 2 1

SVO SOV VSO VOS OSV OVS

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90

7 ans 8 ans 9 ans 10 ans 11 ans 12 ans 13 ans 14 ans

SVO SOV VSO VOS OSV OVS

double complémentation ordre non attribué

62 3.3.2. Ordre SVO

Les résultats montrent clairement que le statut canonique de l’ordre SVO n’est aucunement mis en question. L’on remarque que l’ordre SVO couvre presque 90% de six combinaisons possibles. Dans cet ensemble de 227 occurrences ayant l’ordre SVO, il y a 171 exemples que l’on appelle avec Kitić (2002b) formes syncrétiques. Il s’agit de phrases dans lesquelles le sujet n’est pas exprimé et dans lesquelles le suffixe verbal porte l’information sur le genre et le nombre du sujet. Ce nombre n’étonne pas, étant donné qu’au cours des entretiens les élèves parlent de leurs propres expériences et que par conséquent le sujet implicite dans la plupart des cas est le pronom personnel je ou nous. Dans les exemples qui suivent, les suffixes grammaticaux –m et –mo collés au verbe marquent la personne et le nombre du sujet, la première personne du singulier et la première personne du pluriel respectivement, et c’est pour cela que les sujets pronominaux je et nous (on) sont redondants

.

En théorie, dans ces exemples, le sujet pourrait aussi se positionner après le verbe ou à la fin de la phrase. Cependant, nous estimons que dans ce contexte un tel marquage pragmatique serait peu probable et c’est la raison pour laquelle nous avons décidé de mettre ce type d’exemples dans la catégorie SVO.

(78) obožavam paradajz (Annexe 2 : enregistrement 32, ligne 70) J’adore la tomate.

(79) gledam televizor (Annexe 2 : enregistrement 29, ligne 10) Je regarde la télé.

(80) igramo košarke i odbojke (Annexe 2 : enregistrement 48, ligne 26) On joue au basketball et au volleyball.

(81) razumem sve super (Annexe 2 : enregistrement 50, ligne 50) Je comprends tout parfaitement.

Le sujet est aussi omis pour éviter la répétition du référent introduit dans le contexte immédiatement précédent. En (82), le sujet Peka n’est pas repris explicitement par la suite, même si le discours continue à être à propos de ce référent. Le suffixe grammatical –o (mis en cursive) porte l’information sur le nombre et le genre du référent :

63 (82) peka je stavio prst izmeĎu žice (...) a imao je dve godine (Annexe 2 :

enregistrement 32, lignes 64-65)

Peka a mis le doigt entre les barreaux de la grille (...) il avait deux ans.

Le corpus compte 56 occurrences de phrases SVO dans lesquelles le sujet est explicitement donné. La plupart des sujets dans ces occurrences sont des pronoms il/elle/ils/elles qui renvoient aux référents préalablement introduits dans le discours ou les pronoms personnels je et nous (on). Les sujets lexicaux (19 occurrences) nomment les référents appartenant à l’entourage le plus proche des élèves :

(83) deda voli puno životinje (Annexe 2 : enregistrement 41, ligne 37) Mon grand-père aime beaucoup les animaux.

(84) moja brat stefan je dobio neki prut nešto tako (Annexe 2 : enregistrement 43, ligne 7)

Mon frère Stefan a gagné un bâton, quelque chose comme ça.

La distribution des occurrences selon le critère sujet implicite/sujet explicite est donnée dans la Figure 7.

Figure 7 : ordre SVO sur un total de 227 occurrences

171 56

SVO avec sujet implicite SVO avec sujet explicite

64 3.3.3. Ordre SOV et positionnement des clitiques

Afin d’examiner les occurrences avec l’ordre SOV, il est nécessaire de dire

Afin d’examiner les occurrences avec l’ordre SOV, il est nécessaire de dire