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3.3. Analyse des productions orales en serbe

3.3.7. Marques transcodiques

L’examen des marques transcodiques sera court et non exhaustif et concernera uniquement les traces de l’influence du français sur la structure syntaxique et informationnelle de la phrase serbe. D’abord, parce que l’étude détaillée des marques transcodiques n’est pas l’objectif primaire de notre travail, ensuite parce qu’il nous semble que le nombre de marques transcodiques repérées dans le corpus n’est pas particulièrement significatif – il n’y a que 49 structures que l’on pourrait considérer comme marques transcodiques. Cependant, il faut admettre que nous faisons de sérieuses réserves sur l’attribution du statut des marques transcodiques à une grande majorité de ces structures (40 occurrences). Il s’agit de structures où le verbe imati (avoir) s’emploie comme un verbe sémantiquement intransitif, n’exprimant pas la possession mais servant à localiser un référent dans le discours. Voici quelques exemples :

(99) ima i moj deda i moja baba (Annexe 2 : enregistrement 43, ligne 11) Il y a mon grand-père et ma grand-mère.

(100) ima strina i čiča sve tamo (Annexe 2 : enregistrement 44, lignes 1-2) Il y a ma tante et mon oncle tout là-bas.

(101) ima puno drugare . ima isto moj teča ... što doĎe u srbiju .. i tamo ima puno krave i ovce (Annexe 2 : enregistrement 42, lignes 5-6)

Il y a beaucoup de copains, il y a aussi mon oncle qui vient en Serbie et il y a beaucoup de vaches et de moutons là-bas.

Nous hésitons à traiter ces structures comme marques transcodiques, parce que l’on les retrouve aussi dans la langue des serbophones monolingues, surtout dans le langage des

72 enfants. Néanmoins, il nous semble que le choix de moyens que les serbophones monolingues utiliseraient pour créer une perspective communicative présentative dans les cas présentés en (99), (100) et (101) serait plus vaste et inclurait les verbes comme živeti (vivre, habiter), biti (être), postojati (exister), nalaziti se (se trouver). Etant donné que l’on ne trouve pas dans notre corpus ces autres verbes dans les constructions présentatives, l’influence de la construction française il y a sur le serbe n’est pas exclue ici.

En revanche, nous avons repéré quelques structures qui sont des exemples clairs de calque syntaxique du français. Il s’agit de calques syntaxiques de la segmentée à gauche :

(102) baba ona nam sprema ručak (Annexe 2 : enregistrement 31, ligne 10) La grand-mère, elle nous prépare le déjeuner.

(103) deda i on i naša baba oni su napravili neka kuća (Annexe 2 : enregistrement 34, lignes 55-6)

Le grand-père lui et notre grand-mère, ils ont construit une maison.

(104) moja roĎaka to je jelena (Annexe 2 : enregistrement 40, ligne 45) Ma cousine, c’est Jelena.

Les phrases en (102), (103) et (104) deviennent parfaitement acceptables du point de vue pragmatique si l’on supprime les pronoms personnels ona, on et oni et le pronom démonstratif to.

73 Conclusions

Afin de traiter le problème de l’ordre des mots dans les productions orales des bilingues serbes-français, nous avons adopté deux cadres théoriques différents. Les productions orales en français ont été analysées dans le cadre théorique de Lambrecht (1987, 1994), qui propose une nouvelle approche s’appuyant sur l’approche formelle et l’approche fonctionnelle. Il s’intéresse au lien entre structure syntaxique et contexte linguistique ou extralinguistique dans lequel cette structure est utilisée. Il s’agit de voir comment la structure syntaxique reflète les intentions communicatives du locuteur ainsi que ses présomptions concernant les connaissances de son auditeur au moment de la parole. En d’autres termes, l’approche de Lambrecht vise à trouver le lien entre structure informationnelle, structure pragmatique et structure syntaxique dans la langue parlée. De l’autre côté, l’analyse des productions orales en serbe a été basée sur le cadre théorique de Popović (2004) qui définit son approche comme intégrative, combinant la grammaire traditionnelle avec la perspective fonctionnelle.

Tout en choisissant des cadres théoriques différents, nous avons visé au même but dans l’examen des productions orales en français et en serbe : vérifier si la phrase SV(O) est la structure dominante dans les deux langues. Cependant, les différentes approches théoriques ont influencé le choix de différentes méthodologies de traitements des données. Le modèle méthodologique pour l’analyse des productions orales en français a été emprunté de Lambrecht (1987) : l’on a d’abord examiné les occurrences des sujets lexicaux et les sujets pronominaux afin de tester l’hypothèse selon laquelle la phrase SV(O) n’est pas l’unité informative de base en français parlé quand le sujet est un SN plein ; ensuite l’on a procédé au repérage des constructions pragmatiquement motivées dont la structure n’est pas SV(O) et que Lambrecht considère comme unités informatives de base en français parlé. Il s’agit de constructions clivées en c’est, de constructions présentatives et de constructions segmentées à gauche et à droite, qui empêchent que les SN apparaissent en position initiale de la phrase et dont la forme syntaxique [clitique + verbe (X)] est liée à leur fonction pragmatique dans le discours : l’identification et le marquage du focus, l’introduction des nouveaux référents dans le discours et le marquage des topiques respectivement. Nos résultats sont compatibles avec ceux de Lambrecht et ont confirmé son hypothèse – le modèle SV(O) n’est pas la

74 structure dominante dans notre corpus quand le sujet est un SN plein. Nous avons trouvé 41 occurrences de phrases SV(O) avec un sujet lexical, tandis que le nombre des phrases SV(O) avec un sujet pronominal est significativement plus grand – au total 1825 occurrences. La construction de type preferred la plus fréquente dans notre corpus est la segmentée à gauche (260 occurrences), suivent les constructions présentatives (41 occurrences) et les clivées en c’est (29 occurrences). Les moins fréquentes sont les segmentées à droite – nous n’en avons trouvé que neuf occurrences.

En ce qui concerne le modèle d’analyse des données en serbe, il faut dire qu’il nous est propre, parce que nous n’avons réussi à trouver aucune étude sur l’ordre des mots en serbe parlé. En partant de l’hypothèse que le statut canonique de la phrase SVO ne sera pas mis en question, nous avons décidé de traiter que les phrases assertives simples et de suivre dans quel ordre les constituants majeurs (sujet, verbe et objet direct ou indirect) y apparaissaient. Cela veut dire que notre classification a été constituée de six combinaisons possibles : SVO, SOV, VSO, VOS, OSV et OVS. Dans l’ensemble de 354 structures analysées, nous avons trouvé 227 phrases ayant l’ordre SVO et 22 phrases avec l’ordre SOV, tandis que le nombre des autres ordres est négligeable. Il s’est pourtant avéré que notre classification en six ordres n’est pas bonne et qu’elle ne permet pas d’englober les phrases dont le sujet est implicite. Bien que nous ayons été obligée de modifier les critères de classification au cours de l’analyse, notre hypothèse a été confirmée – SVO est l’ordre dominant dans la structure syntaxique en serbe parlé.

Étant donné que le changement dans l’ordre des constituants majeurs cause un changement de la perspective communicative et que tout ordre qui n’est pas SVO peut être considéré comme pragmatiquement marqué, l’analyse des ordres des constituants majeurs nous a servi à voir dans quelle perspective communicative les participants à la recherche présentent les informations. La perspective dominante dans notre corpus est celle qui correspond à l’ordre SVO et qui n’est pas marquée du point de vue pragmatique – il s’agit de la perspective thématique-rhématique avec le sujet comme thème typique.

Il nous semble que l’apport principal et l’originalité de ce travail est dans la tentative de rapprocher dans une étude les différents domaines linguistiques : syntaxe, organisation informationnelle, bilinguisme et acquisition. Cependant, une telle étude n’a pas pu être entreprise sans courir le risque de rester vague sur certains points.

75 Au cours de l’analyse du corpus l’on a remarqué certaines faiblesses dans notre recherche, notamment dans la méthodologie de recueil et de traitement des données. Le matériel a été analysé sans prise en compte de notre position dans les entretiens – l’on n’a traité que les tours de parole des interviewés, en n’insistant pas sur le fait que nos interventions au cours des entretiens n’ont pas été insignifiantes. En ce qui concerne le traitement des données, l’on a vu que la classification en six ordres s’était avérée trop simple pour l’analyse syntaxique et informationnelle des phrases en serbe parlé, vu le grand nombre de sujets implicites. Nous aurions pu aussi mieux élaborer les aspects informationnels et pragmatiques du corpus serbe. De même, vu les cadres théoriques différents, il n’a pas été possible d’approfondir l’aspect comparatif de cette étude. Nous sommes également consciente que l’analyse de la structure informationnelle dans la langue orale ne peut pas être complète sans l’étude de la prosodie. Nous avons décidé de la laisser de côté faute de connaissances dans ce domaine.

En choisissant pour nos informateurs les migrants de la deuxième génération d’origine serbe qui vivent en Suisse, âgés de sept à quatorze ans, nous avons ouvert deux grands domaines de recherche : le premier concerne le bilinguisme des migrants et l’autre touche les aspects acquisitionnels. Sans insister sur un examen complexe et détaillé, nous avons donné une brève analyse des marques transcodiques et présenté les résultats en fonction de l’âge des participants dans la recherche. L’ampleur de ces questions dépasse les objectifs de ce travail.

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Conventions de transcription47 :

/ → intonème ascendant

\ → intonème descendant

. .. ... → pauses de longueur variable inférieures à la seconde (1 sec.) → pauses en secondes

en MAJUSCULE → mot ou segment accentué oui:::: → allongement vocalique

[ → chevauchement (plusieurs interventions simultanées) XXX → segment incompréhensible

(rires) → commentaires du transcripteur

<ma> → transcription phonétique

& → enchaînement rapide

= → interruption, troncation

(? allait/avait) → transcription incertaine Les abréviations : Ch → chercheuse et El → élève

47 Ces conventions sont proposées au séminaire Méthodes de recueil et d’analyse des données, à l’Université de Genève, année académique 2009/2010.

80 Annexe 1 : Transcriptions des entretiens en français

Genève, le 9 février 2011 Nombre de participants : 8 Langue : français

Durée du matériel sonore : 55 min 54 sec.

Enregistrement nº1 : El1, 11 ans

El1 : < ba > par exemple hier il y a un ami qui s’est cassé la jambe devant moi et c’était 1

pas beau à voir\

2

Ch : qu’est-ce qui s’est passé/

3

El1 : i::: en fait il a voulu . en fait y a un enfant il a coincé une balle/ . après il y a un ami 4

je lui fais pratiquement la balle pour que je le décoince et en voulant décoincer la balle 5

ça a coincé l’autre et après l’ami il est monté chercher la balle sur l’arbre et il est tombé 6

et s’est cassé la jambe\

7

Ch : oh là là . c’était grave/

8

El1 : <ba> après j’ai pas pu voir parce que c’était là ça a été sorti je voulais pas tro::p 9

parce que ça me dégoûtait . mais après de toute façon j’ai dû partir après y a sa mère qui 10

est venue le chercher et l’emmener à l’hôpital\

11

Ch : hm hm .. il va bien maintenant 12

El1 : oui il va bien\

13

Ch : hm hm . et c’était euh: euh: à l’école/

14

El1 : oui à quatre heures . après les cours\

15

Ch : hm hm .. et à quelle heure commences-tu normalement 16

El1 : en fait on commence à huit heures du matin/ . on finit on a une récré à neuf heures 17

quarante jusqu’à dix heures ... de dix heures jusqu’à onze heures et demie et ben on 18

travaille à onze heures et demie on rentre chez nous . on mange et on reste un peu à la 19

maison . et à une heure et demie on revient à l’école et on reste jusqu’à quatre heures\

20

Ch : hm hm et bon qu’est-ce que tu fais après/ . parle-moi un peu de:

21

81 El1 : [à quatre heures après les/

22

Ch : [oui . quand tu rentres de l’école 23

El1 : <ba:> parfois s’il fait beau temps je reste au parc 24

Ch : hm hm 25

El1 : mais s’il fait mauvais temps je reste à la maison . je prends un goûter . et après je 26

joue aux jeux vidéo je fais mes devoirs 27

on peut faire jouer en ligne\ . donc je peux jouer avec quelqu’un qui habite en chine par 33

exemple . et on joue en même temps dans une partie 34

Ch : raconte-moi un peu ce jeu 35

El1 : en fait c’est . y a une équipe de joueurs/ . comme une équipe de guerre contre par 36

exemple les russes contre les américains . et: en fait il faut les tuer . mais après quand on 37

El1 : (en anglais) chelsea . c’est une équipe anglaise 44

Ch : oui je sais je sais . bon tu aimes le sport/

45

El1 : oui je joue à tous les sports de balle\ . basket foot baseball badminton tennis . tout 46

. pas très sympa mais ça va .. et les entraînements <ba> ça on joue on fait des exercices 53

82 et à la fin pendant une heure on fait un match entre nous\ . et tous les samedis matin j’ai 54

un match de foot/ et voilà . c’est comme ça\ . mais parfois on gagne parfois on perd .. on 55

n’est pas la meilleure équipe 56

qu’est-ce que tu fais à la maison/

62

El1 : <ba:> ... euh je fais presque rien quoi . je marche voilà ... je fais pas quand je 63

reviens de l’entraînement je mange . je me douche et je vais dans mon lit je regarde la 64

télé parce que je suis fatigué 65

Ch : oui . tu a des frères ou des sœurs/

66

El1 : oui j’ai un grand frère il s’appelle stéphane/ et une petite sœur qui s’appelle mia\ . 67

Ch : bien . si tu veux me raconter encore quelque chose/

75

El1 : ce que j’aime faire le matin quand je dois me lever aller à l’école/ ma maman elle 76

me réveille à sept heures du matin/ . je me lève . je mange . et je retourne dans mon lit et 77

je dors jusqu’à sept heures quarante puisque j’habite assez proche de l’école/ . à 78

quelques mètres . bon une centaine de mètres deux cents mètres . je peux partir à 79

cinquante à dix minutes avant . donc je dors tranquille . et après je me habille vite . je 80

83 El1 : [oui je regarde un film comme ça\ . et ce que je n’aime pas c’est que je dois 85

ramener ma petite sœur de l’école . et la chercher tout le temps 86

Ch : et le petit-déjeuner qui le prépare 87

El1 : on a un placard où c’est: . le petit-déjeuner . y a des pains au chocolat ou des 88

céréales/ et on choisit . on peut mettre des tartines .. on met des (en anglais) toasts au 89

grille-pain ou comme ça\

90

Ch : mais vous le faites seuls . vos parents travaillent/

91

El1 : non mon père en fait il commence à quatre heures comme ça . il finit à deux heures 92

du matin parce qu’il conduit les bus . et ma mère pendant que nous on mange elle se 93

prépare pour aller au travail\

94

Enregistrement nº2 : El2, 9 ans

El2 : (après une longue hésitation) <ba> je me réveille à sept heures/ .. après je 1

m’habille/ (1 sec.) après euh:: .. j’vais aux toilettes/ .. après euh je vais manger/... euh:

2

Ch : ah vraiment/ . donc tu n’habites pas loin de l’école 8

Ch : qui prépare le petit-déjeuner/

12

comment vous dites (il cherche le mot en français et ne réussissant pas à le trouver, il 16

fait le code-switch sur le serbe) mikrotalasna 17

Ch : ah oui oui euh:: ça s’appelle micro-onde 18

84 El2 : micro/

19

Ch : micro-onde 20

El2 : micro-onde . et après euh: je mets sur trente secondes après quand c’est fini j’ouvre 21

micro-onde . après je le mets sur la table et après je mets des céréales\

22

Ch : tu prends ton petit-déjeuner avec euh::

23

maximum à huit heures quarante cinq à l’école et moi à huit heures\ ..

27

Ch : hm hm et tes parents/ ils travaillent/

28

Ch : [vous vous partagez en équipes/

47

El2 : non en fait y a un gardien et on doit tous marquer là-bas 48

Ch : hm hm 49

85 El2 : mais quand ils jouent eux ils jouent ils jouent comme en fait une araignée ou on 50

peut grimper/ moi je joue pas avec vous euh: avec eux . je joue ave:c . quelqu’un qui 51

s’appelle lilias . et marco\ (2 sec.) 52

Ch : bon . et ça t’amuse/

53

El2 : oui\ ...

54

Ch : qu’est-ce que tu fais après l’école/

55

El2 : après l’école/ comme mes parents ils travaillent/ j’vais au parascolaire/ ...

56

Ch : c’est quoi 57

El2 : .. en fait c’est . c’est pour . pour les enfants qui peuvent pas aller à l’école . non où 58

les parents ils travaillent jusqu’à six heures/ . parce que l’école elle finit à quatre heures/

59

. et s’y a pas nos parents on doit aller au parascolaire/ y a des dames qui nous gardent là-60

bas on fait des activités 61

Ch : quel type d’activités 62

El2 : j’sais pas . d’abord on prend un goûter . après on va dans une salle où y a des jeux/

63

ou on fait des bricolages/ . ou des fois on reste dehors quand il fait beau 64

Ch : et qu’est-ce que tu préfères faire/

65

jeter un neuf . <ma> en fait c’est une bille c’est un neuf et on doit la faire rouler comme 79

sur un toboggan/ après la bille elle touche quelqu’un et après le poussin il tombe . et le 80

86

quand elle a fini d’aller sur les bosses elle va sur une catapulte/ . on doit appuyer sur un 94

bouton . la catapulte elle tourne/ . ou la bille va sur un petit passage ou elle rate . on a 95

que trois chances . et après elle va comme dans un labyrinthe . on doit bouger avec une

que trois chances . et après elle va comme dans un labyrinthe . on doit bouger avec une