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Déterminants fondamentaux de la transformation structurelle ruraletransformation structurelle rurale

Dans le document RAPPORT 2015 SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS (Page 123-132)

d iversificaTion économique ,

D. Déterminants fondamentaux de la transformation structurelle ruraletransformation structurelle rurale

1. l

es activités rurales non agricoles en tant Que moteur de la modernisation de l

agriculture

Outre assurer des emplois et des revenus, le secteur rural non agricole joue un rôle fondamental dans le dynamisme du secteur agricole, en fournissant des services et des biens en amont et en aval, y compris des facteurs de production et des possibilités d’accroître la valeur ajoutée. Il peut également offrir des débouchés commerciaux, et élargir l’accès aux marchés; et c’est une importante

Dans les PMA africains en particulier, les revenus ruraux non agricoles sont généralement la principale source l’agriculture et les activités rurales non

agricoles.

source de financement de l’investissement agricole. Le développement de l’économie rurale non agricole contribue ainsi beaucoup à la productivité et à la compétitivité agricoles, à la commercialisation des produits, à la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire. (FAO, 1998; Reardon et al., 2013).

Les revenus ruraux non agricoles ont des incidences sensibles sur l’investissement agricole (Reardon, Crawford and Kelly, 1994). Faute d’accès au crédit, des activités rurales non agricoles particulièrement lucratives deviennent une source essentielle de financement de l’investissement et de l’acquisition de facteurs de production10. En réduisant le risque, la diversification des revenus des ménages, même au moyen d’activités relativement peu lucratives, peut aussi contribuer à encourager l’investissement agricole et l’adoption de nouvelles technologies, ainsi que la production de cultures marchandes.

Dans les PMA africains en particulier, les revenus ruraux non agricoles sont généralement la principale source de liquidités pour l’investissement agricole (Reardon and Mercado-Peters, 1993; Reardon and Kelly, 1988;

Reardon, Crawford and Kelly, 1994; Savadogo, Reardon and Pietola, 1995).

Ils servent également de garantie, par exemple dans le Sahel, pour permettre aux ménages d’obtenir un accès préférentiel au crédit (Hoffman and Heidhues, 1993). Au Bangladesh, tout en étant une source importante de liquidités pour l’investissement, ils ont encouragé les négociants à ne plus faire dépendre le crédit des récoltes futures, donnant ainsi plus de flexibilité aux agriculteurs pour la vente ou la commercialisation de leur production (Reardon et al., 2013). À l’inverse, dès que les ménages ont des difficultés pour s’assurer des revenus ruraux non agricoles, cela se traduit directement par des difficultés pour investir dans la modernisation agricole.

Les activités rurales non agricoles sont donc importantes pour la modernisation de l’agriculture au niveau communautaire. Toutefois, les liens entre des activités rurales non agricoles très lucratives et les investissements et revenus agricoles peuvent entraîner un accroissement des inégalités globales, l’accès à ces activités étant étroitement lié au patrimoine initial et au niveau d’éducation des ménages. Ces éléments peuvent interagir avec le régime foncier et la distribution des terres pour créer un cercle vicieux de répartition inégale des terres et des revenus non agricoles (Barrett, Reardon and Webb, 2001). Au Rwanda, par exemple :

«  L’accès à des revenus non agricoles réguliers a tendance à aggraver plutôt qu’à atténuer les inégalités de patrimoine foncier à travers le fonctionnement d’un marché foncier actif (et illégal) (impliquant que les restrictions traditionnelles ou coutumières en matière de cession de terres ont largement disparu), qui fait que de nombreuses parcelles sont vendues par des agriculteurs acculés à la misère et achetées par des personnes disposant de revenus ruraux non agricoles réguliers. ».

André and Platteau (1998, p. 28) Des effets analogues ont été observés au Kenya (Francis and Hoddinott, 1993).

Les ressources disponibles pour l’investissement peuvent faire l’objet d’une certaine concurrence entre l’agriculture et les activités rurales non agricoles, de sorte que l’économie rurale non agricole pourrait, en principe, aussi bien freiner qu’encourager l’investissement agricole (Ellis and Freeman, 2004; Reardon, Berdegué and Escobar, 2001; Ruben and van den Berg, 2001). De tels effets ont été observés, par exemple, dans le nord du Burkina Faso dans les années 1980 (Christensen, 1989), et dans une étude plus récente au Ghana (pays à revenu moyen inférieur) (Egyei, Harrison and Adzovor, 2013).

Si la forte demande de main-d’œuvre pendant la haute saison agricole peut elle aussi avoir des effets analogues, la plus grande partie de la production rurale non agricole a généralement lieu pendant la saison morte, lorsque la demande de main-d’œuvre agricole est au plus bas. Il peut toutefois y avoir des demandes concurrentes de main-d’œuvre entre l’économie rurale non agricole

La plus grande partie de la production rurale non agricole a généralement lieu pendant la saison morte, lorsque la demande de main-d’œuvre agricole

est au plus bas.

Certaines activités rurales non agricoles peuvent aussi influer sur le choix des cultures et des technologies

en élargissant l’accès aux facteurs de production et en les adaptant aux

besoins des producteurs locaux.

Le sous-développement ou un développement inapproprié du secteur non agricole peut entraver le

développement agricole.

et des activités d’investissement à forte intensité de main-d’œuvre généralement réalisées pendant la morte-saison, comme la construction et l’entretien de digues et de terrasses.

Au-delà des incidences des revenus non agricoles sur les capitaux disponibles pour l’investissement dans l’agriculture, certaines activités rurales non agricoles peuvent aussi influer sur le choix des cultures et des technologies en élargissant l’accès aux facteurs de production et en les adaptant aux besoins des exploitants locaux. Cela concerne, par exemple, la fabrication ou la préparation d’engrais, la production, la location et la réparation de matériel de transport et de matériel à traction animale, ou encore le commerce de facteurs de production. D’autres activités, telles que la construction et l’entretien d’installations commerciales, les services de transport et la transformation de matières premières agricoles, peuvent aussi avoir un effet positif en fournissant des débouchés commerciaux supplémentaires pour la production agricole. Tout particulièrement au-delà des zones périurbaines, de telles activités constituent un élément important de l’économie non agricole.

Dans certains cas, une agriculture contractuelle, associant des supermarchés (dans les zones périurbaines), des transformateurs ou des exportateurs à des petits producteurs agricoles peut aider ces derniers à alléger leurs contraintes financiè es, à élargir leur accès à l’innovation technologique et à accroître leur capacité d’adopter de nouvelles technologies (Losch, Fréguin-Gresh and White, 2012). Toutefois, les grandes entreprises de distribution en viennent ainsi à contrôler les marchés, c’est-à-dire à faciliter ou, au contraire, à entraver l’accès aux marchés des producteurs, selon que ceux-ci satisfont ou non à leurs demandes.

Les acheteurs et les grandes chaînes deviennent de plus en plus exigeants, mais n’assurent pas forcément le soutien ou le transfert de connaissances et de capacités nécessaires pour répondre à leurs exigences (UNCTAD, 2007).

De la même manière que le développement de l’économie rurale non agricole peut être un moteur de la modernisation agricole, le sous-développement ou un développement inapproprié de cette économie peut entraver le développement agricole. Outre les problèmes de ressources et de liquidités concernant l’investissement, la modernisation de l’agriculture peut être freinée par une offre locale insuffisante de facteurs de production, un matériel mal adapté aux conditions locales, le manque de services de transport, etc., ce qui réduit la productivité et la durabilité en freinant ou en empêchant l’introduction de nouvelles cultures et en limitant l’accès aux marchés (Matlon and Adesina, 1997; Kelly et al., 1993; Boughton et al., 1995).

2. d

emande

Si les gouvernements et les donateurs accordent une grande attention aux besoins portant sur l’offre pour le développement de l’économie rurale non agricole, le volet tout aussi important de la demande est souvent négligé – en particulier la demande locale dans les zones rurales elles-mêmes – ce qui est source d’importantes difficultés pour la bonne exécution des politiques comme des projets. La demande de denrées agricoles de plus grande valeur et de biens et services non agricoles est principalement alimentée par le secteur des exportations (surtout de denrées agricoles et de produits agroalimentaires, et dans certains cas de produits des industries extractives et du tourisme), les marchés urbains (principalement pour les zones périurbaines) et les marchés ruraux locaux – qui sont particulièrement négligés.

Les régions bénéficiant de bonnes liaisons de transport avec des marchés d’exportation peuvent sensiblement accroître leur production de cultures de plus grande valeur pour l’exportation. Les préférences des consommateurs dans les pays développés pour des produits spécialisés ou des produits frais toute l’année ont entraîné une croissance rapide des marchés horticoles. Les marchés des graines oléagineuses et de la viande connaissent également une croissance vigoureuse, et de nouveaux marchés apparaissent pour les céréales fourragères et les cultures énergétiques (production de biocombustibles).

Les régions bénéficiant de bonnes liaisons de transport avec des marchés d’exportation peuvent sensiblement accroître leur production de cultures de plus grande valeur pour

l’exportation.

L’harmonisation des normes de produit au sein de blocs commerciaux régionaux pourrait contribuer à faciliter

le commerce intrarégional.

Tout accroissement des revenus entraîne un accroissement plus grand

en pourcentage de la demande de denrées agricoles de plus grande valeur et de denrées alimentaires

transformées.

Toutefois, la plupart des denrées alimentaires à forte valeur ajoutée sont des denrées périssables, ce qui, combiné avec des normes de qualité et de sûreté, publiques et privées, sévères sur les marchés d’exportation, peut constituer un obstacle aux exportations presque insurmontable pour les producteurs des PMA (Saner and Guilherme, 2006). Les normes publiques relatives à la sécurité, à la manutention, à la transformation et à la vente au détail des denrées alimentaires sont régies par la norme ISO 22000:2005 11, ce qui contribue à simplifier les formalités d’importation et d’exportation pour les pays appliquant cette norme ISO. Toutefois, la capacité de satisfaire à ces normes et de les faire respecter est faible dans la plupart des PMA. Même au Kenya, qui a plus de moyens que la majorité des PMA, plus de 75 % des entreprises agroalimentaires ont encore du mal à appliquer correctement des systèmes de gestion de la qualité (Kibe and Wanjau, 2014). De plus, l’impact réel de tels systèmes sur la compétitivité reste controversé, un certain nombre d’études empiriques ne constatant aucun effet significatif (Saner and Guilherme, 2006)

L’importance croissante des normes de produit pour les exportations de denrées alimentaires, et la capacité limitée d’appliquer ces normes dans de nombreux pays exportateurs contribuent à accentuer l’intégration verticale des systèmes alimentaires (World Bank, 2007; AfDB, OECD and UNDP, 2014), tout en pénalisant les régions de production moins bien desservies en liaisons de transport et les petits producteurs extérieurs à ces systèmes verticalement intégrés.

Les marchés régionaux peuvent également présenter un certain potentiel d’accroissement des exportations agricoles. Dans les PMA africains en particulier, le faible niveau du commerce interrégional comparé à celui d’autres régions laisse entrevoir un potentiel inexploité d’accroissement des exportations régionales, même si ce faible niveau peut en partie s’expliquer par l’existence d’un accès préférentiel à des marchés non régionaux12, ainsi que par des systèmes douaniers efficaces et manquant de ressources et des liaisons de transport intrarégionales insuffisantes. L’harmonisation des normes de produit au sein de blocs commerciaux régionaux pourrait contribuer à faciliter le commerce intrarégional et, à condition de converger vers la norme ISO 22000, l’accès à des marchés non régionaux à long terme.

La demande intérieure joue un rôle essentiel, en particulier dans les régions moins bien desservies en liaisons de transport avec les marchés d’exportation.

L’urbanisation et la croissance des revenus dans les zones urbaines comme dans les zones rurales offrent d’importantes possibilités de diversifier la production agricole avec des produits de plus grande valeur, tels que productions animales, huiles végétales, fruits et légumes. Il est depuis longtemps reconnu que la part des revenus consacrée à des dépenses non alimentaires augmente à mesure que les revenus augmentent (principe connu sous le nom de loi d’Engel). De la même manière, la loi de Bennett (Bennett, 1954) montre que la demande de denrées alimentaires passe d’aliments de base à des aliments secondaires à mesure que les revenus augmentent, tandis que la demande de denrées alimentaires transformées s’accroît également (Dolislager, Tschirley and Reardon, 2015; Reardon et al., 2015). Il existe de fortes synergies entre ces effets, dans la mesure où des denrées secondaires comme les produits laitiers et les fruits sont davantage périssables que les céréales et nécessitent donc davantage de transformation et de services après récolte.

Ainsi, tout accroissement des revenus entraîne un accroissement plus grand en pourcentage de la demande de denrées agricoles de plus grande valeur, de denrées alimentaires transformées et de biens non alimentaires, ce qui peut offrir des débouchés commerciaux importants, à la fois pour une agriculture à plus forte valeur ajoutée et pour des activités rurales non agricoles. Les agriculteurs se trouvant dans des régions à fort potentiel agricole et ayant accès aux marchés sont en mesure d’obtenir de nouveaux marchés pour de tels produits, et leur capacité en l’occurrence peut être renforcée par la création d’entreprises coopératives, notamment là où les services de base sont limités (ILO, 2011; CSEND, ILO and ICA, 2015). D’où l’importance de veiller à ce que

Les entreprises coopératives peuvent améliorer l’accès à des marchés de

denrées agricoles de plus grande eux-mêmes constituer un marché de plus

en plus important à la fois pour des biens et services ruraux non agricoles

et pour des denrées agricoles de plus grande valeur à mesure que les

revenus ruraux augmentent.

les producteurs locaux soient en mesure de réagir effectivement à ces évolutions de la demande.

Comme on l’a vu dans la section  B, les marchés urbains constituent une importante source de demande pour les zones périurbaines, mais beaucoup moins pour les zones rurales plus éloignées. D’autres sources potentiellement importantes de demande locale (et d’excédents disponibles pour l’investissement) sont  : l’agriculture et les agro-industries à vocation exportatrice, là où les conditions sont favorables; les entrepôts sur les itinéraires commerciaux, en particulier aux frontières (par exemple Muse, à la frontière entre le Myanmar et la Chine) et aux carrefours des grands axes routiers intérieurs; et les couloirs de transport, comme le couloir de Beira (au Mozambique) (Reardon, Berdegué and Escobar, 2001; Paul and Steinbrecher, 2013). Des projets ou des activités reposant sur l’exploitation de ressources naturelles – industries extractives et pétrolières, foresterie, tourisme écologique ou culturel, etc. – peuvent aussi être un important moteur de la demande; mais, en dehors de considérations environnementales, de telles activités ont souvent une portée géographique et territoriale très restreinte, avec très peu de retombées sur le reste de l’économie.

Elles peuvent néanmoins offrir quelques emplois de services relativement lucratifs, avec plus ou moins d’incidences sur la consommation.

Les envois de travailleurs migrants peuvent également créer indirectement des emplois, grâce aux investissements dans l’agriculture et les activités rurales non agricoles, ainsi qu’aux dépenses de consommation (Taylor, 1999; Wouterse and Taylor, 2008). Selon la nature de la migration, toutefois, ils peuvent souvent ne concerner qu’un nombre limité de ménages relativement plus aisés (Lipton, 1980; Reardon and Taylor, 1996), avec le risque d’aggraver les inégalités existantes et de concentrer davantage encore les activités rurales non agricoles.

Leur impact dépend aussi beaucoup de la destination de migration, les migrations intercontinentales étant souvent à plus long terme et donnant lieu à de plus larges envois de fonds que les migrations vers les zones urbaines ou les pays voisins. Dans ces conditions, les envois intrarégionaux peuvent être plus équitablement répartis, mais ils peuvent aussi avoir moins d’incidences globales sur l’agriculture ou l’emploi rural non agricole (Wouterse and Taylor, 2008).

En dehors d’être le principal moteur de croissance de la demande, les marchés ruraux peuvent en eux-mêmes constituer un marché de plus en plus important à la fois pour des biens et services ruraux non agricoles et pour des denrées agricoles de plus grande valeur à mesure que les revenus ruraux augmentent. Comme dans les zones urbaines, l’augmentation des revenus ruraux engendre des hausses potentiellement plus fortes de la demande  : de denrées alimentaires secondaires et de biens et services non agricoles, y compris de biens domestiques tels que mobilier et vêtements; de services, y compris de services financiers et commerciaux locaux, de services de transport, de services de loisirs et de représentation, de services de soins à la personne, etc.; et de denrées alimentaires transformées. Dans une économie relativement fermée, la plus grande partie de cette demande concerne, presque par définition, la production locale (agricole et non agricole), notamment pour les denrées alimentaires transformées ou à plus forte valeur ajoutée, l’habillement, les biens d’équipement ménager, les transports, etc…

Deux récentes études plurinationales donnent une indication de l’ampleur de la demande de denrées alimentaires de plus grande valeur et de denrées alimentaires transformées, ainsi que de biens et services non agricoles sur les marchés ruraux (et urbains) de plusieurs PMA africains et asiatiques. En Éthiopie, au Malawi, au Mozambique, en Ouganda et en République-Unie de Tanzanie, les consommateurs ruraux consacraient, en 2010, 34 % en moyenne de leurs revenus à l’achat de biens non alimentaires (y compris des biens importés et des biens fabriqués en zones urbaines) et achetaient 44 % des denrées alimentaires qu’ils consommaient. Au Bangladesh et au Népal, la même année, les ménages ruraux achetaient 73  % de leur alimentation sur le marché. Dans les PMA africains comme dans les PMA asiatiques couverts par ces études, les denrées autres que céréalières représentaient 61 % des dépenses alimentaires totales des ménages ruraux. Les denrées alimentaires transformées représentaient

Les politiques d’investissement dans les infrastructures peuvent accroître la

productivité agricole et renforcer les liens entre le secteur rural non agricole

et le secteur agricole.

Les infrastructures, matérielles et immatérielles, font gravement défaut

au-delà des zones périurbaines, ce qui renforce les autres avantages de la

proximité urbaine.

L’électrification rurale a la capacité de transformer les activités non agricoles – et, indirectement, le secteur agricole.

29  % dans les PMA africains et 53  % dans les PMA asiatiques (Dolislager, Tschirley and Reardon, 2015; Reardon et al., 2015). On peut escompter que ces proportions augmentent à mesure que les revenus augmentent.

Une augmentation des achats locaux entraîne une hausse des revenus des vendeurs, avec des effets multiplicateurs potentiellement importants. Dans les PMA africains, les estimations de ces effets multiplicateurs vont de 1,3-1,4 au Burkina Faso, en Sierra Leone et en Zambie à 1,7-2 en Gambie, à Madagascar, au Niger et au Sénégal. La répartition d’une demande additionnelle entre agriculture et secteur non agricole varie considérablement dans les quelques cas où des estimations ont été faites  : l’agriculture absorbe les trois quarts environ du total au Sénégal et en Zambie, mais à peine plus d’un quart au Niger (Reardon et al., 2007, tableau 7A.1, p. 174 à 182)13.

3. i

nFrastructures matérielles et immatérielles

La densité et la qualité des infrastructures (par exemple, approvisionnement en eau et en électricité, installations d’entreposages, routes) sont d’une importance fondamentale pour l’agriculture et les activités rurales non agricoles.

En permettant un plus large accès aux marchés de produits et de facteurs, ainsi que de moindres coûts de production et de transaction, de meilleures infrastructures contribuent à un accroissement des investissements et des revenus et à une amélioration des conditions de l’offre (Anderson and Leiserson, 1978). Des effets bénéfiques analogues sont assurés par les infrastructures

«  immatérielles  » ou institutionnelles (par exemple, marchés, réseaux de communication, services d’éducation et de santé, systèmes financiers et systèmes de paiement, systèmes d’information commerciale). Les politiques d’investissement dans les infrastructures peuvent ainsi accroître la productivité agricole, renforcer les liens entre le secteur rural non agricole et le secteur agricole et ouvrir des perspectives d’emploi rural non agricole (Ahmed and Hossain, 1990; Kingombe, 2011).

Les infrastructures, matérielles et immatérielles, font toutefois gravement défaut dans la plupart des zones rurales dans les PMA, en particulier au-delà des zones périurbaines et dans les régions à faible densité démographique.

Cela ne peut que renforcer les autres avantages de la proximité urbaine et contribuer à la concentration d’entreprises à forte intensité de capital dans les

Cela ne peut que renforcer les autres avantages de la proximité urbaine et contribuer à la concentration d’entreprises à forte intensité de capital dans les

Dans le document RAPPORT 2015 SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS (Page 123-132)