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Le Salmo salar marin interdit dans la baie d'Hudson

Dans le document QUÉBEC, À LA BAIE D'HUDSON. (Page 81-92)

D. CONCLUSIONS ET HYPOTHÈSES

2. Le Salmo salar marin interdit dans la baie d'Hudson

a. Un facteur de nourriture: les crustacés

De tous ces facteurs et des autres non examinés ici, quel est celui - ou, si c'est au pluriel, il ne pourrait y en avoir qu'un nombre très limité - qui empêche la fréquentation de la baie d'Hudson par les populations du Salmo salar marin et migrateur?

Il se peut que ce soit l'absence de crustacés adéquats, cette absence étant due aux conditions défavorables des eaux. Et ce,

depuis les eaux qui sont dans l'embouchure orientale du détroit d'Hudson, au-dessus (au nord) de la baie d'Ungava.

Mais, alors, pourquoi ces crustacés? La réponse, d'une façon - à moins qu'il y ait une autre façon - me paraît très simple (et compliquée). C'est que ces crustacés seraient ceux qui produisent la chair colorée en rouge du saumon atlantique - ce rouge peut être de toutes sortes de teintes, tel, le rose saumonné. Ainsi, pas de ces crustacés, pas de saumon.

Les crustacés, comestibles par le saumon - atlantique, du Paci-fique; les truites et les ombles et certains autres - sont ou des manufacturiers des caroténoïdes, ou des absorbeurs, les caroté-noïdes venant d'ailleurs: ces colorants naturels, les caréto-noïdes, sont les substances - il y en a plusieurs - qui colorent en rouge (ou autres teintes) la chair du Salmo salar et alii: des tas d'analyses physiques, chimiques, biologiques, en furent faites. Peut-être que dans la baie d'Hudson il n'y a pas de ces groupes (familles, genres, espèces) de crustacés «myochromes»

[néologisme? du grec: muon ( ievc,5r. ), muscle; chroma (xpeoga), cou-leur (Bailly, (1950) 1963: 1309, 2161)], c'est-à-dire ceux des crustacés qui donnent de la couleur aux muscles des autres ani-maux, par exemple, au Salmo salar. Ce n'est qu'une hypothèse:

fragile. De plus, des crustacés, dans la baie d'Hudson, pour- raient colorer la chair d'ombles chevaliers, Salvelinus salvelinus (Linné, 1758), mais non pas la chair du Salmo salar; etc.

Pour la coloration des muscles volontaires, il y a par exemple ce phénomène décolorant qui suit. Les éperlans (Osmerus mordax) mangent de ces crustacés, des amphipodes - on les voit en grand nombre dans l'estomac des éperlans - mais les muscles d'Osmerus mordax ne sont jamais colorés en rouge (ou autres teintes). C'est qu'il se passe sans doute ici un phénomène chimique: de l'estomac

(crustacés colorés) aux muscles (digestion, etc.), il y aurait transformation des produits colorés des crustacés, par réduction chimique, en produits «leucodérivés» (Grignard, 1937: 379), aussi nommés: des leucos. Par oxydation, ils redonnent le produit coloré. Par contre, chez l'éperlan, il se peut que la digestion dégrade ces produits. Mais alors, des Salmo salar ne se colorent pas en leurs chairs, lorsque nourris d'Osmerus mordax. C'est une propriété générale de beaucoup de produits colorés, de se trans-former en leucos, par diverses actions ou réactions, physiques, chimiques, biologiques. Ces réaction s'expriment de diverses façons, tels, ici, les leucobases (Grignard, 1937: 641). Ce mot leuco est du grec: leuços, blanc (ibid: 641). J'ai dit ci-haut des réactions physiques: comme exemple, il y a des produits colo-rés qui se transforment en leucos par simple action de la lumière, ou par son absence, ou pour divers autres rayonnements électroma-gnétiques.

L'aspect de la nourriture crustacéenne ne parait pas un bon argu-ment pour expliquer l'absence du Salmo salar migrateur dans les eaux de la baie et du détroit d'Hudson.

b. Un facteur de nourriture: les poissons

Pour les Salmo salar marins migrateurs capturés au large à l'ouest du Groenland, en 1972, dans le détroit de Davis (si ma compréhen-sion de l'écrit, archi mal construit, est correcte), la nourriture ichthyenne et autres groupes fut: «... l'étude des contenus stoma-caux permit de découvrir... des espèces profondes comme les gonostomides (500 mètres), Paralepis rissoi (250 à 400 mètres) -[l'auteur ne paraît pas conscient que les espèces profondes le jour

sont durant la nuit en surface. Vianney Legendre] - des espèces pélagiques (Ammodytes americanus, Mallotus villosus) et de nom-breux céphalopodes. Contrairement à une croyance très répandue,

les Euphausiacées, sortes de petites crevettes pélagiques [voi-sines des Décapodes, division des Eucarides, chez les Malacostra-cés, sous-groupe des Crustacés (Storer, 1943: 458)], ne consti-tuent qu'une part négligeable du régime alimentaire du saumon atlantique» (Boulineau, 1972: 18-19).

Une chose se trouve apparemment réglée ici au sujet de crustacés -les Euphausiacées - qui ne paraissent pas une nourriture très essentielle, ainsi qu'au sujet de certains poissons - Ammodytes, Mallotus, et peut-être d'autres - dont des groupes reparaissent comme présents dans des listes de poissons marins de la baie d'Hudson (Morin et Dodson, 1986: 295-296, tableau 15.1; 304-305, tableau 15.6).

La nourriture en général, dans la baie d'Hudson, ne semble pas contrecarrer la présence ou l'absence du Salmo salar marin.

c. Un facteur psychotique: l'odeur de l'eau

On peut penser que l'odeur des eaux arctiques pourrait empêcher ou prévenir que le Salmo salar s'étende dans les eaux de la baie d'Hudson et ses dépendances. À cet effet, nous avons un témoin:

ce témoin, c'est les ouananiches. Elles descendent jusque dans les estuaires des fleuves alimentant la baie d'Hudson, mais elles ne vont pas plus loin: elles ne se transforment pas, là, en saumon-neau ("smolt") et, apparemment, aucune de ces ouananiches n'a envie de le faire. Là, elles restent des tacons ("parr") et, de ce stage, elles se transforment en ouananiches adultes. Voilà comment se comporte ce témoin qui ne va pas plus loin que les estuaires.

La nature de l'eau de la baie d'Hudson doit être antagoniste au Salmo salar marin migrateur.

Deux paragraphes plus haut, j'ai proposé que nous avions les ouananiches comme témoins de l'incompatibilité des eaux de la baie d'Hudson envers le Salmo salar marin; maintenant, je propose qu'il y aurait un autre témoin: c'est la mer Noire, au sud de l'Europe, par rapport à la baie d'Hudson. Ces deux mers, d'une façon, sont assez semblables et c'est peut-être ici la première fois qu'elles sont comparées. Ici, cependant, je ne m'engage pas à montrer les ressemblances et les différences à tous points de vue (ici p. 84).

Citons en passant que la baie d'Hudson fut comparée à la mer de Bering d'une étendue similaire, et à la mer Baltique deux fois plus petite (Prinsenberg, 1986a: 172, 175-176, 183; 1986b: 187, 192, 195, 199, 203). La mer Baltique a une superficie de 384 700 km2, une profondeur moyenne de 65 mètres avec un trou de 459 mètres, une salinité très basse de 15-16 0/00; elle gèle solide au nord, et est presque sans glace au sud (Grand dictionnaire ency-clopédique Larousse, 1982, 1:1010); mais, sur toute son étendue, il y a des Salmo salar marins ainsi que dans ses fleuves - il y en avait en Suède et en Finlande - et, auprès des tributaires venant de Russie, des ouananiches: j'ai vu des écailles de ces ouana-niches illustrées en des articles scientifiques. Cela clos l'his-toire de la mer Baltique envers l'éventualité du Salmo salar marin dans la baie d'Hudson. D'après le tableau de la page suivante où la baie d'Hudson et la mer Noire sont rassemblées, on se demande (un peu!) où regarder pour y voir un article limitant. La

profon-deur moyenne comparée des deux mers est probablement un premier argument (chiffres sur la baie d'Hudson en premier, la mer Noire ensuite: 125 mètres; 1 197 mètres soit 1 200 mètres); puis, la profondeur maximale (325 mètres, 2 245 mètres). Vers le bas de cette présentation, il y a la stratification (sous 15-25 mètres, l'eau est presque immobile; sous 200 mètres, l'eau est immobile).

Comparaison de la baie d'Hudson et de la mer Noire DESCRIPTION BAIE D'HUDSON RÉFÉRENCES MER NOIRE RÉFÉRENCES Ères Précambrien et Paléozoïque Pelletier, 1986: 148 Tertiaire Longueur 925 km Prinsenberg, 19866: 187 1 000 km Largeur 700 km Prinsengerg, 19866: 187 500 km Superficie 647 500 km2 Calculé par V. Legendre 461 000 km2 Profondeur moyenne 125 m Prinsenberg, 1986b: 187 1 197 m Profondeur maximale 325 m Pelletier, 1986: 147 2 245 m Volume 105 000 km3 Calculé par V. Legendre 537 300 km3 Rotation ou gyre 1 cyclonique Prinsenberg, 1986a: 164 2 cycloniques Thermocline (ou pycnocline) d'été 15-25 m Roff et Legendre, 1986: 269 200 m [?] Couches superficielles 10-30 0/00 Prinsenberg, 1986a: 163 16-18 o/oo Couches profondes plus salées plus salées plus froides Prinsenberg, 1986a: 163 plus froides 100 m salinité >33 o/oo Prinsenberg, 1986a: 167-168, T° < -1,7°C 171 Température d'été 12°C Roff et Legendre, 1986: 269 10°-15°C Température d'hiver < 0°C Évaluée par V. Legendre 0°C Stratification sous 15-25 m, Roff et Legendre, 1986: 269 sous 200 m, presque immobile immobile Euxinisme* 7 sous 200 n, SH2 et boues putrides

GDEL, 1984, 7: 7416 GDEL, 1984, 7: 7416 GDEL, 1984, 7: 7416 GDEL, 1984, 7: 7416 GDEL, 1984, 7: 7416 GDEL, 1984, 7: 7416 GDEL, 1984, 7: 7416 GDEL, 1984, 7: 7416 GDEL, 1984, 7: 7415 GDEL, 1984, 7: 7416 GDEL, 1984, 7: 7416 GDEL, 1983, 4: 4030

GDEL*, 1984, 7: 7416 Nat. Geogr. At. World, 1981: 137 Nat. Geogr. At. World. 1981: 137 * GDEL, voir Grand dictionnaire encyclopédique Larousse, 1982-1985, 10 tomes. Euxinisme, du Pont-Euxin ou la mer Noire: caractère des eaux profondes, sans oxygène, dégageant du SH2 bactérien (GDEL, 1983,4: 4030).

D'où le phénomène de l'euxinisme qui se résoud à l'absence d'oxy-gène et au dégagement, dans ces couches profondes, d'acide sulfhy-drique ou SH2: baie d'Hudson: ?; mer Noire, euxinisme et boue

putrides.

Dans la baie d'Hudson, a-t-on déjà dosé chimiquement le SH2?

D'après Martini, 1986, éditeur, et d'après tous autres rapports sur les eaux de cette baie, on n'a jamais dosé le SH2. Comme exemple d'une bonne profondeur dans la baie d'Hudson, il y a la fosse de 85 mètres de fond sous la profondeur générale de 240 mètres en cet endroit, fosse qui mesure 1,6 kilomètre de largeur (Pelletier, 1986: 147, fig. 8.3): a-t-on déjà immergé, dans cette fosse, un filet de pêche, et qu'on l'eut récupéré par exemple le jour suivant? - Jamais, j'ose dire. - Si l'on y mettait un filet, il aurait pu avoir une odeur rappelant le 92, soit, les oeufs pourris. En y faisant une analyse chimique d'eau, dans cette fosse même, en y comprenant et les eaux et la boue, il semble presque indubitable qu'on y identifierait le SH2 et de ses déri-vés.

De là, estce possible que cette odeur de SH2 et des composés -s'étende dans les eaux de la baie d'Hudson, entre autres vers le nord, puis à l'est dans le sud du détroit d'Hudson, vers l'océan Atlantique? Est-ce qu'il se pourrait que les Salmo salar marins, arrivant par l'océan Atlantique, dans le nord de la mer du Labra-dor, puissent percevoir, par leurs narines, l'odeur ou des relents du SH2, ce qui aurait comme conséquence d'empêcher le Salmo salar marin de s'étendre jusqu'à la baie d'Hudson?

Il me semble qu'il n'y aurait pas d'erreur à qualifier le Salmo salar de macrosmatique - de bien recevoir la sensation de l'odo-rat: le saumon atlantique est supposé être renommé par sa percep-tion des odeurs de l'eau. Je viens de faire la dissecpercep-tion d'une

narine chez des individus de chacune des espèces suivantes: le maskinongé, Esox masquinongy; le grand brochet, Esox lucius;

l'omble de fontaine, Salvelinus fontinalis; le saumon atlantique, Salmo salar, ouananiche de l'estuaire du fleuve Nastapoka. Ces dissections furent faites selon les illustrés chez Grassé [1958, 13(2): 929], fig. 634, pour le brochet, Esox lucius, et fig. 635, pour le vairon, Phoxinus laevis, dans le grand Traité de zoologie, avec Pierre-P. Grassé comme éditeur. Autant le dire tout de suite: le maskinongé et notre brochet ont comme modèle exact la fig. 634 pour le brochet d'Europe chez Grassé, un microsmatique qui est «exclusivement un visuel et ne fait pas appel à l'odorat pour découvrir sa nourriture» (ibid.: 935). Chez cet auteur, pour rappeler sans doute nos Salmonidae, on y cite la truite (Salmo trutta), dont «l'odorat, bien que subtil, n'intervient que dans le déclenchement des réactions d'alarme et dans la recherche de la direction» (ibid.: 935) - enfin, voilà la recherche de la direc-tion, par rapport à notre Salmo salar. Aussi, «chez les truites (Trutta r= S 1mo trete), l'odorat est fort bien développé»

(ibid,: 938) - le texte est mélangé ici, et la truite paraît classée chez les microsmatiques alors qu'elle devrait être une macrosmatique. Notre omble de fontaine et notre ouananiche ont entre eux beaucoup de ressemblance à la dissection, et sont presque comme la fig. 635 pour le vairon décrit comme macrosmatique. Ces espèces de nos Salmonidae, donc, devraient s'orienter par rapport aux odeurs de l'eau.

Ce sens intéroceptif (ibid.: 934), le sens de l'odeur, chez le Salmo salar marin, est-il suffisamment aigu pour permettre à ce poisson de détecter des traces de SH2 après toute la circulation de l'eau depuis la baie jusqu'à la sortie est du détroit d'Hudson, dans le nord de la mer du Labrador? On peut en douter, SI - SI - l'origine du 5H2, et de ses dérivés nauséabonds - exemple, (NH4), etc. - n'est pas produit en quantité suffisante dans la

baie d'Hudson de façon à avoir une répercussion aussi lointaine que dans l'océan Atlantique auprès des côtes du Québec, du Labra-dor. Noter que le saumon atlantique - à part ceux qui vont au Groenland - qui s'est rendu le plus haut au Labrador fut à Ramah (Dymond, 1963: 473, selon une citation de Huntsman, 1938, J. Fish.

Bd. Canada, 4): la baie de Ramah et autres endroits sous cette désignation, est aux environs de longitude 63°14' et de latitude 58°53' (carte Hebron 14 L, échelle 1: 250 000). Ramah est sur la mer du Labrador et évite donc le détroit d'Hudson.

d. Un facteur extérocepteur: l'eau arctique

Un facteur extérocepteur est une condition du milieu perçue par un sens ou une perception centrée dans l'animal. Ainsi, la tempéra-ture des eaux - facteur externe à l'animal - est sentie, ou res-sentie, par des organes internes à l'animal, qui le guident en conséquence. Si la température de l'eau est froide, cela pourra attirer ou repousser l'animal.

En fin de compte, l'eau arctique glaciale dans le détroit d'Hudson doit être le facteur empêchant le Salmo salar marin d'atteindre la baie d'Hudson - de même s'il y a d'autres facteurs qui participent à faire la somme des propriétés de l'eau arctique glaciale. Pour-quoi «glaciale»? Qu'on en juge par les résultats suivant. Sauf si le détroit est gelé par de la banquise - et il y a aussi des icebergs venus de divers glaciers (Drinkwater, 1986: 243), ice-bergs surtout du Groenland, mais dont des saumons éventuels n'auraient pas à les considérer, pour des fins «salariennes» de survivance comme par exemple leur alimentation - à part, donc, de l'hiver, c'est-à-dire, comme de raison, lorsque c'est l'été:

«L'aspect principal de la répartition horizontale de la tempéra-ture et de la salinité de surface se caractérise par des échanges d'un côté à l'autre du chenal sur toute la longueur du détroit,

avec des températures plus hautes et des salinités plus basses au sud de ce passage. Pendant la saison sans glace, les températures de surface, au sud du détroit, vont de 0°C à 5°C. Au nord du détroit, ces températures de surface ont de 0° à 2° C» (Drinkwater, 1986: 254; 255, fig. 13.8, figure du haut: température de surface;

256, fig. 13.9, figure de gauche: température selon la profondeur, en mètres).

Voir ou revoir «nos» facteurs d'«Exigences thermiques du saumon atlantique selon ses stades» (Legendre, Mongeau, Leclerc et Brise-bois, 1980: 73-77). Ainsi, il se peut que le Salmo salar marin, rendu devant l'entrée de l'est du détroit d'Hudson - et chez la plupart, ce serait là leur première «expérience» - y soit bloqué net, les conditions de survie y paraissant impossibles, ni dans le détroit, ni dans le nord de la baie d'Hudson.

Pour l'omble chevalier ou omble arctique, Salvelinus salvelinus, la définition des propriétés de ces endroits est une autre affaire. Et quant à l'omble de fontaine, Salvelinus fontinalis, ni en mer ni dans les eaux douces du Québec on ne connaît la limite de sa répartition. Envers ces deux espèces du Salvelinus, il reste la liste presque complète de leurs propriétés à définir envers les milieux.

e. Essais d'introduction du Salmo salar

Dans la baie d'Hudson, on a fait dés ensemencements - peut-être à l'aveuglette - du Salmo salar: ça n'a rien donné. Essayer de nouveau avec des membres des populations marines et dulcicoles du Salmo salar, en les étiquetant d'engins électroniques, et les suivre immédiatement pour voir ce qu'ils deviennent, par exemple, s'ils meurent tout de suite.

Si l'on réessaie d'introduire le Salmo salar dans la baie d'Hudson - avec toutes les aventures qui peuvent s'ensuivre - tâcher de mettre de son côté les éventualités d'une réussite possible, en observant toutes sortes de précautions, telles, essayer des spéci-mens assez gros, d'abord; plus petits ensuite.

Sur les individus, installer des étiquettes ou engins électro-niques qui permettraient - par transmission aux hydrophones - d'entendre le rythme cardiaque (Hawkins et Johnstone, 1978: 655-659; aussi, Tytler, Thorpe et Shearer, 1978: 575, 579-581).

Ainsi, si le poisson devait mourir, on le saurait immédiatement, mais à une condition: il faudrait que l'hydrophone continue à enregistrer l'engin électronique, comme à toutes les secondes, ou toutes les 5, 10, 15, etc. secondes.

Vu que ces «terres» ou plutôt ces eaux sont assez sujettes à mauvais temps, n'y aller - par exemple d'une baie à l'autre - qu'avec des embarcations sûres, ou des petits navires. Comme embarcation sûre, ce pourrait être des kayaks ou autres, insub-mersibles, et en autant que les kayakistes auraient eu le temps de s'y exercer auparavant - avant ces expéditions. Comme moteurs, si possible, et les tester d'abord si praticables, employer des moteurs électriques, vu leur absence de certains bruits. Sinon, aller à rames - pagaie double, pour un kayak. Au point de vue silence, ou bruit, noter que le Salmo salar est sujet aux fré-quences de 30 à 600 hertz (Hawkins et Johnson, 1978: 660; 662, fig. 7; 669, fig. 12). 11 se peut, d'ailleurs, que des spécia- listes de Groupe Environnement Shooner inc. soient au courant de tout ça bien davantage. Pour leurs expériences, Hawkins et Johnstone (1978: 656, la première ligne) ont utilisé des individus du Salmo salar de 32 à 36 centimètres (13 à 14 pouces), ce qui est, chez nous, une façon de démarrer, quitte à changer les

tailles de ces poissons au gré de nos expériences. Yvon Gravel a acquis une expérience avec ces marqueurs électroniques.

Dans le document QUÉBEC, À LA BAIE D'HUDSON. (Page 81-92)