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Le secteur de la pêche en Gambie

Dans le document RAPPORT 2015 SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS (Page 151-154)

l e développemenT rural eT les modèles eT

Encadré 4.1 Le secteur de la pêche en Gambie

En Gambie, dans le secteur de la pêche, on relève des différences entre hommes et femmes en ce qui concerne les produits, l’échelle de production et le marché desservi. La production et la structure des échanges sont donc différenciées selon le sexe tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Les activités d’amont (capture du poisson ou pêche de mollusques et de crustacés) tendent à être assurées principalement par les hommes, bien que les femmes jouent souvent un rôle prépondérant sur certains segments de marché. Par exemple, ce sont surtout les femmes d’un groupe ethnique précis qui récoltent les huîtres.

Les activités d’aval (transformation artisanale et commercialisation) sont, pour leur part, fortement genrées : les femmes vendent le poisson directement sur le marché local et dans les centres urbains proches, tandis que les hommes le vendent sur des marchés plus lointains (plus intensifs en capital) et sont les principaux fournisseurs des usines de transformation. Il en va de même des méthodes de transformation et des produits commercialisés : les femmes produisent généralement du poisson séché ou fumé (principalement de l’ethmalose et du poisson-chat) à durée de conservation relativement courte (trois jours environ) pour le marché intérieur, tandis que les hommes vendent des produits fumés-séchés à durée de conservation plus longue et sont les principaux fournisseurs de poissons frais de valeur plus élevée tels que la sole et la crevette qu’ils livrent aux usines de transformation pour l’exportation.

Source: UNCTAD and EIF (2014).

Il existe des écarts de rémunération importants entre les hommes et les femmes employés dans les secteurs formel et informel, les écarts étant plus

importants dans les PMA asiatiques que dans les PMA africains.

Pour les hommes comme pour les femmes, les taux de participation sont

généralement plus faibles dans les activités non agricoles que dans les

activités agricoles.

La place des hommes et des femmes dans l’emploi est plus clairement délimitée dans le secteur agroalimentaire que dans l’agriculture

traditionnelle à petite échelle.

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0 10 20 30 40

République-Unie de Tanzanie

Éthiopie Madagascar Népal Yémen

Sources : Éthiopie : National Labour Force Survey 2013; Madagascar : Enquête Nationale sur l’Emploi et le Secteur Informel 2012; Népal : Nepal Labour Force Survey 1999; République-Unie de Tanzanie : Employment and Earnings Survey 2012; Yémen : Child Labour Survey 2010.

Les nouvelles formes d’organisation des chaînes d’approvisionnement peuvent offrir de nouveaux débouchés

aux femmes des zones rurales, mais aussi les placer devant de nouvelles

difficultés Les nouvelles formes d’organisation des chaînes d’approvisionnement

peuvent offrir de nouveaux débouchés aux femmes des zones rurales, mais aussi les placer devant de nouvelles difficultés (FAO, IFAD and ILO, 2010). Les activités agro-industrielles axées sur l’exportation et l’agriculture sous contrat avec des petits exploitants produisant des produits à haute valeur marchande et les grandes exploitations qui leur sont associées peuvent créer des emplois et de meilleurs débouchés pour les femmes; dans le secteur agro-industriel axé sur l’exportation, les salaires tendent à être plus élevés et les conditions de travail moins pénibles que dans beaucoup d’autres segments de marché traditionnels (FAO, 2011; Maertens and Swinnen, 2009; Deere, 2005). Cela étant, les travailleuses de l’agro-industrie sont généralement cantonnées dans des activités non qualifiées à forte intensité de main-d’œuvre telles que le conditionnement, sans grande possibilité de développer leurs compétences;

dans certains secteurs (floricultu e, par exemple), elles risquent d’être exposées à des dangers tels que les pesticides. Les secteurs à forte intensité de main-d’œuvre (floricultu e, par exemple) tendent à créer des emplois précaires faiblement rémunérés et très exposés à la baisse de la demande dans les pays consommateurs, laquelle est souvent directement répercutée sur les travailleurs, qui sont licenciés. De même, s’il est possible pour les femmes de profiter de la culture sous contrat de produits à haute valeur marchande pour s’autonomiser, ce type d’agriculture peut être une autre source d’exploitation, surtout pour les travailleuses familiales non rémunérées.

Tableau 4.4 Proportion de femmes travaillant dans les industries de transformation de produits agricoles de valeur élevée dans certains PMA

Pays Produit Année de l’enquête Femmes employées

(En pourcentage)

Sénégal* Haricots verts 2005 90

Tomates cerises 2006 60

Ouganda* Fleurs 1998 75

Zambie* Légumes 2002/03 65

Gambie** Transformation du poisson 2014 71

République-Unie de Tanzanie*** Fleurs, légumes 2008/2009 60

Sources : * FAO (2011), ** UNCTAD and EIF (2014), *** TPAWU (2011).

Graphique 4.1 Écarts de rémunération entre les hommes et les femmes dans l’agriculture, dans certains PMA

92

Sources : FAO, base de données sur le genre et le droit à la terre, qui est fondée sur les recensements agricoles (consulté en mai 2015).

Note : Sexe des exploitants agricoles. Selon la définition retenue dans les recensements agricoles, on entend par exploitant agricole la per-sonne qui prend les principales décisions concernant l’utilisation des ressources et qui exerce le contrôle administratif de l’exploitation.

L’exploitation agricole est une unité économique de production agricole sous gestion unique. La somme des pourcentages de femmes et d’hommes exploitants agricoles par pays ne correspond pas toujours à 100, par exemple dans le cas où ils sont coexploitants ou dans le cas où le sexe de l’exploitant n’a pas été communiqué.

En général, les inégalités dans le contrôle des terres ne résultent pas de discriminations consacrées par le droit

foncier ou par le droit successoral.

Graphique 4.2 Hommes et femmes exploitants agricoles dans certains PMA (En pourcentage)

C. Obstacles à une contribution accrue des femmes au développement

Comme on l’a vu plus haut, dans les zones rurales des PMA, les femmes éprouvent des difficultés à accéder aux actifs productifs et aux services – terres, crédit, intrants agricoles, services de vulgarisation, main-d’œuvre et marchés –, d’où les fortes disparités de rendement à l’hectare entre les terres exploitées par des hommes et celles exploitées par des femmes. Ces nombreux obstacles réduisent la productivité agricole (chap.  2), limitent le dynamisme des initiatives prises par les femmes dans les zones rurales, et risquent finalement de compromettre la croissance et la diversification à long terme des économies rural s.

1. i

négalités dans l

accès aux actiFs

:

terres et Bétail

Les données émanant de nombreux PMA de tous les groupes géographiques font apparaître les mêmes inégalités dans le contrôle des terres, les hommes disposant des parcelles beaucoup plus étendues que celles dont disposent les femmes (graphique 4.2).

Selon des indicateurs fondés sur les lois et les règlements de 25 PMA africains et asiatiques3, ces inégalités ne résultent pas partout de discriminations consacrées par le droit foncier ou par le droit successoral. Dans tous les pays considérés, les femmes disposent de droits en matière de propriété foncière, sauf en République démocratique du Congo où ces droits sont modifiés par leur situation matrimoniale. En revanche, des discriminations persistent dans le droit successoral d’un certain nombre de pays. En tant que filles ou épouses survivantes, les femmes ont des droits sur la succession dans 16 pays, mais pas dans sept autres (Bangladesh, Népal, Sénégal, Soudan, Ouganda, République-Unie de Tanzanie et Yémen); au Lesotho, les filles n’ont pas les mêmes droits que les fils. Dans de nombreux pays, le principe de l’égalité entre hommes et femmes est inscrit dans la Constitution et l’emporte sur les pratiques coutumières.

Ainsi, les inégalités dans le contrôle des terres sont surtout dues aux barrières socioculturelles qui sont consacrées par les règles et les pratiques coutumières plutôt que par le droit civil (encadré  4.2), et qui rendent très difficiles l’application et le respect effectifs de la législation foncière et successorale. Parmi les principaux obstacles figu ent les normes culturelles patriarcales enracinées dans la coutume, la complexité des formalités d’enregistrement (par exemple, la nécessité d’avoir un certificat de mariage pour procéder à l’enregistrement de la propriété sous les deux noms) et la méconnaissance des lois (UNCTAD, 2014). Ces obstacles peuvent être encore plus importants lorsque les hommes et les femmes sont en concurrence pour des terres en nombre insuffisant. Les femmes qui ne sont pas mariées légalement ont des problèmes pour exercer leurs droits successoraux dans des conditions d’égalité et sans discrimination. Les femmes mariées selon le droit coutumier, notamment dans le cadre d’une union polygame, et celles qui vivent avec un partenaire sans être unis par des liens légaux ou coutumiers n’ont souvent aucun droit légal.

La propriété des animaux d’élevage est aussi très différente selon que le propriétaire est un homme ou une femme, et témoigne de la spécialisation par sexe des activités, dont il sera question à la section B.1 (encadré 4.3).

2. c

apital humain

 :

éducation et alphaBétisation

Chez les femmes des zones rurales, en particulier lorsqu’elles sont chef de famille, les taux d’alphabétisation et le nombre d’années de scolarisation tendent à être bien inférieurs à ceux de leurs homologues masculins. Les ménages dirigés par une femme sont donc très désavantagés, par exemple, lorsqu’il s’agit d’accéder aux services d’information commerciale et aux services de vulgarisation, de demander un crédit et de se conformer aux normes, en particulier sanitaires et phytosanitaires, imposées par les pays importateurs (UNCTAD 2011; UNCTAD 2014).

Au Cambodge, par exemple, 76 % des hommes des ménages agricoles ont achevé au moins un cycle d’études, contre 66 % des femmes. Les hommes chefs de famille sont plus nombreux que leurs homologues féminines à savoir lire et écrire, avec des différences selon les régions. Dans la région côtière, par exemple, 80 % des hommes chefs de famille savent lire et écrire un message simple, contre 38 % des femmes dans la même situation (FAO/SIDA, 2010b).

Dans le document RAPPORT 2015 SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS (Page 151-154)