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Le Salmo salar dans la baie d'Hudson sous la forme de ouananiches

Dans le document QUÉBEC, À LA BAIE D'HUDSON. (Page 92-95)

D. CONCLUSIONS ET HYPOTHÈSES

3. Le Salmo salar dans la baie d'Hudson sous la forme de ouananiches

On a ici - et par les écrits d'autres auteurs - montré qu'il y a, dans la baie d'Hudson mais sur les fleuves de la côte occidentale (ouest) du Québec, l'espèce de poisson Salmo salar Linné, 1758, et que cette espèce est sous la forme dulcicole: des ouananiches.

Par ailleurs, on sait, par toutes sortes d'autres contributions, qu'il n'existe pas, dans la baie d'Hudson, de populations marines du Salmo salar.

Autrefois, depuis les années 1820 à vers 1915, des explorateurs, voyageurs et techniciens ont signalé la présence, dans la baie d'Hudson, de «saumons» (anglais: "salmon"): dans tous ces cas, les poissons étaient toujours des individus de l'omble chevalier Salvelinus salvelinus (Linné, 1758); presque toujours, ces spéci-mens étaient assez volumineux, entrevus par la table de marins naviguants. Les Salvelinus salvelinus se sont pris à ces époques antérieures et se prennent encore (en l'année 1990) sur les deux rives, est (Québec) et ouest (Ontario, Manitoba et Territoires du Nord-Ouest) de la baie d'Hudson, et de la baie de dames mais où ils sont rares.

Il y a plus de 20 ans, J.G. Hunter (d'après Le Jeune et Legendre, 1968: 1172 et note 4) a rapporté la présence du saumon atlantique, sur la côte ouest du Québec (rive est de la baie d'Hudson), obtenu d'endroits situés au nord du golfe de Richmond maintenant nommé le lac Guillaume-Delisle. Dans ce cas, il ne pourrait s'agir que du Salmo salar dulcicole venu de l'estuaire du fleuve Nastapoka:

c'est du moins ce que je présume.

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Le 28 septembre 1980 (il y a donc presque 10 ans), Gaêtan Hayeur, biologiste, a pris, conservé et rapporté cinq spécimens du Salmo salar venus de l'estuaire du fleuve Nastapoka. Ces poissons, apportés à ma demeure à Montréal, j'en pris alors des écailles le 15 janvier 1981 et les examinai à la loupe binoculaire afin de lire l'âge. Résultats:

Spécimen Longueur à la Sexe et stade Âges, années fourche (mm)

3 279 mâle 0-1 4.1+ = 5+

2 306 mâle 0-1 5.+ = 5+

5 (longueur

totale: 355)

6.+ = 6+

4 (longueur

totale: 358)

6.+ - 6+

1 395 mâle 3 5.2G1+G = 8+

En cette époque (1980), on n'avait pas encore eu l'idée qu'il aurait bien fallu tenir compte des années des ouananiches en estuaire. De ces poissons, je n'en ai retenu que les enveloppes avec les données de chacun et je ne retins pas les écailles envoyées alors à l'Hydro-Québec chez Gaêtan Hayeur. Il faudrait bien réemprunter ces lames d'écailles afin de voir si elles n'au-raient pas présenté l'âge en estuaire et les frayes en cet endroit aussi. Le 2 octobre 1980, trois autres spécimens du Salmo salar dulcicole y furent pêchés: même remarque que ci-haut, pour relire l'âge de ces ouananiches.

Dans cet endroit, les ouananiches semblent bien confinées au fleuve (Nastapoka), non à la baie d'Hudson elle-même. Ailleurs dans le Québec et ses eaux environnantes, on n'a pris qu'une seule ouananiche le 6 juillet 1968 a une trentaine de milles (50 km) en amont de l'embouchure du fleuve Kogaluc, avec plusieurs autres présentes et qui «mordaient» (Le Jeune et

.

Legendre, 1968: 1169):

cette capture unique est ignorée complètement par tous les auteurs et leur bibliographie in Martini (1986).

Du côté du Québec, par exemple (rive est de la baie d'Hudson), on ne sait pas, présentement, s'il y a un ou des échanges de popula-tions de ouananiches - des migrapopula-tions - depuis l'entrée ou l'estuaire d'un fleuve québécois à un autre fleuve québécois: il n'y a eu aucune expérience d'étiquetage montrant, ou non, que les ouananiches peuvent migrer d'un endroit à l'autre; et, comme étiquetage, on ne sait pas si les ouananiches, placées le long des côtes entre deux fleuves, mourraient sur place ou presque, ou bien se rendraient à l'un ou l'autre fleuve. On n'a aucune idée de leur survivance, et si l'eau de la baie d'Hudson peut tolérer la présence des ouananiches. C'est peut être là un travail assez avancé, notamment avec le peu de présence des pêcheurs. Il y a la possibilité de suivre en chaloupe (canot, kayak, etc.) des ouana-niches étiquetées d'appareils électroniques, et de voir ce qui en arrivera - à l'exemple de ce qui a été fait par des biologistes dans, et près de l'entrée de fleuve de l'État du Maine, et peut-être aussi ailleurs comme dans l'article par:

TYTLER, P., J.E. THORPE et W.M. SHEARER. 1978. Ultrasonic tracking of the movements of Atlantic salmon smolts (Salmo salar L.) in the estuaries of two Scottish rivers. Journal of Fish Biology, 12: 575-586.

Cela eu lieu aux fleuves Eden et North Esk, avec description de l'étiquetage et des hydrophones transportés en chaloupe; 12 réfé- rences bibliographiques. Suivre l'exemple entre autres de ces Scots!.

Il y a peut-être les remarques suivantes à faire sur l'eau de la baie d'Hudson et ses propriétés. Près des rives ouest de la baie - sur quelle surface? - ce seraient des eaux arctiques, provenant de l'océan Arctique, eaux qui ont passé entre les îles Arctiques du Canada. Mis à part les eaux provenant des précipitations atmosphériques (pluie, neige, grêle, etc.) qui sont charriées par les fleuves et de celles qui tombent directement dans la baie, on ne sait pas jusqu'à quel point ces eaux arctiques peuvent influer sur le reste des propriétés (de l'eau) dans le reste de la baie, sur ses rives est, du côté du Québec, et surtout en surface ou auprès de cette surface (dans l'eau): dans ses migrations océa-niques, le saumon atlantique marin se déplace - sur tout son parcours en venant du Groenland vers les rivages du Québec -auprès de la surface, non en profondeur.

Dans le document QUÉBEC, À LA BAIE D'HUDSON. (Page 92-95)