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Facteurs qui influencent l’ordre des mots en serbe

1.2. Ordre des mots en serbe

1.2.4. Facteurs qui influencent l’ordre des mots en serbe

serbe l'ordre des mots n'est pas typique, c'est-à-dire s'il se différencie de l'ordre grammatical, cet ordre sert alors à exprimer d'autres fonctions, à produire par exemple des effets stylistiques particuliers ou à mettre en relief certains éléments de la phrase.

Pour désigner la nature de l'ordre des mots en serbe, Kitić utilise parfois le terme ordre contextuel.

1.2.3. Fonctions de l’ordre des mots en serbe

L’ordre des mots en serbe ne sert pas principalement à déterminer les fonctions syntaxiques des constituants. Le rôle que l’ordre des mots joue en serbe est plutôt autre – l’on trouve dans la littérature linguistique que l’ordre des mots en serbe peut avoir différentes fonctions : pragmatique, informative ou stylistique.

Les fonctions de l’ordre des mots en serbe doivent être envisagées dans l’optique de ce que Поповић (2004) appelle l’actualisation informative de la phrase. « À part leur fonction grammaticale, les constituants de la phrase ont également une fonction informative, à savoir une valeur informative concrète, qui relève de leur rôle par rapport au but communicatif que le locuteur veut obtenir. Ces valeurs concrètes et actualisées des constituants constituent la structure informationnelle de la phrase » (Поповић 2004 : 11-12). La structure grammaticale et la structure informationnelle déterminent l’ordre des mots.

1.2.4. Facteurs qui influencent l’ordre des mots en serbe

Selon Поповић (2004 : 12), la structure grammaticale et la structure informationnelle sont deux facteurs principaux qui influencent la réalisation linéaire de la phrase. Les effets de ces deux structures se combinent avec les effets prosodiques, qui sont très importants pour l’actualisation informative de la phrase à l’oral. D’autres facteurs qui influencent l’ordre des mots sont : les interactions sémantiques et informatives entre les parties de la phrase ou par rapport au contexte, la structure phonétique des mots, la nécessité d’éviter l’ambiguïté, les effets stylistiques (l’emploi

30 de certaines figures de style positionnelles, comme le parallélisme ou le chiasme ; l’emploi des figures de style phonétiques, comme la rime ou l’allitération), etc.

Cependant, ces facteurs sont moins importants que les structures grammaticale et informative et la prosodie.

1.2.5. Gestion de l’information en serbe : le thème25, le rhème et le focus

Du point du vue de la gestion des informations en serbe, la perspective de base dans laquelle le contenu phrastique est présenté peut être décrite comme une perspective progressive thématique-rhématique. Le thème a la forme d’un SN et c’est l’élément à propos duquel le locuteur ajoute des informations. Le contenu du noyau prédicatif est lié au thème. Ce noyau prédicatif progressif contenant les informations sur le thème est le rhème. Le rhème peut être considéré comme élément central portant l’information saillante. L’accent phrastique (le focus) fait partie du rhème. Il peut englober tout le rhème ou une partie du rhème. Dans le premier cas, tout le rhème est informativement pertinent, tandis que dans le second l’information essentielle est le focus de la phrase.

En termes de Поповић (2004 : 367), typologiquement il s’agit de l’ordre thématique-rhématique libre, où le sujet est le thème typique, le rhème typique a la forme d’un SV et le focus est rhématisé de manière typique au moyen de la prosodie, mais sa position n’est pas fixe. Les autres présentations du contenu phrastique servent à mettre en relief soit certains éléments thématiques, soit la partie rhématique de la phrase soit les éléments informativement libres.

25 Bien que nous ayons utilisé le terme topique dans le chapitre sur l’ordre des mots en français, nous avons décider de ne pas garder ce terme dans le chapitre sur l’ordre des mots en serbe et d’employer le terme thème (et le terme rhème aussi) que l’on trouve plus souvent dans la littérature linguistique serbe.

31 1.2.5.1. Quelques spécificités du thème

Le thème typique en serbe est le sujet, d’abord parce que le sujet est indépendant du noyau prédicatif et le verbe s’accorde en genre et en nombre avec le sujet ; ensuite le sujet a rôle sémantique d’agent ou de siège d’un état, ce qui signifie qu’il porte le procès ou l’état décrits dans le noyau prédicatif. Dans la plupart des cas, le sujet-thème en serbe est un référent connu, mais cela n’est pas toujours le cas :

(26) Neka žena želi da priča sa tobom.

Il y a une femme qui veut parler avec toi.

Tout ce qui est dit ne montre pas en quoi le thème en serbe diffère du thème en français. Cependant, des différences existent. En serbe, l’objet peut apparaître en position initiale de la phrase et peut être thématisé. Voici un exemple, donné par Поповић (2004 : 37) :

(27) Švajcarsku okružuje pet zemalja. (OVS) Cinq pays entourent la Suisse.

Dans cet exemple, nous voyons que l’objet a pris le rôle du thème de la phrase et que le sujet est rhématisé. Cette phrase est à propos de la Suisse, pas à propos des pays qui l’entourent et qui ne sont même pas donnés. Поповић souligne que le SN en fonction d’objet peut être sujet dans une phrase passive équivalente :

(27’) Švajcarska se graniči sa pet zemalja.

La Suisse est entourée par cinq pays.

L’ordre des constituants changera si l’on veut insister sur l’information quels pays entourent la Suisse. Il s’agira alors d’une distribution de l’information différente, conditionnée par des buts communicatifs différents.

(27’’) Francuska, Nemačka, Italija, Austrija i Lihtenštajn okružuju Švajcarsku.

La France, l’Allemagne, l’Italie, l’Autriche et le Lichtenstein entourent la Suisse.

Nous finirons ce chapitre par la remarque que les sujets-thèmes pronominaux en serbe peuvent être implicites, c’est-à-dire qu’ils ne doivent pas être exprimés dans la phrase. Le rhème reste lié au sujet, parce que le verbe contient dans le suffixe l’information sur le genre et le nombre du sujet. Kitić (2002b) appelle ces structures les formes syncrétiques.

32 (28) On peva. = Peva.

Il chante. *Chante.

1.2.5.2. Caractéristiques grammaticales et informatives du rhème

Selon Поповић (2004 : 131), le rhème représente le segment constitutif de la phrase simple complète des points de vue syntaxique et informatif. Le rhème a le rôle décisif dans la combinaison des aspects syntaxiques et informatifs de la phrase. Ce rôle relève du statut central du verbe dans la phrase, qui est aussi l’élément central du rhème.

Dans les ordres typiques thème-rhème, le verbe rassemble les constituants subordonnés (p.ex. toutes sortes de compléments et de circonstanciels), mais il est possible que dans certains cas le sujet (p.ex. dans les phrases existentielles) fasse partie du rhème. Voici un exemple :

(29) Ima nade.

L’espoir existe.

Alors, le contenu du rhème peut varier : il ne doit pas nécessairement inclure tous les constituants subordonnés de la phrase (les cas de la dérhématisation, à savoir la dislocation des constituants de la partie rhématique de la phrase) et les sujets peuvent faire partie du rhème. Поповић explique également que le rhème est le noyau progressif de la phrase parce qu'il s'enchaîne sur le cadre informatif déjà établi et représente le segment final de la phrase dans l'ordre typique thème-rhème.

L’on distingue deux sortes de rhème : 1. le rhème sans focus ou le rhème avec une informativité générale et 2. le rhème avec focus ou le rhème avec une informativité particulière26 :

(30) A : Šta je Marija uradila?

B : Ona je napisala pismo Igoru.

A : Qu'est-ce que Marie a fait?

B : Elle a écrit une lettre à Igor.

26 Les termes sont de Поповић (2004 : 134).

le sujet focalisé en position de rhème

33 (30’) A : Kome je Marija napisala pismo?

B : Ona je napisala pismo Igoru.

A : À qui Marie a-t-elle écrit la lettre ? B : Elle a écrit la lettre à Igor.

En (30), tout le rhème apporte une information nouvelle, tandis qu’en (30’) le seul élément rhématique informativement pertinent est le complément d’objet indirect Igor.

La focalisation du référent en question est obtenue par des procédés prosodiques.

1.2.5.3. Position du focus

La position du focus en serbe est mobile. L’une des caractéristiques importantes du focus en serbe est son autonomie positionnelle. Le plus souvent, la focalisation se réalise au moyen de procédés prosodiques, sans changement dans l’ordre des mots typique. Cependant, le focus peut apparaître à la fin de la phrase – c’est le cas de ce que Поповић (2004 : 91) appelle la réalisation progressive du focus. Finalement, l'on trouve le focus dans les inversions anticipées, à savoir au début de la phrase, ce qui mène à la défocalisation du rhème. En d'autres termes, il y a trois principes, parfois coïncidents parfois divergents, qui gèrent la place du focus dans la phrase serbe : le principe grammatical, le principe progressif et le principe anticipé (Поповић 2004 : 95). Examinons maintenant chacun de ces principes.

Le premier principe n'entraîne aucun changement dans la structure thème-rhème de la phrase. La place du focus correspond à sa fonction syntaxique et l'accent phrastique pointe la focalisation.

(31) Ana je našla posao.

Anne a trouvé un travail.

Le deuxième principe sous-entend la position finale du focus. Ce procédé de focalisation partage la phrase en deux parties informatives : en segment non-focalisé et moins important du point de vue de l'informativité de la phrase, qui sert en quelque sorte à la préparation de l'apparution du focus ; et en focus, qui représente la partie informative la plus importante. L'on remarque ici une progression informative du

34 segment moins informatif au segment plus informatif. Le principe grammatical et le principe progressif coïncident souvent, ce qui est le cas dans l'exemple 31.

À la difference du français, le focus en serbe peut apparaître en position initiale. C'est le cas que l'on trouve dans les inversions anticipées. Dans ce type de constructions, le marquage du focus a la primauté au reste de l'information rhématique ou à l'information non-focalisée entière. Ces constructions sont fréquentes dans la langue parlée, spécialement quand le locuteur réagit de manière affective.

(31') Posao je Ana našla! (OSV) Anne a trouvé un travail!

1.2.5.4. Perspective communicative de la phrase

Il était question dans les pages précédentes des fonctions différentes de l’ordre des mots. Avant de clore ce chapitre, nous proposons de traiter le même point, mais cette fois dans la perspective communicative, à savoir dans la perspective de l’intention communicative du locuteur. Chaque fois que le locuteur parle, il fait le choix entre différentes façons de présentation de son message – il fait la distinction entre ce qui plus et ce qui est moins important et choisit ainsi une perspective communicative. Chaque perspective communicative a ses propres stratégies communicatives qui influencent l’organisation du texte. Selon Пипер & al. (2005 : 1062-1081), trois phénomènes sont importants pour la perspective communicative de la phrase : l’information, l’orientation et la linéarisation. L’information est transmise avec une intention communicative (l’orientation) et les segments de l’information sont placés dans la phrase selon les principes de la linéarisation (l’ordre des mots). Chaque information a un certain degré d’informativité : l’information la moins informative est probablement déjà connue (le thème), tandis que le segment le plus informatif représente le rhème. L’on a vu que le plus souvent le locuteur commence avec l’information la moins importante ou moins connue pour enchaîner ensuite sur l’information nouvelle. Quant à l’orientation, il s’agit de stratégie par laquelle le locuteur exprime son intention communicative en insistant soit sur ce qui est planifié pour la fin (l’orientation initiale), soit sur le but communicatif (l’orientation finale). La linéarisation peut être : initiale, médiane et finale. Les positions

35 initiale et finale sont emphatiques, ce qui veut dire que les mots qui se trouvent dans ces positions ont une importance particulière dans le discours.

Cela pris en compte, il existe trois sous-perspectives communicatives – positionnelle, informative et orientationnelle. La première sous-perspective partage la phrase en partie thématique et en partie rhématique. Il est important de souligner que dans cette sous-perspective le thème est toujours en position initiale, tandis que le rhème se trouve en position finale de la phrase. La sous-perspective informative sépare l’information ancienne (le thème) de l’information nouvelle (le rhème). Ici, la position du thème et du rhème est mobile, ce qui veut dire que le thème informatif peut apparaître en position finale de la phrase, aussi bien que le rhème informatif peut remplir la position initiale. La sous-perspective orientationnelle sous-entend le positionnement du focus dans la phrase. Finalement, la linéarisation (l’ordre des mots) est responsable de toutes sortes de variations communicatives.

1.3. Bilan sur l’ordre des mots en serbe et en français

La catégorie de l’ordre des mots en français diffère de celle en serbe. Tandis qu’en français l’ordre des mots sert à déterminer les fonctions syntaxiques des constituants de la phrase, la même catégorie en serbe est utilisée soit comme procédé principal de l’actualisation informative de la phrase soit pour obtenir des effets stylistiques divers. Malgré le fait que l’ordre des mots en français est fixe et relativement libre en serbe, le modèle de phrase typique dans les deux langues est SVO, du moins en ce qui concerne la langue écrite. Cependant, cette phrase assertive canonique est neutre du point de vue de la structure informationnelle. Si l’on choisit d’analyser l’ordre des mots dans un contexte discursif, le statut canonique du modèle SVO semble être compromis dans le cas du français. Il existe en français parlé un certain nombre de constructions grammaticales dont la structure n’est pas SVO. Leur forme syntaxique [clitique + verbe (X)] est liée à leurs fonctions pragmatiques qui peuvent être : la focalisation (le marquage du focus), la localisation des nouveaux

36 référents dans le discours ou le marquage des topiques. Il s’agit de clivées en c’est, de constructions présentatives ou de structures segmentées à gauche et à droite. En revanche, le serbe n’est pas muni de telles constructions, car les effets pragmatiques de focalisation ou de marquage des topiques sont obtenus soit par les moyens prosodiques soit par le simple changement de l’ordre des constituants de la phrase. Par exemple, le marquage maximal du focus s’obtient quand il se trouve en position initiale de la phrase. Ce marquage est fréquent en serbe parlé, tandis que le focus est rare en position initiale de la phrase en français parlé. En ce qui concerne le statut des sujets lexicaux, ils sont rares en position initiale de la phrase en français parlé. Une telle contrainte n’existe pas en serbe parlé.

37

Chapitre 2

2.1. Objectif de la recherche

On traite dans ce travail le statut de la phrase SV(O) en français et en serbe parlés. Nous avons décidé de travailler sur les données orales parce que nous adoptons l’hypothèse selon laquelle la gestion des informations dans le discours oral non préparé diffère de celle de la langue écrite. Toutefois, notre objectif n’est pas de comparer la langue orale (serbe et française) avec la langue écrite. Nous étudions seulement dans quelle mesure le modèle SVO se retrouve dans notre corpus, constitué de productions orales de bilingues serbes-français. Nous envisageons d’étudier le problème en question dans les productions orales en français de la manière suivante : nous examinerons la fréquence des sujets lexicaux et des sujets pronominaux, ainsi que celle des constructions de type preferred. Nous acceptons l’hypothèse de Lambrecht (1987) selon laquelle la structure SV(O) n’est pas une unité informative de base en français parlé et qu’elle n’est pas la structure canonique du français parlé quand le sujet a la forme d’un SN plein.

Quant aux productions orales en serbe, le statut du modèle SVO sera examiné à travers l’analyse de l’ordre des constituants majeurs (sujet, verbe et objet) dans une phrase transitive déclarative simple. L’on s’attend à ce que le statut dominant de la phrase SV(O) en français parlé soit compromis, mais nous ne pensons pas que cela sera le cas en serbe. Bien que la langue serbe permette d’autres ordres des constituants, nous supposons que l’occurrence la plus fréquente sera SVO. Étant donné que notre corpus est constitué de productions orales de bilingues serbes-français, nous serons attentifs à l’apparition éventuelle de marques transcodiques27 dans la structure syntaxique de ces deux langues.

27 Nous adoptons la definition neutre de la marque transcodique de Lüdi & Py (2002 : 142) : « Tout observable, à la surface d’un discours en une langue ou variété donnée, qui représente, pour les interlocuteurs et/ou le linguiste, la trace de l’influence d’une autre langue ou variété. »

38 2.2. Méthodologie de recueil des données

Les données ont été recueillies au cours de trois étapes successives réalisées du 2 au 18 février 2011 à Genève, à Romont et à Lausanne. La recherche a été faite sur une population de 32 enfants, 19 filles et 13 garçons, migrants d’origine serbe qui fréquentent les cours de serbe organisés par l’Ambassade de Serbie en Suisse. Les cours de serbe ont lieu une fois par semaine et durent trois heures (quatre leçons de 45 minutes). Les cours sont ouverts aux enfants âgés entre sept et quatorze ans, ce qui recouvre la période de scolarisation du premier cycle (l’école primaire) dans le système éducatif qui est en vigueur en Serbie. Les classes sont petites : huit élèves à Genève, dix à Romont et douze à Lausanne. Bien que nous soyons conscients que la différence en âge entre les élèves les plus petits et les élèves les plus grands puisse susciter certaines questions acquisitionnelles, nous avons décidé d’interviewer tous les élèves, pour nous assurer que la taille du corpus soit suffisamment grande. Alors, si l’on prend comme critère l’âge des élèves, la structure de ces trois classes est :

- 7 ans : cinq élèves (quatre filles et un garçon) - 8 ans : quatre élèves (deux filles et deux garçons) - 9 ans : trois élèves (trois garçons)

- 10 ans : deux élèves (une fille et un garçon) - 11 ans : sept élèves (quatre filles et trois garçons) - 12 ans : quatre élèves (quatre filles)

- 13 ans : cinq élèves (trois filles et deux garçons) - 14 ans : deux élèves (une fille et un garçon)

La première étape, qui a duré du 2 au 5 février, était préparatoire − elle nous a servi à faire connaissance avec les élèves et à établir un rapport de confiance avec eux, ce qui nous paraissait indispensable pour un bon déroulement du recueil de données.

Lors de la deuxième étape, réalisée du 9 au 11 février 2011, nous avons procédé au recueil des données en français. L’on a fait un entretien d’environ cinq minutes avec chaque élève28. Il s’agissait d’un entretien libre avec une consigne très vaste : il fallait

28 À l’exception des entretiens n◦ 7, 16 et 40. Il s’agit d’entretiens à trois (chercheuse et deux élèves). On a décidé de ne pas suivre notre méthodogie (chercheuse et un élève) pour respecter le désir des élèves.

39 que les élèves parlent de leur vie de tous les jours, de leurs activités quotidiennes, de leurs loisirs, de ce qu’ils aiment ou n’aiment pas faire, etc. La consigne générale était large parce que l’on voulait que les élèves aient l’impression de pouvoir parler de tout ce qu’ils voulaient et qu’ils s’expriment librement et sans effort dans une atmosphère détendue. Avant la conduite des entretiens, nous avions envisagé de limiter le plus possible nos interventions (approbations, questions, corrections, etc.). Il s’est avéré que cela n’était pas possible. Malgré notre effort de créer une atmosphère relâchée qui ressemblerait à une simple conversation, les élèves étaient influencés par la situation non spontanée (présence de la chercheuse, conversation enregistrée) dans laquelle ils se trouvaient et c’est pour cela que notre participation aux discours a été plus active que prévu. Cependant, il faut admettre que parfois ces interventions ont été faites par maladresse, ce qui a provoqué à plusieurs endroits des ruptures de la chaîne discursive ou des changements thématiques. Les entretiens ont été limités à cinq minutes chacun, mais cette limitation n’était pas stricte et on la dépassait librement, surtout quand les élèves voulaient encore parler, soit pour achever le thème en cours soit pour entamer un nouveau thème.

La troisième étape a été mise en œuvre avec une semaine de décalage et a eu lieu du 16 au 18 février 2011, dans les mêmes classes, avec les mêmes élèves et avec la

La troisième étape a été mise en œuvre avec une semaine de décalage et a eu lieu du 16 au 18 février 2011, dans les mêmes classes, avec les mêmes élèves et avec la