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Un secteur en plein expansion et avis sur le sujet

II. L’ubérisation de l’officine

1. La digitalisation de l’officine

1.2. La m-santé et les applications mobiles santé

1.2.1. Un secteur en plein expansion et avis sur le sujet

La start-up « dmd santé » a effectué une étude sur la santé mobile (57). Cette entreprise évalue des applications santé pour pouvoir aider les professionnels de santé et la population à choisir des applications pertinentes. Elle a évalué en 3 ans près de 1000 applications mobiles destinées à la santé.

Son étude énonce qu’il existait en 2013 plus de 100 000 applications médicales au sens américain du terme (bien être, médecine, sport, soin) et plus de 40 000 applications médicales au sens français du terme dans le monde entier. Le chiffre d’affaire de cette nouvelle économie ne cesse d’augmenter, allant jusqu’à plusieurs milliards de dollars.

Pour la population, les applications santé servent à obtenir des informations de santé, effectuer de la prévention, assurer un meilleur suivi et une meilleure prise de traitement, établir un lien différent entre médecin et patient et faire partie intégrante de sa santé.

Pour les professionnels de santé, ces applications permettent de se former en continu, de pouvoir se déplacer en dehors de son cabinet, de chez soi, de l’hôpital… Elles permettent également d’être utilisées comme un outil, afin d’obtenir des bases de données, des calculs, des mesures… Elles permettent d’assurer un meilleur suivi des patients atteints de maladies chroniques et elles établissent un lien entre le médecin et le patient. Ces applications ont toutes des objectifs différents. On remarque que les applications mobiles santé pour la population et pour les professionnels de santé sont plus disponibles avec le système d’exploitation Apple IOS. Ce sont grâce à ces systèmes d’exploitation (Android, IOS…) que les inventeurs peuvent développer toutes sortes d’applications mobiles gratuites ou payantes (55). Ces marchés ouvrent des opportunités nouvelles de projets de recherches et de développements. On peut noter que les applications mobiles santé payantes destinées aux professionnels de santé sont plus chères que celles destinées aux grands publics.

Plusieurs avis ont été recueillis concernant la santé mobile et connectée :

Dans un premier temps, des avis ont été recueillis par des étudiants de la SMEREP (Sécurité et mutuelle étudiante) (58). Cette étude permet de montrer comment les jeunes utilisent ces dispositifs connectés et comment ils voient l’avenir de la santé connectée. Parmi les étudiants qui ont été questionnés, 90% pensent que la santé connectée est l’avenir en termes de prévention. Ils sont 60% à dire que ces dispositifs nous rendent acteurs de notre santé et provoque de nouveaux comportements. Trente % pensent que les applications santé permettent de nous stimuler et seulement 2% pensent que ce nouveau marché peut remplacer la médecine classique. Cela veut donc dire que les étudiants croient encore aux compétences des professionnels de santé et que ces nouveaux services digitaux sont là uniquement pour mieux gérer leur santé sans aucune concurrence avec les professions de santé. Néanmoins, ils avouent que la majorité des applications santés qu’ils utilisent sont dans le domaine de l’activité physique et sportive et dans le suivi de leur sommeil. La moitié les utilise pour obtenir des conseils de nutrition et un tiers pour le suivi des règles menstruelles. Le domaine d’applications santé concernant les médicaments, maladies et traitements, envoi d’ordonnance, suivi de prescription, ne concerne pas ce type de population et ils l’avouent. Cette situation n’est pas étonnante car c’est une population en général en bonne santé avec rarement des traitements lourds. Ils n’ont donc pas besoin d’obtenir de conseil sur ce terrain-là.

Dans un deuxième temps, le conseil national de l’ordre des médecins a effectué un sondage sur les utilisateurs d’applications mobiles dans un livre blanc concernant la santé connectée (59). Les résultats obtenus sont de 2014 par CCM Benchmark (société d’édition de sites internet et magazines web) auprès d’un grand nombre d’internautes. Ce sondage a été confirmé par l’IFOP (Institution Française d’Opinion publique) qui est la première société de sondages d’opinions et d’études marketing en France dans le domaine de la m-santé. Cette étude estime que la France compte plus de 7 millions d’utilisateurs de smartphones, tablettes tactiles mais seulement 10% utilisent des applications tous les jours. Ils les trouvent pour un peu moins de la moitié, inutile et sans intérêt et se lassent vite de les utiliser et d’autres avouent les télécharger pour ensuite ne pas s’en servir. Près de 79% des personnes de ce sondage déclarent qu’ils ne connaissent pas d’applications santé et la moitié d’entre eux ne sont pas très confiants envers celles déjà existantes sur le marché. Cela montre bien qu’il y a un manque de communication par les

professionnels de santé concernant ces dispositifs, et que la sécurité n’est pas clairement définie. Les internautes qui ont téléchargé des applications santé et qui sont potentiellement intéressés par celles-ci, ont en règle générale une seule application gratuite qu’ils ont trouvé eux même par une recherche sur le web ou par l’intermédiaire d’un magasin d’applications. Seulement 7% d’entre eux ont été conseillés par un professionnel de santé. Cela montre doublement à quel point, un nouveau service effectué par les professionnels de santé peut se développer, d’autant plus que 88% sont satisfaits par les applications qu’ils ont chargées. Au niveau des attentes des internautes, il faut pouvoir les rassurer sur les données qu’elles contiennent. Parmi ceux qui n’utilisent pas d’applications mobiles, 44% ont peur que leurs données collectées sur l’application soient utilisées à des fins inappropriées et 31% ne voient pas l’utilité de les utiliser. Enfin, un sondage en 2014 a été réalisé auprès des pharmaciens par téléphone par Direct Medica (société élaborant des solutions innovantes pour améliorer les relations entre professionnels de santé, patients ou encore établissement hospitaliers) sur ce qu’ils pensent des applications santé (60). Cinquante-six % des pharmaciens possédant une tablette tactile ou un smartphone avouent avoir déjà téléchargé une application santé. L’ensemble des pharmaciens (même ceux n’ayant pas de smartphone ou tablette tactiles) pense que ce nouveau service peut apporter un réel atout pour le patient et sa santé. Seulement 11% des pharmaciens conseillent des applications mobiles santé et ils ne le font pas de leur propre initiative car la moitié avoue avoir été poussée par certains laboratoires ou autres moyens de communication. Cela montre bien qu’il faut évoluer dans ce secteur. La principale difficulté des professionnels de santé pour conseiller une application santé est qu’ils ne se renseignent pas assez sur le fonctionnement et l’utilité de celles-ci. Il faut qu’ils les téléchargent eux-mêmes, qu’ils les testent et après qu’ils puissent les conseiller. Cependant, lorsqu’ils prennent l’initiative de conseiller une application santé, un quart des patients n’invoquent pas le fait qu’ils utilisent des applications santé et 19% des patients n’ont pas besoin d’eux pour les télécharger, ils se débrouillent seul par l’intermédiaire de plateformes de téléchargements. Certains professionnels de santé manquent de conviction et 6% pensent même que ce nouveau service ne fait pas partie de leur mission, 8% que la majorité de leur clientèle est constituée de personnes âgées n’utilisant pas les nouvelles technologies, et 2% que les applications santé n’intéressent pas leur clientèle. Pour qu’ils puissent d’avantage conseiller ces applications santé, 68% pensent qu’il faut qu’ils soient poussés par un organisme qui les motive. De plus, ils reconnaissent avoir une certaine méfiance sur la qualité et la sécurité de ces applications. L’objectif clé pour pouvoir améliorer le conseil de ces applications santé est de réussir à rassurer la clientèle sur leur aspect qualitatif et sécuritaire. Les pharmaciens sont néanmoins ouverts aux changements et à l’évolution de leur profession car 74% sont d’accord pour utiliser des tablettes tactiles lorsqu’ils réalisent des entretiens thérapeutiques.