• Aucun résultat trouvé

Proximité urbaine et priorités sectorielles pour une transformation de l’économie ruralepour une transformation de l’économie rurale

Dans le document RAPPORT 2015 SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS (Page 132-135)

d iversificaTion économique ,

F. Proximité urbaine et priorités sectorielles pour une transformation de l’économie ruralepour une transformation de l’économie rurale

Comme indiqué plus haut, un aspect fondamental de la transformation de l’économie rurale est l’ouverture progressive des économies rurales locales à de plus vastes marchés grâce à l’amélioration des infrastructures de transport;

mais pour les producteurs locaux, cela présente à la fois des inconvénients – exposition à une plus large concurrence – et des avantages – accès à de plus vastes marchés. Les bienfaits potentiels dépendront donc de leur capacité de surmonter les premiers et de tirer parti des seconds. Il est pour cela primordial de déterminer les priorités pour la modernisation de l’agriculture et la diversification économique, en fonction non seulement des avantages comparatifs immédiats (statiques), mais aussi des avantages comparatifs futurs (dynamiques) dans le monde rapidement changeant de l’après 2015. Ces priorités varient considérablement entre zones périurbaines, zones intermédiaires, et zones éloignées et isolées (tableau 3.6).

Si la croissance des grands centres urbains retient principalement l’attention, les petites villes jouent néanmoins aussi un rôle de plus en plus important.

En Afrique de l’Ouest, par exemple, elles représentent 60 % de la population urbaine (Hollinger and Staatz, 2015); en Ouganda, le quasi-doublement de la population urbaine entre 2002 et 2014 s’est produit en partie moyennant un accroissement encore plus grand du nombre de centres urbains, passé de 75 à 19715. Dans le contexte de l’après 2015, la création de nouvelles infrastructures sociales (écoles, établissements de santé) devrait accélérer la formation de pôles urbains locaux dans les zones rurales. Cela est particulièrement important dans la mesure où les petites villes ont généralement des liens beaucoup plus forts avec les zones rurales environnantes que de plus grandes agglomérations urbaines (Christiaensen, Weerdt and Todo, 2013; Berdegué and Proctor, 2014).

1. Z

ones périurBaines

Le plus grand avantage comparatif des zones périurbaines, en particulier autour des grandes villes, est de pouvoir desservir les marchés urbains. Ceux-ci représentent une part considérable de la demande de biens et services produits dans les zones périurbaines (par exemple, biens domestiques, denrées alimentaires de grande valeur ou transformées), grâce à des niveaux de revenus

La création de nouvelles infrastructures sociales (écoles, établissements de santé) devrait accélérer la formation de pôles urbains

locaux dans les zones rurales.

Les marchés urbains représentent une part considérable de la demande de

biens et services produits dans les zones périurbaines.

Tableau 3.6 Priorités en matière de développement rural et proximité urbaine

Agriculture Activités agroalimentaires Autres activités rurales non agricoles Activités générales

Zones

Trajets pendulaires vers les zones urbaines Petite industrie

Zones

commercialisation Combinaison de PME et de microentreprises local (et le tourisme, le cas échéant) Liens avec le secteur du tourisme, le cas échéant

Zones

plus élevés et à une croissance souvent rapide des marchés. Les villes dans les PMA africains et asiatiques constituent déjà des marchés beaucoup plus importants que les marchés d’exportation pour des produits agricoles et des produits ruraux non agricoles, et il est probable que leur importance relative augmentera encore à l’avenir (Dolislager, Tschirley and Reardon, 2015; Reardon et al., 2015).

Cela peut fortement encourager une production intensive de fruits, de légumes et autres denrées de valeur, de viande et de poisson, et de denrées alimentaires transformées à forte valeur ajoutée, y compris des produits gourmets ou des produits de luxe. La proximité et la possibilité de contacts directs réguliers permet à la fois d’établir des relations à long terme avec, par exemple, des supermarchés et des grossistes, et de développer les ventes auprès de petits détaillants ou directement sur les marchés. Les liens avec les supermarchés peuvent être particulièrement profitables à l’emploi des femmes, celles-ci ayant tendance à être préférées pour des activités telles que le nettoyage et l’emballage des légumes (Qaim and Rao, 2012).

La commercialisation de produits artisanaux, les services de construction et services connexes

et la production de matériaux de construction peuvent contribuer au la plupart des activités non agricoles

sont étroitement associées à l’agriculture, par le biais de liens en

amont et en aval.

La proximité permet des allers et retours quotidiens, et certains zones périurbaines proches de grandes villes et disposant d’infrastructures adaptées pourraient aussi espérer attirer des travailleurs urbains en tant que résidents.

Des activités de loisirs s’adressant à des résidents urbains relativement aisés peuvent ouvrir d’intéressantes perspectives économiques, et de telles interactions avec les zones urbaines accroîtront la demande de services de transport.

La proximité de services urbains, et de marchés urbains pour l’acquisition de facteurs de production, offre d’appréciables avantages; et l’accès à l’électricité et à l’eau (le cas échéant) peut être facilité par la possibilité d’étendre les réseaux existants. L’électrification peut aider au développement d’une industrie à petite échelle, grâce à un coût du foncier moins élevé que dans les villes mêmes.

2. Z

ones rurales intermédiaires

Dans les zones rurales intermédiaires, la plupart des activités non agricoles sont étroitement associées à l’agriculture, par le biais de liens en amont et en aval. Un secteur agricole productif encourage donc les activités rurales non agricoles, tandis qu’une faible croissance agricole pèse sur la demande des consommateurs, le développement d’activités agroalimentaires et la fourniture de facteurs (Reardon, 1997; Wiggins, 2014).

Les zones rurales intermédiaires (et les zones périurbaines autour des communes rurales) concentrent souvent les cultures d’exportation. Lorsque c’est le cas, une importante priorité est d’augmenter les rendements et de monter dans les chaînes de valeur en accroissant la transformation locale.

L’expansion des surfaces cultivées est également possible là où des terres cultivables mais non encore exploitées sont disponibles, après évaluation des obstacles économiques ou institutionnels à leur mise en culture et l’adoption de mesures appropriées. La différentiation des produits, par exemple grâce à des mécanismes de labélisation, production agrobiologique, commerce équitable, gestion ou exploitation durable, et à l’emploi d’indications géographiques, peut aider à obtenir des prix plus élevés pour ces produits d’exportation (encadré 3.1).

Pour ce qui est des cultures vivrières, la diversification au profit de cultures de plus grande valeur et de produits animaux pour répondre à l’augmentation de la demande locale ouvre d’appréciables perspectives; un accroissement des activités de transformation (conserverie et conditionnement) peut avoir un effet dynamique en augmentant la commerciabilité des produits sur les marchés urbains, ainsi qu’en accroissant la valeur ajoutée locale et en ouvrant des perspectives de revenus non agricoles. Dans la mesure où les économies périurbaines évoluent vers la production de denrées de plus grande valeur et une production non agricole destinée aux marchés urbains, cela peut ouvrir des débouchés pour la vente de denrées alimentaires de base sur ces marchés. Le développement de cultures énergétiques pour la production de biocombustibles pour un usage local peut également se traduire par la création d’emplois dans le secteur de la transformation et par des économies de devises, outre un accroissement de l’offre de transports durables.

Au-delà des activités de transformation de denrées alimentaires, la commercialisation de produits artisanaux et, en particulier dans le contexte de l’après 2015, les services de construction et services connexes et la production de matériaux de construction peuvent contribuer au développement de l’économie rurale non agricole. Selon la région considérée et les ressources naturelles disponibles, d’autres secteurs potentiels seraient le tourisme, la pêche, une gestion durable des forêts (y compris de produits forestiers tels que le bois d’œuvre et les produits dérivés du bois) et possiblement les industries extractives, dont les retombées positives pour le développement peuvent être renforcées par une intensification des liens en amont et en aval avec d’autres secteurs.

Dans le document RAPPORT 2015 SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS (Page 132-135)